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Samedi matin, 8h00, le réveil sonne. J’ai la chance d’être conviée depuis des mois à la Prom Classic, le 10km maritime organisé par Kalenji à Nice, précisément sur la Promenade des Anglais, et pourtant. Pourtant, lasse de 6 mois d’arrêt de course à pied et de sport sans exception, de médocs et de pertes de confiance récurrentes en la survenue d’une proche guérison, j’hésite à me lever. Il y a les maladies évidentes et bien visibles: on se casse une jambe, on a la grippe ou que sais-je et puis il y a la douleur chronique. Cette incapacité à être vraiment bien dans son corps « comme avant », ce frein à l’expression physique libérée, cette obsession du « j’ai mal » qui empêche d’apprécier les moments présents à leur juste valeur, ce filtre sombre qui se pose sur le quotidien jour après jour, tant la douleur devient une habitude que l’on se prend à détester. Pourquoi aller retrouver un groupe de bloggers actifs qui s’entraînent régulièrement alors même que je vois mes muscles fondre et quelques kilos se rajouter sur ma balance ? Pourquoi assister à une course sans y prendre part ? Pourquoi « faire comme si » j’étais dedans alors que je suis « out » ? Et puis, dans ce marasme de pensées négatives et auto-dépréciantes, il y a comme un instinct de survie qui jaillit et qui fait naître des bribes d’Espérance: celle dont la société manque tant de nos jours ! Un coup de fil à ma maman passé et je me retrouvais, fatiguée, désabusée et râlant mais…décidée à embarquer ma valise et à filer vers l’aéroport. J’avais vécu mon 1er 5km, mon 1er 10km, mon 1er semi, mon 1er trail en montagne, mon 1er marathon, ma 1ère course en relais…mais je n’avais jamais vécu mon 1er « handicap » au coeur d’un groupe de « valides ». Eloge de la faiblesse, de la fragilité plutôt ? Eloge de la patience, de l’humilité et de la confiance. Récit d’un 10km et d’un week end vécus pas comme les autres mais non moins avec les autres.

Kiprun SD en plein bain de lumière sur fond de galets


Paris - Nice: un grand écart d’ambiance en à peine 1h…

Dès les retrouvailles avec les bloggers français (oui puisque l’évènement rassemblait également des bloggers anglais, espagnols, italiens, …), je ressentais les bonnes vibes de la bloggosphère revenir ! Quelques membres de la runnosphère dès la porte d’embarquement: Jean-Pierre Run Run, Philippe (Jahom) et

Philippe (Pink runner) puis dans l’avion deux bloggeuses que je connaissais « par coeur » du moins sur Twitter (ça rime): Marie (Graine de Sportive) et Anne (Anne & Dubndidu). Une heure et quelques plus tard, fraichement arrivés sur une terre ensoleillée semblant être à des années lumières du Paris triste et marqué par les évènements violents de Charlie Hebdo, nous retrouvions rapidement les équipes de Kalenji et une petite ballade plus loin, passions aux « choses sérieuses » dans l’une des salles de l’hôtel pour découvrir la nouvelle gamme Kiprun sous toutes les coutures.

 

La nouvelle game Kiprun by Kalenji

Vous donner un avis sur le modèle SD (short distance) mis en avant à l’occasion de ce 10km serait bien exagéré, étant donné mon incapacité à courir donc à en juger. Pour autant, j’ai longuement échangé avec les ingénieurs et athlètes de la marque, ainsi qu’avec les autres bloggers et me plais à suivre l’évolution de Kalenji depuis mes débuts de blogueuse.

En 2013

Je me rappelle mon test du modèle MD (middle distance). Je n’avais pas épilogué tant le design du produit me semblait « en dessous » du marché. Le feeling de course n’était pas non plus agréable: trop de rigidité, pas assez de dynamisme, je n’étais vraiment pas emballée et poursuivais mon chemin avec mes Asics habituelles (Pulse 4 puis Cumulus).

En 2014

Une année plus tard, je testais au cours d’un testing day Kalenji le modèle LD (longue distance), déjà nettement amélioré en termes de design et de confort. Ayant pu évaluer en parallèle le nouveau modèle trail Kapteren XT4 de la marque, co-développé par Thierry Breuil, je trouvais la toe-box de ce modèle route Kiprun encore un peu étroite et l’empeigne serrée au niveau du dessus du pied. Bien que les sensations de course et le dynamisme soient monté d’un cran, j’avais malheureusement des fourmillements récurrents simplement dûs à la compression d’un nerf un peu sensible. L’ingénieur de la marque Olivier Weber me répondait qu’ils avait receuilli ce type précis de feedback plusieurs fois, de femmes uniquement. Alors que la marque s’orientait vers une étude solide sur l’impact du drop sur la qualité/confort de course, l’adaptation de la forme de la chaussure au sexe du coureur apparaissait comme un nouvel axe d’amélioration.

En 2015

Kalenji assoit son objectif de proposer des modèles punchy aux couleurs flashs, en dessous des prix courants du marché mais non moins dédiés à la performance, du 5-10km au marathon, en passant par le semi. Chaque modèle est « racé » selon son objectif avec des choix de matériaux et de constitution propres à la priorité de chaque distance. Ainsi les modèles SD sont plus axés dynamisme, ceux orientés MD ont un amorti renforcé et les modèles LD misent tout sur la stabilité. Qui dit choix dit bien entendu renoncement ! Si des matériaux plus rigides sont utilisés sur les zones d’appui fréquentes des coureurs pour limiter l’usure de la semelle, une certaine rigidité peut naturellement se faire sentir. Maintenir le rendu énergétique d’un matériau tout en limitant la capacité d’usure, tel est le dilemme ! L’un des membres de l’équipe technique nous expliquait également les variantes de design de semelles en termes de positionnement des matériaux, couleurs, zones de relance/amorti/accroche. Un vent artistique a soufflé à l’instant de ces explications et j’ai souri en entendant parler de « l’expression du designer » à travers la semelle ! Non par dérision mais au contraire, par constat de cette recherche permanente de progrès qui caractérise bien Kalenji, aussi bien via ses choix techniques qu’esthétiques. En parallèle, l’étude des équipes techniques sur le drop continue et vise à en confronter 3 différents pour en étudier les répercussions sur le confort, la performance, les éventuelles blessures des coureurs/coureuses. La remise en question est de fait permanente, alors que la plupart des modèles de la marque gravitent depuis quelques années autour de 10mm (plutôt élevé au vu des propositions du marché).

La Prom Classic: un 10km roulant ultra-ensoleillé

Place à la course, le lendemain: levée un peu plus tard que mes amis bloggers (il me faut beaucoup de temps de récupération ces temps-ci), je rejoignais la Promenade des Anglais près de 10min avant l’arrivée des premières élites hommes. Je regrettais de ne pas avoir pu encourager l’équipe au départ mais, des déboires nocturnes m’ayant fait changer de chambre à 2h du matin, j’avais prolongé mon sommeil un peu plus tard que prévu dans la matinée … Je n’étais pas retournée sur un lieu de course depuis ma dernière participation (Go Sport Running Tour) et je n’avais pas vu l’ombre d’un dossard.

Magnifique foulée de l’un des 1ers hommes à franchir le finish de la prom classic 2015

J’étais soudainement replongée dans cet univers si propre à la course à pied: l’arche d’arrivée, le speaker, le public, les ravitos d’arrivée…je commençais à me réveiller un peu de l’intérieur, retrouvant quelques débuts de sensations positives. Je décidais alors de trouver une petite place dans le public, au bord du parcours, à quelques centaines de mètres de l’arrivée et j’attendais que tous ces coureurs et coureuses défilent devant moi, prête pour le spectacle. En une vingtaine de minutes j’ai pu voir un concentré de ce que j’avais volontairement un peu oublié: le vainqueur Abdel Meftah (en 29’01) précédé non pas par des motos balais mais des « rollermen balais » (Nice oblige !); les duos mère/fille se tenant la main; les coureurs anciens…parfois très anciens…s’arracher jusqu’à la ligne d’arrivée avec des forces survenues d’on ne sait trop où, si ce n’est l’amour du sport !; des jeunes, des papas au nom scandé par leurs enfants, des femmes encouragées par leurs maris, certaines le regard sévère, d’autres plus souriantes; certaines choisissant de sprinter sur les derniers mètres, d’autre de ralentir… Un véritable défilé que ce finish, comme bien des finishs d’ailleurs. Finalement, les rares fois où je n’ai pu participer à une course et me suis placée du côté public, j’ai toujours apprécié cet autre point de vue offert aussi bien au départ qu’à l’arrivée et à tout ce que cette place de « spectateur » permet de voir, alors que celle de coureur ne permet (souvent) guère de voir autre chose que sa montre et…soi. Malgré mon attention soutenue, je n’ai réussi à capter que quelques bloggers du groupe Kalenji et bien entendu, l’athlète Sophie Duarte finissant 1ère de sa catégorie en 33’06 et le grand vainqueur Meftah.

Nous nous sommes retrouvés par la suite pour un dernier resto en terrasse, sous un soleil salutaire…La plus affamée (et gourmande) du groupe malgré un non-sport (et non-petit déjeuner) absolu à mi journée, je me re-disais à quel point courir demande d’être en forme et « discipliné »! Je crois que je ne sacrifierai jamais ma gourmandise naturelle pour une quelconque performance; mon épisode de hernie discale actuelle me montrant d’autant plus à quel point être libre dans son corps est déjà énorme; le reste… Une salade de fruit frais et un craquage « végétal » sur le marché de la place du vieux Nice plus tard, je me retrouvais avec un citronnier dans les bras, que j’eu quelques peines à faire passer à l’aéroport mais qui se trouve désormais dans mon salon et m’offre de beaux et (ultra) bios citrons !

Selfie à deux pris à l’aéroport avec le vainqueur du jour Abdel Meftah

Si les nouvelle gammes Kiprun (SD, MD, LD, trail) ou Kiprace (variante plus axée performance) vous attirent, n’hésitez pas à aller les essayer en magasin Décathlon et à fouler les allées du magasin avec pour vous assurer de leur confort. De nouveaux textiles arrivent également avec notamment un haut permettant un maintien de la posture et du dos grâce à des matériaux légèrement compressifs bien positionnés. Être « bien dans ses baskets » (peu importe la marque ;) ) n’a pas de prix et faire du sport librement reste une chance qui ne doit reculer devant aucune forme de performance ! Quant aux affamés de soleil ou sujets à la déprime saisonnière, essayez d’aller faire un tour sur la côte et d’humer l’iode marin … la Prom Classic en janvier est un choix des plus bénéfiques; c’est fou ce que la lumière peut faire du bien! Now, keep on running (if you can) !

Avant le 18 mai, 8h, la dernière course inscrite à la main (et en gros) dans mon agenda était le marathon de Paris, le fameux. Mon tout 1er. Une capitale traversée sans douleur et bien entourée, un vrai bonheur runningstique en somme comme ces moments de sport « à sensation » qui s’impriment dans votre corps et votre cœur en vous donnant le sentiment que tout est possible et génial ! Particulièrement grisée par cette expérience introspective riche, je surffais sur la vague concluante de l’entraînement multisport : squash, zumba, running, RPM en me dirigeant petit à petit vers une nouvelle échéance : la course Paris St Germain. Expérience qui aura agi en doublé 1,5 mois après le marathon, une vraie réussite physique et mentale offerte sous un soleil royal ou le récit d’un 20km placé sous le signe grisant des endorphines.

Paris-St Germain: le retour, 2 ans plus tard

La Paris-St Germain est une course qui me tient à cœur. Après avoir mis un tout 1er dossard à l’occasion d’Odysséa 2012, puis aux foulées du 8ème 2013, je me rappelle avoir jeté mon dévolu sur ce 20km atypique. En peu de temps et suivie par un ami, j’étais inscrite. Pas vraiment un semi, parcours buccolique en bord de Seine, arrivée au cœur de ma ville natale sur la terrasse du château, je me lançais dans ma 1ère épreuve « longue distance ». A l’époque, avec quelques légers kilos en plus et un entraînement décousu, je finissais en pile 2h00. Très heureuse , je m’étais jurée de revenir. Il est pourtant peu de courses que j’aime refaire d’une année à l’autre, à moins de présenter un charme particulier. La Paris St Germain en fait partie, Paris Versailles également, dans un registre similaire. Entre temps, j’ai eu l’occasion de pratiquer des pistes ou des sentiers divers, de progresser, de franchir la barre des 50’ au 10km et de réitérer le chrono d’1h53 sur deux semis (Barcelone et Paris). Le parcours de la PSG faisant 1km de moins qu’un semi, je pouvais espérer casser la barre des 1h50. Seulement, la PSG n’est pas farouche et ne se contente pas de vous amener du Jardin d’Acclimatation à St Germain en Laye par les bords de Seine, non. Si vous voulez y goûter en totalité, vous devez gravir la côte du Mont Valérien au 3ème km puis la côte du Pecq, à peine plus d’1km avant la fin. 2 « montagnes » sans en être constituant la difficulté majeure de cette course. La 1ère côte étant à gérer sans se griller pour la suite et la dernière, au mental, sans rien lâcher, quelques centaines de mètres avant le finish ou de quoi imposer une gestion de course de A à Z. Intéressant.

Après des discussions facebookiennes avec Fabrice, runner/webber actif, qui plus est follower Hotsteppers (ça rime bien tout ça !), je me voyais offrir ses services de lièvre pour flirter avec la cible 1h50. Big deal. J’acceptais avec joie tout en sachant qu’il me faudrait sacrément bosser ; 1h50 étant un chrono réellement optimiste, mais…

J’ai bossé…à ma manière

J’ai beau avoir un objectif et aimer « gagner », il m’est toujours difficile d’arriver à mes fins si je ne suis pas mon feeling. Or mon feeling ces derniers temps m’a amenée à gérer mes efforts aux sensations certes mais aussi et surtout au plaisir. J’ai ainsi trouvé du plaisir à faire des séances de fractionnés parce que j’ai su en profiter pour admirer la nature qui m’entourait, prendre des photos magnifiques, m’offrir une récup soignée et bien méritée à l’arrivée. Tout peu avoir du goût quand on y met du sens, je trouve. J’en profite alors pour revenir à ma prépa marathon qui a pris du sens 4-5 semaines avant le départ. C’est seulement à ce moment là que j’ai pu suivre mon plan d’entraînement. Avant, l’envie n’était pas en phase avec le niveau d’engagement requis, et dans ces cas là, on rame et on n’arrive à rien. Dans cette optique de doux anti-conformisme réfléchi et sommes toutes organisé, je choisissais d’aller là où mon cœur sportif me portait ! Abonnée au Forest Hill de ma ville, j’enchainais alors séances cardio et stylées de Zumba où je pouvais laisser mon corps s’exprimer tout en se dépassant, séances de squash débridées avec une amie, séances de running sur tapis ou en pleine nature, etc. La variété, la diversité, le mouvement sous différentes formes, c’est ainsi que je trouvais du plaisir.

La semaine avant la course, Fabrice m’envoyait un petit « reminder » avec une copie écran du programme d’entraînement proposé par les organisateurs de la course. Fabrice, sache qu’à ce moment là je me suis vraiment dit que je m’étais préparée comme une anarchiste du plan ! J’ai alors suivi quelques séances dignes de leur nom sur la dernière semaine, entrecoupées de mojitos chaleureux non loin de mon tout nouvel appart. J’étais résolument en plein dans la jouissance du moment plus que dans l’obsession de la performance et finalement heureuse à l’approche de la course, peu importe ce que devait en être l’issue. La confiance engendreant la confiance, je me levais dimanche 18 mai, hâtive de retrouver une joyeuse floppée de Hotsteppers non loin des consignes et de me laisser guider (pour une fois) par un inconnu (Fabrice) qui ne le serait bientôt plus.

Le running offre des tranches de vies dont je ne me lasse pas !

La course…aux endorphines

Après avoir couru dégusté un biOcake coco-chocolat par Punch Power (cf encart nutrt=itionnel en fin d’article) comme une dératée pour ne pas rater mon RER, écouté 15 fois le même morceau « Verano Azul » de Juan Magan dans mes écouteurs pour faire passer le voyage et retrouvé Julien, mon accolyte des 30 premiers km du marathon de Paris au métro Sablons, je récupérais alors mon dossard qu’il était allé chercher la veille, m’évitant un long AR la de mes Yvelines à Paris. #RunningCommunitiesRock #DontThey ?!

Quelques centaines de mètres plus tard, nous retrouvions quelques amis runners comme convenu (à l’heure, eux !), prêts à prendre le départ.

De gauche à droite: Carole, Delphine, Marie, Julien, Guillaume, Fabrice

Fabrice et moi au départ

A peine le temps de dire « ouf », je me retrouvais en train de courir/parler avec Fabrice et de le suivre aveuglément, confiante et positive. Intérieurement je me disais qu’il me faudrait une sacrée flamme intérieure pour aller les chercher ces 1h50, mais la flamme se mettait tranquillement en place. L’échauffement passé, la côte du Mont Valérien nous faisait déjà insolemment de l’œil. « Là je ne parle plus Fabrice » précisais-je à mon lièvre frais comme la rosée du matin (et non comme le rosé de la veille, Florence si tu m’entends !) qui acquiesçait d’un air un tantinet boudeur, limite genre « t’es pas marrante ». #BahOuaisMaisLàJe RespirePlusAlorsHein. Concentrée, j’attaquais la maudite ascension valérienne en contrôlant mon souffle et ma fréquence cardiaque.

In media res

Une fois la côte passée, on se dit que l’on a relevé une vacherie du parcours sur les 2 au programme et que le prochain objectif est d’arriver aux 10km. A ce moment là je retrouve rapidement Carole et Delphine en haut avec qui nous reprenons la discussion. C’est fou comme parler est énergisant parfois ! On refait le monde, on parle de « queue de cheval » versus « tresses » pour courir et tout, rien ne nous arrête ! Le temps passe à une vitesse dingue. Mi parcours : 55’, mon lièvre est ultra satisfait. « On a perdu du temps dans la côte mais on est en train de le rattraper » me dit-il. Tu m’étonnes qu’on le rattrape, j’ai consulté ma Garmin plusieurs fois et elle m’annonçait fièrement du 5’/km sur les quais de Seine. Mon allure sur 10km en somme, normal sur un 20km! Pourtant ça allait. Je ressentais une baisse d’énergie mais pas une baisse d’envie, preuve en est sur la photo !

 

Autour du 15e, je disais à Fabrice qu’il fallait que je me concentre à nouveau, que la fin serait dure mais que je savais que j’y arriverai. Quoi de plus satisfaisant de sentir que l’on est dans un sacré effort mais que cet effort ne nous tue pas (et nous rend plus fort !). Fabrice me laissait alors à ma concentration, m’emboitant le pas pour me tirer vers l’avant. Dernier ravito au 17èmekm, plus qu’1 gros km et la dernière côte commencerait. Je me souviens la 1ère fois au même endroit j’avais eu un énorme coup au moral et avais du me ressaisir pour ne pas m’arrêter au bord de l’eau et pleurer! Cette fois-ci c’était différent. La difficulté était là mais j’avais envie de la bouffer, cette côte ! Un tournant, une montée de marche, un pont et nous y étions, partis pour 1km d’ascension sinueuse au cours desquels il ne fallait rien lâcher. Dans ces instants mon orgeuil bouffe toute ma fatigue et je refuse catégoriquement de marcher. Ralentir, ok. Respirer, évidemment. Gérer, oui. Arrêter, non. Je continuais alors à suivre Fabrice qui ponctuait ses foulées de réguliers « Allez Marie ». J’ai ressenti une méchante nausée à ce moment là ; je ne fus pas la seule visiblement bien que certains se soient un peu plus exprimés que moi (sur le bitume !) et au moment de sentir mon gel me faire vivre un sale quart d’heure digestif, je me retrouvais au sommet ! Il restait 400m : un tour de piste ! La rage au ventre je relançais devant l’air agréablement surpris de Fabrice qui me lâcha un « tu relances ou je rêve ? J’adore ! allez tu lâches tout maintenant ! ». Accélération, accélération, accélération…tournant, vue de l’arche, 150m, « allez marie » de julien depuis les spectateurs, franchissement de la ligne. Et bam !

