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Le circuit des 25 bosses de Fontainebleau est bien connu des trailers en préparation, des militaires en conditionnement, des randonneurs invétérés, des amoureux de la nature et du dépaysement ou encore des curieux. Oui, car certes à Paris il est souvent difficile de s’évader mais pourtant. Plus qu’une occasion de faire pulser son cœur et travailler sa musculature, le parcours des 25 bosses comme sa variante plus courte, sont un rendez-vous avec la forêt, son calme et sa simplicité ; une réconciliation avec le temps qui s’écoule trop vite ; une rencontre avec soi même.

Une sortie trail au calendrier Hotsteppers

Prévue depuis plusieurs semaines, la sortie sur le circuit des 25 bosses, au cœur du Massif des Trois Pignons se profilait sur mon agenda. Fidèle à mon envie de convier des personnes qui ne se connaissent pas en des lieux que j’aime, je retrouvais finalement ce dimanche 01 décembre Fanny et William, prêts à consacrer une grande partie de leur journée à une sortie 100% nature. Je regrette toujours dans ces moments la réduction des personnes engagées sur les sorties proposées, souvent à la dernière minute, parfois pour des raisons parfaitement compréhensibles, parfois sans raison. Cependant, le recul et ma philosophie de vie en perpétuelle évolution me font apprécier paradoxalement de plus en plus la tournure naturelle des choses. A la déception des désistements vient alors s’ajouter un plaisir plus fort encore de partager un temps avec des inconnus volontaires et fidèles que j’apprends à connaître; je ne regrette jamais mes initiatives, in fine !

Évasion, toujours plus…

Nous évoquions précédemment la notion d’évasion. Ce terme à la mode et à juste titre, compte tenu du confinement et de la pression ambiants, peut cependant être un piège auquel, je vous rassure, je me fais régulièrement prendre, toute humaine et faible que je suis. L’évasion n’est-elle pas en effet avant tout une capacité à cultiver, développer puis déployer – indépendamment du lieu dans lequel on se trouve ? Pour avoir ressenti un ennui profond sur à une plage paradisiaque, un jour, en Asie et un sentiment de liberté intense, seule dans ma chambre à ne rien faire – je pense sincèrement que pour se sentir libre il faut le vouloir, vraiment. Toutefois, s’il est une chose à respecter dans cette quête, c’est bel et bien le temps. L’attente, la patience, la construction lente et sûre d’un édifice solide, celui de la force intérieure. Pas cet erzatz de liberté, synonyme de « tout ce que l’on veut, quand on veut, où l’on veut », mais cette plénitude, cette capacité à vivre l’instant sans subir le poids du passé ou l’appréhension de l’avenir. Cette capacité à Être et prendre le temps de devenir.

Pourquoi, mais pourquoi tant de philosophie ?! Pourquoi ne vous ai-je pas encore décrit le profil de notre sortie, le dénivelé affronté, la distance parcourue et surtout, le chrono ! Pourquoi ne vous ai-je pas raconté tout ce qui s’est passé, à chaque kilomètre, nos ressentis, nos élans, nos ralentissements ? Pourquoi ne pas avoir encore quantifié notre sortie, donné de résultats ? Et bien, parce qu’en cette époque de l’année et à cette époque de ma vie, je suis las des « résultats ». De nature vive et passionnée, tout doit toujours aller vite autour de moi, pour donner de la consistence au temps. Du moins, ça, c’était avant. Je ressens de plus en plus l’envie d’élargir le temps, en le prenant. Quel lien avec cette sortie aux 25 bosses ? Le fait d’avoir plus marché que couru et de ne pas avoir voulu que ce soit autrement. Le fait d’avoir apprécié m’arrêter pour prendre des photos, discuter avec Fanny, William ou d’autres marcheurs/trailers de tous âges, sentir le vent souffler, regarder les traces de pas dans le sable. Le fait d’avoir senti que la forme n’était pas à la course et de l’avoir respecté.

Une sortie réussie

Malgré tout, je vais m’extraire quelque peu de l’abstraction et vous offrir un peu de concret car je ne suis pas non plus planante à ce point :)

  • Nous avons marché/trotté 3h22
  • Nous avons parcouru une distance de 12,9km (variante du Diplodocus)
  • Nous avons grimpé 500m de D+ et descendu tout autant de D-
  • Nous avons dessiné une magnifique carte sur Google Maps !
  • Nous avons terminé par un restaurant à Milly la Forêt où nous avons trinqué et discuté de plein de choses avec une envie résolue de reproduire l’expérience (déjà la 2ème fois pour William, toujours fidèle !)

Les 25 bosses: testées et recommandées

Cela fait la 3ème fois que je me rends sur le site des 25 bosses et je n’ai jamais encore fait le circuit complet. Que ce soit en courant ou en marchant, j’ai toujours emprunté la variante du diplodocus et compte résolument m’attaquer à la boucle complète au printemps. Cela viendra à point nommé. Et si la prochaine fois, vous voulez prendre votre temps avec nous pour vivre l’expérience intéressante de la (relative) lenteur, vous serez les bienvenus. Pour l’heure, bonnes courses de fin d’année et chaque chose en son temps !

 

Face à la liberté, l’ivresse…

Les bras grands ouverts devant un été entièrement libre à remplir à loisir, je décidais assez rapidement en juillet de m’attaquer à l’un des circuits de grande randonnée les plus durs d’Europe: le GR20. Ma prépa marathon (sérieuse) pour le Médoc (ludique) était en marche depuis le début de l’été et mon dossard pour le trail 30km de l’EDF Cenis Tour réservé depuis longtemps pour le 4 août. Le GR20 allait devoir trouver sa place ambitieuse au cœur de « tout ça ». J’envisageais (secrètement) un voyage en solitaire au départ; projet rapidement délogé par le désir plus fort de partager avec d’autres les instants de dépassement et de joie à venir. Un départ à 2: Audrey, suite à une « annonce » sur Facebook, puis à 3: Seb, en réponse à un post sur le forum du routard, se mettait alors très rapidement en place, sous la contrainte relative du nombre de jours de vacances d’Audrey. Il fallait contenir nos ambitions en 9 jours - voir le roadmap initial du projet ici. 9 jours qui à aucun moment ne se déroulèrent comme prévu, qui jamais ne nous amenèrent à notre destination finale de Conca et qui une fois de plus en peu de temps, me firent réfléchir sérieusement au sens du « défi » et à mes humbles limites.

Prélude d’un virage sportif à l’aube d’une nouvelle saison…

Une 1ère journée corsée, dans le vif de l’effort

Levée à 5h du matin pour embarquer dans un avion matinal à Orly et atterrir vers 9h à Calvi, nous avions pour objectif de relier Calenzana au 1er refuge du circuit: Ortu di U Piobbu (D+: 1360m; D-: 60m). Un 1er jour anticipé comme un sas de mise en jambe avant d’attaquer notre rythme de 2 étapes/jour pour le reste du séjour. Très vite j’ai compris que les choses seraient plus compliquées que prévu. Je m’attendais à des difficultés bien sûr, mais est-il vraiment possible de savoir précisément à l’avance ce que l’on va vivre et surtout, comment on va le vivre, quand tout est si nouveau ? Agrippée à mes bâtons, près de 13kg sur le dos, je m’accrochais à mon souffle et à mes pensées aussi positives que possible pour éviter de ressasser stérilement cette foutue question: « mais comment vais-je tenir 9 jours ??« . Ce que l’esprit peut être invasif dans ces moments où on voudrait tant le faire taire… Silencieuse dans l’effort et très concentrée, j’avançais. Audrey a très vite quitté ce silence pour extérioriser ses difficultés conséquentes: un vrai choc pour elle, une claque de sollicitations mentales et physiques sans préavis qui l’auront fait prononcer très tôt dans le périple, des mots de désespoir dont elle ne se rappellera pas par la suite…Seb, à l’aise, devant nous, attendait régulièrement qu’on le rejoigne, en profitant pour faire des pauses tout en prenant conscience du fossé de condition physique entre nous 3. En ce qui me concerne, j’ai tenu bon, malgré les montées de pleurs et d’adrénaline de la mi-parcours, nous confrontant à des chaînes pour descendre en rappel des roches à pic, à des pentes vertigineuses, à un dénivelé sans fin…Déjà très en retard sur l’horaire, le refuge se profilait enfin à l’horizon: « si près et pourtant si loin » comme le disait si bien Audrey. En effet, proche à vol d’oiseau, le refuge était néanmoins encore bien distant de nous par la montagne. Malheureusement à ce stade, mon stock d’eau s’amenuisait et Dieu sait si ce facteur est une source de stress chez moi qui sait à quel point la soif me fait rapidement perdre en lucidité…Preuve en fut par la suite mais courage, cela n’était pas le moment de lâcher. J’empoignais alors mes bâtons et accélérais en mode « pilote auto sans cerveau« . Ne pas avancer à son rythme est épuisant dans ce genre de contexte d’où la nécessité de veiller à l’homogénéité de son groupe pour un maximum de fluidité. Soudain, à 5min de l’arrivée, épuisée, je me déconcentre et je tombe. Trop vidée pour réagir ou crier (inutile de toutes manières), je dévale une pente de cailloux, m’arrache la peau de la jambe droite et m’arrête à 1m d’un ravin (le fameux). Je suis sonnée, non par le mal mais par la peur. Audrey et Seb finissent par me rejoindre et me retrouvent les yeux dans le vide, muette, finissant par fondre en larmes…

Face au vide…

Même si je suis saine et sauve, même si mon corps a fourni un effort de plus de 8h dont je ne peux qu’être fière, je suis piquée au vif. Mes fantômes de mise en garde face au dépassement excessif me saisissent à nouveau. Ce sont eux qui me font pleurer. Je me dis…ou plutôt, je cris intérieurement: « merde, mais merde, pourquoi je fais des trucs pareils ? ça n’a pas de sens !« . Ce mot « sens », je le répéterai et le chercherai (trop) souvent au cours des jours suivants. Pour l’heure, la journée 1 était accomplie, il fallait laisser une place au répit. Nos sacs posés, nos chaussures enlevées, nous commencions à enchaîner les missions essentielles et primaires du soir: manger, se laver, dormir.

Le refuge perché d’Ortu di u piobbu

Des dortoirs, des chiens dans toutes les pièces (je remercie Zach, le Jack Russell de 3 mois d’avoir été si mignon et de m’avoir faire rire malgré la fatigue :) ), des chevaux mettant le nez dans les tentes des campeurs, puis une douche glaciale, un plat copieux de lentilles et mon sac de couchage m’appelait alors fermement à venir m’allonger contre lui…Le lendemain, le réveil était prévu à 5h.

Coucher de soleil en altitude…

2ème jour: des roches, de l’escalade, du vide, des descentes déstabilisantes ou l’appel du renoncement…

Dilemme: mythe et difficulté ou bifurcation et aisance ?

Au réveil du 2ème jour, Audrey me dira à quel point ma nuit aura être agitée. Je sais avoir une imagination débordante et de ce fait un potentiel onirique puissant, ce qui est parfois très positif, mais là, visiblement, il y avait de l’angoisse. Habituée aux émotions fortes je ne me formalisais pas: la peur est une réalité, ce qui compte c’est ce que l’on en fait. Malgré tout, un signal n’étant jamais là par hasard, je restais pensive. Bref, nos gourdes remplies « à la source » - j’adore cette expression qui décrit parfaitement le fait de s’abreuver au coeur des ressources des montagnes… - nous étions parties pour notre 2ème jour de marche, et quel 2ème jour ! Un jeune homme de notre âge nous saluait au moment d’emprunter le chemin alternatif à l’étape 2 du GR20: même finalité mais circuit plus court et beaucoup plus facile. Je disais alors à mes co-équipiers: « pourquoi faire compliqué si on peut faire plus simple ?« . Seb répondit en souriant qu’on ne pouvait pas shunter la voie mythique du GR20, « la vraie » ! Je n’étais pas d’accord: ce qui compte n’est pas le nombre d’étoiles, la cote, la valeur d’une voie; ce qui compte est avant tout d’arriver au bout, non ? Trop fatiguée pour négocier (c’est dire !), nous nous mettions en route pour ce qui allait être une journée dingue, mémorable, décisive - la journée du renoncement.

Les pics saillants du nord de la Corse: arides et magnifiques

Arrache moi le coeur si tu peux !

Après quelques heures de marche à l’ombre, le soleil pointait déjà ses rayons vis. Nous avions grimpé puis descendu des pentes de pierres sans fin. Moi qui aie les chevilles en caoutchouc, je faisais attention à chaque pas. C’est fou ce que ce GR20 peut bouffer de l’énergie mentale tant la concentration doit être permanente. Nous nous retrouvions alors au pied d’une montagne qu’il fallait franchir. Seule la trace rouge et blanche du circuit nous indiquait où passer car il n’y avait à proprement parler pas de « chemin ». J’en avais marre, je n’avais pas de plaisir, pas le temps, pas l’énergie pour profiter. On était « en retard », il fallait écourter nos pauses - dur. Après avoir une 2ème fois exprimé tout fort mon coup de gueule contre ce #%*/§* de projet délirant, je me suis calmée. Nous arrivions alors au sommet visé, d’où je captais contre toute attente une once de réseau Bouygues ! Suffisamment pour envoyer LE sms « je suis en vie » à la famille. Un gros lézard osselé me grimpait alors sur l’épaule. Croyant que c’était une araignée, je tourne la tête et me retrouve nez à nez avec le reptile, de réputation coriace ! En bonne fille qui se respecte je crie un coup puis je prends ma revanche et photographie l’animal qui prend aimablement la pause.

Mr le lézard osselé

Nous entamions alors une portion qualifiée de « ludique » par nos prédécesseurs. Avec le recul, j’approuve cette dénomination mais sur le coup, j’étais over-concentrée: beaucoup trop pour penser quoique ce soit. Sensible au vertige et pas fana des prises de risque inutiles, j’ai du débrancher les 1001 fils de mon cerveau ruminant pour traverser la série de grimpées et de descentes à mains nues de cette étape. C’est là qu’Audrey aura flanché. Souffrant de son genou éprouvé par le terrain et le dénivelé, la partie de jambes en l’air offerte par les roches saillantes du circuit auront poussé ses nerfs à bout. Seb, d’une grande patience, l’aidera à franchir chaque obstacle, portant souvent son sac en plus du sien ce qui nous permettra d’atteindre enfin le 2ème refuge après plus de 11 de marche: je vous laisse imaginer.

Prise sans fard à 1865m d’altitude après l’étape « ludique » de la 2ème journée..

Un moment avant l’arrivée déjà, Audrey avait décidé d’abandonner. j’étais peu surprise même si j’espérais qu’une fois posée, elle change d’avis. j’envisageais alors de poursuivre avec Seb, et puis…j’ai choisi, moi aussi, de quitter l’aventure: pourquoi…?

Parce que… »Être et durer »

Le choix du renoncement pour ne pas (se) nuire

A l’époque de mon passage d’1 an et demi dans l’armée de l’air (une autre longue histoire) j’avais eu la chance de vivre 3 mois de formation à l’Ecole de l’Air de Salons de Provence. En fin de formation, nous avions eu une cérémonie de remise de nos poignards d’officiers (sous contrat) sur lesquels nous pouvions faire graver l’inscription de notre choix. Je choisissais alors un adage qui devrait être une ligne de conduite très personnelle ad vitam eternam: « Être et durer« . Oui, car être, exploser, se dépasser, se défoncer, se surpasser, relever des défis, vivre dans l’instant: c’est bien, c’est fort, mais l’intérêt est bien amoindri quand les conséquences sont telles que, plus ça va, moins on est en mesure d’Être. Mon père m’enverra d’ailleurs le sms suivant suite à l’annonce de mon choix: « Primum non nocere« , autrement dit… »d’abord, ne pas nuire« . Tout est dit. J’avais compris que j’étais capable de continuer ce GR20 au rythme d’une étape par jour mais à un prix très élevé, un prix que je n’étais pas…plus prête à payer. Mon choix étant fait, j’éprouvais du soulagement mais non sans amertume pour autant, normal… J’avais « renoncé »: difficile lorsque l’on ne recule pas souvent et que l’on arrive la plupart du temps à atteindre ses objectifs, en s’arrachant ou pas.

Oui oui, c’est par là !

Tombées de haut: redescente vers Bonifatu direction « altitude 0″

Le 3ème jour, Audrey et moi reprenions nos dizaines de kg d’affaires et redescendions vers Bonifatu. Un parcours correspondant à la moitié de l’étape n°2 alternative du GR20, celle que nous avions hésité à prendre la veille: comme nous aurions du ! Un chemin, un vrai, de l’effort mais pas de danger, une passerelle, des piscines naturelles, la rando qu’il nous fallait en somme.

Prise détendue en cours de descente vers Bonifatu…

Nous avons continué ainsi pendant 3 jours, empruntant des étapes du Mare e Monti, un autre parcours de rando en moyenne montagne. L’effort était au rendez-vous sans conteste mais pas de peur ou de craquage nerveux au programme…

 

De refuge en refuge, de piqûre de moustique en piqûre de moustique (une cinquantaine pour moi toute seule…), nous avons progressivement rejoint la douceur des plages de la côte Ouest corse, humant les odeurs capiteuses des figuiers, goûtant aux plats locaux, partageant un petit déjeuner par-ci avec l’un des premiers employés de la marque Quechua rencontré sur un camping, un (ou deux) verres de rosé par là, à 16h sur la plage avec Gilles et Serge ;) , dévorant ainsi un repos bien mérité du corps et de l’esprit: une musique totalement improvisée contrastant sévèrement avec les débuts du séjour.

La réserve naturelle de Girolata depuis un bâteau

Ce que j’ai pu avoir faim et sommeil sur la fin du séjour: une espèce de dette énergétique physique et psychique, des besoins primaires surdimensionnés me rappelant en gras et en surligné ma condition de jeune femme en vie !

Un nouveau bilan

Ce récit m’aura demandé plusieurs séquences d’écriture, non par manque d’inspiration mais par besoin de pauses dans la « reviviscence » de « tout ça ». Vous l’aurez compris, ce fut intense et encore bien récent.

Il y a des choses que j’ai comprises et écrites, d’autres que j’ai comprises et que je n’écrirai pas, d’autres encore que je comprendrai sans doutes plus tard. Toujours est-il que ce choix exceptionnel de « la durée » plutôt que de « l’être » est une vraie étape dans ma progression et je crois, une marque de nouvelle maturité ! Une étape qui confirme mon envie pour cette rentrée de partir toujours un peu plus en quête de plaisir et de liberté de penser. Pour cela, je veux me re-tourner vers ces activités d’expression corporelle que j’aimais tant il y a quelques années: la danse entre autres, donner plus de place à la récup’ et à ces séances équilibrantes de body balance, de stretching, de calme, qui me font tellement de bien mais que je dénigre trop souvent parce qu’elle ne sont pas « intenses ». So what ? Le running gardera toujours sa place bien sûr, ce sont les défis choisis qui changeront un peu. Finalement, ce voyage aura renforcé mon admiration pour ceux qui, un jour, ont fini ce GR20, surmonté leurs baisses de forme et d’envie, atteint leurs objectifs, ainsi que pour vous tous, qui peut-être débutez avec une admirable motivation ou qui persévérez chacun à votre mesure depuis de nombreuses années, pour donner de vous même et embrasser cette satisfaction pleine et magique de l’effort surmonté… Merci pour votre lecture fidèle et votre énergie contagieuse, A très vite…

 

Annexe: les musiques qui m’ont hantée pendant nos heures de marche en silence….bizarre hein ?

Joyce Jonathan: « Ça ira »

Why ? parce que cette chanson est sweet, romantique et que les paroles m’ont mis du baume au coeur !

Maître Gims: « Bella » et « One shot »

Why ? parce que je n’ai pas arrêté d’écouter ces chansons avant de partir, mon cerveau était imprégné !

Keen’v: « La vie du bon côté »

Why ? la réponse est dans les paroles.. et l’air est juste « so joyful », même si c’est Keen’V, j’aime ! J’aurais aimé pouvoir aller jusqu’au « j’y suis arrivée », mais…

 

…je reviendrai…

 

Convaincue par Henri Kam, directeur associé de KCO, société organisatrice d’événements sportifs: The trail Yonne, La grande Odyssée, Le rassemblement européen de la marche nordique, etc. de venir goûter au plaisirs du trail en Haute Maurienne Vannoise, il m’aura fallu peu de temps pour googliser rapidement l’événement, convaincre un ami de m’accompagner et m’inscrire. Une inscription spontanée, motivée par le « goût d’ailleurs » promis par cette course qui a posteriori, on peut le dire, m’aura fait voyager bien loin dans les méandres de mon mental

Récit d’une épreuve contre la montagne qui vous pousse dans vos retranchements et vous fait vivre une « matinée » assez inoubliable…

 

30km à l’assaut des hauteurs de la Haute Maurienne vanoise

Un paramètre sous-estimé: l’altitude !

Contrairement à d’habitude, je n’avais pas vraiment étudié le profil du parcours. De toutes manières, j’avais signé pour 30km et 1600m de dénivelé positif (D+) et je savais que ce serait dur, mais « dur à quel point ? »; impossible de l’anticiper car il s’agissait d’une première en montagne. Ma seule référence était l’EcoTrail de Paris 31km et 600m D+ que j’avais réalisé en 3h…je m’étais dit naïvement qu’avec le double de dénivelé je pourrais viser 4h. Comme j’ai sous-estimé la belle montagne ce jour là ! Le dénivelé est une chose, le type de route et l’altitude en sont une autre. Piégée par l’hypoxie des hauteurs j’ai réalisé l’ensemble de la course à bout de souffle, incapable de comprendre pourquoi j’étais dans un tel état jusqu’à ce que l’un des bénévoles sourie et me dise: « vous êtes arrivée hier soir ?! (rires) il ne faut pas chercher, vous vous prenez l’altitude en pleine figure ma petite ! ». Voici pour commencer le schéma du parcours 30km qui m’aura joué des tours mais n’aura, malgré tout, pas eu raison de moi !

Comme le schéma ci-dessus l’indique, nous sommes partis de Lanslebourg, à 1400m d’altitude, pour grimper au point culminant du parcours, à 2500m d’altitude.

3 temps forts marquent ce parcours de 30km:

La 1ère montée vers le Lac de Larcelle, soit près de 900m de D+ en 8km;

La 2ème montée vers le Fort de la Turra (une tuerie!), soit 400m de D+ en 1km et finalement,

La descente depuis le Fort de la Turra jusqu’à l’arrivée, soit 1100m de D- en une douzaine de km.

Temps fort 1: de Lanslebourg (départ) jusqu’au col du Mont cenis

Arrivée à 8h30 à Lanslebourg (nuit passée dans un gite à quelques km), dernières vérifications, briefing d’avant course à 8h45 et top départ à 9h00. Nous étions près de 500, un nombre réduit mais idéal pour ce type de course qui doit rester à la fois accessible à tous et « à taille humaine ». Je sens que je ne suis pas très en forme, une espère de fatigue étrange dès le départ m’inquiète un peu. Après à peine 1km de course nous sommes arrêtés par un goulot d’étranglement qui n’est autre qu’une mini montée avec main courante, le long de laquelle les coureurs ne peuvent que se suivre un par un. Le temps que les centaines de coureurs partis sur le circuit du 15, du 30 et du 50km s’enchaînent, l’attente fut assez longue - de quoi sensiblement disperser les participants partis tous en même temps. Une fois passés nous débutons l’ascension vers de lac de l’Arcelle essentiellement en sous-bois. Je souffle comme un boeuf qui fume et qui n’a jamais fait de sport de sa vie. Cela m’énerve et je me retrouve rapidement dans les derniers. Visiblement je suis la seule que cela dérange; les nombreuses femmes que je croise ont une philosophie plus saine que la mienne et avancent humblement dans la montagne sans trop se préoccuper du chrono, chose que je ferai avec résignation très rapidement, à mesure que je réaliserai l’ampleur du défi ! Je me mets à discuter (mon arme fatale !) avec une coureuse qui me dit qu’elle s’apprête à partir en Laponie la semaine suivante et qu’elle vit cette course comme une ballade intensive de préparation physique…- les gens ont de ces projets … - puis, je rejoins un duo d’amies: Hélène et Françoise, avec qui je resterai jusqu’au 1er ravito, au Col du Mont Cenis. Elles sont hyper motivées et ont eu l’occasion de faire plusieurs randos avant le jour J; intelligent pour l’acclimatation…Nous discutons un peu et très rapidement je leur fais part de mes difficultés: nausée, vertiges, envie d’arrêter. Ce fut une chance de « courir/marcher » à leurs côtés pendant toute cette 1ère partie de parcours. Elles m’ont clairement empêché de lâcher … Nous franchissons une, puis deux cascades, nous agrippons une main courante pour longer une petite falaise. Je suis hyper concentrée, non seulement parce que j’ai naturellement le vertige mais parce que je me sens particulièrement à l’ouest et que j’ai la hantise de perdre l’équilibre…Finalement, nous voyons le panneau 10km…atteint en plus de 2h; je me dis que nous en sommes au tiers de l’épreuve et que c’est déjà ça mais l’envie d’abandonner ne m’a pas encore complètement quittée…

Les 10km les plus longs de toute ma vie …!