Verdict : 1h49’56 - Arrivé(e) 1467/3101 - 87/399 dans la catégorie SEF! Quel bonheur ! Un objectif atteint, plus qu’atteint, un superbe duo avec Fabrice que je n’avais jamais vu avant ce jour et qui m’aura démontré une fois de plus à quel point les liens du sport permettent de faire de belles choses (merci !), un ciel bleu, une sensation d’avoir progressé tant physiquement que dans la gestion mentale. What else ? Le tout couronné par la visite surprise d’une amie extirpée de son doux sommeil pour venir accueillir mon arrivée à tout juste 10h sous le soleil de St Germain en Laye. S’en est suivi un Starbucks collectif sur la pelouse du parc du château. Nous avons partagé nos sensations, refait le monde du running et même parlé « natation »…un mot que je n’utilise plus depuis que je suis sortie d’une piscine en panique il y a 2-3 ans (merci l’Armée française pour la douceur de tes enseignements) et qui m’était revenu à l’esprit plusieurs fois ces derniers temps. Delphine nous as confié ses expériences de triathlète, elle qui craignait tant l’eau plus jeune. Carole et moi avons échangé sur notre envie mêlée de peur de nous jeter à l’eau également.

Finalement, en début d’après-midi nous nous sommes quittés le sourire aux lèvres, libérés et heureux.

Quant à l’eau, j’y suis retournée 3 jours plus tard.

A suivre…

Encart nutritionnel: test du biOcake choco-chocolat de Punch Power

Le biOcake de Punch Power n’est autre qu’un équivalent de « gâteau sport » ou ces préparations en poudres ultra simples à confectionner et à consommer jusqu’à 1h avant l’effort. Nul besoin d’être un chef, une boîte permet d’obtenir 3 parts de gâteau. La manip’ est simple: vous combinez votre mélange à de l’eau et l’enfournez une vingtaine de minutes. Bien que déconseillant régulièrement de tester des produits de nutrition sportive le jour d’une course, c’est malgré tout ce que j’ai fait cette fois-ci, ayant plutôt confiance. Autant un gel peut révéler de mauvaises surprises, autant un gâteau de l’effort ne présente à mon sens pas de grand risque si ce n’est celui de ne pas vous plaire en termes de goût. Pratique: c’est une évidence; pour le reste, voici les avantages et inconvénients clés de ce produit qui vous permettront de le choisir ou non, selon vos critères et envies.

Avantages du biOcake Punch Power

  • Produit bio
  • Composition « sans gluten ». Bien que loin d’être une accro au « sans » à toutes les sauces et ne faisant pas partie de ceux qui sentent leur vie changer en arrêtant le gluten, je pense malgré tout que de ne pas en prendre peut au pire ne rien faire, au mieux améliorer le confort digestif. Le produit étant élaboré dans ce sens, autant en profiter.
  • Made in France
  • Élaboration rapide
  • Goût sympa même si rien ne vaut un petit dèj continental un dimanche matin et que manger une part de gâteau tout fait n’est pas ce qu’il y a de plus appréciable. En même temps se lever à 6h du matin pour se rendre au départ d’une course non plus! C’est plus tard, pendant la course et surtout à l’arrivée que l’on se rappelle pourquoi on est assez dingue pour faire ce type de sacrifices :) Le plaisir vient à la mesure de l’effort ce qui ne veut pas dire qu’il faille se flageller en mangeant des produits immondes pour mieux apprécier la vraie vie après. En l’occurrence ce biOcake se situe dans la zone des produits « je sais que c’est chimique mais ça n’est pas désagréable ».
  • Pas de nœuds au cerveau avant la course du style « mon café avec ou sans lait ? d’ailleurs, je prends du café ou pas ? et le pain: pas trop blanc mais pas trop complet non plus…quoi, du beurre ? ah mais non ça augmente le temps de digestion ! des protéines ou pas de protéines ?… » Bref, Punch Power vous propose un produit « all inclusive »: 554kal par part (1 seule est nécessaire avant une épreuve de course classique type 10km ou semi), 100g de glucides, 13g de matières grasses, 8,6g de protéines et 300mg de sodium.
  • Possibilité de consommer le produit jusqu’à 1h avant l’effort ce qui constitue un avantage indéniable, notamment pour ceux qui ont l’habitude de s’astreindre à un petit déjeuner 3h avant l’effort. Le gain de temps (et potentiellement de sommeil) est réel.

Inconvénients du biOcake Punch Power

  • Aliment fonctionnel qui certes simplifie la vie mais ne permet pas d’être acteur de son alimentation. Or, un minimum de connaissances et d’expérience permettent à n’importe quel coureur de se composer un petit déjeuner adapté et diversifié, plus agréable qu’une mono part de gâteau.
  • Aucun précision de la marque sur la quantité à consommer en fonction de l’épreuve. Il est indiqué qu’1/3 de la préparation est recommandée avant l’effort mais un 10km ou un marathon ne représentent pas le même effort: quid de l’adaptation du volume à l’effort ?
  • Pas idéal hors activité physique. Si avant l’effort ce type de produit est adapté, il semblerait qu’hors effort sa digestion ne soit pas optimale: simple coïncidence ou réalité, la seconde option semble malgré tout plausible.
  • 12,5 Eur par pot soit un peu plus de 4Eur par petit déjeuner sachant qu’il est compliqué de diviser le sachet en 3 et que la confection de l’ensemble de la préparation apparait comme solution de facilité. A moins de penser (et d’oser) congeler vos parts, vous pouvez facilement vous retrouver avec des parts en trop que vous mangerez plus tard (à tort, cf. inconvénient n°3!)

Est-on vraiment jamais suffisamment prêt pour ce genre d’évènements ? Sûrement pas. J’apercevais ces derniers jours avec dépit des échanges entre contacts distants sur Facebook, blâmant l’inaccessibilité de certaines rues parisiennes à cause d’une « simple course ». Le must étant l’utilisation du qualificatif « bobo » pour qualifier l’ensemble des coureurs, sans distinction. Au diable l’intolérance et surtout, l’ignorance. Pour avoir plusieurs fois fait venir des très proches m’encourager à l’arrivée d’une course, Dieu sait si leur perception de la course à pied a évolué à force de rassemblements. Mon père me disait encore aujourd’hui, à l’arrivée du Marathon de Paris 2014, à quel point ce genre de course méritait que l’on vienne se poser à l’arrivée pour regarder chaque personne franchir le finish, du début jusqu’à la fin. Que de disparités, que d’hétérogénéité dans cette masse de dizaine de milliers d’hommes et femmes venus se mettre à nu dans l’effort. Oui, car quand il ne vous reste plus que votre mental pour tenir, il n’est plus possible de tricher. Vous devenez ce que vous êtes, votre rage s’exprime, vos émotions sont décuplées, vos faiblesses s’amplifient, vos forces aussi. Or, malgré toutes les contraintes qui m’ont fait maintes fois hésiter à prendre le départ de ce 38ème Marathon de Paris, malgré un travail prenant et une préparation réduite à 4 semaines, malgré mes doutes, mes angoisses et mes questionnements profonds sur « le sens de se faire mal sur 42km », j’étais bien là, dimanche 6 avril au matin, résolue à aller au bout de l’aventure. Aventure assez incroyable je dois avouer, toute 1ère édition en ce qui me concerne dont je tiens à vous extraire les plus riches moments.

Tout est dit…

L’avant-course

Réquisitionnée par mon job sur le stand Altra à Running Expo jeudi et vendredi, j’abordais mon samedi off avec une euphorie assez intense ! Boostée par la rencontre de nombreux runners en si peu de temps; excitée à l’idée de l’arrivée de la course; impatiente à en crever de parcourir la mythique distance, je me réjouissais de ce sas de repos avant la grand-messe. Pourtant, samedi après-midi, une vieille et pernicieuse baisse de forme est venue brutalement chambouler mon optimisme. Chevilles douloureuses, dos éprouvé par Running expo et mal de gorge déclenché par les chauds/froids incessants de notre stand sur le salon, j’arborais un panel de symptômes psychosomatiques très diversifiés. Ces derniers s’accompagnant d’une humeur massacrante et de « je n’y arriverai jamais » à répétition. Merci à mes proches de s’être habitué à ces petites crises d’avant « grands moments » et de ne pas s’être formalisés. Je cite: « mais non tu ne vas pas mourir avant l’arrivée…mais non tu n’as pas de problème cardiaque…mais non la moto balais ne va pas t’exclure du parcours tellement tu es lente« .

Bref. Au moment de manger des pâtes le soir,ultime crise: « j’en ai marre des féculents, je déteste les féculents, je ne veux plus jamais manger de féculents à partir de demain, ok ?« . Charmante la fille.

Un conseil: rien que pour vos proches, ne préparez pas trop souvent de marathons, à moins d’avoir un meilleur caractère que le mien ce qui en soit n’est pas forcément très difficile :) Je ne parle pas de ce que vos collègues de travail se farcissent également comme laïus, tout au long de la prépa. Heureusement, la mienne n’ayant duré que 4 semaines, je n’ai pas emmerdé le monde trop trop longtemps.

Cela dit, après avoir passé en revue les pires choses pouvant arriver le lendemain et tenté de faire baisser mon irruption intérieure d’adrénaline, j’ai tout de même réussi à appréhender la course avec une certaine sagesse. Très déçue par le passé par certaines courses ultra difficiles m’ayant fait non seulement perdre confiance en mes capacités mais aussi en l’aptitude de la course à pied à procurer du plaisir, je ne tenais pas à courir après mon ego sur 42,195km. Sagement mis au placard (l’ego), mon objectif était de finir et dans le cas où cela serait accompli, de faire mieux que 4h30.

Un seul mot d’ordre: viser la régularité, gérer la course, être bien pour finir en ayant envie de continuer, pas de tout plaquer. Quitte à perdre des dizaines de minutes sur le chrono final, je ne voulais pas souffrir plus que ce qu’une course de cette longueur ne provoque comme souffrance acceptable. Or c’est précisément cela qui s’est passé et c’est ce dont je suis la plus fière.

J’ai fini mon 1er marathon en 4h22 avec une très grande régularité, sans mur brutal, sans réelle surprise si ce n’est au finish (détails dans les paragraphes suivants !), avec le plaisir d’être accompagnée par Julien sur les 30 premiers km et par Alison sur les 12, 195 derniers. Je ressors heureuse de cette expérience et de ce qu’elle vient confirmer en termes de valeur relative de la performance. Place à quelques détails au gré des kilomètres…

Initialement sas 4h, lucidement redirigé vers

4h15 pour un final en 4h22.

Le coeur de la course

Gestion au cardio/temps !

Puisque nous parlons de coeur, un ami m’avait suggéré de courir « au cardio » et non « au temps ». De toutes manières je ne pensais pas courir « à quoiquecesoit » sinon à l’envie ou non de mourir à l’instant t (!), mais puisque quelques sages voix m’ont suggéré que mon abord « sauvage » de cette course devait être un peu recadré, j’ai pioché ici et là des bribes d’éléments de gestion :)

J’avais donc au poignet le fameux bracelet des temps de passage pour un objectif de 4h15 avec zones de fréquence cardiaque recommandées au gré des km. Finalement je m’en suis pas mal servi. Au départ ma FC était un peu élevée à cause de l’émotion mais elle s’est vite stabilisée et n’a pas tant augmenté que ça.

Quelques minutes avant de franchir la ligne de départ…

Au final, voici le bilan de mes temps de passage:

Plutôt régulière sur la totalité du parcours, malgré les aléas: tunnels blindés, ravitos blindés, montées, descentes…Ma montre Garmin Forerunner 620 me précise également les éléments suivants (au delà du fait qu’elle me recommande 70h de récup !):

  • 4h22’28
  • Allure: 6’11/km
  • Calories dépensées: on s’en fout
  • FC moyenne: 165 bpm
  • FC max: 187 bpm
  • Cadence: 164 pas par minute
  • Temps de contact moyen au sol: 248ms
  • Temps de récup recommandé à partir de l’arrivée: 70h

Points notables du parcours

Points très forts

  • La maman qui t’attend au semi et qui te fait un énorme kiss, en te disant « continue ma chérie » plus émue que toi encore …! Plus efficace que n’importe quel gel « coup de fouet » ! + les deux parents, à nouveau à l’arrivée, pour te capter en plein sprint :)
  • L’amie qui t’attend depuis 1h sous l’arche du 30ème, avec qui tu échanges des sms régulièrement: « top départ…km10…km20…semi nickel…km24 pas nickel…là dans 3km fatiguée…etc. » et qui te répond par une flopée d’encouragements tous aussi aidants les uns que les autres ! De fait, j’étais tellement heureuse d’y arriver à ce 30ème km que j’ai du me rebooster pour me mettre dans le crâne que la fin n’était quand même pas encore là mais bien 12,195km plus loin. Merci Alison ;)
  • Le pote qui te propose de courir ensemble 2 jours avant la course, que tu retrouves dans le sas de départ et avec qui tu parcours, précisément au même rythme, les 30 premiers km de la course. Un peu retardé par une douleur au genou et rejoint par un ami également, nous nous sommes séparés pour le dernier tiers puis rapidement retrouvés à l’arrivée. Merci d’avoir géré tous les ravitos et bravo Julien !

Double selfie avant le départ ;)

  • L’envie de pleurer au 40ème, réalisant enfin que la fin est imminente et que tout cela est bien réel…
  • Le sprint sur les 200 derniers mètres, comme une dingue, le visage marqué par des rictus guerriers, les points serrés…
  • Mes 3′ de black out à peine le finish franchi. Incapable de respirer, de me relever, d’avancer. Je suis restée là, immobile, me mettant à hyperventiler comme jamais ! Pourtant pas du tout angoissée je pense avoir subi un mélange de sur-émotion et de contre-coup massif d’une course vécue sans trop de fatigue apparente. Il m’a fallu plusieurs minutes pour arriver à me relever. J’ai explosé en larmes…pour finalement apercevoir mes parents de l’autre côté de la barrière, me faisant de grands signes et me demandant si j’allais bien. « Oui très bien ! »…ai-je répondu toujours en larmes. Dieu que la vie est intense quand on est émotif !
  • Vos innombrables et précieux messages (FB, Twitter, SMS…) de soutien affectueux et bienveillants: merci !
  • La régularité de ma course et le bonheur d’avoir mis le plaisir et la gestion avant le simple résultat chronométrique.

Points forts

  • La montre Garmin Forerunner 620 offerte par la marque à l’occasion de ma sélection dans le team Garmin amateur, suite à un concours. Je n’aurais jamais investi dans un tel produit par ailleurs, trouvant le coût élevé et n’étant pas une grande adepte du #quantifiedself, mais…je dois avouer que cette montre est ergonomique et complète. J’en ferai d’ailleurs un test approfondi. Ne crachons pas dans la soupe, je suis très heureuse de l’avoir.
  • La météo: ok, pas au début de la course où le soleil brillait un peu fort…bien qu’ il y ait eu de nombreux points d’eau. On ne peut pas non plus dire que l’on frôlait l’insolation (pensez à ceux qui font le marathon des sables en ce moment !). Quand à la deuxième partie de course, la météo était parfaite à mon goût: peu de soleil, temps gris mais température clémente. Je n’ai donc pas du tout été gênée par ce point.
  • Les « Allez Marie » venant d’inconnus ou peut-être, de vous qui me lisez et qui m’avez reconnue mais que je n’ai pas encore la chance de connaître !
  • Boire 1L de Yop après l’effort :)

Points faibles

  • Le tunnel interminable après avoir passé le semi: noir, habité d’une musique sensée combler le vide mais créant une atmosphère underground oppressante…c’est à ce moment là que ma fraîcheur a commencé à décroître notablement.
  • Les gens qui s’arrêtent devant toi, subitement, sans prévenir et qui te font freiner brutalement au risque de leur rentrer dedans. Extrêmement irritant quand tu essaies de ne pas perdre ton élan. Je sais, je m’énerve souvent sur ce point mais j’ai failli commettre plusieurs meurtres sur ce Marathon de Paris 2014 alors il faut croire que je ne suis pas encore réconciliée avec « la chose » !
  • Les gels: j’avais pris une batterie de gels Punch Power, en retirant d’office celui au cola, goût que je ne peux tout simplement pas supporter. Bonne assimilation sur le coup malgré un goût vraiment…impossible, mais troubles digestifs après la course (#minuteglamour). Je crois que le problème n’est pas Punch Power qui a le mérite de faire des produits Bio, ce sont les gels en général. Bref, la prochaine fois je prendrai autre chose, clairement.
  • Les quadriceps en béton à partir du 35ème km. Mais bon, il faut bien avoir un peu mal quelquepart :)
  • Mes chaussettes de compression jaune fluo super swag mais beaucoup trop serrées au niveau de la plante du pied. J’ai failli m’arrêter et les arracher sauvagement mais…m’arrêter aurait été fatal. J’ai donc couru la quasi totalité du marathon avec les pieds semi-bleus.
  • L’envie de faire pipi pendant 42km. Ok tu y vas 1 fois, 2 fois, …5 fois avant d’entrer dans ton sas et bam, une fois partie: encore envie. Non mais oh la vessie là, on se calme ? Bon, comme je sais qu’on ne peut pas évacuer ce genre de réserve d’eau par la sueur, j’ai du faire avec. NB: si je n’avais pas eu cette surcharge d’environ 200g, je suis sûre que j’aurais fait un meilleur temps ! #joke
  • L’ongle de doigt de pied bleu à l’arrivée … En vrai j’aime le bleu mais sur les ongles, pas sous…#minuteglamourleretour

De retour chez soi, l’impact joyeux d’une telle aventure s’imprime dans votre mémoire, dans votre coeur et s’inscrit dans la catégorie des évènements qui vous font sacrément aimer la vie :) Qui plus est, partagés, ces moments prennent une saveur encore plus forte. La course à pied n’est résolument pas un sport individuel…Pour la suite, quelques courses fun ou de grands classiques m’attendent dans les mois à venir; un peu plus de sessions de danse/zumba ou le plaisir de l’expression corporelle dans un autre registre; un peu plus de sorties pour profiter du printemps et parce que se coucher relativement tôt un samedi soir pour sa SL du lendemain, c’est génial, mais ça ne peut pas être permanent … Bref, Xavier Thévenard, vainqueur de l’UTMB 2013, me confiait à l’occasion des Étoiles du Sport qu’il avait un besoin impérieux de changer de « phases sportives » pour rester performant et surtout motivé. Je partage cet avis et vous souhaite d’être à 100% à ce que vous faites, quand vous le faites, mais de ne cesser de vous enrichir d’horizons éclectiques et bien souvent, complémentaires.

Sur ce, chers néos, multi ou futurs marathoniens, je vous salue.

NB: Retrouvez tous les résultats de la course sur le site officiel du marathon de paris.