Après quelques km de route légèrement en descente (je revis !), nous arrivons au 1er ravitaillement, au col du Mont Cenis. Vidange de poche à eau sur la tête, remplissage intégral à nouveau, quelques fruits secs, beaucoup de boisson énergétique, une envie folle de me cacher derrière un rocher et de me laisser mourir là en silence (à peine une blague) mais je repars…C’est alors que débute la 2ème montée…celle où j’ai cru un long moment avoir perdu l’usage de mes poumons et où j’ai compris la distinction entre « trail urbain » et « trail de montagne« . Mazette…

Temps fort 2: du col du Mont Cenis (ravito #1) jusqu’au Fort de la Turra

Je regarde le haut du sommet et je faiblis. Il va falloir que je me retrouve « là haut » coûte que coûte. Mes deux acolytes de course prennent les devants et me sèment. Je me sens vraiment super nase. Mon ego est travaillé au corps et j’ai du mal à arrêter de me dire « non mais Marie, allo, t’es dans les derniers, tu rames ma fille ! ». Je commence à grimper. Je m’arrête. J’essaie de respirer. Je reprends. Je regarde mon GPS: 2km/h. Ok, merci le GPS. Je continue. Je regarde derrière moi: c’est magnifique mais j’en ai le tournis. Je me reconcentre sur la montée. Je fais quelques pas. Je m’arrête. Je vais tellement lentement que mon GPS est à 0 ! Blasée, j’arrête de le regarder et me tourne vers le sommet: il faut que je l’atteigne ce #**#& de point culminant à 2500m…je bois (de l’eau) pour oublier, pour penser à autre chose. Mon coeur bat beaucoup trop vite, au point que la pipette de ma poche à eau rebondit sur ma poitrine. Ça craint ! J’attrape une main courante et monte quasiment à quatre pattes…une éternité plus tard, je finis par arriver.

Je regarde en arrière…splendide…

Vue sur le Lac du Mont Cenis depuis le Fort de la Turra

Temps fort 3: du Fort de la Turra jusqu’à Lanslebourg (arrivée)

C’est une fois arrivée en haut de ce sommet magnifique et exigeant que commence une longue portion de descente. Je reprends un peu courage en me disant que je serai sûrement plus à l’aise sur ce terrain. Un peu plus à l’aise certes mais à aucun moment sur ce parcours je n’ai eu la sensation d’avoir de quelconques facilités. Mon souffle est partiellement revenu, c’est alors qu’arrivent tout un cortège de douleurs. Les lombaires (habituel), le genou, les quadriceps…tout cela reste acceptable bien que j’aie mon départ pour le GR20 Corse dans une semaine en tête, avec une obligation de ne pas me blesser sur cet EDF Cenis tour. Je ralentis donc et me lance dans près d’une heure de descente, dans une parfaite solitude: personne devant, personne derrière. Je repense alors à l’interview de Julien Bartoli suite à sa victoire sur le 27km du Trail de l’Aubrac qui m’avait cité « la grande solitude du trailer » comme l’une des difficultés majeures de la course. Moi qui n’aime pas l’isolement me voilà servie, qui plus est, ça n’est pas comme si je débordais d’énergie - au contraire, j’étais plutôt dans une phase où j’aurais rêvé de mes proches pour m’encourager (quoique, j’aurais pleuré du coup…pas top). Le ciel m’entendra alors et je croiserai un âne sur le bord de la route ! J’adore les ânes ! J’adresserai quelques mots à cet animal intelligent (sans doutes les frais du manque d’oxygène sur mon cerveau un peu déjanté), je photographierai quelques fleurs violettes ravissantes sur le bord de la route puis je repartirai en trottinant. Au diable le chrono, je ne cherche plus rien d’autre que d’arriver…Le ciel m’entendra alors une 2ème fois, mettant cette fois-ci un humain de sexe masculin sur mon chemin. Foudroyé par une crampe, Naguib s’était arrêté un moment, me permettant de le rattraper, suite à quoi nous finirons les 10 derniers km de la course ensemble. Naguib aura été mon 2ème sauveur. La solidarité des coureurs m’émeut toujours. Sensiblement fatiguée et souffrant d’une douleur croissante à la cheville gauche, les descentes à pic sur les pistes de ski sont violentes pour mes muscles crispés et je ne peux pas courir…plutôt que de me lâcher en me disant « bon courage », Naguib restera avec moi, courant quand je pourrai courir, marchant quand je ne pourrai plus. Il me prêtera son bandana trempé dans une source d’eau glaciale pour compresser ma cheville (très efficace) et m’encouragera jusqu’aux derniers mètres tout en ne cessant de m’aider à relativiser ce chrono interminableNous apercevons enfin l’arche d’arrivée. Je ne peux plus courir mais Naguib m’encourage et là je me dis que quand même, si je franchis un finish en marchant, je risque de mal le digérer … je puise alors au fond du fond et j’accélère sur une petite dizaine de mètres pour rejoindre avec épuisement et joie mélangés mon ami Charles arrivé depuis plus d’1h et Emmanuelle, iPad en mains, toujours aussi proche des coureurs, elle qui connait l’effort du sport mieux que n’importe qui.

I did it !

Petite interview sympa à chaud, en compagnie de Charles

Quelques derniers mots…

Voilà, j’aurais vécu ma 1ère expérience de trail en montagne et je m’en rappellerai. A tous ceux qui sont tentés par l’aventure, allez-y ! Sachez simplement qu’une légère acclimatation à l’altitude, ne serait-ce qu’un ou deux jours avant le jour de la course n’est pas superflue…sachez aussi qu’un trail en montagne n’a rien à voir avec un trail urbain, même à dénivelé égal. Le terrain montagnard est exigeant, il est difficile d’allonger la foulée, on est souvent en tension, souvent en vigilance tout en étant aussi en émerveillement devant les paysages colorés et magnifiques. C’est fort et sollicitant. Le corps en prend un coup, le mental aussi. Je me suis retrouvée face à mes limites dans cette expérience, pas seulement physiquement mais aussi mentalement. Autant d’envie d’abandonner, de ne pas aller au bout étaient toutefois le symptôme d’une grande fatigue latente aggravée par un oxygène un peu trop cher. Je me retrouve in fine au fin fond du classement mais je digère avec le sourire tout ce que j’ai pu vivre en 5h20 de temps. Tous ces discours que l’on se tient à soi même, tous les schémas de pensée qui s’activent, tous les délires qui remontent, toutes les envies qui s’exacerbent quand on court…Ah la course à pieds et le trail, quelle école de vie et de connaissance de soi - on n’a jamais fini d’apprendre et c’est ça qui est bon, même quand c’est excessivement dur.

Pour l’heure, je remercie les organisateurs pour leur beau travail, tous les bénévoles pour leur engagement, tous ceux qui m’ont permis de ne pas abandonner et qui m’ont entendue râler un peu trop, tous ceux qui ont terminé et même pour certains, gravi les marches du podium !, Charles pour son amitié et son plaisir palpable a avoir lui aussi, expérimenté ce type d’épreuve pour la 1ère fois, Emmanuelle B. pour sa gentillesse et sa passion du sport, les ânes pour leur soutien, les fleurs pour leur beauté, l’altitude pour avoir un peu boosté mon stock minable de globules rouges parisiens, et vous pour vos très nombreuses marques de soutien sur Facebook ! La récup’ m’ouvre les bras, je m’y laisse prendre…A très vite sur les pistes ;)

La Haute Maurienne vous tend les bras pour l’année prochaine…

« Irez-vous au bout de la nuit ? », that is the question.

The Trail Yonne 2013, 1ère édition d’une nouvelle épreuve organisée par KCO (Kam- Choumert-Organisation) producteur d’événements telle que « La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc », « La course des Héros », « l’EDF Cenis Tour« , … nous avait lancé un défi:

Ce défi, je voulais le proposer à d’autres, pour le vivre en équipe. Sur les 4 distances proposées: 35, 63, 85 et 110km, deux d’entre elles pouvaient se faire en relai de 4 coureurs: le 35 et le 85km. Je sonde alors autour de moi et rassemble 3 amis inégalement motivés pour parcourir les 85km à quatre. La date est encore lointaine mais à mesure que l’échéance approche la course est finalement approuvée par l’ensemble et Greg, l’un des membres de l’équipe, gère (parfaitement) les inscriptions et la réservation d’un gîte pour le samedi soir. Pas question de rentrer à Paris dans la nuit après la course. Nous passerons les quelques heures qui nous resteront de la nuit de samedi à dimanche dans un gîte authentique de Sens: lien ici !

Photo de notre gîte: « la ferme de l’art rural et populaire »

Des hôtes très sympathiques, un prix à défier toute concurrence et surtout l’occasion pour nous de prolonger la fête le dimanche !

Café/ fondants au chocolat (made by Céline) improvisés, à même la terre: bonheur !

L’équipe: 4 puis 3 puis 5 !

Initialement 4 puis 3 suite à l’abandon de Virginie tenue d’arrêter le sport pendant un moment, nous avons cherché un(e)remplaçant(e) avec difficulté et avons finalement eu la chance d’accueillir Céline dans notre équipe ! Virginie n’ayant pas dit son dernier mot, elle nous accompagnera malgré tout de la 1ère à la dernière seconde sur l’ensemble de l’épreuve en assistante modèle. In fine nous vivrons donc ce Trail géant à 5, what else !

De gauche à droite: Vincent, Marie, Céline (morte de rire comme toujours), Greg (Virginie la photographe devait être en train de faire une bonne blague !)

De gauche à droite: Virginie, notre supporter, assistante, accompagnatrice en or (over classe tout le long du week-end, pas comme nous!), Greg et Vincent

Une journée immense…

Parfaitement organisés, nous serons dans les temps du début à la fin du week-end, aussi bien en matière de logistique que pour la course elle même ! Jamais bien large mais jamais en retard, nous arrivons à Sens in extremis pour retrouver Céline qui aura pris le temps de récupérer nos dossards (et de se faire contrôler son sac au nom de toute l’équipe, ouf je n’avais pas la moitié du matériel imposé ! Un bonnet, un sifflet, 2 lampes frontales,… non mais allo !) Au moment d’arriver sur le village de la course j’entends LA chanson mythique du marathon des sables; celle qui aura bercé l’équipe des accompagnateurs pendant tout notre road trip marocain; celle que m’aura confiée avec humour Thierry G. lors d’un dernier mail d’encouragement avant l’épreuve, je cite: « bon courage pour ton trail, éclate toi bien, « c’est la vie » d’après Khaled! » - Je prends cette touche sonore pour un signe qui me rebooste alors que je sens une maudite grippe s’installer et me pomper mon énergie depuis deux jours. Juste pour le plaisir, la voici:

Le départ était annoncé à 15h. Etant la première à courir j’avais déjeuné dans la voiture vers 12h en surveillant soigneusement chaque aliment: riz, thon (sans sauce), jus de raisin, boudoirs, crudités (très peu pour ne prendre aucun risque), … Je suis partie pour 18km, je me prépare, coup de pistolet, c’est parti !

Top départ avec le dossard 017 de Guillaume…vainqueur du 110km en 9h59m26, 3h30 devant le numéro 2. Croisé 7km avant le finish dans un état de fraîcheur sur-humain ! Chapeau Guillaume !

J’avais essayé de ne pas trop le montrer mais je ne me sens vraiment pas en super forme et dès les premiers km je me demande comment je vais faire pour aller au bout de mon pourtant maigre « contrat de 18km« . Le dénivelé est pas mal mais surtout, il fait chaud, mais chaud ! Le soleil flash de toute ses forces sur les têtes des coureurs qui sont concentrés sur leur trajectoire. Ma casquette barcelonaise me protège en partie mais ne fait pas tout. Je me retrouve à marcher dans certaines montées, choses que je n’avais fait qu’au moment de certains goulots d’étranglements du parcours de l’Ecotrail, près de deux fois plus long. Ma petite voix intérieure est un peu négative et mon imagination débordante m’imagine déjà évanouie au bord de la route devant faire appel à des ré-animateurs (beaux si possible…!) Bref, comme d’habitude, rien n’est jamais acquis, chaque course est une nouvelle histoire à écrire sur une page blanche.

Un décor champêtre, très « jaune », très beau..

A un moment salvateur, je me mets à échanger avec un groupe de trailers qui me sauvent le moral. Rien que le fait de communiquer me permet de repartir. Un peu plus tard je croiserai un autre trailer parti sur le 110km qui m’accompagnera sur les 5 derniers km de mon parcours. Je comprends Greg qui dira plus tard que sa portion de 22km de nuit aura été essentiellement difficile à cause du silence de la nuit et de la solitude vécue. Céline nous dira plus tard qu’elle aurait largement préféré courir seule de nuit (comme à son habitude) qu’en plein soleil. Finalement, chaque coureur a ses préférences et ses petites faiblesses. La mienne est sûre: je n’aime pas être seule et la communion avec d’autres personnes me sert de dopant humain !