Samedi 7 décembre: 2ème participation consécutive à une course yvelinoise que j’affectionne de par son format, sa proximité géographique, la sympathie de son créateur: José, président du club des Foulées de St Germain en Laye et l’originalité de son départ « by night ». La corrida de St Germain en Laye, caractérisée par ses 3 boucles de 3320m draine plus de 600 coureurs dans les petites rues illuminées de la ville au grand château, dont un plateau élite particulièrement relevé. Ce fut aussi pour moi l’occasion d’expérimenter certaines choses, en bonne ex-scientifique que je suis et d’en ressortir étourdie mais ravie; un plaisir bien spécifique à la course à pied que j’avais mis aux oubliettes ces derniers mois et qui s’est vu reprendre forme, sans pré-méditation. Place au récit d’un 10km (évidemment) pas comme les autres.

J’ai fait « sans »…

J’aime beaucoup courir la nuit. Déjà parce que j’aime la nuit tout court, que je préfère 1000 fois les fins de journées à leurs débuts, que j’adore les décorations qui brillent dans les villes et que je n’ai pas peur du froid qui glace souvent l’air sombre des soirs d’hiver.

Place du Marché Neuf de St Germain en Laye - avant la mise en place des arches de départ et arrivée.

Autre point, j’avais constaté il y a quelques années, toujours lors de mon passage par les troupes militaires françaises, que j’étais systématiquement plus performante à partir de 17h qu’avant. Comme j’analyse toujours un peu tout et que j’aime comprendre, je faisais alors des recherches pour découvrir plusieurs études abordant le sujet de la « chronobiologie » des sportifs. Divers résultats en ressortent mais globalement, la mise en évidence de 2 pics optimum pour l’entraînabilité du sportif sont mis en évidence à 11h et 18h. La corrida de St Germain en Laye devait en l’occurrence débuter à 20h30 : un horaire permettant de vivre une vraie bonne journée en amont et de prévoir une vraie bonne soirée après - approuvé ! Cependant, au delà de ce contexte favorable, ajouté aux superbes retrouvailles de plusieurs coureurs bien connus de mon Twitter voire plus, je devais bien faire un constat, celui de mon non-entraînement. Pas d’excuse, pas de justifications, pas d’explications. Nous avons tous nos vies et parfois/souvent je trouve que le runner a une incapacité terrible à assumer ses baisses de forme, même si toutes les raisons les plus compréhensibles du monde viennent soutenir sa cause. Tout le monde lui « pardonne » sauf lui-même ! Ce soir là, je regardais mon agenda et je faisais le bilan de ma pratique sportive sur le dernier mois: nouveau job/cerveau sur-rempli…run 45′…body balance….body pump…zumba….séance de 30×30….rien…body balance…rien…..zumba….rien….10′ de footing….body balance. Inquiète à l’idée de devoir confronter ma non-capacité du moment à une épreuve officielle, je n’avais pas envie de courir. Courir pour conte-performer, recueillir un chrono laid sur sa fiche de course et pour finir frustrée, à quoi bon. Une petite voix, celle de l’humilité, vint alors frapper aux portes de mon crâne un peu dur et me rappeler que:

1. J’étais une runneuse amateur et qu’il fallait remettre les choses à leur place;

2. Faire moins bien en étant moins entraînée était normal. Pourquoi se faire des noeuds au cerveau ?

3. Il y avait des gens qui ne pouvaient pas courir du tout, eux.

4. La course à pied était censée être un plaisir, pas seulement un exutoire de névroses et d’orgueil mal placé.

5. Apprendre à faire les choses sans attendre de résultats pouvait aussi être intéressant, histoire de voir ce que cela faisait de « vivre l’instant », pour une fois.

Bon, ok la petite voix, laisse moi me préparer et rentre chez toi. Je n’aurais pas du la congédier si vite, cela m’aurait évité de m’habiller n’importe comment; là étaient sans doutes les 1ers fruits de ma soirée « humilité. En retard, après 2h passées à la SPA à promener des chiens en tous genres et à en rattraper un, enfui par le trou d’un grillage (sous le regard dépité des autres bénévoles - « ben quoi, j’y peux rien s’il s’est enfui moi ! »), je partais en trombes, habillée chaudement mais mochement, non maquillée (oui oui d’habitude même pour courir je sors couverte ! - de maquillage)….et sans montre GPS.

Après avoir retrouvé Clément, Jérémy, Ludovic, Fanny, son frère, son ami, Eugénie et fait une bise rapide à Emmanuelle venue en « off » pour sa « séance au seuil »; droppé mon sac énorme et inutile en consignes et attaché mon dossard n’importe comment, nous nous sommes dirigés en petites foulées vers la ligne de départ.

De gauche à droite: Marie, Ludovic, Jérémy (Blog Geek&Run), Clément (Blog Clem Running), Eugénie

Coup de pistolet à 20h30 - encouragements collectifs et franchissement de tapis, je regardais mon téléphone, seul outil de mesure en ma possession puis décidais, comme ça, soudainement, de le ranger et d’en faire abstraction, pour expérimenter ce mode de course atypique qu’est la course sans chrono. J’étais partie pour 10km de mystère

Un parcours roulant riche en relances

Ce qui est à la fois difficile et intéressant sur le parcours de la corrida de st germain en laye est de devoir gérer 3 tours identiques et consécutifs. Quand on court on aime avancer et laisser derrière soi ce qui est passé. Là il faut se lancer une fois puis deux puis conclure, en reprenant sans relâche le même itinéraire. Le parcours reste roulant avec de grandes lignes droites et plusieurs virages, impliquant de régulièrement remettre le turbo et de bien gérer sa course.

1er tour: je hais tout le monde, je ne sais plus courir, je vais mourir, je vais abandonner, je ne sais même pas à quelle vitesse je vais, c’est nul de faire un effort pareil comme ça un samedi soir, je pourrais regarder la télé ou boire un coup à la place.

2ème tour: je n’ai pas abandonné parce que j’ai trop d’orgueil et parce qu’il y en a qui s’apprêtent à s’enfiler la Saintélyon donc quand même, pour un 10km…. Mes poumons sont là, mes jambes font leur travail, mon esprit s’est calmé, les gens ne sont pas si méchants en fait. Tiens, j’aborde le 4ème km et les premiers entament leur 3ème et dernière boucle en nous dépassant avec une puissance et une légèreté assez indescriptibles. Plus de 20km/h (le 1er homme finira en 28’30). C’est top la course à pied quand même: quel univers éclectique capable de rassembler autant de gens, de niveaux si différents ! Je poursuis ma route. Des petites filles chantent « Papoutai » en guettant leur papa dans le peloton #cute. Les san germanois sont au rendez-vous: bords de routes, balcons - seuls ou en groupes. Les femmes qui courent sont très peu nombreuses (177 sur 656 coureurs), générant un effet de solidarité féminine amplifié de la part des passantes encourageantes et bienveillantes ! Je vois la 1ère femme me doubler pour finir sa course; j’en déduis que nous devons en être à une trentaine de minutes de course (exact, elle finira en 32’18). J’arrive à la fin de mon 2ème tour et entends: « 3ème tour à gauche, fin de course à droite ». Ok, va pour la gauche. C’est reparti. Je perds du temps au ravito, je ralentis, je bois une substance étrange au goût proche de la « fraise » mais pour une fois bien dosée et désaltérante, je m’énerve contre un coureur qui stoppe net devant moi pour reprendre un verre et à qui je cris un « Putt….. » peu gracieux. Aimable la fille. Je repars.

3ème tour: plus de cerveau. Esprit de plus en plus positif. Jambes fatiguées. Souffle ok. Décompte des km avant le finish enclenché. Toujours pas la moindre idée de mon temps, ça me va - même pas perturbée. Je suis fière parce que je ne lâche rien et que c’est la seule chose que j’attends de moi même. Pour le chiffre qui viendra derrière, on verra plus tard. Je crache plusieurs fois sur le côté de la route; loin bien loin de ma pudeur habituelle faisant qu’une fille ne peut tout simplement « pas faire ça ». Je m’en fous. 9ème km. Plus qu’un. Je suis entourée par 3-4 hommes qui ne me lâchent pas et qui n’ont pas l’air d’avoir très envie de rester derrière. Il reste 500m. Je leur emboîte le pas. Ils accélèrent. Ça m’énerve. J’ai envie de les laisser passer et là, une femme sortie de nulle part se jette sur moi et se met à me gueuler dessus « allezzzz, tu lâches rien, tu allonges, il te reste 200m, allez allez allez ». Mais d’où elle sort celle là ? Bref, ça me booste, j’accélère, j’accélère, j’ai envie de la remercier mais je peux pas tout faire en même temps. Je vois l’arche, je sprinte, je sprinte, je sprinte. Finish. [Merci Madame]. Je me jette sur une barrière, j’hésite entre vomir ou m’évanouir. Je regarde mon téléphone. Je suis dans les 51′. Verdict final: temps officiel 51’07, temps réel 50’49 - 45ème femme, 24ème de ma catégorie. Je suis 1′ tout pile au dessus de mon RP (10km de Boulogne 2013) mais franchement, franchement…j’ose être satisfaite de cette expérience et de ce résultat. Les 3 mecs me repèrent et viennent me rejoindre rapidement. « Salut les mecs, je vais mourir et je reviens ». [rires]. Clément est hyper heureux, il a battu son record personnel et a fini en 47’10 temps réel - mené tout le long par Jérémy, brillamment improvisé lièvre pour l’occasion ! Ludovic finit quant à lui en 41’50, fidèle à ses capacités d’ex-footeux récemment converti au running ! Eugénie arrive quelques minutes après, un peu déçue par son chrono de 53′ et quelques mais là aussi, amplement justifié par une baisse de forme contextuelle. Fanny quant à elle, menée par son frère et un ami, bat largement son record personnel, ravie, en 54’44 !

Récupération active !

Ça ne m’était pas arrivé depuis un moment mais j’ai à nouveau vécu le plaisir de courir; senti que la bonne forme n’était pas si loin et retrouvé l’envie de m’entraîner un peu plus. Forte de ce constat, je n’oubliais surtout pas l’objectif de la 2ème partie de soirée: la crêperie ! De retour aux vestiaires, je croise Fred qui, tout juste qualifié pour les Championnats de France avec un magnifique 36’58 se joint à notre joyeuse bande. Cap sur le Phare St Louis. Le reste de notre soirée est faite de rires et de sourires, de partage d’anecdotes et de feeling, de crêpes, de cidre ou de vin. Clément doit reprendre la route pour Lille dans la foulée mais cela ne nous empêche pas de nous quitter vers minuit, satisfaits, apaisés. Je ne sais plus où est garée ma voiture mais je le vis bien :)

Bref, la zumba et tout c’est sympa mais rien ne remplace le feeling d’un bon run (et d’une crêpe napolitaine). C’est tout.

 

Le circuit des 25 bosses de Fontainebleau est bien connu des trailers en préparation, des militaires en conditionnement, des randonneurs invétérés, des amoureux de la nature et du dépaysement ou encore des curieux. Oui, car certes à Paris il est souvent difficile de s’évader mais pourtant. Plus qu’une occasion de faire pulser son cœur et travailler sa musculature, le parcours des 25 bosses comme sa variante plus courte, sont un rendez-vous avec la forêt, son calme et sa simplicité ; une réconciliation avec le temps qui s’écoule trop vite ; une rencontre avec soi même.

Une sortie trail au calendrier Hotsteppers

Prévue depuis plusieurs semaines, la sortie sur le circuit des 25 bosses, au cœur du Massif des Trois Pignons se profilait sur mon agenda. Fidèle à mon envie de convier des personnes qui ne se connaissent pas en des lieux que j’aime, je retrouvais finalement ce dimanche 01 décembre Fanny et William, prêts à consacrer une grande partie de leur journée à une sortie 100% nature. Je regrette toujours dans ces moments la réduction des personnes engagées sur les sorties proposées, souvent à la dernière minute, parfois pour des raisons parfaitement compréhensibles, parfois sans raison. Cependant, le recul et ma philosophie de vie en perpétuelle évolution me font apprécier paradoxalement de plus en plus la tournure naturelle des choses. A la déception des désistements vient alors s’ajouter un plaisir plus fort encore de partager un temps avec des inconnus volontaires et fidèles que j’apprends à connaître; je ne regrette jamais mes initiatives, in fine !

Évasion, toujours plus…

Nous évoquions précédemment la notion d’évasion. Ce terme à la mode et à juste titre, compte tenu du confinement et de la pression ambiants, peut cependant être un piège auquel, je vous rassure, je me fais régulièrement prendre, toute humaine et faible que je suis. L’évasion n’est-elle pas en effet avant tout une capacité à cultiver, développer puis déployer – indépendamment du lieu dans lequel on se trouve ? Pour avoir ressenti un ennui profond sur à une plage paradisiaque, un jour, en Asie et un sentiment de liberté intense, seule dans ma chambre à ne rien faire – je pense sincèrement que pour se sentir libre il faut le vouloir, vraiment. Toutefois, s’il est une chose à respecter dans cette quête, c’est bel et bien le temps. L’attente, la patience, la construction lente et sûre d’un édifice solide, celui de la force intérieure. Pas cet erzatz de liberté, synonyme de « tout ce que l’on veut, quand on veut, où l’on veut », mais cette plénitude, cette capacité à vivre l’instant sans subir le poids du passé ou l’appréhension de l’avenir. Cette capacité à Être et prendre le temps de devenir.

Pourquoi, mais pourquoi tant de philosophie ?! Pourquoi ne vous ai-je pas encore décrit le profil de notre sortie, le dénivelé affronté, la distance parcourue et surtout, le chrono ! Pourquoi ne vous ai-je pas raconté tout ce qui s’est passé, à chaque kilomètre, nos ressentis, nos élans, nos ralentissements ? Pourquoi ne pas avoir encore quantifié notre sortie, donné de résultats ? Et bien, parce qu’en cette époque de l’année et à cette époque de ma vie, je suis las des « résultats ». De nature vive et passionnée, tout doit toujours aller vite autour de moi, pour donner de la consistence au temps. Du moins, ça, c’était avant. Je ressens de plus en plus l’envie d’élargir le temps, en le prenant. Quel lien avec cette sortie aux 25 bosses ? Le fait d’avoir plus marché que couru et de ne pas avoir voulu que ce soit autrement. Le fait d’avoir apprécié m’arrêter pour prendre des photos, discuter avec Fanny, William ou d’autres marcheurs/trailers de tous âges, sentir le vent souffler, regarder les traces de pas dans le sable. Le fait d’avoir senti que la forme n’était pas à la course et de l’avoir respecté.

Une sortie réussie

Malgré tout, je vais m’extraire quelque peu de l’abstraction et vous offrir un peu de concret car je ne suis pas non plus planante à ce point :)

  • Nous avons marché/trotté 3h22
  • Nous avons parcouru une distance de 12,9km (variante du Diplodocus)
  • Nous avons grimpé 500m de D+ et descendu tout autant de D-
  • Nous avons dessiné une magnifique carte sur Google Maps !
  • Nous avons terminé par un restaurant à Milly la Forêt où nous avons trinqué et discuté de plein de choses avec une envie résolue de reproduire l’expérience (déjà la 2ème fois pour William, toujours fidèle !)

Les 25 bosses: testées et recommandées

Cela fait la 3ème fois que je me rends sur le site des 25 bosses et je n’ai jamais encore fait le circuit complet. Que ce soit en courant ou en marchant, j’ai toujours emprunté la variante du diplodocus et compte résolument m’attaquer à la boucle complète au printemps. Cela viendra à point nommé. Et si la prochaine fois, vous voulez prendre votre temps avec nous pour vivre l’expérience intéressante de la (relative) lenteur, vous serez les bienvenus. Pour l’heure, bonnes courses de fin d’année et chaque chose en son temps !

 

C’était un dimanche matin - comme la plupart de ces matins où l’être lambda dort alors que l’être un peu dingue, comprendre: le runner, se lève hyper tôt pour aller souffrir un coup, si possible dans le froid, histoire de devoir faire preuve d’un peu plus de vaillance encore ! Ces matins où l’éternel « mais quelle idée…quelle IDEE ai-je eu en m’inscrivant à cette *%^=° »# de course ! » scande vos pensées et où vous savez pourtant que le non moins éternel « j’ai trop kiffé, c’est quand la prochaine ? » occupera votre esprit quelques heures plus tard à peine. Ces matinées types que bien des runners connaissent se reproduisent constamment et pourtant, j’aime dire que chaque course est une histoire. N’est-ce pas bien vrai ? En effet, ce dimanche matin, froid et venteux de novembre, je retrouvais 5 coureurs de tous horizons, de tous niveaux, que je n’avais jamais vus de ma vie ou presque, avec qui j’allais constituer une bien belle équipe. Une équipe inédite pour un format de course inédit. Leur point commun assuré ? Un suivi plus ou moins récent du blog Hotsteppers et une participation à un concours de dossards sur la page Facebook associée. Et oui, invités par la FFA via l‘agence Blanco Negro, l’esprit Hotsteppers pu prendre forme une fois de plus ce dimanche matin là.

A quelques heures du coup de pistolet du marathon de New York, nous avons nous aussi, ensemble: à 6, posé les briques kilométriques de cette distance mythique, successivement et surement. Nous avons découvert ce concept de course japonais consistant à courir une distance marathon en relai; nous avons couru le 1er Ekiden de Paris !

 

Prise de poste

Retrouvailles ultra ponctuelles au point pré-défini, l’équipe prend forme rapidement et Delphine distribue à la troupe dossards (deux par personne: un devant/ un derrière !), épingles, puces de chronométrage, t-shirts et autres éléments du kit runner. Ça bosse et certains sont réchauffés alors que d’autres peinent à quitter leur doudoune et envisagent même, l’espace d’un instant de déraison, de courir avec.

Autre petit jeu rigolo (j’adore les petits jeux rigolos !), nous écrivons chacun sur une belle feuille blanche, notre nom/prénom, la distance à laquelle nous allons nous attaquer et notre objectif de chrono. Les paris sont aussi éclectiques que ne l’est l’équipe, il va y avoir du sport ! Première à partir et de tendance systématique à la sous-estimation, un peu amochée par une vie personnelle mouvementée dernièrement et en rejet provisoire mais bien net de la perf’, je vise un peu plus de 5′/km (l’allure 10km de mes meilleurs jours) soit 26’40 pour 5,25km. Hippolyte qui me succèdera sur 10,5 km, prévoit un 49’59 bien précis ! Lætitia, pour les 5,25km suivants, s’excuse d’avance des 32′ qu’elle pense mettre, voire 30′ si la grâce la touche…Puis, Delphine, parée pour le 2ème 10,5km de la série, table sur un 46′ ambitieux, à l’image de ses perfs habituelles. S’en suit Julien, sur 5,25 km, qui anticipe un 26’20 puis Carole qui espère clore l’épreuve en 31 min pour une distance de 5,445 km.

Bilan de nos pronostics: un marathon relai en 3h32 ! Le plus extraordinaire dans l’histoire est que nous finirons en à peine plus de 3min, soit 3h35 ! Nos estimations n’étais pas si mauvaises compte tenu de notre diversité, des aléas meteo, de la nouveauté de l’épreuve et d’un parcours difficile…cependant, ce qui est encore plus extraordinaire est que personne n’aura réellement atteint ses objectifs personnels! In fine, le team spirit aura eu le dernier mot et notre objectif collectif aura été plus qu’atteint.

Place à quelques éléments du récit de cette course originale

La course ou plutôt, les courses !