Je finirai finalement mes 18km en 1h58, un temps plus élevé que ce que j’avais imaginé mais sommes toutes encore correct au vu de ma petite forme. Le 18ème km imperceptible quelques centaines de mètres avant (j’ai cru que je n’allais jamais m’arrêter !) se trouve en haut d’une sympathique côte. Je passe alors le relai à Céline, partie pour 19km, la preuve en images:

Céline s’élance. Je meurs de chaud mais finirai très vite par frissonner. Je me couvre et rejoins mes co-équipiers qui n’ont pas encore couru. Nous prenons la voiture de Virginie et filons vers le prochain « check point » où nous pourrons encourager Céline. Je sens la fatigue enfouie revenir de plus belle et je me dis que la journée/nuit vont être longues ! Aux alentours de minuit (au final nous partirons à 1h00) nous devrons coûte que coûte nous rassembler pour courir les 7 derniers km ensemble. Je pense alors à ceux qui tout ce temps là continueront d’enchaîner les km jusqu’au 110e pour les plus courageux et je me concentre sur le reste de mon équipe. Un nouveau petit village nous attend pour intercepter notre co-équipière dans l’effort.

Bussy le repos: une étape qui porte bien son nom, je récupère de ma course et mes amis se préparent à vivre la leur…Virginie est derrière l’appareil photo, Céline court.

Céline arrive, concentrée mais bien dans sa course. Son passage dure quelques secondes et nous voilà repartis pour le point de relai suivant où Vincent prendra la 3ème portion du parcours. Nous arrivons alors au check point le plus improbable de toute la course ! Autant les villages étapes sont charmants, les bénévoles d’une gentillesse qui contraste avec la non amabilité criante de certains citadins/parisiens, les animations sympas, sincères et bien plus enthousiasmantes que sur des blockbusters de courses parisiennes où l’ambiance est inversement proportionnelle au prix du dossard (sans commentaires), autant ce point de relai là est, comment dire: « lost in the middle of nowhere »! Nous voyons un pont. Derrière ce pont, des arbres. Rien, personne d’autres que quelques coéquipiers d’une autre équipe (celles du Coudray Montceaux rassemblées par Gilles Busto, organisateur des Foulées des Laveuses), de l’herbe, des champs de colza, …Puis, à peine plus de 5min après notre estimation (2h15 de course), Céline apparaît !

Vincent se prépare, top relai, c’est parti pour le 38ème km jusqu’au 58ème !

Céline apparaît après 2H15 de course…

Top relai !

Nous partirons alors pour le ravitaillement le plus mémorable des deux journées: le ravitaillement aux polyphénols ! Et oui, on a beau être passionné par la nutrition sportive et savoir tout ce qu’il ne faut pas faire, c’est comme dans la vie, on ne le fait pas forcément ! Tentée par les explications d’un vigneron local, amatrice de vins et d’ambiances chaleureuses, un peu fatiguée et me disant que « tant qu’à faire, autant jouer le jeu jusqu’au bout! »je me laisserai happer par « plusieurs » verres de Bourgogne et un de Ratafia. Un crime. Délicieux mais meurtrier ! Mon vigneron tentateur me dira très vite que j’ai les yeux qui pétillent ! « Je m’entraîne pour le marathon du Médoc » dis-je alors à tous ceux qui me prennent en flagrant déli ! Les paparazzis étaient dans le Yonne ce soir là mes chers lecteurs, je me suis fait prendre sur le vif !

Prise en flagrant délit de ravitaillement non-officiel - Entraînement pour le Médoc oblige!

Après ce divertissement et un délicieux ravitaillement solide, nous apercevons Vincent, d’une couleur proche de l’écarlate ! Il s’arrêtera très brièvement à ce « ravito » qui nous aura bien amusés et repartira pour la 2ème moitié de son périple.

Prochaine étape: Villeneuve sur Yonne, le lieu de toutes les animations: buffet, masseurs ostéopathes, podologues, démos de VTT acrobatique, concert, le top ! J’aurai le temps de me faire masser par une jeune élève ostéopathe adorable et efficace qui me dira qu’ »à peu près tout mes muscles étaient contractés ». Je confirme. J’en ressortirai cependant bien mieux qu’en y arrivant…

Flagrant délit de massage à Villeneuve sur Yonne !

La nuit tombe, la fraîcheur remplace la chaleur du jour, nous nous posons, refaisons le monde, observons les concurrents partis sur le 110km et franchissant cette étape avec fraîcheur tout en attendant notre co-équipier Vincent. La nuit tombée, Vincent arrive après 2h20 de courses, lessivé. On sent qu’il s’est donné à fond mais que ses 20km ont été éprouvants. Nous lui laissons le temps de reprendre son souffle avant de nous « raconter » son périple. Greg n’est déjà plus là, le voilà parti pour 22km qu’il n’est pas prêt d’oublier ! A partir de cet instant nous savons qu’il nous reste plus de 2h00 devant nous avant la reprise collective et finale. Nous avions prévenu Greg que nous ne serions peut-être pas là à son ravito intermédiaire pour rester le plus longtemps possible à Villeneuve sur Yonne où il y avait de quoi patienter. Une erreur peut-être a posteriori, au vu des difficultés de Greg à surmonter ses douleurs sur 22km. Une absence totale d’entraînement et des nouvelles chaussures jamais essayées auparavant auront eu raison de sa motivation et rendu ses 22km assez dantesques. 22km que Greg parcourera sur les rotules en plus de 3h00.

It ain’t over till it’s over !

Nous retrouvons Greg épuisé au dernier « check point », la course n’est pourtant pas finie, il est temps pour nous de terminer le parcours. 7km nous attendent au coeur de la nuit. Les organisateurs n’ont pas lésiné sur le trajet qui est ardu jusqu’au dernier km. Greg ne peut clairement plus courir, nous finissons quasiment en marchant. Je pense alors à mes amis du Team Transavia Sportera Handi’Cap qui ont fait le marathon des sables (250km) il y a quelques semaines et de tout ce qu’ils ont vécu: en positif et en plus difficile ! Je me sens perdre patience et me dire intérieurement qu’on ne peut tout simplement pas arriver sur une épreuve comme celle-là, même en relai, même s’il n’y a pas d’enjeu, sans entrainement. L’entrainement ne permet pas uniquement de vaincre mais a minima de vivre une épreuve sans souffrance et sans blessures.

Nous finissons derniers du classement: je suis partagée entre l’immense plaisir d’avoir fait cette épreuve et une certaine déception mais tels sont les enjeux et les défis d’un projet d’équipe !

L’équipe à l’arrivée sur les coups de 2h00 du matin ! Pas un chat, une voiture en plein phares en guise d’éclairage (panne d’électricité), plus de speaker (Gilles on t’a manqué de peu !), la sono ininterrompue chantant « Envole moi »… 85km: done !

Je pense encore plus fermement qu’avant que la course à pieds ou le trail sont des disciplines éprouvantes qui apportent beaucoup de bonheur quand on s’y engage pleinement. Je renouvelle alors toute mon admiration pour ces personnes de tous niveaux qui s’investissent pour atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient et qui ont toujours envie de faire mieux. Je pense que l’important n’est pas de faire un chrono phénoménal, mais d’aller au bout de ses possibilités, grâce à du travail, de la volonté, parfois même de l’acharnement ! C’est ce qui fait qu’une vie a du goût. Quoiqu’il en soit je prends aussi conscience de ce tempérament ultra battant que je peux avoir et je relativise…

Nous entamons alors un repas très reconstituant bourré de sucres lents et moins lents: taboulé, pasta box, pain blanc, soupe, tarte au pomme et après une discussion très agréable avec Cédric de Trail Session (enfin!) - son ami et partenaire sportif Thomas Nury aura fini 1er du 85km, bravo à lui! puis avec Henri KAM, l’un des fondateurs de KCO, nous rentrons nous effondrer dans les lits douillet de notre petit gîte.

Le lendemain nous feterons avec un jour de retard l’anniversaire de Greg et profiterons d’un soleil toujours aussi audacieux !

Greg souffle ses bougies…28 ans, bingo !

Le retour vers nos QG respectifs se fera en début d’après-midi, mêlant fatigue et plaisir d’avoir vécu un week-end riche, intense, à fond et plein de vie comme on les aime.

Merci à toi Virginie pour ton soutien inestimable au cours de toute l’épreuve: tes talents de conductrice prudente, de cuisinière, de supporter, d’amie, …

Merci Céline d’avoir répondu présente à notre invitation. Sans toi nous n’aurions pas pu participer à ce trail en équipe: il était question de « 4 participants ou rien ». Nous avons passé un excellent week-end en ta présence !

Merci à toi Greg pour tout ce que tu as pris en main pour que ce week-end ait lieu: les inscriptions, la réservation du gîte et nos nombreux échanges mails ou téléphoniques qui m’auront permis de faire aboutir mon envie de départ de participer ensemble à cette course !

Finalement, merci à toi Vincent d’avoir accepté le défi. Je crois que tu te rappelleras longtemps de ces 20km qui ne t’ont pas fait vivre que des instants de délice ! Comme Greg tu étais présent lors de la toute première course des Hotsteppers: la Crazy Jog, au sein d’une équipe 100% Hotsteppers de 33 participants (juillet 2012) - j’espère qu’il y en aura bien d’autres en ta compagnie !

De gauche à droite: Virginie, Vincent, Marie, Greg - en région parisienne avant de partir vers Sens

D’autres trails seront mis en avant dans le calendrier des Hotsteppers (lien direct: ici!) pour le reste de l’année: il y en a pour tous les goûts, du court, du moyen, du long, de l’indiv’, du collectif, car le trail est avant tout une discipline offrant à chacun ce qu’il veut bien y trouver.

A très vite sur les pistes et merci pour votre fidèle lecture,

Marie - Hotsteppers

Prélude

Cela fait des mois qu’ils se préparent, des mois que ce projet fou auquel certains ne croient pas s’est ancré fermement dans leurs esprits, des mois que l’équipe Transavia Sportera Handi Cap fédère autour d’elle des passionnés au grand cœur pour les appuyer dans leur rêve, des mois que nous les suivons sur ce blog et la semaine dernière, ils l’ont fait. Nicolas, Jérôme, Raphaël, Julien, Fred, Olivier, Seb et Mickaël ont emmené Gaëtan, Marie et Astrid, 3 jeunes handicapés, sur une joellette, sur près de 250km dans le désert sud-marocain. Place au récit d’une expérience hors du commun qui (re)donne le goût de l’effort pour soi mais surtout pour l’Autre.

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap au complet, avec les 3 jeunes et sans oublier les 2 femmes sans qui cette épreuve n’aurait pu avoir lieu: Laure et Marie-Laure (à droite) assistantes hors pair des jeunes et de l’équipe du début à la fin.

Une course mythique et sélective réservée aux plus combattifs

Le Marathon des sables est une légende pour de nombreux coureurs qui pour certains l’ont pratiqué depuis des années, pour d’autres s’y confrontent pour la première fois après une longue préparation. Le Marathon des sables fait partie de ces épreuves au cours desquelles rien n’est acquis tant que le finish line n’a pas été franchi : « it ain’t over till it’s over » comme la chanson de Lenny Kravitz le dit si bien. La preuve en est, Laurence Klein présentie comme la gagnante féminine de la course, à l’image de ses 3 précédents titres, aura flanché au cours de l’épreuve longue de 76km. Une insolation sévère, un soleil sans merci, un manque d’eau ajouté à de la fatigue sans doutes engendrée par son admirable victoire à l’Ecotrail de Paris 50km 1 mois auparavant et la dureté du marathon des sables auront eu raison de la coureuse. C’est bel et bien dans ce périple exigent que ce sont lancés nos amis, qui plus est en compagnie de jeunes habitués à la contrainte de traitements, d’hôpitaux et de soins autrement dit a priori peu enclin à subir un confort spartiate et un climat usant. Pourtant, ils sont allés au bout, sans flancher, sans défaillir, sans incident.

La vie est comme un jeu de dominos : une rencontre en déclenche une autre qui en suscite une autre, ainsi va la richesse de l’existence.

Revenons très rapidement en arrière : l’été dernier, en pleine période de recherche d’emploi, je trépigne d’impatience et décide de lancer le blog des Hotsteppers pour pouvoir y vivre et y exprimer ce que les conditions économiques du pays ne me permettent pas de faire. Ce blog me permet de rencontrer Franck, qui tombe dessus par hasard et me contacte. Nous sympathisons rapidement. Franck me présente alors Gilles Busto, organisateur des foulées des laveuses, ancien sportif de haut niveau et passionné à temps plein pour la course à pieds. Gilles me transmet une invitation pour une conférence d’une journée complète à l’INSEP sur le thème de la course à pieds. Hésitante, je me rends sur place et repère en milieu de journée un visage qui me semble bien familier mais que je suis incapable de resituer. Je réaliserai après quelques mots d’échange qu’il s’agissait de Thierry Guibault, athlète de haut niveau et instructeur sur une base aérienne au sein de laquelle j’avais exercé les fonctions d’officier de l’armée de l’air pendant près de 2 ans. Thierry et moi allons dès lors échanger régulièrement par la suite, une vraie amitié est née. C’est en décembre 2012 que Thierry me propose alors de me joindre à l’équipe Transavia Sportera Handi Cap pour un entraînement « d’1h45 max ». Non seulement je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était cette équipe mais surtout, l’entrainement durera 4h et je passerai la journée avec l’équipe à les découvrir ! Une somme de hasards ou plutôt, d’imprévus, car je ne crois pas au hasard, feront que très rapidement je me prendrai d’affection pour ces garçons, pour la cause qu’ils défendent, pour leur projet. J’ai peu de moyens de communication mais je m’efforcerai de faire le maximum via les Hotsteppers et de vous sensibiliser à cette folle entreprise.

L’histoire ne s’arrête pas là : quelques semaines après cet entraînement, une amie de ma famille vient nous rendre visite. Cette femme : Alix, est la mère d’une jeune fille myopathe, en chaise roulante : Astrid, que je n’ai jamais encore rencontrée. Mon esprit fait tilt. Je sais que l’équipe recherche un 3ème jeune pour son projet (le même jeune ne peut pas être H24 sur la joëllette et il doit y avoir du roulement). Je propose sans détours le projet à Alix qui transmettra les informations à sa fille Astrid. Une successions de « oui » génèreront une rencontre entre Alix, Astrid et l’équipe dans les jours à venir. Quand je vous dis qu’il n’y a pas de hasard.

Finalement, les parents d’Astrid ne pouvant se rendre sur place, c’est en guise de représentante que je les remplacerais et me joindrai à l’équipage familial du « MDS 2013 » auprès des parents et proches de l’équipe, pour les 4 derniers jours de l’épreuve. Une épreuve que j’ai pu suivre à la fois d’un œil observateur, sportif, ému. Une épreuve qui m’aura beaucoup apporté humainement et fait réfléchir sur la vie, ses dons et ses travers.

Quand nos routes se croisèrent enfin !

Après avoir décollé très tôt le jeudi 10 avril au matin puis passé 1 journée entre notre hôtel et les magnifiques dunes de Merzuga, nous arrivons dans le vif de sujet. Il est temps d’intercepter l’équipe au check point 2 de la 4ème étape, la plus longue, celle de 76km. Nous arrivons sur place et croisons la tête de course. La vue de ces hommes et femmes sortant de nulle part, seuls dans l’effort au milieu du désert nous saisit. Nous ne les connaissons pas mais l’émotion est intense et les mots ont du mal à sortir…L’idée de voir notre équipe, nos amis, dans peu de temps nous laisse présager d’une émotion encore plus saisissante.

Des coureurs, aperçus pour la 1ère fois depuis le début du séjour…

Après un déjeuner rapide et des retrouvailles avec le 4×4 de l’équipe et les deux jeunes n’étant pas sur la joellette, nous nous dirigeons vers la piste car compte tenu du chrono, le team ne devrait tarder. Thierry et moi avançons sur les dunes pour mieux voir au loin. Puis, un toit blanc, le toit de la joellette entouré d’un groupe soudé pointe à l’horizon. A mesure qu’ils se rapprochent, nous sommes sûrs que c’est eux mais eux ne nous ont pas encore vus, jusqu’à ce qu’ils réalisent ce qu’il se passe. Imaginez un peu à ce moment là, la scène de film, le ralenti et les bras qui se retrouvent. Je suis tremblante et Thierry est tout aussi ému. Vous voudriez vous contenir, vous raisonner mais c’est impossible, est-ce bien nécessaire d’ailleurs. Nicolas, l’un des membres du team me dira plus tard qu’il a senti mon émotion très nettement. Elle était intense, sincère et avouée. C’est assez indescriptible.

L’équipe juste avant le check point 2 et juste après d’émouvantes retrouvailles

Nous retrouverons plus le team tard sur le finish line, acclamés par les participants et par Patrick Bauer. Quel bonheur de les voir heureux dans leur succès, à l’aboutissement d’un projet dingue qu’ils auront réussi de A à Z.


Quelques mots sur la course…

Félicitations au marocain Mohamed Ahansal qui remporte cette 28ème édition du Marathon des sables en 18h59min35 et à la 1ère féminine, l’américaine Meghan Hicks en 24h42min01. Nous adressons également nos félicitations particulières à Laurence Klein qui se sera battue pour décrocher son 4ème titre mais que la rudesse de l’épreuve aura contrainte d’abandonner. Bravo au dernier participant, bravo aux couples qui ont réalisé la course ensemble, bravo aux plus jeunes et aux plus âgés, bravo à tous ceux qui ont du faire face à l’abandon en cours de route pour une raison ou pour une autre. Bravo aux organisateurs pour la logistique implacable de l’épreuve même si la dimension financière s’avère souvent très (trop ?) présente au quotidien. Gardons le meilleur pour la fin, l’équipe Transavia Sportera Handi Cap aura été au bout de l’épreuve en respectant tous les check points et les barrières horaires en 58h36min21 pour décrocher la 865e place.

Prix spécial du Marathon des sables: la joellette surnomée « la coquine », sur le podium !

Le mot de la fin

Il est bien difficile de synthétiser 4 jours si intenses en un article mais il faut faire des choix. J’aurais pu vous parler des échanges profonds engagés avec les parents des jeunes à propos de leur expérience de parents face au handicap permanent de leurs enfants. J’aurais pu vous parler des discussions interminables dans les 4×4 entre 2 dunes ou 2 check points, des nouvelles amitiés, des témoignages de personnes souvent discrètes mais impressionnantes et inversement…Ce « voyage » m’aura fait réfléchir sur le talent, le don et l’humilité; sur la force de ces athlètes qui savent parfois se décentrer d’eux mêmes tout en restant performants. Le sport est un vaste milieu qui fédère des personnes de tous horizons - n’en perdons pas les valeurs de base, malgré les événements tragiques du marathon de Boston de ce lundi 15 avril. Continuez à profitez de vos bras et de vos jambes pour aller chercher le plaisir et la chance de pouvoir faire un effort ! A très vite sur les pistes !


Espace média

Album photo de l’événement: sur la page FB des Hotsteppers !

Classement final du Marathon des Sables: lien ici

Video de l’étape Charity pour l’UNICEF (7km): lien ici

Video « tout terrain » de l’équipe quelques mètres avant le finish line, sous les feux des projecteurs:

Assia El Hannouni, marraine de l’équipe, à leurs côtés, quelques mètres avant de franchir l’ultime ligne d’arrivée…

 

Générique exclusif:

Teaser web de l’édition 2013…

 

Prélude

Une quatrième journée marquée la plus longue distance de l’épreuve éprouvant des équipes ou des participants déjà amplement fatigués par un parcours magnifique mais exigeant. Le prélude de ce jour sera court…Communiqué de presse de Stéphanie André de l’agence Ligne bleue à peine reçu, je vous le transmets et m’empresse de filer….de longues heures de transport m’attendent ! Restez connectés, à très vite !

NB: Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici, de la journée n°2: cliquez là, de la journée 3: c’est par ici.

 

Le récit du jour

Un long voyage

« Cette étape longue de 75,7km, ils en ont tous rêvé. Certains avec impatience, d’autres, majoritaires, avec anxiété. Beaucoup n’ont jamais couru autant. La fatigue accumulée lors des trois premières étapes amplifie encore les interrogations. Alors, au moment du départ, Patrick Bauer, le directeur de course, tente de les rassurer. « Pas de stress », recommande-t-il. Pas sûr qu’il réussisse à convaincre tout le monde.

Cette quatrième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES est souvent le moment de vérité. Un voyage d’à peine sept heures pour les premiers, de plus de 30 heures pour les derniers (34h temps maximum autorisé). Voyage physique, voyage intérieur aussi où la réflexion sur soi, sur la vie, est souvent la plus fidèle compagne au fil des kilomètres.

Mercredi, à 8h30 (11h30 pour les 50 premiers hommes et les 5 premières femmes), sous un soleil déjà très généreux, 991 coureurs se sont élancés de Taourirt Mouchanne, direction le djebel El Mraïer. Ils ont d’abord franchi un petit col, traversé à nouveau l’oued Rhéris avant d’affronter pour la première fois depuis le départ, de grands cordons de dunes sur plusieurs kilomètres. Ces dunes qu’ils ont vues dans les magazines ou dans les reportages, ses dunes qui les ont fait rêver depuis des mois, des années. Les premiers arriveront en fin de journée mais beaucoup poursuivront leur route toute la nuit, guidés par leur lampe frontale et surtout éclairés par les étoiles. Suivre sa bonne étoile, une philosophie à appliquer à chacun de ses pas sur la caravane du SULTAN MARATHON DES SABLES. Ace soir, ou demain, quand ils franchiront la ligne d’arrivée, ils seront fiers, d’entrer à leur tour dans la grande histoire du MARATHON DES SABLES. Ils pourront savourer le temps du repos avant d’aborder vendredi les 42km de la dernière étape chronométrée. »

Voyez ce beau mais rude paysage et imaginez l’équipe et sa joellette tenter de le parcourir…

L’écho du bivouac

Le soutien indispensable des « docs »

« 15 heures, mardi après midi. Une voix résonne au cœur du désert. « Allez, allez, il ne te reste plus que cinq kilomètres ». Claire encourage Guillaume, son voisin d’avion. Après avoir pris de ses nouvelles, donné quelques conseils pour l’aider à dégonfler ses mains qui ont doublé sous la chaleur, l’infirmière retourne sous la tente berbère où une Doc Trotter s’occupe de l’Américain, David Elsbernd. « Il a pris un cachet au check point précédent et on contrôle afin de savoir comment il va ». En face, sous une autre tente, Martine, 51 ans, se repose. « Cela fait du bien de pouvoir s’asseoir un peu à l’ombre… mais il ne faut pas rester trop longtemps, sinon c’est encore plus difficile de repartir. »

Ainsi va la vie, sur chaque CP (check point) réparti tous les dix à douze kilomètres sur le parcours de chaque étape du Sultan MARATHON DES SABLES. Un point de passage obligé, où les concurrents peuvent recharger leur gourde en eau grâce aux bouteilles qu’ils récupèrent à chaque passage sous le contrôle attentif des Doc Trotters. « On surveille, on parle avec eux, on vérifie que tout va bien », explique Khadija, infirmière. Parfois, rarement, « on peut aussi être amené à faire une perfusion pour les aider à se réhydrater ». En sachant que chaque participant n’a le droit qu’à une seule perfusion sur l’ensemble de la course. « En fait, on est là surtout pour les aider à continuer à avancer ». Que ce soit en les soignant ou en les encourageant. « Allez, allez, il ne reste plus que dix kilomètres » jusqu’au prochain PC.« 

Tête de la course

Une étape déterminante: tout est joué ?

« La victoire du 28ème Marathon des Sables pourrait bien se dessiner ce mercredi à l’issue de cette 4ème étape longue de 75.7 km. Le départ des 50 premiers hommes et des 5 premières femmes ayant été donné à midi, les leaders devraient franchir la ligne d’arrivée à la nuit tombée.

Le Jordanien tenant du titre, Salameh Al Aqra, remonte petit à petit ses 30 minutes de retard. Il est actuellement à « seulement » 25’39’’ du leader Mohamad Ahansal et à 8 minutes du second, Aziz El Akad. Il jouera donc sa dernière carte sur cette étape. 3ème mardi, Ahansal a probablement géré sa course en prévision de cette journée stratégique, qui pourrait le mener vers un 5èmetitre.