Autant il n’est pas évident de partir la 1ère et totalement à froid, autant l’attente allant d’une demie-heure à plusieurs heures pour les derniers concurrents demande une sacrée imagination ! Carole et son mari seront même allés faire un tour à Notre-Dame de paris pendant ce temps d’attente, arrivant en plein cœur de l’habituelle messe dominicale ! On peut en faire des choses au cours d’un Ekiden ! Préparée à détaler dès 9h, je me positionnais quant à moi proche de la ligne de départ (ce qui n’arrive jamais étant donné mes retards systématiques !) et restais un minimum concentrée.

Pas de compte à rebours, coup de pistolet, plein de confettis dans le ciel et hop, le départ était lancé ! Un premier tournant pour arriver sur les quais de Seine. Complètement à la ramasse, j’étais venue sans montre (quand je vous dis que la perf’ n’est pas dans la place ces temps-ci, le comble…) - je n’avais donc que mon téléphone en guise d’indicateur temporel. J’avais également oublié mon super bidon Simple Hydration dans ma voiture et avais emprunté celui de Carole, bien utile mais bien encombrant. Un peu en mode boulette, j’étais donc munie d’un téléphone dans la main gauche et d’un bidon - que dis-je, d’une citerne dans la main droite. Bref ! Un 1er km passé en 4’48, le rythme était rapide et les concurrents totalement au taquet. J’ai malgré tout avec le temps, appris à éviter l’erreur du « départ-trop-vite » et à faire totalement abstraction du flot de coureurs me dépassant, pour rester concentrée sur mon allure, mes sensations, mes capacités du moment…Très rapidement nous arrivons sous un tunnel, empruntons un virage en épingle à cheveux et faisons demi-tour. Nous voilà repartis dans l’autre sens. En repassant sous le pont en face de l’Hôtel de ville j’entends de nombreux « allez Marie! » (je ne devais pas être la seule Marie !!) puis, à l’approche du 3ème, un encouragement discret mais sympa de Philippe Albinet (Jahom), membre de la team Runnosphère. Juste après ce fameux 3ème km, surprise: une côte avec un virage à nouveau en épingle à cheveux en haut. Demi-tour à niveau puis long passage sous un tunnel. A ce moment là je ne me souviens plus trop de grand chose à part le fait d’avoir eu envie de vomir :) Je vois le panneau 5ème, je suis contente !

Mais bien sûr, il faut amorcer un nouveau virage, une nouvelle côte pour quitter les voies sur berges et rejoindre la zone de relai - côte en haut de laquelle les photographes sont stratégiquement positionnés, dont Fred Poirier qui m’adresse un dernier encouragement salutaire !

Dernier virage avant de quitter les voies sur berges et d’atteindre la zone de relai

Je vois l’arche, je speed…mais non, la zone de relai et un peu plus loin ! Ouch, je relance la machine et vois mon relai Hippolyte à qui je flanque le bracelet relai et qui prend ma relève.

Zone de relai, quelques mètres après la zone de finish

Je sors de la zone de course et confie mon pied à un bénévole pour qu’il retire ma puce et défasse mes lacets. Je suis à l’Ouest ! 5,25km, ça va TRÈS vite ! Mais…en dépit de tout cela, mon temps de passage est de 24’55 soit 4’44/km - loin de ma sous-estimation et plutôt satisfaisant. S’en suit très rapidement une place à la récup’ et à l’encouragement de mes co-équipiers de choc: il nous reste tout de même presque 37km encore à parcourir !

 

Le fameux jus de raisin que j’emporte sur de nombreuses courses: bon pour l’attente et la récup’ quand dilué aux 3/4…

Chaque membre de l’équipe prendra tour à tour sa place au parfait timing, anticipant de quelques minutes l’arrivée de son prédécesseur, prêt à bondir dans la zone de relai, à attraper le bracelet-magique-faisant-office-de-relai et à s’élancer dans une ou deux boucles faisant ainsi grimper le quota de kilomètres abattus par l’équipe ! Les feelings post-course sont assez homogènes; la plupart des membres de l’équipe aura trouvé le parcours difficile, sans doute de par sa monotonie et ses virages serrés. En même temps, sur 5km, on n’a pas vraiment le temps de se poser des questions. Il s’agit d’un exercice intéressant et difficile. Dur pour les runners diesels ! Il faut carburer dès le départ ! Cependant, un autre « feeling post-course » émane aussi à plusieurs reprises. Les membres de l’équipe disent tous à quel point le fait de faire partie d’un groupe aura pu les pousser à ne rien lâcher; « pour ne pas décevoir » ou tout simplement, « pour les autres » !

Pour le dernier relai, nous décidons de faire une petite surprise à Carole et de franchir le finish avec elle…Ravis de notre idée, nous l’attendons tous sourires en regardant les minutes de nos téléphones défiler…

 

Une fois arrivée, nous avons happé Carole sans doute surprise par notre survenue inopinée et un énième virage plus tard avons franchi ensemble la ligne d’arrivée. J’ai adoré ce moment ! ressentir une telle joie commune chez tous mes co-équipiers que je ne connaissais pas 4h plus tôt, fiers de notre cohésion et de nos réalisations personnelles, au profit de ce que nous avons jugé comme étant une réussite collective, what else ?! D’ailleurs, nous avons poursuivi notre mouvement cohésif au sein de la tente partenaires, dotée d’un bien agréable buffet ! Une bise à Audrey de l’agence Blanco Negro, un retour d’expérience rapide sur la course, la consultation du classement et des temps officiels puis un petit apéro en guise de clôture d’une matinée pleine de soleil !

Résultats officiels de notre équipe pour un chrono final de 3h35 !

Le temps des aurevoirs ou plutôt des « à bientôt » étant venu, nous nous sommes chaleureusement embrassés.. Vous avez d’ailleurs eu la finesse de me remercier 1000 fois chacun…Certes l’initiative de courir avec vous et non « entre bloggeurs » venait de moi, mais votre réactivité au concours et votre bonne humeur sincère vous appartiennent !

Bravo et merci pour votre énergie positive, bravo à l’équipe nationale du Japon qui aura rempli son contrat en 2h15, bravo à toutes les équipes de 4 ou de 6, médias, entreprises, étudiants, familles…qui se seront réunis ce matin pour décrocher une victoire de groupe.

A très vite pour une nouvelle aventure Hotsteppers ;)

Médaillés sous le soleil !

C’était un dimanche matin ; jour de repos par excellence, que près de 2000 runners fous se décidaient non seulement à shunter une potentielle grasse-mat’ mais aussi, à braver les obstacles et les éléments sur 12km. Invités pour la 2ème fois par l’organisation de la course, une équipe de 5 Hotsteppers s’était constituée, agrandie par la venue plus tardive d’un 6ème concurrent et s’apprêtait, au-delà de tout concept de temps ou de performance, à franchir la ligne de départ et surtout…la ligne d’arrivée de la So Mad 2 à Torcy, ensemble, avec tout ce que l’entre deux laissait entendre comme surprises !

C’est cette fameuse course, la So Mad 2 à Torcy, que ce récit tentera de retranscrire au mieux et dont mes muscles, même ceux dont je ne connaissais pas l’existence, se souviennent encore…

Une mise en route un peu « mad »…

Malgré tous les aspects positifs de cette course et de son organisation, la mise en route fut quelque peu chaotique. Arrivés à 10h pour un départ dans la vague rose de 10h35, nous nous retrouvions au retrait des dossards derrière une horde de participants…Personne n’était encore parti. Problème informatique ; impossibilité de relier le nom des participants à leur numéro de dossard, donc de distribuer ces mêmes dossards/t-shirts/puces entre autres éléments essentiels du « package » de participation. Ce contre-temps ne nous a pas pour autant empêché de nous retrouver rapidement et d’immortaliser cet instant d’attente, pas si terrible en fait !

Une fois munis de nos sésames, nous nous dirigions vers une ligne de départ des plus improbables…Une plage de sable fin, clairsemée d’immenses flaques d’eau ! Un échauffement un peu approximatif s’en suivi, accompagné d’un temps brumeux et d’une musique ultra-rythmée virant parfois à l’électro. Des souvenirs enfouis de Thaïlande remontaient alors ; j’avais l’impression d’être au lendemain d’une full moon party, sur une plage de Kho Pan Gan, entourée d’individus aussi ubuesques que nous l’étions nous-mêmes, sans complexes, prêts à se lancer dans un parcours totalement inconnu et prenant goût à teaser sans relâche les autres concurrents : « il parait qu’à un moment ils vont lâcher des chiens »…Bon ok le mec en tutu rose là, faut pas exagérer quand même et puis en plus, j’adore les chiens alors même pas peur !

Après un photo call de départ, quelques trucs sympas volés au ravito normalement réservé à l’’arrivée (chut… !) et une adrénaline en montagnes russes : « les roses c’est à vous ! ah non il faut faire partir les violets d’abord…quoique, reste-t-il encore des verts ? oui ? bon, les verts c’est à vous…et les bleus ? allez les bleus retardataires, dépêchez-vous …bon les roses il va falloir encore patienter »… nous prenions notre mal en patience, grrrr.

Pour autant, une fois le cafouillage du départ surmonté ; un bisou à Emmanuelle, amie et web-runneuse tout-terrain que je retrouvais munie d’un appareil photo de compétition (équipe Photo Running de photographes officiels) ; nous nous lancions – enfin – dans notre aventure commune !

 

Les photoscalls offerts par Tevasphère. A gauche: « avant »; à droite: « après »…

12km – 23 obstacles – beaucoup de boue…

Sur une plage pas si abandonnée, point de coquillages ni de crustacés…

Dès le départ l’ambiance est lancée sans temps mort. Des fumigènes, une côte direct, des slaloms en montées et descentes successives sur terrain miné d’orties et de charbons, on s’accroche aux quelques piquets vacillants mal ancrés dans la boue (ou à son voisin: « salut toi!« ) et on se dit que cela risque d’être sympa sur 12km ! L’équipe prend très rapidement son rythme: chacun passe les obstacles avec ou sans aide en faisant au mieux et une fois le défi relevé, nous nous attendons pour repartir ensemble. Il y en a pour tous les goûts…Ce qui est exigeant sur ce parcours est qu’en plus de courir sur un terrain gluant, gras et glissant, en essayant de maintenir une allure à peu près correcte, nos muscles sont régulièrement sollicités par des « ateliers » des plus divers. Mur d’escalade à franchir, corde à agripper pour franchir un fossé, toile d’araignée géante…Qui plus est, des passages en eaux plus ou moins profondes ponctuent ces efforts ce qui a le vice de refroidir instantanément nos petits corps échauffés et de les raidir !

De gauche à droite: Guillaume, Phil, Minou 1 inconnu, Minou 2 inconnu, Jérémy.

Les co-équipiers Hotsteppers n’ont peur de rien, surtout pas du ridicule et c’est bien ce qui fait le charme de cette course ! On se donne à fond parce que mine de rien, c’est loin d’être une promenade de santé mais surtout…on se contre-fiche de son look, on ne regarde pas sa montre pour la bonne et simple raison qu’aucun d’entre nous n’en avait une et on ignore absolument à quel km nous nous trouvons. Autant sur route, avec un peu d’expérience, on finit par se connaître et être capable d’estimer le temps écoulé et la distance parcourue « au feeling », mais là…impossible de se repérer ou d’évaluer quoique ce soit. Par conséquent, on se concentre sur autre chose: son équipe et le moment présent, c’est déjà pas mal !

De gauche à droite: Emelyne, une certaine Marie, Minou 3, Dr Ross

Amies dans la vie et solidaires sur le terrain, Emelyne et moi nous accrochons à notre peloton et décidons de renoncer à toute manucure, brushing ou autre style surfait pour nous vouer à un run très « nature », très « relâché » !


 

 

 

De gauche à droite: tentative d’escalade d’un mur penché…puis perte définitive du sens commun de Jérémy, happé par l’esprit SoMad

Les garçons quant à eux jouent le jeu et y prennent goût! Guillaume muni de son énorme perruque noire passe à 2 doigts de perdre définitivement sa chaussure dans un immense bac de boue et finira la course chargé de plusieurs kilos supplémentaires à chaque pied ! Jérémy, en mode bad boy prend plaisir à parcourir le circuit, lunettes de soleil sur le nez, bonnet noir sur la tête et sourire aux lèvres, tout en le comparant régulièrement à celui de la « Mud Day » auquel il avait participé peu de temps avant…un véritable expert du tout terrain et du « run for fun » ! JP, le grand mince au bonnet bleu, un peu sonné par une grippe mais soutenu par sa femme et son adorable petite fille à 2 reprises sur le parcours, mène l’équipe de son pas svelte et entraîné et tend régulièrement sa main à ceux d’entre nous rencontrant de ponctuelles difficultés ! Philippe, notre belle coureuse à la perruque rose, alimente notre course de petites blagues, toujours prononcées sur un ton très calme masquant une fausse tranquillité ! Philippe habite en effet son rôle à merveille et ajoute la pointe supplémentaire de folie à la team, tout en se disant déjà partant pour l’édition 3 ! Finalement, Emelyne, bien que pratiquante régulière de gym suédoise entre autres, mais pas coureuse à proprement parler, m’étonne par sa persistance et sa volonté - je nous trouve au top !

Nous glissons sur des toboggans géants, nous surmontons des bottes de paille, nous nous lançons dans de larges tuyaux pour atterrir énergiquement sur des tapis (heureusement bien rembourrés) de gym, nous devons même affronter une montée et une descente de course en sac (mortel pour les cuisses et le souffle) avant de tomber, tel un oasis au milieu du désert, en plein sur le ravito’ de la mi-course ! Et pas n’importe lequel. Une véritable tablée sucrée/salée. Un peu orthorexique à mes heures, je me méfie toujours de ces généreuses offrandes alimentaires en plein milieu d’une course ! Perf’ ou non, il faut tout de même continuer à avancer - je pense que ce ravitaillement était un obstacle à part entière; certains on d’ailleurs trouvé la suite difficile pour s’être laissés un peu trop happer par leur gourmandise mais après tout…soyons fous :)

Grand toboggan géant tout mouillé sur lequel nous avons du nous propulser à 3 reprises tels une armée de Bobs l’éponge. Il y en a qui ont fini tête la première, dans une flaque de boue :)

Proches de l’arrivée, nous sentons quelques raideurs nous contraindre et j’ai personnellement l’impression que la gravité terrestre a doublé. Je me sens lourde (eau + boue + fatigue faisant) et pas bien énergique ! Pourtant, nous nous motivons mutuellement et nous arrivons au dernier obstacle. La grande traversée ! N’étant pas une grande amoureuse de l’eau pour ne pas dire phobique à mes heures moins glam’ (et oui, ça fait 2 gros défauts en 2 paragraphes!), je regarde mes co-équipiers s’enfoncer. Ouf, l’eau ne monte qu’à la taille, même si compte tenu de la température, c’est déjà bien assez ! Je débranche mon cerveau comme j’ai appris le faire au cours de mes 15mois d’armée et je me lance. Au bout, sur le rivage, se trouve Emmanuelle, mitraillette (photo) en mains, nous sommes sur le point de conclure ! Les plus fous de l’équipe nagent carrément. Ben voyons, ces hommes ! Nous procédons à l’ascension de notre ultime côte et dévalons notre dernier toboggan pour atterrir dans une flaque de boue et lever le poing vers la banderole « finish » !

Quelle histoire…!

 

Ceci n’est pas un fake, mais le « finish » de la SoMad. Pour une fois pas au sprint. Il y a une 1ère à tout ! #froidauxfesses

En attendant la So Mad 3…

Autant la 1ère édition de la So Mad à Vincennes avait pu laisser certains participants sur leur faim ; surtout en équipe (long temps d’attente à chaque obstacle) ; autant cette 2ème édition aura vraiment pris du gallon en termes de difficulté et de teneur sportive. Certes il est bien déconcertant de ne pas avoir la moindre idée du nombre de km effectués ou restants, de ne rien pouvoir gérer ou anticiper, de jouer le jeu de l’équipe ie d’attendre ceux qui sont derrière tout en essayant de suivre ceux qui sont devant, mais justement, la variété étant la source par excellence de la motivation, j’apprécie ces courses décalées, 1 à 2 fois/an, qui donnent une autre saveur au « running ». En termes d’effort physique, la So Mad 2 à Torcy aura vraiment su mettre du défi et de l’intensité tout au long du parcours. Courir à un rythme anti-régulier, sur un terrain des plus glissants, boueux, abimé et enchaîner des obstacles en tous genres, sollicitant à tour de rôle : force musculaire, agilité, maîtrise de son éventuel vertige, déconnexion du cerveau et pensée positive : « non ça ne me dérange pas du tout de marcher dans l’eau (froide) du lac pendant 5min avec de l’eau jusqu’à la taille » !, sollicitent toutes sortes de compétences physiques et mentales. La team Hotsteppers en est ressortie dégueu des pieds à la tête mais souriante et attend avec impatience la 3ème édition de la course ! Pas trop dur hein quand même ? Moi ça m’allait bien comme ça :) A très vite !

La fière équipe de winners à l’arrivée !

Consulter les résultats temporaires de la Course Paris Versailles 2013, ici.

Alors que le record du monde de marathon était battu par le kényan Wilson Kipsang à Berlin ce Dimanche 29 septembre 2013, près de 25 000 coureurs s’élançaient de Paris jusque Versailles pour courir la 36ème édition de La Grande Classique. Une course connue et aimée pour son parcours diversifié et exigeant, entre bords de Seine et ville, en passant par la forêt de Meudon, la redoutée Côte des Gardes et finissant par un faux plat de plus d’1km, à 500m du Château de Versailles. Première fois pour moi que je faisais une course pour la 2ème fois, depuis ma toute première: Odysséa 2011. Il y en a eu des dossards depuis, des aventures ou des déconvenues. Mais aujourd’hui fut la preuve qu’un travail mental sur soi et sur sa pratique, que certaines réflexions bien menées et que la quête incessante de sens, peuvent être déterminants dans la réussite d’une course, souvent reflet de la vie que l’on mène…

Voici le récit aérien et heureux d’une Paris Versailles 2013 menée en 1h29’06, sans excès.


Ma PowerSong du jour !

Un départ au rythme d’Amy Whinehouse et Bob Marley…

Après une nuit moyenne, comme avant chaque course, je me levais malgré tout positive car libérée par le choix intime de prendre du recul sur la course à pieds (entre autres) et de remettre les choses à leur place. Au cœur d’une période de faible envie, tentée par le découragement et par des phrases aussi stupides que « je ne suis pas faite pour courir » ou bien « je vais me mettre au tricot, de toutes manières je suis pas une vraie sportive« , je m’étais fermement convaincue de réellement chercher du plaisir là où je trouvais que l’impact des gadgets, du matériel, des fringues et des relations sociales virtuelles fausses et peu constructives avait pris bien trop de place. Plutôt adepte de l’Essentiel, de ce qui est vrai et de ce qui a du sens - spirituelle et intègre, je décidais plutôt que de tout rejeter en bloc, de repartir en quête de ce qui m’avait animée il y a 2 ans en commençant, de retrouver la simplicité et la naïveté touchante des débuts mais surtout, de faire preuve d’un peu d’humilité en restant concentrée sur mes capacités ou incapacités, en les acceptant et en occultant toute comparaison empoisonnée…

Sans essayer d’ameuter « du monde » au départ de la course, je retrouvais discrètement mon ami Philippe, venu s’entraîner à 1 semaine de son marathon de Lyon. Nous avons bien ri des musiques choisies par l’organisation: plus smooth, plus « passe moi le oinj » tu meurs ! J’ai cru que j’allais planter mon tipi et fumer le calumet de la paix plutôt que de courir ! En tous cas, au moins il ne pleuvait pas, une vraie chance d’emblée. Pas de douleur psychosomatique ou réelle en ce qui me concernait. État d’esprit très zen. Prête à partir et à accueillir la réalité de cette course dont j’étais incapable de pré-juger. Top départ, 46ème vague !