10ème au général et premier français, Vincent Delebarre reste très prudent. « Sur cette grande étape tout peut arriver, explique l’ancien vainqueur de l’UTMB et de la Diagonale des Fous. On peut très vite se retrouver en difficulté et perdre au moins une heure. Certains vont craquer devant, et d’autres vont en profiter derrière. »

Chez les femmes, la Champenoise Laurence Klein n’a pour l’instant pas laissé la moindre miette à ses adversaires. Victorieuse des trois premières étapes, elle doit pourtant se méfier de la concurrence avec l’Américaine Meghan Hicks et la Britannique Joanna Meek, en embuscade à 24 et 28’. La Française, spécialiste de longue distance devrait néanmoins faire parler son expérience. Mais gare au coup de chaud sur une étape qui dans l’histoire du SULTAN MARATHON DES SABLES a souvent offert de nombreux rebondissements.« 

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap avance !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Rappel de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Classement de la 3ème journée - Mardi 09 avril: -24 places

 

Classement de la 4ème journée - Mercredi 10 avril: données inaccessibles à l’heure de publication de cet article (course encore en cours)

A 18h40 heure française soit 16h40 heure marocaine, l’équipe Transavia Sportera Handi Cap est entre le CP2 et le CP3…

Astrid, royale sur sa joellette et entourée par son équipe !

A très vite pour des images et des videos qui je l’espère vous offriront encore plus d’émotions que des textes…

La Minute du Marathon des Sables, par le journaliste Jean-Louis Bernardelli

Le team Transavia Sportera Handi’cap dans la danse du sable…

On est au troisième jour du Marathon des Sables, et même un outil aussi perfectionné que Google Earth ne détecte pas le Jebel (montagne) Mouchanne où les concurrents récupèrent avant d’attaquer les 73 kilomètres de l’étape de ce mercredi (et d’une partie de la nuit suivante…). Ce coin est magique, connu du (petit) monde des pistards de tous genres, extrêmement isolé, beau à hurler, Saint-Ex y aurait sans doute vu un de ses paysages de création du monde…

Nicolas Guitton, membre du team Transavia Sportera Handi Cap, parvient à appeler Paris, après deux jours d’isolement sans réseau…

« L’étape UN, 37 km, a été la première la plus dure de toute l’histoire du Marathon des Sables. Nos trois enfants, Astrid, Marie puis Gaëtan, ont été tour à tour pris en charge dans la joëlette, au fil des check-points où ils sont amenés en voiture. Chacun y passe environ deux heures, ils sont protégés de la chaleur et bien entendu nous les hydratons sans interruption. La température entre midi et deux heures est très élevée, plus de trente degrés, et elle augmente au fil des jours, avec un avantage d’ailleurs, les nuits sont aussi plus chaudes, au début nous étions à 5 degrés !

Nous courons ensemble et les relais sur la joëlette se font toutes les six minutes, pour n’épuiser personne. Lorsque le terrain est roulant, il ya juste un coureur devant et un autre derrière. Quand la piste devient plus dure, dans le sable, ou quand elle grimpe, nous avons différentes options, en général un devant et deux à l’arrière, puis, quand cela se complique encore on peut aller jusqu’à quatre personnes devant, un derrière et un sur chaque côté. Alors, la difficulté est que chacun porte son effort au même moment, sur le pied gauche, il ya donc un des coureurs qui fait office de « hurleur » et qui donne le rythme, un, deux, un, deux etc… ».

Le deuxième jour est une étape connue des anciens, mais qui se fait à l’envers, et beaucoup plus difficile. Très sélectif dit-on en langage sportif, autrement dit épuisant. Et le fait est qu’il y a des abandons, le team Transavia Sportera Handi’Cap a même porté assistance à plusieurs concurrents en déroute, en attendant l’un des deux hélicos qui servent soit à la production TV soit à l’évacuation des blessés, ce qui se fait de façon automatique quand on brise la balise de sécurité que porte chaque coureur.

« On avance sans se presser » dit Nicolas Guitton, « le tableau de marche nous amène au bout des étapes une heure avant la fermeture des contrôles. On fait en moyenne quatre kilomètres par heure. Tout le monde est en forme mais les blessures ont affaibli deux membres du team. Un talon d’Achille qui s’est enflammé, on doit faire attention à ce qu’il ne lâche pas, un ongle d’orteil qui a sauté et d’une façon générale, des ampoules pour tout le monde, Jérôme Cazade en est le recordman pour l’instant, douze à lui tout-seul. ».

Nous comprenons que les enfants sont ravis malgré la fatigue, un bivouac même confortable reste un bivouac. Ils disent évidemment vivre une aventure dont ils ne pouvaient même pas rêver.

Demain, pour l’étape de 73 km, il est prévu de ne pas faire rouler les enfants de nuit, ils se fatigueraient trop vite et n’auraient aucun plaisir de participer au raid dans ces conditions. Les deux accompagnatrices du team, Laure et Anne-Laure, sont aux petits soins, hydratation, sommeil, surveillance, nourriture, confort, elles font, dit Nicolas, un boulot formidable.

Bref, la belle histoire se déroule comme prévu, avec des souffrances physiques mais le désert apporte toujours des ressources insoupçonnées à ceux qui l’approchent avec humilité et enthousiasme. Quant aux enfants, ils sont émerveillés, c’était le but de l’expédition et à mi-parcours, il est atteint.

Merci à Jean-Louis Bernardelli pour ce reportage attendu !

Générique exclusif:

Teaser web de l’édition 2013…

 

Prélude

Une troisième journée marquée par la beauté des paysages mais aussi par l’accumulation de fatigue pour notre équipe qui franchit les obstacles avec son inséparable joellette. Une épreuve déjà intense sur du plat et en conditions habituelles mais particulièrement éreintante sous 36° et dans le sable. Surveillant le passage des « check points » ce matin, je vois les premiers participants enchaîner les passages et même franchir la ligne d’arrivée. L’équipe Transavia Sportera Handi Cap n’a quant à elle toujours pas passé le 1er. Je m’inquiète puis poursuis ma journée jusqu’à la réception d’un mail d’Hélène Abraham (Transavia) qui envoie à une short list de proches de l’équipe une photo datant du matin et une phrase rassurante « ils sont encore dans la course, tout va bien ». Ouf. L’après-midi, nous constaterons beaucoup plus tard la validation du 2ème check point puis du 3ème en milieu de soirée pour une heure d’arrivée finale à 18h02 heure locale (2h de moins qu’en France) soit 9h28 de course. Le 1er check point n’aura jamais été validé (pas de pointage pour une raison encore inconnue) présageant d’une pénalité d’1h. Pour autant, l’équipe est toujours dans la course et s’apprête à entamer demain une étape deux fois plus longue que celle de ce jour…Pour l’heure, je vous transmets le communiqué de presse réalisé par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Que votre lecture soit agréable et aussi colorée que le désert sud-marocain…

Sourire radieux de Mickaël, membre du team

NB: Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici, de la journée n°2: cliquez là.

 

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 13%. Température : 19°C
A 12h. Hygrométrie : 19%. Température : 36,1°C
Nombre de partants : 1001 (-23 depuis le début)

Le désert dans tous ses états

« Le blanc des lacs asséchés, l’orange et le rose du sable, le noir des rochers et le bleu du ciel, la 3e étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES a offert aux 1001 coureurs une formidable palette de couleurs sur les 38km entre le Djebel El Otfal et le Djebel Mouchanne. Les pisteurs avaient prévenu : « c’est l’une des plus belles étapes du SULTAN MARATHON DES SABLES. » Promesse tenue avec d’impressionnantes images de cette longue file indienne se dessinant au travers des brumes de chaleur sur d’interminables lignes droites. Parfois, au loin, on croit même distinguer quelques mirages. Phénomènes physiques, hallucinations dues à la fatigue, difficile de savoir. Grand moment aussi lors de la traversée de la passe EL March avec son oasis, ses palmiers mais aussi son sable qui rend chaque pas plus éprouvant. Il faut pourtant avancer vers le djebel Ras Kemouna, longer les montagnes Zireg où s’est collé le sable et enfin, sous un soleil que la disparition du léger voile du matin rend désormais brûlant, affronter une ultime ligne droite de près de dix kilomètres sur un lac asséché puis à travers quelques dunettes. Au bout, le bivouac et la perspective de se reposer avant d’affronter la longue étape de mercredi. Une étape de 75,7km entre Mouchanne et le djebel El Mraïer crainte par la plupart des coureurs. Longue sera la route.« 

L’écho du bivouac

Entre deux lignes

« Le 28e SULTAN MARATHON DES SABLES est d’abord une course certes. Il est aussi un lieu de vie, une aventure humaine qui se prolonge sur le bivouac, dès que le bip du transpondeur a résonné au passage de la ligne d’arrivée. Après le coucou aux amis sur la webcam, première étape à la distribution d’eau. Trois bouteilles pour se réhydrater, faire chauffer son repas, et même se laver. Pendant que certains filent voir les Doc Trotter, les autres plus chanceux se précipitent à la tente mail. Sous la tente berbère, c’est le temps du repos. Quand le soleil commence à disparaître derrière les montagnes, le bivouac s’éclaire alors de tous ces petits feux de bois où l’on vient poser sa gamelle. Moment de partage. « Au départ, on pensait que le temps allait être long, raconte Pascal Noël (équipe les Sangliers des Ardennes) venu de Charleville-Mézières. Finalement, un p’tit rien nous occupe longtemps. On se repose, on attend les copains et on se réconforte si besoin On arrive vite à 19 heures le temps de se faire à manger et à 20 heures, on est au lit en lisant et relisant les mails de notre famille et de nos amis que les commissaires nous ont distribués. »

La grasse matinée est un fantasme sur le SULTAN MARATHON DES SABLES. Dès 6 heures, les petits hommes bleus sont sans pitié au moment de démonter les tentes. Reste juste le tapis où l’on refait son sac en remettant précisément chaque chose bien à sa place, où l’on se colle toutes les bandes sur les pieds ou dans le dos pour éviter les échauffements. « Chaque matin on espère que le sac va être moins lourd et à chaque fois, on est déçu », rigole Jean-Pierre Paquet, autre Sanglier ardennais.

Direction la banderole de départ. Sur son 4×4, Patrick Bauer donne les dernières recommandations, souhaite les anniversaires du jour. Et quand l’hélicoptère commence à survoler le peloton, résonne le « Highway to Hell », symbole du départ. Direction la prochaine ligne d’arrivée.« 

Tête de la course

Laurence Klein remplit ses objectifs à 100%

« Après les deux premières victoires d’étape de Mohamad Ahansal (quadruple vainqueur du MDS), c’est un autre Marocain qui s’est imposé, mardi, dans la 3e étape de la 28e édition du Sultan MARATHON DES SABLES. Déjà deuxième au classement général, Aziz El Akad a en effet parfaitement géré sa course pour devancer au final le Jordanien Al Aqra, deuxième à 3 minutes et 28 secondes. « Même si cela a été difficile, je suis resté dans la foulée de Salameh pour le remonter petit à petit. Au 3e CP (check point), j’ai vu qu’il était un peu fatigué et je n’ai pas raté l’occasion d’accélérer pour le devancer », souriait le vainqueur alors que son compère, Mohamad Ahansal, franchissait la ligne d’arrivée en 3e position. « J’ai fourni un gros effort sur les deux premières étapes et cela a été un peu difficile sur la fin de course aujourd’hui. Mais j’ai essayé de garder un peu de jus pour l’étape de demain qui va être très longue », confia la tête de course au classement général. Derrière, le premier français Benoit Laval (9e en 3h19’14’’) devançait de moins d’une minute deux autres compatriotes, Christophe Le Saux et Vincent Delebarre, arrivés ensemble, main dans la main. Quant à la Française Laurence Klein, elle s’empare avec brio d’une 3e victoire d’étape avec plus de 6 minutes d’avance sur sa poursuivante, l’Américaine Meghan Hicks. »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap avance !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Rappel de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Classement de la 3ème journée - Mardi 09 avril: -24 places

 

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

Astrid, royale sur sa joellette et entourée par son équipe !

A demain pour un J4 ou l’avant dernière étape de la course marquée par 76km de route dont une partie effectuée de nuit…Astrid m’avait confié rêver de voir « comment cela pouvait être, la nuit » - que son rêve soit exaucé!

Prélude

Fidèle à ma volonté de vous transmettre un peu du Marathon des Sables 2013 tous les soirs sur ce blog, nous voici pour le bilan d’une 2ème journée intense. Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Chaude lecture…

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 14%. Température : 22,5°C
A 10h. Hygrométrie : 12%. Température : 27°C
A 12h. Hygrométrie : 10,6%. Température : 34,4°C
Nombre de partants : 1017 (-7)

Gravir le sommet

« Il est là devant eux. Le djebel el Otfal se dresse devant les 1017 coureurs de la deuxième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES. Deux kilomètres de montée avec une pente à 25% de moyenne, épilogue et point d’orgue d’une étape de 30,7km au cours de laquelle ils ont déjà gravi le djebel Hered Asfer et pu apprécier sur ses crêtes, ses formes si particulières qui donnent parfois l’impression d’apercevoir des châteaux forts.

Tous ces coureurs se sont ensuite engouffrés dans une longue vallée avant de se retrouver, là au pied de ce mur de sable. Sur la paroi, haute d’’environ 250 mètres, le sable s’est accumulé au fil des saisons, poussé par les vents du désert. Un sable qui rend chaque pas encore plus difficile, avec parfois même la sensation de reculer. Terrible quand, sous un soleil de plomb, on se bat depuis des heures pour avancer, juste avancer quelle que soit l’allure, pour rejoindre le bivouac posé au pied de la descente. L’effort est brutal, intense. Mais au sommet la récompense est là, un panorama à 360° sur l’ensemble de la région et une immense étendue, fascinante par sa platitude, où les attend le bivouac.

Si les premiers, avec comme la veille les victoires de Mohamad Ahansal et, auront mis moins de trois heures pour boucler l’étape, derrière, certains auront besoin de plus de 8 heures pour rejoindre leur tente et goûter un indispensable repos.

Avant de repartir mardi pour la 3e étape entre le djebel El Otfal et le djebel Mouchanne, longue de 38 km.« 

L’écho du bivouac

Dans la gamelle des coureurs: parlons nutrition !

« Chaque soir, c’est le même rituel. Alors que le soleil descend lentement vers les dunes, posant ses couleurs chatoyantes sur le bivouac, les coureurs s’éloignent des tentes noires pour ramasser quelques brindilles. Ici et là, des trous se creusent, des feux s’allument et l’eau commence à bouillir dans les casseroles. C’est l’heure du repas du soir. Mais que mangent donc les coureurs ? Que transportent-ils dans leur sac, jour après jour, pour atteindre les 2000 calories journalières obligatoires sans pour autant s’alourdir ? Des plats mijotés lyophilisés le plus souvent. Mais pas seulement. Au petit déjeuner, si beaucoup optent pour des céréales, du muesli et du lait en poudre, parfois parsemé de chocolat, certains préfèrent entamer la journée avec des pâtes ou du riz, voir un taboulé lyophilisé. Durant la journée d’effort, les barres de céréales, les gels énergétiques et les fruits secs sont de rigueur… Quant au soir, certains ne manquent pas d’imagination pour se faire plaisir à l’image de Stéphanie Chutry, 40 ans. « J’ai préparé tous mes repas en mélangeant mes portions de pâtes avec des soupes en poudre pour donner un peu plus de goût », raconte-t-elle. « J’ai même pris de vrais croûtons. » Certains ont carrément préparé des gâteaux énergétiques à partager avec les camarades avant d’attaquer la première étape et d’autres ont emmené leurs petites madeleines de Proust : du Nutella, des morceaux de chocolat, des figues, du sefouf (mélange de fruits secs écrasés de farine dorée et de beurre) côté marocain et même du saucisson ! C’est le cas de Patrick Yvars, 52 ans. « L’année dernière, durant la longue étape, une nana nous avait donné un bout de saucisson qu’il lui restait au moment d’abandonner. Ce n’était pas grand-chose, mais cela nous avait redonné le moral. J’en ai donc pris quelques uns pour les moments plus difficiles… » Quelques grammes de bonheur pour tenir jusqu’au bout.« 

Tête de la course

Après avoir pris le lead, Mohamad Ahansal creuse l’écart

« Jouer dans son propre terrain de jeu a toujours des avantages. Le Marocain Mohamad Ahansal ne dira pas le contraire. Lundi, l’enfant du pays a en effet creusé l’écart sur ses adversaires directs en déjouant les pièges de la 2e étape de la 28eédition du Sultan MARATHON DES SABLES, longue de 30,7 km. Vainqueur en 2 h 38’48’’, il a en effet réussi à revenir sur son grand rival, le Jordanien Salameh Al Aqra, dans l’ascension du 2e djebel pour le devancer au final de 4 minutes et 31 secondes supplémentaires. « Cette étape est sans aucun doute l’une des plus difficiles et des plus techniques que j’ai eu à courir ici, avouait-il à son arrivée. Salameh a imposé un gros rythme dès le début et j’ai du mettre un coup d’accélérateur dans la montagne pour revenir sur lui et réussir à le distancer. » Deuxième derrière lui, mais suivi de près par un autre Marocain El Akad Aziz (3e en 2h44’02), le vainqueur de l’édition 2012 profite cependant de cette belle deuxième étape pour remonter à la 5e place du classement général après sa 9e place de la veille. Premier Français pour la deuxième étape d’affilée, Vincent Delebarre a, quant à lui, franchi la ligne d’arrivée en 8e position. « J’ai bien récupéré de la première étape et je me sentais bien aujourd’hui. C’est encourageant pour la suite, même si je sais qu’il faut rester humble… Je n’ai participé à cette course qu’une fois, en 2005 (il avait terminé 9e), et il faut que je réapprenne à courir dans de telles conditions », avoua-t-il avant de rejoindre le bivouac alors que sa compatriote, Laurence Klein pointait à l’horizon. Première féminine, la Française, déjà 3 fois victorieuse sur le MARATHON DES SABLES (2007, 2011 et 2012), semble déjà en route pour un quatrième titre après avoir remporté haut la main la 2e étape en 3h44’27.  »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Classement de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

A demain pour un J3 marqué par 38km de transfert entre 2 djebels…du sable, des degrés et des sensations inédites au programme - restez connectés !

Prélude

L’esprit Hotsteppers étant par définition ouvert, c’est avec joie et honneur que nous suivons le marathon des sables 2013 cette année mais tout particulièrement une équipe: le team Transavia Sportera Handi Cap. Cette équipe présentée dans de précédents articles comme celui-ci ou encore celui-là zoomant sur Astrid, jeune fille handicapée qui accompagnera l’équipe de A à Z, s’est lancé un défi fou. Ce défi: aller au bout des 250km du Marathon des Sables, en plein désert sud-marocain, en poussant une joellette sur laquelle permuteront Astrid citée ci-avant ainsi que Gaëtan et Marie, deux autres jeunes dont la vie est marquée par un handicap spécifique. Ces vies, souvent difficiles, touchent très particulièrement les grands sportifs de l’équipe qui ne pouvaient imaginer une épreuve solo mais tenaient plus que tout à offrir une expérience extraordinaire à ces jeunes. Don qui s’avère de plus en plus réciproque tant le fait d’évoluer auprès de Gaëtan Marie et Astrid nourrit l’équipe d’un vécu riche et atypique. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Faites de beau rêves…

Le récit du jour

Les conditions

A 12h. Hygrométrie : 12,6%. Température : 34,6°C
Nombre de partants : 1024

Sur le chemin de leur rêve

« Tandis que les favoris s’envolaient dès les premiers kilomètres, la longue file indienne des coureurs s’étendait à travers les somptueux paysages. Après la traversée d’une petite vallée débouchant sur l’oued Rhéris, un des plus gros oueds de la région, la caravane pénétrait ensuite dans son premier champ de dunettes. Moment toujours magique pour ces coureurs venus du monde entier, l’esprit rempli de ces images qui ont fait la légende du Marathon des Sables.

Cette première étape est pour les plus anciens l’occasion de retrouver leurs repères. Pour les novices, elle est une immersion dans l’aventure, dans l’esprit MDS où la difficulté du parcours est largement compensée par le plaisir de laisser sa trace dans ce décor unique. Un dernier col très caillouteux pour pénétrer dans l’oued Tijekht et la banderole d’arrivée, symbole de délivrance et de repos, est en vue.

Plus longue que d’ordinaire, cette première étape aura marqué les esprits. Les organismes aussi avec des températures déjà supérieures à 35°. Peu de répit pourtant sur le SULTAN MARATHON DES SABLES. Ce lundi, les coureurs s’attaqueront à la deuxième étape longue de 30,7km et marquée par plusieurs ascensions de djebels très spectaculaires. »

L’écho du bivouac

Un bivouac solaire

« Au SULTAN MARATHON DES SABLES, pas question de laisser dans le désert d’autres traces que celle des pas des coureurs. La protection de l’environnement est une priorité. Sensibilisée au problème du développement durable depuis de nombreuses années, l’organisation a encore franchi une étape supplémentaire pour cette 28eédition. Pour la première fois, une grande partie du bivouac est en effet alimentée à l’énergie solaire. « Nous avons installé deux champs de panneaux solaires qui utilisent la technologie Amorphe, explique Daniele Oppizzi, directeur d’Iland, la société suisse partenaire du SULTAN MARATHON DES SABLES. L’un permet d’alimenter tous les ordinateurs de chronométrage et l’autre est utilisé pour une partie du bivouac. Nous avons une production d’énergie importante et dès l’an prochain, nous envisageons de produire l’intégralité de l’électricité nécessaire. » « Il y a deux ans, nous avons fait notre bilan carbone, raconte Patrick Bauer, le directeur de l’épreuve. Nous nous sommes dit que c’était bien beau de faire un chèque pour compenser ça mais qu’il devait y avoir moyen de faire mieux que ça. Voilà comment est née cette idée dont je suis très fier. »

Ce dispositif vient s’ajouter à de nombreuses autres actions de protection de l’environnement, action pour laquelle près de quinze personnes ont été missionnées. Pour éviter les déchets dans le désert, chaque bouteille distribuée à un concurrent porte le numéro de son dossard à la fois sur la bouteille mais aussi sur le bouchon. Le concurrent coupable d’abandon est lourdement sanctionné. Des petits cendriers de poche sont également remis à tous les membres du staff pour éviter de retrouver les mégots dans le sable. Des toilettes propres scandinaves sont disposées pour toute la caravane. Enfin, depuis plusieurs années, un four incinérateur a même été intégré à la caravane et brûle tous les déchets du bivouac. Parce que, comme le rappelle souvent Patrick Bauer : « la Terre ne nous appartient pas ». « 

Tête de la course

Mohamad Ahansal en pole position

« Déjà vainqueur à quatre reprises, le Marocain Mohamad Ahansal (D 74 MAR) n’a pas fait de quartier dimanche en remportant la première étape de la 28e édition du Sultan MARATHON DES SABLES, avec plus de 4 minutes d’avance sur son poursuivant l’Italien Antonio Filippo Salaris (D 1005 ITA). « Je suis très content d’avoir gagné cette première étape. C’est très bon pour le moral et cela permet de prendre l’avantage sur les autres, maintenant il va falloir gérer la suite de la course. Ce n’est que le début », lâcha-t-il tout sourire au terme de ces 37,2 premiers kilomètres bouclés en 2 h50’56’’. Juste derrière lui, l’Italien Salaris (2h55’25) savourait lui aussi son exploit du jour : « Je suis très content de cette première journée et j’espère bien continuer comme ça. Mon objectif est de terminer dans les 5 premiers. » Même satisfaction pour Vincent Delebarre (D 477 FR), 10e et premier français, ou pour la tricolore Laurence Klein (D 109 FR), 25e et première féminine de l’étape en 3h39’31’’. Petite déception en revanche, pour le Jordanien, Salameh Al Aqra (D 1 JOR). Le vainqueur de l’édition 2012 est en effet arrivé en grimaçant avec plus de 22 minutes de retard sur son grand rival le Marocain Ahansal, mais surtout en se tenant la fesse droite et en boitant sitôt la ligne d’arrivée franchie. « Je pense que je me suis fait un petit claquage, mais cela devrait aller mieux demain », rassura-t-il toutefois, avant de retrouver le bivouac pour se reposer. Demain est déjà un autre jour. »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe

A demain pour un J2 marqué par 30,7km d’ascensions magnifiques et par une mise à jour du classement provisoire - show must go on !

La période des fêtes est toujours un peu vicieuse car c’est à ce moment là que les courses s’arrêtent et que l’on ressent l’envie de s’inscrire à toutes celles qui seront proposées dès la reprise de la saison. C’est clairement ce qui m’est arrivé cette année, j’ai flambé ! N’ayant pourtant que moins d’1 an et demi de course à pieds à mon actif, je me suis inscrite au Semi-marathon de Barcelone du 17 février, au Semi-marathon de Paris du 03 mars et à l’Ecotrail 30km du 17 mars. Un programme un peu (trop) chargé pour quelqu’un qui manque d’occasions de s’entrainer régulièrement et qui ne se connait pas encore parfaitement. Cependant, je suis fière d’avoir relevé ces 3 défis, fière de ne m’être défilée devant aucun malgré la survenue d’une cruralgie au milieu du mois et de contractures à n’en plus finir, fière d’avoir pu vivre des grandes premières : premier semi marathon, premier trail, premier 30km…, fière d’avoir fait face à mes éternelles appréhensions et convictions que « je n’y arriverai jamais », encore plus fière d’avoir pu transmettre un peu de ma passion à des membres de ma famille venus me soutenir sur le parcours éprouvant de l’Ecotrail de Paris 2013. C’est d’ailleurs de cette course là dont il s’agit ici, avant que je n’entame une période nécessaire de break, parlons-en, il y a tant de choses à dire !