Philippe et moi, juste avant le décollage :)

Bords de Seine, côte des Gardes, forêt de Meudon…

Les premiers km de bords de Seine jusqu’à la terrible côte des Gardes devaient être un échauffement actif. Vivacité et régularité maximum de mise, en n’allant surtout pas chercher dans les réserves…En parlant de réserves, j’ai pour une fois suivi les conseils que je donne (voir: « optimiser ses stockes de glycogène avant une course) en surveillant mon alimentation de près avant la course: beaucoup moins de sucres simples, beaucoup plus de sucres lents, de la viande blanche, beaucoup d’eau, des fruits secs, pas d’innovations culinaires…L’objectif étant de vivre Paris Versailles 2013 sans baisse de régime stupide comme cette terrible hypoglycémie réactionnelle que j’avais prise en pleine figure 4 jours plus tôt. La gestion nutritionnelle fut idéale et l’énergie accumulée m’aura permis de vivre un effort réel et agréable, le must.

Bilan intermédiaire au km (km 1-6): 5’13/5’13/3’40 (passage sous un tunnel, bug)/5’19/5’03/5’20

Le long de cette 1ère portion de parcours (pas la plus belle), je croise une petite fille qui me pointe du doigt et dit « Oh » ! Je ris et lui rend son « Oh » ! Était-ce l’effet de mon super T-shirt made in Douzaleur, mentionnant « Toi aussi tu as fait un pari stupide ? » En tous cas, les supporters des bords de route sont toujours aussi sympathiques sur ce genre de courses et c’est un bon point.

T-shirt créé par douzaleur.com

Nous arrivons alors en bas de la côte, la fameuse, la terrible :) Personnellement je ne déteste pas les côtes. J’ai les cuisses qu’il faut pour pouvoir les affronter ! Une seule règle pour moi: ne pas marcher. Et pour ne pas marcher, il faut être à l’écoute de son souffle, de ses sensations, pour ne pas virer dans l’hypoxie désagréable. Le haut de la côte n’est quand même qu’à mi-parcours de la course, il s’agit de ne pas se brûler, mais toujours, d’être régulière. La côte n’étant elle même pas du tout régulière: certaines portions ultra pentues, d’autre moins, mes temps au km sont tout autant fluctuants.

Bilan intermédiaire au km (km 7-9): 6’16/ 6’57/5’46/

S’en suit une portion forestière que j’aime toujours autant…Les arbres, leur calme, leur énergie...Nous avons beau être des milliers, je trouve cela ressourçant. En plus, le parcours est relativement plat. Un bonheur après la côte ! C’est le moment de récupérer et de rester concentrée. Avant de partir je m’étais dit: objectif 1h max au 10ème km. Objectif largement atteint, je passe le 10ème km à56′. Le rythme est plus que lancé, le plaisir prend forme et surtout…la sensation de n’être ni dans un excès de dépassement , ni dans de radines économies de forme. Une sorte d’équilibre en fait. Le must de cette portion reste tout de même la grande descente juste après le 11ème km. J’ai cru que j’allais m’envoler…

Bilan intermédiaire au km (km 10-13): 5’10/5’31/4’53

Il reste 3km, dont la moitié sur le faux plat de l’Avenue de Paris: le finish le plus long des courses d’Ile de France (enfin, je crois) ! Une dernière côte bien connue des habitués: « la côte du cimetière », qui cyniquement nous expose à l’intervention expresse de pompiers auprès d’un homme très mal en point, s’offre alors aux hordes de coureurs pressés d’arriver. Les derniers kilomètres de cette course défilent toujours beaucoup plus vite que les premiers ! L’avenue de Paris est là, un long faux plat, un virage et l’arche bleu apparait ! J’aime assez cette fin qui semble proche mais qui ne l’est pas tellement. Elle force à la concentration et la gestion de ses derniers efforts. Les photographes de Maindru bombardent les coureurs, le temps est plus que clément, il reste 100m, bip, terminé !

Bilan intermédiaire et final au km (km 14-16,3): 5’54/5’13/5’28

J’ai cru lire que certains coureurs partis plus tôt avaient été inondés par la pluie sur leur fin de course…j’avoue pour le coup avoir été ultra épargnée et n’avoir pas reçu une seule goutte si ce n’est celles des bouteilles d’eau versées d’une traite sur ma tête à chaque ravitaillement ! Il faisait tout de même assez lourd malgré la grisaille.

Tracé du parcours Paris-Versailles via l’interface polapersonaltrainer.com

 

Bilan

Le parcours de la Grande Classique est inchangé et reste toujours aussi atypique et intéressant. Les ravitaillements sont bien espacés et les organisateurs ont compris qu’il n’était pas nécessaire de proposer 150 produits différents mais que du sucre et de l’eau étaient le principal ! Idem, les barres de céréales, compotes et eaux ultra-minéralisées distribuées à la fin sont de bons choix. On retiendra toutefois, au vu des commentaires parcourus cet après-midi sur les réseaux sociaux, que la gestion des vagues reste approximative. Il devrait y avoir des sas par niveau pour éviter aux marcheurs de persister à gêner ceux qui courent en restant à gauche (et non à droite comme répété maintes fois).

Finalement, l’arrivée est assez grandiose, on peut se permettre une accélération si ce n’est un sprint tant l’avenue est large…les photographes sont bien placés et ont le temps de prendre en photo chaque coureur (d’ailleurs, mes photos risquent d’être funky au vu d’une totale dé-coiffure et du bidon d’eau sucrée que je me suis accidentellement versé sur les cheveux !!!). Paris Versailles 2013 fut une belle édition placée sous le signe de l’écoute de soi et d’une prise de recul saine et bénéfique. C’est une course que je recommanderai à tout coureur de faire au moins fois…

En attendant, bonne récup’ à tous ceux qui ont réalisé de beaux records personnels ce week-end (marathon de Berlin, Semi du Val d’Europe, 10km du Souffle, 100km de Millau), bravo ! et à la semaine prochaine pour une belle cause: Odysséa !

Retrouvez les résultats de la Parisienne 2013 directement sur ce lien !

Face à la ligne de départ, en attendant le « go » de notre vague…

…qui nous traîne, nous entraîne

Une « course » de reprise

Assidue à un plan d’entraînement marathon depuis début juillet, j’ai expérimenté un trail de montagne avec difficulté début août, avant d’entamer ce qui ne fut pas un « GR20 complet » mais à défaut, un « début de GR20 » prolongé par des étapes du « Mare et Monti » mi-août. De retour de ce périple, je reprenais alors mon entraînement…. Interrompu net dès la 2ème séance pour cause d’entorses récidivantes, je me retrouvais boitant plusieurs jours de suite, traînant dès lors une douleur décroissante au fil du temps mais pas décidée à disparaître pour autant. Bilan : abandon marathon et focus sur « la suite » : un moral « un peu » entamé à relever et des efforts majeurs de patience à produire pour mieux repartir. La Parisienne 2013 arrivait alors comme 1ère course de la rentrée : une distance facile de 6,7km et un environnement convivial, de quoi se remettre dans le bain en douceur. Convivial certes, accessible certes, ensoleillé (quelle chance !) certes, mais pas vraiment une « course » comme je les préfère.

Retour sur une trentaine de minutes d’épreuve et sur quelques points + versus – de cet évènement, qui peut-être fait pour vous, ou pas.

6,7km dans Paris, sous le soleil – Women only !

Partie très en retard (mea culpa) avec Céline dans la 17ème vague de départ, je portais les couleurs de Sogeti, l’entreprise d’Audrey qui avait constitué une petite équipe pour l’occasion. Pas du tout échauffée par manque d’espace pour effectuer de quelconques mouvements dans les sas d’attente, je me lançais alors, disons-le : « à l’arrache complet » dans cette course, froide et pas entraînée mais malgré tout curieuse de vivre l’expérience. Quelle expérience ! Dès les premiers 100m déjà, de nombreuses filles marchaient. Pour certaines c’était prévu, pour d’autres c’était les frais de je ne sais quel départ trop rapide ou manque d’entraînement. « No offence » comme diraient les anglais. Des consignes avaient toutefois été données pour que les marcheuses se rangent à droite et laissent les coureuses avancer par la gauche. Normal, bien qu’à aucun moment je n’aie vu cette indication respectée ! Un peu (très) dur donc, de se remettre en jambes tout en devant slalomer, se baisser, sauter, accélérer, ralentir, grimper quelques côtes, arpenter plusieurs tournants, tout cela avec une inertie de foule monumentale. Je regardais mon chrono quand même, pour voir où je me situais. J’étais dans la fourchette optimiste de mes estimations, au vu des conditions du moment ie. 5’15/km. La suite fut identique au démarrage. Un ravitaillement au 3ème shunté (bidon en poche largement suffisant pour la course entière) et une bien belle surprise à ce moment là ! Mon cher ami d’ex-promotion militaire Kilian m’ayant prévenu qu’il ferait beaucoup de bruit à cet endroit précis du parcours sans pour autant promettre de pouvoir m’interpeler…pourtant, m’interpela ! Un « Marie » franchement lancé, je me retourne alors et que vois-je : Kilian en kilt, au cœur d’un groupe d’animation à la cornemuse ! Magique, merci Kilian, j’ai bien ri ! Les km continuaient de défiler. Je ressentais une vraie difficulté à trouver un rythme correct en raison du format de la course et de l’hétérogénéité totale de ses participantes, mais il fallait s’y attendre. Pour autant, j’étais sincèrement contente de pouvoir retrouver cette sensation d’effort que j’avais perdue.

La course à pieds me fait penser à ces amoureux qui lorsqu’ils s’éloignent géographiquement, perdent un peu en complicité, en spontanéité, en chaleur. Vous cessez de vous entrainer et découvrez comme ce sport ne tolère pas vos infidélités ! Il choisit de vous faire comprendre que pour retrouver du plaisir, il faut se ré-investir, ie (un peu) souffrir ! J’apercevais alors le panneau « 6km, plus que 700m » - celui que j’avais croisé avant de garer ma voiture à 4km du départ (hum.) et me concentrais sur ce moment génial qu’est la gestion des derniers 100m. Ligne droite, tournant à gauche, arche en vue, sprint ! Dur, dur, dur mais bien. Un chrono modeste mais toujours proche de mes estimations optimistes pour finir : 34’54 pour 6,7km soit une moyenne de 5’13/km. Je suis alors le flot de filles vers la sortie, récupère ma médaille (dans une pochette plastique, entre 2 barres de céréales) et une bouteille d’eau. S’en suit l’offrande d’une rose à chaque femme ; la mienne tendue chaleureusement par une dame m’ouvrant grand ses bras : « Marie, Marie, comme ma fille aînée » - ce fut le moment le plus sweet de la matinée !

Bref, j’avais couru la Parisienne !

Cette course est-elle faite pour vous ?

Oui, si…

- Vous ne courez pas souvent/ n’avez pas le temps de vous entraîner/ n’êtes pas ultra sportive et que 6-7km vous conviennent largement voire représentent un petit challenge.

- Vous aimez les évènements 100% féminins.

- Vous n’avez pas peur d’attendre (au moins) 1h dans votre sas, le temps que votre vague soit « lâchée » sur le parcours.

- Vous êtes d’accord pour payer votre dossard entre 35 et 55Euros, selon votre temps de réaction à l’inscription.

- Vous voulez motiver des collègues ou amies et les entraîner à relever le challenge d’une course, vous qui en connaissez les dessous !

- Vous aimez le rose.

- Vous n’avez rien contre la musique d’animation qui ressemble à un remix de René la Taupe.

- Vous aimez le Champ de Mars et ses alentours.

- Le running n’est pour vous rien d’autre qu’un sport funky gâché par la recherche d’un chrono et que courir entre copines est bien plus top délire megadrove que de foncer comme une brute vers le finish.

 

Non, si…

- Vous êtes un homme, quoique, vous pouvez toujours être bénévole et l’on ne saurait trop vous en être reconnaissantes !

- Vous préférez les courses mixtes ou qu’un manque criant et prolongé de testostérone vous déstabilise.

- Vous n’aimez pas les évènements trop marketing où tout ressemble plus à une grosse machine à argent qu’à un rassemblement sportif.

- Vous êtes agoraphobe.

- Vous n’aimez pas courir en zigzagant, slalomant, tergiversant, stoppant, accélérant…

- Courir (ou essayer) au milieu de nanas déguisées en tout ce qui peut exister sur terre ne vous fait pas marrer.

- Vous visez une perf’

- Vous aimez le recueillement, l’intensité de la nature (voire des montagnes) et que le bitume parisien vous déprime.

- Participer à une course de moins de 10km n’a aucun sens pour vous.

Les dons reversés à la recherche contre le cancer du sein…

La Parisienne

La Parisienne est impliquée aux côtés de la Fondation pour la Recherche Médicale depuis 8 ans pour soutenir la recherche sur le cancer du sein. Elle apporte un soutien financier (28 000€ en 2012) et permet à la Fondation de mettre en place des actions pour collecter des dons. Le bilan de ce partenariat s’élève à plus de 547 000 Euros et au financement de près de 14 projets de recherche en France.

Le prix d’un dossard varie entre 35 et 55 euros, selon la période d’inscription - tarif similaire pour les entreprises, majoré de près de 80Eur de frais de dossier.

L’édition 2013 a rassemblé 35 000 participantes.

 

Odysséa

L’association Odysséa reverse les dons collectés via l’organisation de courses à l’Institut Gustave Roussy: 1er centre de lutte contre le cancer en Europe et à l’association Prolific depuis 11 ans (2002). Depuis ses débuts, Odysséa a reversé 2,6 millions d’euros de dons à la lutte contre la maladie grâce à la participation de 260 000 coureurs ou marcheurs. Si l’on veut comparer ce qui est comparable et ne considérer que les dons de la course Odysséa Paris, 1,516 millions d’euros ont été reversés en 11 ans: 3 x le montant reversé par la Parisienne.

Le prix d’un dossard varie entre 15 et 20 euros selon la date d’inscription: 2 x moins cher que le dossard de la Parisienne.

L’édition 2013 aura lieu le 06 octobre 2013 (vous pouvez encore vous inscrire). L’édition 2012 a rassemblé 58 850 participants sur toute la France.

Vous l’aurez compris, soutenir la recherche contre le cancer du sein est très louable (voir l’article de soutien rédigé sur ce blog, ici) mais il est des courses plus efficaces que d’autres en la matière.

Quoiqu’il en soit, votre motivation, votre envie de courir, de vous dépasser et de vous améliorer tel que je le lis quotidiennement sur les réseaux sociaux et tel que je le partage avec vous également, est déjà en soi…énorme ! Bravo à toutes !

En direction de la ligne de départ, le pont d’Iéna déjà rose de monde :)

 

Courir…6635km…et rentrer dans le Guinness des record: normal.

En ce dimanche 08 septembre 2013, Top Chrono, votre chronométreur préféré, du haut de sa folle ambition, vous donnait rendez-vous au Parc Suzanne Lenglen (15e), pour y tester son nouveau circuit de 2km, agrémenté de bornes de chronométrage (dédiées à tous les détenteurs de la puce Top Chrono Timepoint) et bien plus encore.

Oui, car chez Top Chrono il ne s’agit pas juste de fournir ces petites puces que vous accrochez soigneusement à vos petits lacets les jours de course (et que l’on vous reprend sauvagement dès le franchissement du finish, alors que vous savourez tout juste votre victoire !). Il s’agit de promouvoir la pratique de la course à pieds à grande échelle, pour le bien commun ! Or, promouvoir la course à pieds à grande échelle passe par la promotion de circuits de petite échelle…Et oui, on ne déclenche pas de douces rencontres « neo-runners/ running » en proposant de commencer par un marathon - du moins, pas pour la majorité des êtres humains de cette planète. On commence par proposer des boucles de quelques kilomètres dans des parcs bien sympathiques, aussi urbains soient-ils. Bien évidemment, les amoureux des montagnes et du dénivelé se sentiront étriqués dans ce type de parcours, comme dans n’importe quel milieu urbain en fait, mais pour tout le reste des pratiquants, Top Chrono ouvre la voie et démocratise au maximum le running.

D’ailleurs, aujourd’hui il s’agissait de faire un maximum de tours de 2km, cumulés dans une giga-cagnotte commune, pour tenter de rentrer dans le Guiness des records. Ceci n’est pas une blague ! Quand je vous dis que chez Top chrono on vise haut et loin !

Pour l’heure, retour sur une belle journée marquée par un tas de petites anecdotes; tous ces doux moments mis bout à bout par un fil conducteur qui n’a pas à rougir de son efficacité: la course à pied !

 

La ligne de départ, par une magnifique météo de fin d’été…

Zumba, abdos, gainage: impossible d’y échapper !

Arrivée vers 15h30, pensant m’infiltrer en catimini sur le parcours et le faire en marchant pour ne pas malmener ma cheville souffrante, me voici entamant une conversation avec l’un des coachs missionné par la Mairie de Paris pour muscler les abdos et fessiers des coureurs venus contribuer au record du jour. S’en suit un groupe demandeur d’une séance d’abdos. Me voilà alors sans même avoir eu le temps de dire ouf, allongée sur un tapis dans une position improbable, faisant travailler ces choses dont j’ai eu le malheur d’oublier l’existence ces derniers temps…ab-quoi ? abdos ? Ah. Bon. Heureusement, Mélanie, l’une des animatrices fitness du jour que j’ai rencontré plusieurs fois, se joint à moi.

Marie et Mélanie, sous le soleil exactement !

Une fois les abdos finis, nous passons au gainage. Monsieur coach a décidé de nous faire faire du gainage dynamique et en plus, il fait comme les méchants instructeurs de l’armée, il repart de zéro alors que vous êtes à la moitié du volume annoncé initialement #grrrrrrrrrrrrr. Ceci étant fait, Mélanie et moi nous unissons avec humour aux efforts d’une jeune femme très motivée pour prolonger la séance !

Mélanie, jeune femme très motivée et moi !

La runneuse est une femme faible qui se laisse trop vite tenter…

Une fois échauffée, je file à la recherche de Romain B. qui n’est autre que le boss de Top Chrono et que je retrouve activement en train de distribuer puces et autres packs running à toute une flopée de participants. Dans la foulée, je retrouve Yilena et Adi, deux neo-runneuses d’origine colombienne ayant gagné leur pack complet sur la page Hotsteppers au cours d’un concours cet été. Je les présente à Romain qui leur distribue tous leurs cadeaux, c’est Noël ! Et puis, Romain me prend par les sentiments et me tend une puce. Tendre une puce à quelqu’un qui s’est juré 1000 fois de laisser sa cheville au repos c’est comme tendre une cigarette à quelqu’un qui a arrêté de fumer ou, une plaque de chocolat au praliné à quelqu’un qui est au régime…Je suis faible, je cède. Je me rassure en disant à mes deux accolytes que l’on « ne va pas courir vite, hein ? ». « Non, non » me disent-elles. Bien, nous voilà parties vers la ligne de départ, tadaaaam !

Merci à Thomas R. pour cette photo: Yilena, Marie, Adilsa au départ !

Nous voilà toutes les trois parties pour 1 puis 2 tours…je finirai par en faire un 3è seule et finalement un 4è avec le staff Top Chrono et Harry Bignon, animateur de choc, que je retrouve toujours avec plaisir sur différentes courses. En faisant le parcours une 4ème fois, je réalise que lors des 3 premières, je n’ai pas du tout suivi le bon chemin ! Je découvre alors un tout autre aspect du parc ! Passée par le bitume les premières fois, me voilà baroudant dans des allées bosselées de terre, en marge du tout venant. Un parcours bien sympathique que ce nouveau circuit du Parc Suzanne Lenglen. L’avantage étant que 2km sont très vite passés et adaptés aux débutants, comme aux runners habitués. Il me semble d’ailleurs avoir entendu que le recordman du jour aurait fait 35 tours…

Voici quelques photos du parcours, prises dans l’ordre chronologique, au cours de mon 3ème tour…

 

Un début face à de grandes tours du Sud parisien, avant de plonger dans la verdure…

 

Un massif parmi les nombreux bordant les allées du parc…

 

 

Pour ceux qui aiment jouer avec les bosses et côtes…

 

 

Des échanges et de la folie…

Entre mon 3ème et mon 4ème tour, Harry Bignon, fidèle au poste, me voit me ruer vers le ravito et son oeil vif ne me laisse pas filer ! Il embraye directement sur les Hotsteppers par un talent qui lui est propre et me fait l’honneur d’échanger quelques mots au micro. S’en suit l’interview de Romain, comme un poisson dans l’eau en cette journée, fruit de son travail et de celui de sa sympathique équipe.

On ne mange pas le micro Romain…

Le staff Top Chrono, heureux en fin de journée !

J’ai également l’occasion de rencontrer pour la 2ème fois Laurent Lingelser, co-créateur de Jogg’in: plateforme innovante dont le lancement est prévu en octobre et qui promet de belles fonctionnalités pour tous les runners lassés de courir « solo ». Cette plateforme non seulement sociale, aura également une vocation humaniste et humanitaire, permettant des collectes de micros-dons pour de grandes causes. #àsuivre.

Marie et Laurent, après un bon échange.

Heureuse d’avoir couru 8km sans douleurs à la cheville, d’avoir croisé non seulement Romain mais le staff Top Chrono qui fait du bon boulot, Jean Pierre Run Run: blogger-runner et sa petite famille, Mélanie dont les talents d’animatrices sont démontrés, Laurent et ses accolytes galvanisés par leur entrepreneuriat, Ylena et Adi souriantes et motivées, j’ai passé une après-midi des plus conviviales. Au final ce sont près de 6600 km qui auront été cumulés en une seule journée par tous les runners et runneuses venues au Parc Suzanne Lenglen entre 9h30 et 18h. Autant d’occasions d’expérimenter le plaisir de courir mais aussi l’utilité de la puce Top Chrono Timepoint, utilisable sur toutes les courses Top Chrono comme sur les circuits urbains mis en place pour vos entraînements: Parc Salengro (Clichy) et Parc Suzanne Lenglen (Paris, 15è) à ce jour (cliquez sur le lien pour connaître en détails vos circuits d’entraînement Top Chrono)!

Pour finir, je ne peux cacher ma joie d’avoir reçu en secret ou non, quelques photos de vous, Hotsteppers, qui portiez aujourd’hui les couleurs de la communauté et ce, dans des décors uniques !

De gauche à droite: demoiselle tropicale #1, Stéphane, demoiselle tropicale #2, Phil, demoiselle tropicale #3 - il y a des runners qui savent pourquoi ils courent !

 

Julien, depuis l’event londonien Nike: « Run to the beat » ayant lieu exactement le même jour - les Hotsteppers voyagent outre-manche #soswag !

Merci pour votre suivi, votre bonne humeur et ces rencontres que vous m’offrez à chaque évènement, vous avez ressuscité ma cheville :) En attendant, je vous laisse, on vient me chercher…

 

 

Face à la liberté, l’ivresse…

Les bras grands ouverts devant un été entièrement libre à remplir à loisir, je décidais assez rapidement en juillet de m’attaquer à l’un des circuits de grande randonnée les plus durs d’Europe: le GR20. Ma prépa marathon (sérieuse) pour le Médoc (ludique) était en marche depuis le début de l’été et mon dossard pour le trail 30km de l’EDF Cenis Tour réservé depuis longtemps pour le 4 août. Le GR20 allait devoir trouver sa place ambitieuse au cœur de « tout ça ». J’envisageais (secrètement) un voyage en solitaire au départ; projet rapidement délogé par le désir plus fort de partager avec d’autres les instants de dépassement et de joie à venir. Un départ à 2: Audrey, suite à une « annonce » sur Facebook, puis à 3: Seb, en réponse à un post sur le forum du routard, se mettait alors très rapidement en place, sous la contrainte relative du nombre de jours de vacances d’Audrey. Il fallait contenir nos ambitions en 9 jours - voir le roadmap initial du projet ici. 9 jours qui à aucun moment ne se déroulèrent comme prévu, qui jamais ne nous amenèrent à notre destination finale de Conca et qui une fois de plus en peu de temps, me firent réfléchir sérieusement au sens du « défi » et à mes humbles limites.

Prélude d’un virage sportif à l’aube d’une nouvelle saison…

Une 1ère journée corsée, dans le vif de l’effort

Levée à 5h du matin pour embarquer dans un avion matinal à Orly et atterrir vers 9h à Calvi, nous avions pour objectif de relier Calenzana au 1er refuge du circuit: Ortu di U Piobbu (D+: 1360m; D-: 60m). Un 1er jour anticipé comme un sas de mise en jambe avant d’attaquer notre rythme de 2 étapes/jour pour le reste du séjour. Très vite j’ai compris que les choses seraient plus compliquées que prévu. Je m’attendais à des difficultés bien sûr, mais est-il vraiment possible de savoir précisément à l’avance ce que l’on va vivre et surtout, comment on va le vivre, quand tout est si nouveau ? Agrippée à mes bâtons, près de 13kg sur le dos, je m’accrochais à mon souffle et à mes pensées aussi positives que possible pour éviter de ressasser stérilement cette foutue question: « mais comment vais-je tenir 9 jours ??« . Ce que l’esprit peut être invasif dans ces moments où on voudrait tant le faire taire… Silencieuse dans l’effort et très concentrée, j’avançais. Audrey a très vite quitté ce silence pour extérioriser ses difficultés conséquentes: un vrai choc pour elle, une claque de sollicitations mentales et physiques sans préavis qui l’auront fait prononcer très tôt dans le périple, des mots de désespoir dont elle ne se rappellera pas par la suite…Seb, à l’aise, devant nous, attendait régulièrement qu’on le rejoigne, en profitant pour faire des pauses tout en prenant conscience du fossé de condition physique entre nous 3. En ce qui me concerne, j’ai tenu bon, malgré les montées de pleurs et d’adrénaline de la mi-parcours, nous confrontant à des chaînes pour descendre en rappel des roches à pic, à des pentes vertigineuses, à un dénivelé sans fin…Déjà très en retard sur l’horaire, le refuge se profilait enfin à l’horizon: « si près et pourtant si loin » comme le disait si bien Audrey. En effet, proche à vol d’oiseau, le refuge était néanmoins encore bien distant de nous par la montagne. Malheureusement à ce stade, mon stock d’eau s’amenuisait et Dieu sait si ce facteur est une source de stress chez moi qui sait à quel point la soif me fait rapidement perdre en lucidité…Preuve en fut par la suite mais courage, cela n’était pas le moment de lâcher. J’empoignais alors mes bâtons et accélérais en mode « pilote auto sans cerveau« . Ne pas avancer à son rythme est épuisant dans ce genre de contexte d’où la nécessité de veiller à l’homogénéité de son groupe pour un maximum de fluidité. Soudain, à 5min de l’arrivée, épuisée, je me déconcentre et je tombe. Trop vidée pour réagir ou crier (inutile de toutes manières), je dévale une pente de cailloux, m’arrache la peau de la jambe droite et m’arrête à 1m d’un ravin (le fameux). Je suis sonnée, non par le mal mais par la peur. Audrey et Seb finissent par me rejoindre et me retrouvent les yeux dans le vide, muette, finissant par fondre en larmes…

Face au vide…

Même si je suis saine et sauve, même si mon corps a fourni un effort de plus de 8h dont je ne peux qu’être fière, je suis piquée au vif. Mes fantômes de mise en garde face au dépassement excessif me saisissent à nouveau. Ce sont eux qui me font pleurer. Je me dis…ou plutôt, je cris intérieurement: « merde, mais merde, pourquoi je fais des trucs pareils ? ça n’a pas de sens !« . Ce mot « sens », je le répéterai et le chercherai (trop) souvent au cours des jours suivants. Pour l’heure, la journée 1 était accomplie, il fallait laisser une place au répit. Nos sacs posés, nos chaussures enlevées, nous commencions à enchaîner les missions essentielles et primaires du soir: manger, se laver, dormir.

Le refuge perché d’Ortu di u piobbu

Des dortoirs, des chiens dans toutes les pièces (je remercie Zach, le Jack Russell de 3 mois d’avoir été si mignon et de m’avoir faire rire malgré la fatigue :) ), des chevaux mettant le nez dans les tentes des campeurs, puis une douche glaciale, un plat copieux de lentilles et mon sac de couchage m’appelait alors fermement à venir m’allonger contre lui…Le lendemain, le réveil était prévu à 5h.

Coucher de soleil en altitude…

2ème jour: des roches, de l’escalade, du vide, des descentes déstabilisantes ou l’appel du renoncement…

Dilemme: mythe et difficulté ou bifurcation et aisance ?

Au réveil du 2ème jour, Audrey me dira à quel point ma nuit aura être agitée. Je sais avoir une imagination débordante et de ce fait un potentiel onirique puissant, ce qui est parfois très positif, mais là, visiblement, il y avait de l’angoisse. Habituée aux émotions fortes je ne me formalisais pas: la peur est une réalité, ce qui compte c’est ce que l’on en fait. Malgré tout, un signal n’étant jamais là par hasard, je restais pensive. Bref, nos gourdes remplies « à la source » - j’adore cette expression qui décrit parfaitement le fait de s’abreuver au coeur des ressources des montagnes… - nous étions parties pour notre 2ème jour de marche, et quel 2ème jour ! Un jeune homme de notre âge nous saluait au moment d’emprunter le chemin alternatif à l’étape 2 du GR20: même finalité mais circuit plus court et beaucoup plus facile. Je disais alors à mes co-équipiers: « pourquoi faire compliqué si on peut faire plus simple ?« . Seb répondit en souriant qu’on ne pouvait pas shunter la voie mythique du GR20, « la vraie » ! Je n’étais pas d’accord: ce qui compte n’est pas le nombre d’étoiles, la cote, la valeur d’une voie; ce qui compte est avant tout d’arriver au bout, non ? Trop fatiguée pour négocier (c’est dire !), nous nous mettions en route pour ce qui allait être une journée dingue, mémorable, décisive - la journée du renoncement.

Les pics saillants du nord de la Corse: arides et magnifiques

Arrache moi le coeur si tu peux !

Après quelques heures de marche à l’ombre, le soleil pointait déjà ses rayons vis. Nous avions grimpé puis descendu des pentes de pierres sans fin. Moi qui aie les chevilles en caoutchouc, je faisais attention à chaque pas. C’est fou ce que ce GR20 peut bouffer de l’énergie mentale tant la concentration doit être permanente. Nous nous retrouvions alors au pied d’une montagne qu’il fallait franchir. Seule la trace rouge et blanche du circuit nous indiquait où passer car il n’y avait à proprement parler pas de « chemin ». J’en avais marre, je n’avais pas de plaisir, pas le temps, pas l’énergie pour profiter. On était « en retard », il fallait écourter nos pauses - dur. Après avoir une 2ème fois exprimé tout fort mon coup de gueule contre ce #%*/§* de projet délirant, je me suis calmée. Nous arrivions alors au sommet visé, d’où je captais contre toute attente une once de réseau Bouygues ! Suffisamment pour envoyer LE sms « je suis en vie » à la famille. Un gros lézard osselé me grimpait alors sur l’épaule. Croyant que c’était une araignée, je tourne la tête et me retrouve nez à nez avec le reptile, de réputation coriace ! En bonne fille qui se respecte je crie un coup puis je prends ma revanche et photographie l’animal qui prend aimablement la pause.

Mr le lézard osselé

Nous entamions alors une portion qualifiée de « ludique » par nos prédécesseurs. Avec le recul, j’approuve cette dénomination mais sur le coup, j’étais over-concentrée: beaucoup trop pour penser quoique ce soit. Sensible au vertige et pas fana des prises de risque inutiles, j’ai du débrancher les 1001 fils de mon cerveau ruminant pour traverser la série de grimpées et de descentes à mains nues de cette étape. C’est là qu’Audrey aura flanché. Souffrant de son genou éprouvé par le terrain et le dénivelé, la partie de jambes en l’air offerte par les roches saillantes du circuit auront poussé ses nerfs à bout. Seb, d’une grande patience, l’aidera à franchir chaque obstacle, portant souvent son sac en plus du sien ce qui nous permettra d’atteindre enfin le 2ème refuge après plus de 11 de marche: je vous laisse imaginer.

Prise sans fard à 1865m d’altitude après l’étape « ludique » de la 2ème journée..

Un moment avant l’arrivée déjà, Audrey avait décidé d’abandonner. j’étais peu surprise même si j’espérais qu’une fois posée, elle change d’avis. j’envisageais alors de poursuivre avec Seb, et puis…j’ai choisi, moi aussi, de quitter l’aventure: pourquoi…?

Parce que… »Être et durer »

Le choix du renoncement pour ne pas (se) nuire

A l’époque de mon passage d’1 an et demi dans l’armée de l’air (une autre longue histoire) j’avais eu la chance de vivre 3 mois de formation à l’Ecole de l’Air de Salons de Provence. En fin de formation, nous avions eu une cérémonie de remise de nos poignards d’officiers (sous contrat) sur lesquels nous pouvions faire graver l’inscription de notre choix. Je choisissais alors un adage qui devrait être une ligne de conduite très personnelle ad vitam eternam: « Être et durer« . Oui, car être, exploser, se dépasser, se défoncer, se surpasser, relever des défis, vivre dans l’instant: c’est bien, c’est fort, mais l’intérêt est bien amoindri quand les conséquences sont telles que, plus ça va, moins on est en mesure d’Être. Mon père m’enverra d’ailleurs le sms suivant suite à l’annonce de mon choix: « Primum non nocere« , autrement dit… »d’abord, ne pas nuire« . Tout est dit. J’avais compris que j’étais capable de continuer ce GR20 au rythme d’une étape par jour mais à un prix très élevé, un prix que je n’étais pas…plus prête à payer. Mon choix étant fait, j’éprouvais du soulagement mais non sans amertume pour autant, normal… J’avais « renoncé »: difficile lorsque l’on ne recule pas souvent et que l’on arrive la plupart du temps à atteindre ses objectifs, en s’arrachant ou pas.

Oui oui, c’est par là !

Tombées de haut: redescente vers Bonifatu direction « altitude 0″

Le 3ème jour, Audrey et moi reprenions nos dizaines de kg d’affaires et redescendions vers Bonifatu. Un parcours correspondant à la moitié de l’étape n°2 alternative du GR20, celle que nous avions hésité à prendre la veille: comme nous aurions du ! Un chemin, un vrai, de l’effort mais pas de danger, une passerelle, des piscines naturelles, la rando qu’il nous fallait en somme.

Prise détendue en cours de descente vers Bonifatu…

Nous avons continué ainsi pendant 3 jours, empruntant des étapes du Mare e Monti, un autre parcours de rando en moyenne montagne. L’effort était au rendez-vous sans conteste mais pas de peur ou de craquage nerveux au programme…

 

De refuge en refuge, de piqûre de moustique en piqûre de moustique (une cinquantaine pour moi toute seule…), nous avons progressivement rejoint la douceur des plages de la côte Ouest corse, humant les odeurs capiteuses des figuiers, goûtant aux plats locaux, partageant un petit déjeuner par-ci avec l’un des premiers employés de la marque Quechua rencontré sur un camping, un (ou deux) verres de rosé par là, à 16h sur la plage avec Gilles et Serge ;) , dévorant ainsi un repos bien mérité du corps et de l’esprit: une musique totalement improvisée contrastant sévèrement avec les débuts du séjour.

La réserve naturelle de Girolata depuis un bâteau

Ce que j’ai pu avoir faim et sommeil sur la fin du séjour: une espèce de dette énergétique physique et psychique, des besoins primaires surdimensionnés me rappelant en gras et en surligné ma condition de jeune femme en vie !

Un nouveau bilan

Ce récit m’aura demandé plusieurs séquences d’écriture, non par manque d’inspiration mais par besoin de pauses dans la « reviviscence » de « tout ça ». Vous l’aurez compris, ce fut intense et encore bien récent.

Il y a des choses que j’ai comprises et écrites, d’autres que j’ai comprises et que je n’écrirai pas, d’autres encore que je comprendrai sans doutes plus tard. Toujours est-il que ce choix exceptionnel de « la durée » plutôt que de « l’être » est une vraie étape dans ma progression et je crois, une marque de nouvelle maturité ! Une étape qui confirme mon envie pour cette rentrée de partir toujours un peu plus en quête de plaisir et de liberté de penser. Pour cela, je veux me re-tourner vers ces activités d’expression corporelle que j’aimais tant il y a quelques années: la danse entre autres, donner plus de place à la récup’ et à ces séances équilibrantes de body balance, de stretching, de calme, qui me font tellement de bien mais que je dénigre trop souvent parce qu’elle ne sont pas « intenses ». So what ? Le running gardera toujours sa place bien sûr, ce sont les défis choisis qui changeront un peu. Finalement, ce voyage aura renforcé mon admiration pour ceux qui, un jour, ont fini ce GR20, surmonté leurs baisses de forme et d’envie, atteint leurs objectifs, ainsi que pour vous tous, qui peut-être débutez avec une admirable motivation ou qui persévérez chacun à votre mesure depuis de nombreuses années, pour donner de vous même et embrasser cette satisfaction pleine et magique de l’effort surmonté… Merci pour votre lecture fidèle et votre énergie contagieuse, A très vite…

 

Annexe: les musiques qui m’ont hantée pendant nos heures de marche en silence….bizarre hein ?

Joyce Jonathan: « Ça ira »

Why ? parce que cette chanson est sweet, romantique et que les paroles m’ont mis du baume au coeur !

Maître Gims: « Bella » et « One shot »

Why ? parce que je n’ai pas arrêté d’écouter ces chansons avant de partir, mon cerveau était imprégné !

Keen’v: « La vie du bon côté »

Why ? la réponse est dans les paroles.. et l’air est juste « so joyful », même si c’est Keen’V, j’aime ! J’aurais aimé pouvoir aller jusqu’au « j’y suis arrivée », mais…

 

…je reviendrai…

 

Convaincue par Henri Kam, directeur associé de KCO, société organisatrice d’événements sportifs: The trail Yonne, La grande Odyssée, Le rassemblement européen de la marche nordique, etc. de venir goûter au plaisirs du trail en Haute Maurienne Vannoise, il m’aura fallu peu de temps pour googliser rapidement l’événement, convaincre un ami de m’accompagner et m’inscrire. Une inscription spontanée, motivée par le « goût d’ailleurs » promis par cette course qui a posteriori, on peut le dire, m’aura fait voyager bien loin dans les méandres de mon mental

Récit d’une épreuve contre la montagne qui vous pousse dans vos retranchements et vous fait vivre une « matinée » assez inoubliable…

 

30km à l’assaut des hauteurs de la Haute Maurienne vanoise

Un paramètre sous-estimé: l’altitude !

Contrairement à d’habitude, je n’avais pas vraiment étudié le profil du parcours. De toutes manières, j’avais signé pour 30km et 1600m de dénivelé positif (D+) et je savais que ce serait dur, mais « dur à quel point ? »; impossible de l’anticiper car il s’agissait d’une première en montagne. Ma seule référence était l’EcoTrail de Paris 31km et 600m D+ que j’avais réalisé en 3h…je m’étais dit naïvement qu’avec le double de dénivelé je pourrais viser 4h. Comme j’ai sous-estimé la belle montagne ce jour là ! Le dénivelé est une chose, le type de route et l’altitude en sont une autre. Piégée par l’hypoxie des hauteurs j’ai réalisé l’ensemble de la course à bout de souffle, incapable de comprendre pourquoi j’étais dans un tel état jusqu’à ce que l’un des bénévoles sourie et me dise: « vous êtes arrivée hier soir ?! (rires) il ne faut pas chercher, vous vous prenez l’altitude en pleine figure ma petite ! ». Voici pour commencer le schéma du parcours 30km qui m’aura joué des tours mais n’aura, malgré tout, pas eu raison de moi !

Comme le schéma ci-dessus l’indique, nous sommes partis de Lanslebourg, à 1400m d’altitude, pour grimper au point culminant du parcours, à 2500m d’altitude.

3 temps forts marquent ce parcours de 30km:

La 1ère montée vers le Lac de Larcelle, soit près de 900m de D+ en 8km;

La 2ème montée vers le Fort de la Turra (une tuerie!), soit 400m de D+ en 1km et finalement,

La descente depuis le Fort de la Turra jusqu’à l’arrivée, soit 1100m de D- en une douzaine de km.

Temps fort 1: de Lanslebourg (départ) jusqu’au col du Mont cenis

Arrivée à 8h30 à Lanslebourg (nuit passée dans un gite à quelques km), dernières vérifications, briefing d’avant course à 8h45 et top départ à 9h00. Nous étions près de 500, un nombre réduit mais idéal pour ce type de course qui doit rester à la fois accessible à tous et « à taille humaine ». Je sens que je ne suis pas très en forme, une espère de fatigue étrange dès le départ m’inquiète un peu. Après à peine 1km de course nous sommes arrêtés par un goulot d’étranglement qui n’est autre qu’une mini montée avec main courante, le long de laquelle les coureurs ne peuvent que se suivre un par un. Le temps que les centaines de coureurs partis sur le circuit du 15, du 30 et du 50km s’enchaînent, l’attente fut assez longue - de quoi sensiblement disperser les participants partis tous en même temps. Une fois passés nous débutons l’ascension vers de lac de l’Arcelle essentiellement en sous-bois. Je souffle comme un boeuf qui fume et qui n’a jamais fait de sport de sa vie. Cela m’énerve et je me retrouve rapidement dans les derniers. Visiblement je suis la seule que cela dérange; les nombreuses femmes que je croise ont une philosophie plus saine que la mienne et avancent humblement dans la montagne sans trop se préoccuper du chrono, chose que je ferai avec résignation très rapidement, à mesure que je réaliserai l’ampleur du défi ! Je me mets à discuter (mon arme fatale !) avec une coureuse qui me dit qu’elle s’apprête à partir en Laponie la semaine suivante et qu’elle vit cette course comme une ballade intensive de préparation physique…- les gens ont de ces projets … - puis, je rejoins un duo d’amies: Hélène et Françoise, avec qui je resterai jusqu’au 1er ravito, au Col du Mont Cenis. Elles sont hyper motivées et ont eu l’occasion de faire plusieurs randos avant le jour J; intelligent pour l’acclimatation…Nous discutons un peu et très rapidement je leur fais part de mes difficultés: nausée, vertiges, envie d’arrêter. Ce fut une chance de « courir/marcher » à leurs côtés pendant toute cette 1ère partie de parcours. Elles m’ont clairement empêché de lâcher … Nous franchissons une, puis deux cascades, nous agrippons une main courante pour longer une petite falaise. Je suis hyper concentrée, non seulement parce que j’ai naturellement le vertige mais parce que je me sens particulièrement à l’ouest et que j’ai la hantise de perdre l’équilibre…Finalement, nous voyons le panneau 10km…atteint en plus de 2h; je me dis que nous en sommes au tiers de l’épreuve et que c’est déjà ça mais l’envie d’abandonner ne m’a pas encore complètement quittée…

Les 10km les plus longs de toute ma vie …!

Après quelques km de route légèrement en descente (je revis !), nous arrivons au 1er ravitaillement, au col du Mont Cenis. Vidange de poche à eau sur la tête, remplissage intégral à nouveau, quelques fruits secs, beaucoup de boisson énergétique, une envie folle de me cacher derrière un rocher et de me laisser mourir là en silence (à peine une blague) mais je repars…C’est alors que débute la 2ème montée…celle où j’ai cru un long moment avoir perdu l’usage de mes poumons et où j’ai compris la distinction entre « trail urbain » et « trail de montagne« . Mazette…

Temps fort 2: du col du Mont Cenis (ravito #1) jusqu’au Fort de la Turra

Je regarde le haut du sommet et je faiblis. Il va falloir que je me retrouve « là haut » coûte que coûte. Mes deux acolytes de course prennent les devants et me sèment. Je me sens vraiment super nase. Mon ego est travaillé au corps et j’ai du mal à arrêter de me dire « non mais Marie, allo, t’es dans les derniers, tu rames ma fille ! ». Je commence à grimper. Je m’arrête. J’essaie de respirer. Je reprends. Je regarde mon GPS: 2km/h. Ok, merci le GPS. Je continue. Je regarde derrière moi: c’est magnifique mais j’en ai le tournis. Je me reconcentre sur la montée. Je fais quelques pas. Je m’arrête. Je vais tellement lentement que mon GPS est à 0 ! Blasée, j’arrête de le regarder et me tourne vers le sommet: il faut que je l’atteigne ce #**#& de point culminant à 2500m…je bois (de l’eau) pour oublier, pour penser à autre chose. Mon coeur bat beaucoup trop vite, au point que la pipette de ma poche à eau rebondit sur ma poitrine. Ça craint ! J’attrape une main courante et monte quasiment à quatre pattes…une éternité plus tard, je finis par arriver.

Je regarde en arrière…splendide…

Vue sur le Lac du Mont Cenis depuis le Fort de la Turra

Temps fort 3: du Fort de la Turra jusqu’à Lanslebourg (arrivée)

C’est une fois arrivée en haut de ce sommet magnifique et exigeant que commence une longue portion de descente. Je reprends un peu courage en me disant que je serai sûrement plus à l’aise sur ce terrain. Un peu plus à l’aise certes mais à aucun moment sur ce parcours je n’ai eu la sensation d’avoir de quelconques facilités. Mon souffle est partiellement revenu, c’est alors qu’arrivent tout un cortège de douleurs. Les lombaires (habituel), le genou, les quadriceps…tout cela reste acceptable bien que j’aie mon départ pour le GR20 Corse dans une semaine en tête, avec une obligation de ne pas me blesser sur cet EDF Cenis tour. Je ralentis donc et me lance dans près d’une heure de descente, dans une parfaite solitude: personne devant, personne derrière. Je repense alors à l’interview de Julien Bartoli suite à sa victoire sur le 27km du Trail de l’Aubrac qui m’avait cité « la grande solitude du trailer » comme l’une des difficultés majeures de la course. Moi qui n’aime pas l’isolement me voilà servie, qui plus est, ça n’est pas comme si je débordais d’énergie - au contraire, j’étais plutôt dans une phase où j’aurais rêvé de mes proches pour m’encourager (quoique, j’aurais pleuré du coup…pas top). Le ciel m’entendra alors et je croiserai un âne sur le bord de la route ! J’adore les ânes ! J’adresserai quelques mots à cet animal intelligent (sans doutes les frais du manque d’oxygène sur mon cerveau un peu déjanté), je photographierai quelques fleurs violettes ravissantes sur le bord de la route puis je repartirai en trottinant. Au diable le chrono, je ne cherche plus rien d’autre que d’arriver…Le ciel m’entendra alors une 2ème fois, mettant cette fois-ci un humain de sexe masculin sur mon chemin. Foudroyé par une crampe, Naguib s’était arrêté un moment, me permettant de le rattraper, suite à quoi nous finirons les 10 derniers km de la course ensemble. Naguib aura été mon 2ème sauveur. La solidarité des coureurs m’émeut toujours. Sensiblement fatiguée et souffrant d’une douleur croissante à la cheville gauche, les descentes à pic sur les pistes de ski sont violentes pour mes muscles crispés et je ne peux pas courir…plutôt que de me lâcher en me disant « bon courage », Naguib restera avec moi, courant quand je pourrai courir, marchant quand je ne pourrai plus. Il me prêtera son bandana trempé dans une source d’eau glaciale pour compresser ma cheville (très efficace) et m’encouragera jusqu’aux derniers mètres tout en ne cessant de m’aider à relativiser ce chrono interminableNous apercevons enfin l’arche d’arrivée. Je ne peux plus courir mais Naguib m’encourage et là je me dis que quand même, si je franchis un finish en marchant, je risque de mal le digérer … je puise alors au fond du fond et j’accélère sur une petite dizaine de mètres pour rejoindre avec épuisement et joie mélangés mon ami Charles arrivé depuis plus d’1h et Emmanuelle, iPad en mains, toujours aussi proche des coureurs, elle qui connait l’effort du sport mieux que n’importe qui.

I did it !

Petite interview sympa à chaud, en compagnie de Charles

Quelques derniers mots…

Voilà, j’aurais vécu ma 1ère expérience de trail en montagne et je m’en rappellerai. A tous ceux qui sont tentés par l’aventure, allez-y ! Sachez simplement qu’une légère acclimatation à l’altitude, ne serait-ce qu’un ou deux jours avant le jour de la course n’est pas superflue…sachez aussi qu’un trail en montagne n’a rien à voir avec un trail urbain, même à dénivelé égal. Le terrain montagnard est exigeant, il est difficile d’allonger la foulée, on est souvent en tension, souvent en vigilance tout en étant aussi en émerveillement devant les paysages colorés et magnifiques. C’est fort et sollicitant. Le corps en prend un coup, le mental aussi. Je me suis retrouvée face à mes limites dans cette expérience, pas seulement physiquement mais aussi mentalement. Autant d’envie d’abandonner, de ne pas aller au bout étaient toutefois le symptôme d’une grande fatigue latente aggravée par un oxygène un peu trop cher. Je me retrouve in fine au fin fond du classement mais je digère avec le sourire tout ce que j’ai pu vivre en 5h20 de temps. Tous ces discours que l’on se tient à soi même, tous les schémas de pensée qui s’activent, tous les délires qui remontent, toutes les envies qui s’exacerbent quand on court…Ah la course à pieds et le trail, quelle école de vie et de connaissance de soi - on n’a jamais fini d’apprendre et c’est ça qui est bon, même quand c’est excessivement dur.

Pour l’heure, je remercie les organisateurs pour leur beau travail, tous les bénévoles pour leur engagement, tous ceux qui m’ont permis de ne pas abandonner et qui m’ont entendue râler un peu trop, tous ceux qui ont terminé et même pour certains, gravi les marches du podium !, Charles pour son amitié et son plaisir palpable a avoir lui aussi, expérimenté ce type d’épreuve pour la 1ère fois, Emmanuelle B. pour sa gentillesse et sa passion du sport, les ânes pour leur soutien, les fleurs pour leur beauté, l’altitude pour avoir un peu boosté mon stock minable de globules rouges parisiens, et vous pour vos très nombreuses marques de soutien sur Facebook ! La récup’ m’ouvre les bras, je m’y laisse prendre…A très vite sur les pistes ;)

La Haute Maurienne vous tend les bras pour l’année prochaine…

Run Apero: le juste dosage effort/réconfort

Un effort individuel porté par une atmosphère collective

De gauche à droite: JB, avec qui nous avons discuté « passion du blog » pendant la phase de récup’!; Clément, blog-runner lillois; Quentin, un peu réticent au rythme lors de la 1ère sortie mais motivé et un peu plus à l’aise à chaque sortie; Virginie, qui a souffert des 30×30, ne s’entraînant « qu’en endurance » m’a-t-elle dit, mais qui s’est accrochée sans rien lâcher, bravo !; Nicolas, 1er run/apero pour lui, à la prochaine !; Geoffroy, toujours de bonne humeur avec ses belles nouvelles chaussures de route; Stéphane, qui a atterri sur le blog en tapant « marathon » dans google puis liké la page puis découvert l’événement…les joies d’Internet !; Charlène, la basketteuse, soucieuse de ne pas tenir 1h de footing lors de la 1ère séance mais qui finalement s’en sort hyper bien et en redemande ;) ; Leo, allias Nemo, motivé pour courir plus longtemps après les 30×30 mais vaincu par l’envie majoritaire d’aller se désaltérer expressément!; Marie, (moi :) ); Jeanne, (en route vers le raid amazone 2013); Rachel, l’américaine la plus cool de Lille !; Coralie (également en route vers le raid amazone dans l’équipe de Jeanne); Aurore, basketteuse bis !

 

Le run apero est tout un concept sportif ! C’est un peu d’échauffement, un peu plus d’effort encore, beaucoup de récup’ et surtout, beaucoup de cette subtile envie de progresser sans en avoir l’air, mais pas que… Lorsque l’on prépare une course on cherche à s’entraîner ou à progresser et on le sent passer, difficile de le faire « sans en avoir l’air« . Cela me fait penser aux titres des journaux féminins un peu light de cette saison: « se muscler sans y penser » ou « faire du sport sans s’en rendre compte« ; à chaque fois je ris intérieurement en me disant: « non mais oh ma petite, tu fais du sport ou t’en fais pas, tssss! » - Les run aperos sont bien plus que cela et reflètent toute la subtilité du message des Hotsteppers qui est de proposer du « dépassement » et de la « performance » à tous les niveaux sans jamais perdre de vue le plaisir. Ainsi, une accélération de 30 secondes à 12km/h sera une performance pour quelqu’un dont la VMA est de 11-11,5km/h; pour un autre ce sera à 20km/h que ce mouvement aura du sens. Pour autant, qu’est-ce qui empêche ces deux personnes de vouloir s’entraîner au même moment ? Qui dit que l’un sera moins fatigué, moins satisfait de son effort, moins « dans le sport » que son partenaire de running, parcequ’il aura couru moins vite ? Tout dépend du ratio entre son effort et ses capacités. Etant contre l’élitisme sportif et la royauté de la performance dans une société où sans records et buzz, les choses représentent peu d’intérêt (du moins pour les médias), je veux redonner de la place aux objectifs de chaque personne, en dehors de toutes normes ou règles: « à partir de là c’est bien, en dessous ça ne sert à rien« . Non, rien ne sert jamais à rien. Ce qui prime dans tout ça c’est l’état d’esprit. Cela nous amène aux « conditions » pour participer à un run/apero et s’y plaire ! Parlons plutôt de « deal« …

Les deals pour participer à une séance run/apero

Deal n°1: une séance run/apero est composée d’un entraînement à la course à pieds puis d’un verre en terrasse jusqu’à la mi-nuit. Un effort sans réconfort est bien triste, un verre sans dépense préalable n’a pas la même saveur. Le deal n°1 est donc de participer au run ET à l’apéro !

Deal n°2: suivre la séance telle que prévue même si bien entendu, toutes les suggestions, souhaits, etc. sont absolument bienvenus mais une fois que la séance est fixée, on s’y tient. Le fait de réaliser un même effort de façon collective a un vrai sens. J’ai d’ailleurs délaissé ma séance de prépa marathon de ce run/apero du mardi 16/07 pour réaliser le programme prévu depuis près d’1 mois. On laisse donc tomber ses petits objectifs personnels et on se joint au collectif !

Deal n°3: respecter le nombre de participants pour le moment limité à 15. Que ce soit pour la séance ou pour le verre, la barrière de 15 est importante à ne pas dépasser pour conserver la qualité de l’entrainement mais aussi des échanges! Je ne tiens pas à faire des sorties à 30 pour que le groupe in fine se divise. Le concept pourra certainement évoluer par la suite pour peu que les moyens mis en oeuvre permettent de préserver la qualité des rencontres.

Deal n°4: accepter d’être mélangé(e) à des neo-runners comme à des marathoniens ou basketteurs/euses, ou pratiquants d’arts martiaux, ou…le niveau est secondaire pour peu que l’envie de suivre soit au 1er plan ! Le sport doit réunir et non diviser.

Deal n°5: des tests produits sont proposés depuis le début (gels et boissons Aptonia); chacun est invité à évaluer les produits proposés puisque, rappelons-le, c’est à l’entraînement que de nouveaux process nutritionnels doivent être testés et non en pleine compet ! Le seul petit deal ici est de bien penser à me donner son avis sur le produit (positif ou négatif et arguments), pour me permettre de faire un feedback aux marques concernées et ainsi les encourager à alimenter les run/apero en nouveaux produits !

Deal n°6: respecter l’heure du point de rencontre dans la mesure du possible et me prévenir si empêchement majeur. Les « places » étant limitées pour les raisons évoquées ci-dessous, il est toujours plus sympa de prévenir en cas de contre-temps plutôt que de simplement « ne pas venir » ou inversement de venir en n’étant pas inscrit. Un simple message FB, mail, sms et tout va bien :)

Deal n°7: s’inscrire à l’event proposé via la page FB des Hotsteppers, chaque mois, à Paris ou à Lille.

Voilà pour l’essentiel des « deals » des sorties run/apero, décrits pour maximiser le bon déroulement des séances et l’esprit sportif qui y règne. Pour avoir connu des milieux sans règles comme des milieux ultra réglementés (armée) j’ai appris à reconnaître le rôle positif de certains cadres et d’en exclure ceux qui à mon sens apportent des contraintes sans valeur ajoutée. Jusqu’à maintenant, je dois avouer que les lillois ont été au top - rien à dire. A Paris c’est une autre histoire mais la rentrée et ses prochaines rencontres rétablira la balance !

Le contenu sportif de cette 2ème édition

Après le warm-up, les variations d’allure

La 1ère séance avait été un footing d’1h. L’objectif: prouver à ceux qui pensent ne pas pouvoir courir 1h que c’est possible et permettre une sortie en endurance fondamentale aux plus rapides. Le but étant de mettre tout le monde dans le bain. Ce « warm up » ayant été rassurant et efficace, la 2ème séance abordait l’un des exercices de VMA courte les plus connus: les 30×30. Cet exercice consiste à enchaîner 30sec de sprint à 100-110% de sa VMA (ou à pleine vitesse pour ceux qui ne connaissent pas leur VMA) et 30sec de récup en petites foulées. Ce duo 30×30 peut être répété 10 fois (il s’agit alors d’une série) et cette série peut être reproduite plusieurs fois pour les plus téméraires.

Pour cette 2ème édition du run/apero, le plan était le suivant:

20-25min d’échauffement: 1 tour de la citadelle de Lille à 6min/km.

1 série d’éducatifs: 1 aller/retour sur 100m de skipping; 1 AR de foulées bondissantes; 1 AR de montées de genoux; 1 AR de genoux/ceinture - pour faire monter le cardio et travailler sur sa foulée et son mouvement.

Talons-fesses

Genoux-ceinture

Foulées bondissantes

1 série de 10*30×30 - à défaut d’un signal audible marquant le début et la fin des 30sec pour l’ensemble du groupe, nous avons transformé les accélérations en distance et non en temps. En moyenne cette distance se parcourait en 30sec: 35sec pour certains, 25sec pour les plus rapides.

10min de récup en petites foulées vers la terrasse cible !

Nous avons testé…

La boisson ISO d’Aptonia - arôme fruits rouges (36g de glucides/une boisson de 500mL): comme d’habitude, la température ambiante étant élevée, il a fallu privilégier l‘hydratation plutôt que l’apport en sucres. Nous avons donc réduit le dosage de poudre Aptonia dans nos bidons, environ de moitié. Au final: 3.5 - 4% de sucres ce qui est largement suffisant. Le goût est sympa bien que chimique; je trouve qu’encore plus diluée la boisson passerait mieux - avis partagé par d’autres testeurs. Dès qu’il fait chaud, une boisson trop sucrée est non seulement inefficace mais un peu trop « collante » en bouche. Dommage qu’il ne soit pas précisé sur le package quels dosages adopter en fonction de la température.

Des gels énergétiques d’Aptonia - arômes: caramel beurre salé (18,75g de glucides/gel), figue (11,6g de glucides/gel), ananas (11g de glucides/gel), pomme (10g de glucides/gel): comme vous pouvez le constater, chaque gel ne contient pas la même quantité de sucres, allant quasiment du simple au double. Le standard des gels se situe autour de 19-20g de glucides/gel et les besoins d’un individu varient entre 50 et 100g de glucides/h au cours de l’effort. Attention, il s’agit d’une fourchette indicative, fonction du poids, de l’intensité et de la durée de l’effort, de la température, de l’état nutritionnel (à jeun, 3h après un repas complet, etc.) - l’expérience est le meilleur indicateur de ses besoins. Globalement ces gels ont reçu un bon accueil même si « la figue surprend un peu ». Le caramel au beurre salé a quant à lui enchanté l’un des testeurs ;)

La prochaine séance

Le prochain run apero aussi bien lillois que parisien aura lieu en septembre à la rentrée. A Lille plus particulièrement, nous ferons soit une pyramide sur un circuit fermé (petit tour intérieur de la citadelle): 1min/2min/3min/4min/3min/2min/1min de course à allure rapide avec entre chaque fraction, la moitié du temps de course en récupération; soit une séance de fartlek: 1h de course en milieu naturel, sans chrono, pour varier l’expérience de course et appréhender de nouveaux terrains soit 10x1km à allure spécifique (petit tour intérieur de la citadelle) en petits groupes par niveau. Dans tous les cas, il y aura du sport, de l’effort et du plaisir !

La récup’: fondamentale !

Après avoir réalisé la séance avec motivation et engouement, nous sommes partis en petites foulées rejoindre notre QG de récup. Une table pour 17 personnes sur une des terrasses les mieux placées de Lille (bords de l’eau) ça n’est pas une mince affaire mais avec nos grands sourires nous avons réussi ;)

La photo des réjouissances, et encore…4-5 runners sont hors-champs !

Merci pour votre fidélité, votre motivation et votre envie de progresser malgré les différences de niveau et de « passé sportif » - le concept run apero promet d’autres nombreux et beaux moments ! Restez connectés sur la page FB des Hotsteppers pour vous tenir informés des prochaines séances, à très vite !

Crédit Photo: Matt Running, blogger sur: http://mattrun.wordpress.com/

Préambule: « Pourquoi je cours… »

Go Sport Running Tour, édition 2; j’aurais presque voulu intituler cet article: « Pourquoi je cours ? …parceqqqqque ! » - et oui, cette fameuse question que l’on pose sans arrêt aux runners de tout niveau un tant soit peu motivés …et quelle question…La réponse se trouve dans le récit qui suit.

Près de 10 000 participants rassemblés sur l’ensemble des courses de la journée - la 1ère à partir étant la « course royale » de 15km

Ce 15km de « fin de saison » comme disent les pros ;) devait être une ballade, mais comme d’habitude, une fois dans la course il m’est impossible de prendre l’effort à la légère et je donne. Je donne du souffle, du coeur, de la foulée, je lutte contre les idées parasites, contre les pensées négatives provenant de contrariétés personnelles qui n’ont rien à voir avec le sport, contre les irrégularités du parcours, contre la montre ! C’est une lutte certes mais elle est agréable parcequ’il n’est pas question de vie ou de mort, il est question de se surpasser et d’avoir la chance de pouvoir le faire ! C’est donc une lutte chanceuse couronnée d’un temps idyllique et d’un décor royal mais surtout, ce fut l’occasion de rencontrer et d’interviewer la marraine de l’événement, la grande Marie-Josée Pérec - une rencontre touchante après une course trippante. Comme dirait Georges « what else?! » - Place au récit.

15 km de pavés, terre, herbe et bosses

Une mise en route difficile: des douleurs au genou inédites

Il m’arrive rarement d’avoir mal et quand c’est le cas c’est systématiquement au niveau des lombaires (contractures liées au stress et à la vie quotidienne) et/ou des quadriceps. C’est finalement assez rare et jamais bien grave. Ce week-end ci, retour de douleurs lombaires et étrangement, une descente d’escaliers, un crac au genou gauche et en quelques pas je me retrouvais bêtement avec un genou endolori à la veille de la course. Ayant un peu évolué depuis mes toutes premières courses, je me suis dit que si la douleur persistait je renoncerais à la course. Le lendemain, la douleur était présente mais acceptable. J’ai pris le risque, j’avoue, de prendre un anti-inflammatoire et d’y aller. Plutôt bornée quand même. J’arrive 15min avant le coup de pistolet, comme d’habitude et je retrouve plusieurs amis: Stephane, Audrey, Marc et son fils Tristan…Nous nous souhaitons une belle et agréable course; Marie-Josée Pérec salue la foule, il y a de l’ambiance, les pavés, la terre et la boue attendent nos foulées, top départ !

Marie-Josée Pérec encourage les coureurs qui avancent vers l’arche de départ…

Un parcours surprenant - un chrono satisfaisant

On m’avait parlé des « pavés » du parc que je connais par ailleurs plutôt bien à la base mais j’ignorais que 75% du parcours se ferait sur un sol irrégulier de bosses, de terre, d’herbe…L’expérience fut donc agréable car différente mais pas facile pour autant ! Comme d’habitude, étant arrivée très tard je suis partie en fin de peloton et j’ai dépensé une énergie considérable à remonter des centaines de coureurs tout le long. Je n’ai donc pas eu une course très régulière et du composer avec de grosses accélérations et des récups, au moins jusqu’au 10ème km. J’assume, j’aurais du mieux me placer. Par ailleurs, on m’a souvent parlé des « vagues d’énergie » pendant la course. Ces moments d’euphorie et de force qui alternent avec des baisses de régime et ainsi de suite. Je l’ai vraiment vécu sur cette course. Après 2-3 km de mise en route j’ai eu de très bonnes sensations: pas de douleurs, pas d’essoufflement, de la force dans les jambes … puis l’énergie est un peu retombée - c’est à ce moment là que j’ai pris un gel d’Aptonia (11g de sucres par gel ce qui est faible) pour assurer le reste de la course. Finalement, l’élargissement des allées et la dispersion des coureurs à partir du 10ème km m’ont permis de finir avec plus de stabilité. Je n’oublierai pas pour autant la montée finale, juste avant le finish, intéressante… ! Niveau chrono, tout s’est passé comme prévu. Ayant fait 1h24 (temps officiel) sur la même distance aux Foulées des Laveuses 2 semaines avant, sur un parcours complexe avec plusieurs montées, je savais que je pouvais viser 1h20 sur cette course versaillaise si je ne me plantais pas. Ce fut chose faite: 1h20’39 (tous les résultats: ici). La prochaine fois, en me positionnant mieux, je viserai 1h18.

Tracé du parcours de la « course royale - 15km » sur fond de verdure…

Feedback nutritionnel

Sortant de semaines de révisions de formation de nutrition sportive je vous épargnerai les détails mais une chose est certaine: pour cette course j’avais fait attention à accumuler suffisamment de stocks de glucides dans mon foie et dans mes muscles (glycogène). Pour cela, rien de bien compliqué si ce n’est d’avaler une moyenne de 10g de glucides/kg de poids corporel/jour - soit une alternance de pâtes, de riz, de lentilles, de semoule - accompagnés de beaucoup d’eau (l’eau est indispensable au stockage de glycogène), de légumes, de fruits et de biscuits/pain d’épice/compote - 3 à 4 jours avant le jour J. Bilan: je n’ai eu aucune baisse de forme ou pire d’hypoglycémie comme celle que j’avais pu connaître aux Foulées des Laveuses (je n’avais pas assez mangé les jours précédents.)

Finalement, le gel Aptonia au 8ème km m’a permis un petit apport en sucre (11g versus les 19-20g de la plupart des gels du marché) au bon moment, sans risquer une quelconque surcharge glucidique ou problème digestif mais tout en garantissant une aide nutritionnelle adaptée pour finir la course. Idem, j’aurai bu un peu moins d’1L sur la course - l’eau de mon bidon ayant essentiellement fini sur ma tête et sur mon dos ! (ce qu’il a pu faire chaud !).

Une rencontre de choc avec Marie-Josée Pérec dont le message est fort et clair

Un petit moment de remise en marche…

Après avoir grimpé les derniers mètres, revécu une fois de plus et sans lassitude ce franchissement de la ligne d’arrivée en sprintant, eu envie de pleurer d’émotion (rhooo mais pourquoi, pourquoi, pourquoi !!) suite à l’effort fourni, mêlé au plaisir d’être arrivée malgré les douleurs du matin, j’ai récupéré ma médaille, me suis assise dans l’herbe et n’ai pas bougé pendant 15min. J’avais une mission essentielle: rejoindre Marie-Josée Pérec pour un interview à la tente presse mais je voulais m’isoler un moment. Mon portable étant quasiment déchargé je n’ai répondu à aucun ami (désolée !) souhaitant conserver les quelques % de batterie restants pour prendre en photo la reine de l’athlé ! Une fois remise j’ai rejoint la fameuse tente où j’ai eu le plaisir de croiser Greg et Emmanuelle, venue depuis Paris en ElliptiGo ainsi que Stéphane et Audrey - relativement satisfaits de leur course. Marie-Josée rejoignait alors la tente pour son rendez-vous avec les Hotsteppers, c’était le moment de jouer !

Une sportive très humaine et soucieuse de promouvoir le plaisir du sport, plus que la performance

Je fus agréablement surprise de voir que Mari-Jo m’attendait. L’interview n’était pas passé à la trappe. Quelle chance lorsque l’on n’est qu’une petite bloggeuse avec peu d’autres moyens que son envie et sa motivation, de se voir réserver un vrai temps d’échange avec une athlète de très haut niveau. Fidèle à moi même, un mélange d’impro et d’organisation, je savais parfaitement de quoi je voulais parler avec Marie-Jo mais je n’avais plus de téléphone pour enregistrer la discussion. Stéphane m’a à ce moment là sauvée, filmant de A à Z les 10 minutes d’interview (video à venir). Il n’était alors pas question d’aborder le passé mais le présent et l’avenir.

A ma question: « que fait une athlète de très haut niveau lorsqu’elle ne fait plus de compétition? » - Marie-Jo m’a répondu « rien! » en riant…j’ai souri et renchéri sur son engagement auprès de courses comme le Go sport running tour, d’associations, de causes…Bien entendu Marie-Jo a plus sérieusement décrit son envie de promouvoir le sport auprès du plus grand nombre, des petits comme des grands. Elle m’a également parlé de son rôle de présidente de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe qui lui prend beaucoup de temps même si elle peut compter sur une équipe locale performante. J’ai alors insisté sur son envie de se détacher de la performance pour ne garder que le plaisir. Point qui m’a été largement confirmé. Marie-Jo est inscrite au marathon de NYC cette année et son seul objectif m’a-t-elle dit « est de le finir« . Difficile à croire lorsque l’on connaît le palmarès de cette sportive légendaire. Pour autant, c’était sincère. Marie-Josée Pérec m’a donné l’image d’une femme sensible et affective qui a tourné la page sur ses années de gloire sportive, préférant la tranquillité et la paix aux blessures de la notoriété. Cette notoriété pourtant vous est acquise Madame Pérec ! Vous resterez une grande figure de l’athlétisme français et nous vous souhaitons, au nom du plaisir du sport, de vivre désormais avec paix et liberté tout ce qui vous plait le plus, en dehors de toutes attentes publiques.

Longue vie au sport libre !

Run Apero : un concept alliant effort et réconfort

Le blog Hotsteppers est né de la création de la plus grosse équipe à la Crazy Jog 2012. L’engouement généré par le ralliement de personnes vibrant ne serait-ce qu’un peu à l’idée de bouger leur corps a alors créé l’impulsion nécessaire pour que je commence à plaquer quelques mots sur une interface web, à en faire des articles, à y mettre du cœur et à me laisser prendre au doux jeu des aventures du « blogging ». Les recos de courses, les retrouvailles avant, pendant ou après les courses ont toujours été des points essentiels à mon sens pour le fameux passage « du virtuel au réel ». Pour autant, il n’y avait encore rien de régulier et il me semble que le succès du premier run apero lillois annonce de nombreuses rencontres à venir. Un objectif avant tout : rassembler tous types de runners, susciter l’échange et les rencontres, rassembler des personnalités différentes aux envies communes et en faire quelquechose de vivant. Le niveau est secondaire. Pour cette 1ère édition, la marque Aptonia nous approvisionnait en boissons de l’effort avec ses bidons de poudre ISO goûts citron vert et fruits rouge. Place au récit de cette première rencontre …

Les protagonistes de gauche à droite (rangée du bas): Geoffroy, Charlène, Marie, Virginie, Aurélien, Leo; (rangée du haut): Romu, Quentin, Michele, Clément (Clem Running), Matthieu (Matt Running).

La phase RUN: effort - HOT

Le point de rencontre

Le rendez-vous était fixé près du Champ de Mars (Lille), aux pieds de la statue à l’entrée de l’Avenue du 43ème RI, tout près de la fameuse Citadelle. J’arrive quelques minutes après le groupe (quelle ponctualité ces lillois !) et fais connaissance avec chacune des 11 personnes venues goûter à ce nouveau rendez-vous sportif. Dans le groupe je connais déjà Romuald, l’un de mes meilleurs accueillants lillois (je rappelle que je suis neo-lilloise donc un peu touriste !), Michele : italien rencontré lors des Kalenji Run du campus Décathlon le samedi matin, Clément et Mathieu, deux neo-bloggers/runners avec qui j’avais déjà longuement échangé mais à distance seulement et Geoffroy, motivé dès le départ par le concept et fédérateur du reste des participants que je rencontrais pour la 1ère fois : Charlène, Virginie, Quentin, Leo…

Je propose à chacun un ravito de départ en boisson Iso d’Aptonia. Une dose est destinée à être diluée dans 500mL (soit 7,5% de sucre) mais je réduis la concentration étant donné la chaleur écrasante et la priorité à donner à l’eau plutôt qu’au sucre. L’avis général aura été quasi unanime : une large préférence est prononcée pour la version fruits rouges ; celle au citron vert étant beaucoup moins appréciée. Attention également aux doses utilisées : Charlène aura fait les frais d’une boisson beaucoup trop concentrée, inadaptée à l’effort d’une part et pas bien agréable au goût d’autre part ! (mea culpa). La poudre se dissout bien dans l’eau mais le bec verseur n’est pas fait pour les bouteilles d’eau de 500mL: son large diamètre se destine à verser la poudre dans des bidons et non dans d’étroits goulots. C’est un détail non négligeable à l’origine de quelques mauvais dosages. Finalement, la composition en sucres (35g de glucides pour 500mL), en sel (400mg pour 100mL) et en vitamines du groupe B est intéressante. D’autres produits Aptonia seront testés dans de futures sorties (gels, bars, gâteau de l’effort…)

Iso d’Aptonia: fruits rouges 1 - citron vert 0

Charlène me précise qu’elle n’a jamais couru 1h d’affilé de sa vie et à la question « qui court régulièrement ?», un peu plus de la moitié répond positivement – autrement dit le restant ne court que rarement ! Il y a en revanche également des marathoniens et des participants habitués dans le groupe : il va falloir composer avec la diversité ! J’annonce comme prévu 1h de course en endurance fondamentale pour la 1ère édition. Le but étant de pouvoir parler en courant et de passer un moment collectif avant d’attaquer éventuellement des séances plus spécifiques par la suite.

Le départ

Je lance mon appli Runtastic. Heureusement que plusieurs du groupes en font de même car je me rends compte avec blondeur 3km plus loin que j’ai oublié le dernier « ok » et que le gps n’est pas parti ! Une fois le bug rétabli c’est la déferlante de « Go go go », de cheers et de « Yeah » que vous nous envoyez en live ! N’ayant pas la version gold de Runtastic sur leur site, je n’ai pas vu qui était à l’origine de tous ces encouragements mais si vous lisez cet article, merci ! A mi parcours, 3 coureurs du groupe veulent accélérer et nous donnent rendez-vous au pont suivant (nous longeons le canal de la Deule). L’essentiel du peloton est groupé mais il y a quand même quelques personnes derrière et il n’est pas question de les lâcher ! Les 3 gazoux se lancent, à tel point que nous ne les retrouverons pas tout de suite, malgré les essais renouvelés de Clément au téléphone de nous localiser (NDLR : courir en téléphonant, c’est tout un sport !). Idem, nous perdrons l’italien de la bande Michele qui en bon tchatcheur aura vu un ami sur la parcours et se sera laissé semer !

Au final, nous aurons couru 1h, par une chaleur lourde et pas évidente mais dans une super ambiance. Quant à Charlène, elle les aura couru ses 1h et aura même accéléré sur les 100 derniers mètres (la vue du bar sans doutes ?!) – quand je vous disais l’autre jour que les finish lines déclenchaient des réactions insoupçonnées chez les gens, même les runners qui s’ignorent !

Crédits image: Matthieu (Matt Running) - Une magnifique « raquette de ping pong en guise de parcours » …!

La phase APERO: réconfort - FRESH

Installés en terrasse au bord du canal : what else ! Tout le monde semble vraiment ravi de la 1ère partie de la soirée et nous commandons divers breuvages récupérateurs. Ci-dessous, la récup de Clément à gauche, celle de Mathieu à droite, la mienne au centre :) Sans commentaires !

Récupération man vs woman…

Il fait toujours aussi bon, le soleil se couche lentement, nous prolongeons les discussions jusqu’aux alentours de minuit puis nous décidons (quand même), de rentrer. Charlène est motivée pour la prochaine séance, Virginie également. Geoffroy veut déjà nous emmener dans les Vosges pour faire un trail ; Mathieu veut que le groupe lillois et le groupe parisien (1er run apero le 28 juin) se retrouvent à mi parcours : Amiens, pour un run géant !; Anthony le cousin de Clément suggère un trail le week end pour découvrir la région…les idées fusent ! C’est positif ! (#endorphineseffect ?)

Chill out runners…

Bilan

Ce rendez-vous exploratoire aura été plus que concluant et prouve une fois de plus que de nombreux runners vivant leur passion parfois un peu seul (ou ne la vivant pas faute d’entourage pour les accompagner) bénéficient toujours d’une manière ou d’une autre de l’effet porteur du groupe. Pour autant je ne veux pas que ces rencontres deviennent industrielles et massives et j’essaierai de limiter le nombre de participants pour en maintenir la qualité. Quoiqu’il en soit, merci à vous d’avoir fait vivre cette sortie, que ce soit en présence ou à distance et à la (très) prochaine !

Ces sorties auront désormais lieu 1 fois par mois à Lille ET à Paris ! A la prochaine !

 
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