Un départ planant

Pour ceux qui ont suivi mes mésaventures du semi de Paris et malgré un passage par la case ostéopathe en urgence, je n’étais pas débarrassée de douleurs crurales qui sont sans gravité néanmoins très invalidantes pour courir. Ce coincement nerveux irradie rapidement dans les jambes et par effet de compensation génère des douleurs aux genoux, à la hanche, des contractures, etc. La douleur engendrant la douleur, je ne voulais surtout pas revivre la même lutte qu’au semi de Paris et me suis résolue à prendre des décontractants musculaires la veille de l’Ecotrail. Etant très sensible aux moindres substances (médicament, alcool, aliments quelconques, …!) ce protocole a marché mais m’a également un peu shootée. Samedi matin je planais. Accompagnée jusqu’au départ de la course à Meudon où j’ai eu le plaisir de rencontrer David, Fabrice et Marc, trois Hotsteppers très sympas, je me demandais secrètement ce que je faisais là.

De gauche à droite: Marie, David, l’arche de départ du 30km, re-Marie, Fabrice

Thierry Guibault en route vers ses championnats mondiaux militaires de cross (desquels il terminera 12ème et 1er au classement européen !) m’avait dit de « prendre beaucoup de plaisir » ce qui me fit penser à ce moment là, de façon purement existentielle : « oui mais quand tu as mal, que tu es fatiguée et que tu as surévalué tes capacités à enchainer les courses, tu vas le chercher où le plaisir ? ». De toutes manières j’y étais et malgré de sombres idées de ne pas prendre le départ la veille, j’étais bien résolue à aller au bout en espérant ne pas être trop dure avec moi-même et me laisser le droit de ralentir en cas de baisse de régime. Intransigeance quand tu nous tiens. Coup de pistolet, je pars dans la 2ème vague en n’étant pas franchement « dans la course », peu importe, le course était lancée !

Un début de parcours très hétérogène

Des montagnes russes de boue

A posteriori je pense être incapable de dire par où je suis passée, quand je vous dis que je planais…En revanche, je me souviens que les tous premiers km avant de rentrer dans la forêt de Meudon étaient roulants. Une fois dans la forêt, le profil du terrain était fidèle aux prévisions : gras, collant et glissant à la fois ! A chaque foulée j’avais la sensation de devoir décoller mes chaussures du sol et bien regarder où marcher pour ne pas littéralement m’étaler dans la boue ! Les premiers chemins étaient boueux sans trop de dénivelé puis nous avons commencé à faire face à de vraies belles côtes. Ayant été à une reco de l’Ecotrail où nous avions enchainé les montées, je m’attendais à pire. Au final, il y a eu beaucoup de bosses « up and down » sur ce parcours mais peu de vraies montées où une marche rapide s’imposait à la place de la course. Notez tout de même qu’une joellette prenait part à l’épreuve et que toute une équipe de grands gaillards faisait exactement le même parcours que nous mais avec une contrainte incomparablement plus grande.

Cela m’a évidemment beaucoup fait penser au team Transavia qui accomplira le même exploit au Marathon des Sables du 5 au 15 avril et que vous pourrez suivre de très près via les Hotsteppers. Dans certaines montées, les chemins étaient tellement étroits que nous étions à l’arrêt, les uns derrière les autres, attendant sagement de retrouver une voie un peu plus large. Autant sur un semi ce genre de situation me fait enrager, autant sur un trail de 32km, je me disais que c’était l’occasion idéale pour manger, souffler et envoyer un sms à ma famille devant me retrouver au 21ème km.

Un timing rassurant

J’étais dans les temps, un peu en avance même. Mon GPS m’annonçait des temps au km en dessous de 6min pour les parties roulantes et jusqu’à 8min pour les zones de marche. Une fourchette assez large mais théoriquement conforme à ce que j’avais anticipé. Cependant, je réaliserai plus tard que ce fameux GPS m’avait bernée en cumulant 3km de retard sur la distance réelle…j’étais donc tout ce temps là et sans le savoir, bien en avance par rapport à mes estimations !

Les kilomètres défilent, Bruno Bicochi rencontré il y a 1 an lors d’entrainements spécifiques pour la Paris-Versailles et revu lors d’une reco pour l’Ecotrail me lance un « allez Marie » depuis le bord d’un chemin, je me retourne surprise puis lui renvoie un large sourire accompagné d’un « thumbs up », ravie de cette rencontre imprévue. Je sais aussi que je vais retrouver ma mère, ma petite sœur et son copain au ravitaillement de St Cloud et je n’attends que ça. Je vois l’arche au loin, quelques barrières, un stand, on y est !

Un ravitaillement déterminant à St Cloud

Je les cherche, je regarde dans tous les sens, je ne les vois pas et me dis déjà qu’ils ont du avoir du mal à se garer où ne pas trouver le site. Je passe la barrière et tout à coup j’entends ma sœur m’appeler ! Je les vois et cours vers eux ! Ils me disent : « t’as l’air super en forme, t’es allée beaucoup plus vite que prévu, c’est dingue ! ». Je suis un peu dans un autre monde et noyée dans un mélange de fatigue et d’endorphines. Ma mère rajoute « une dame a compté, tu es dans les 45 premières femmes ! ». Là je me réveille et lui réponds « quoi ? moi ? non ! moi ? »… « oui, oui il n’y a quasiment que des hommes qui défilent depuis tout à l’heure, tu déchires ma biche » ! J’avais envisagé de changer de chaussures ; mes trails me faisant vraiment mal au pied gauche, voire de réapprovisionner mon camelback en eau…Finalement, je ne ferai rien de tout ça. Après 3-4 gorgées de punch power je les embrasse fort et leur dit que c’est le moment ou jamais, que je dois foncer vers l’arrivée ! « Tu as fait le plus dur, vas y ! » me répondent-ils et me voilà repartie. Un instant fugace, d’à peine plus d’1min : un peu ingrat pour 3 personnes venues jusque là vous voir mais tellement important pour moi.

Une dernière portion roulante mais interminable

Des encouragements qui ont compté

Repartie dans la foulée je m’apprête à entamer les 10 derniers km au moment où une supportrice inconnue me lance un « allez marie, courage » ferme et enthousiaste depuis la chaussée. Je la regarde dans l’étonnement le plus complet en lui disant « merci !». Je comprendrai plus tard qu’il s’agissait de Fahima, une lectrice régulière de la page Hotsteppers dont je n’avais pas encore bien identifié le visage (virtualité des échanges faisant). Ta présence à ce moment là aura été une belle surprise Fahima, merci ! Un peu plus loin je croise une petite famille avec un enfant qui cherche désespérément à taper dans les mains de coureurs. Je traverse d’un coup l’allée en diagonale pour aller le voir! Mon changement de direction aura toutefois gêné un coureur un peu énervé mais très vite calmé en voyant la raison de ma traversée ! Quelques mètres plus loin nous arrivons à une porte, il ralentit puis s’arrête en me disant « après vous mademoiselle » : joli geste, je lui offre un sourire un peu difficile à ce niveau de la course et nous repartons, concentrés. Nous montons des marches, traversons des ponts, redescendons des marches. Comme c’est étrange de revenir sur du plat. J’ai mal aux pieds, mal à la jambe droite (pli de l’aine, genou et cheville) et l’impression de me traîner avec douleur. Cela ne devait pas être qu’une impression car je reçois beaucoup d’encouragements, d’hommes compatissants qui me voient me battre et me disent « bravo ma grande, c’est génial ce que tu fais » et de femmes qui solidairement me boostent en me disant comme je dois continuer, que j’y suis presque. J’ai même eu droit à un « bravo Madame, continuez » auquel j’ai répondu un « merci beaucoup Madame »… Il n’y a pas d’heure ni de lieu pour être poli et pour partager son soutien !

Un GPS déstabilisant

Nous longeons les bords de Seine, parsemés de messages plus ou moins personnels affichés sur le parcours à l’attention de coureurs ! Un concept sympa que j’ai bien envie de tenter dans une prochaine course à coup de logos Hotsteppers ! Mon GPS me signale qu’il reste 7km, je trouve ça trop long. J’arrive à maintenir une moyenne de 10km/h voire plus à certains moments mais je n’avance qu’au mental, mon corps est complètement vidé. Je ne cours jamais des distances pareilles et mes sorties longues dépassent rarement les 15km (faute de temps). A ce moment là, un organisateur sur le bord du parcours nous annonce qu’il reste 4km ! Je ne comprends rien, il y a 3km de différence entre mon GPS et la réalité…je suis énervée contre mon appareil prétendu précis mais soulagée à mourir de savoir que la distance restante est bien moindre que prévue. Peu de temps après, j’aperçois l’antenne de la Tour Eiffel, je sais que la fin approche (au sens propre et figuré !).

Une arrivée humide !

Un escalier bien sympa nous attend 500m avant l’arrivée puis nous entamons la dernière ligne droite. Je vois la foule derrière une tour Eiffel gonflable servant de « mascotte » et je fonce. Je fonce pour franchir cette maudite ligne qui m’aura tant couté. J’aperçois mes 3 supporters de choc, venus expressement du point de ravitaillement de St Cloud pour me retrouver à l’arrivée et je me jette dans leurs bras. A ce moment là, c’est le drame, je fonds en larmes ! De vraies larmes de relâchement total, plus de fatigue que de joie je dois avouer. Ma famille m’encourage, me réconforte, me dit de réaliser ce que je viens de faire et je reprends un peu mes esprits mais renonce à me joindre à mes amis pour le buffet sous le chapiteau comme prévu. J’ai envie de passer du temps avec mes proches et surtout d’être au calme !

Le verdict

Mental…mental…mental

Cette course m’aura prouvé à quel point le mental peut aller loin et confirmé à quel point je me sous-estime systématiquement avant chaque course. Au-delà de ça, l’Ecotrail Paris 2013 aura aussi sonné le glas d’un break non voulu mais imposé par une fatigue trop importante pour être négligée. Battante, têtue et passionnée, j’ai du mal à réduire mes envies multiples et dans de nombreux domaines, mais l’être humain est fait de limites respectables et le sport doit être une manière de mieux les connaître, de mieux les gérer, pas de les étouffer. C’est donc avec joie que j’affiche mon résultat pour cet Ecotrail 30km et que j’entame un mois de break de courses (exception faite de la SoMad team 12km prévue dimanche 24 mars depuis longtemps, sur invitation de l’organisation – mais il s’agit d’une course d’obstacles, pour le fun). La prochaine sera les 85km du Trail de l’Yonne, en équipe, avec 3 chers amis !

Bravo et merci…

Bravo à tous ceux qui ont participé à cette épreuve : 30, 50, 80km ; à ceux qui ont fait la Twin santé le lendemain, les randonnées ou la marche nordique. Bravo à tous ceux qui se dépassent dans l’effort et qui ne trichent pas. Bravo à tous ceux qui ont l’humilité d’avancer à leur rythme et de perdurer lentement mais surement pour assurer une progression saine dans ces sports passionnants que sont la course à pied et le trail. Merci à ma chère famille de me suivre dans mes délires en acceptant de ne pas tout comprendre au début mais en partageant finalement toujours de magnifiques moments avec moi et merci à vous pour votre soutien, vos encouragements et vos marques de présence avant pendant et après !

A très vite sur les pistes, en forme !

 

Encart spécial : ma stratégie nutritionnelle pendant cet Ecotrail 30km

La nutrition au coeur de l’effort

Etant de background initial scientifique et actuellement en formation de nutrition sportive en parallèle de mon métier qui opère dans le secteur de la forme et du bien-être, la nutrition est un domaine que je m’efforce de connaître de mieux en mieux. Consciente de sa complexité je reste sobre sur mes recommandations mais vise de développer progressivement cet aspect très largement dans l’espace Hotsteppers. Je n’hésite pas par ailleurs à faire certains tests sur moi-même pendant mes entraînements et à solliciter l’avis « terrain » de sportifs de haut niveau comme au cours de la conférence du Team Asics trail le 16 mars, abordant leur partenariat récent avec Isostar.

Pour cet Eco trail 30km j’aurais donc consommé :

- Jus de raisin: 300mL pour un apport mixte de fructose et de glucose additionné de plusieurs pincées de sel (dose recommandé: 1,2g/L).

- Eau: 1L

- Cubes Bio Natvit à l’argousier et à l’acerola: 3 cubes pour 7,3g de glucides par cube.

- Pâtes de fruit Gerblé: 2 pâtes de fruit pour 21g de glucides par pâte de fruit et un apport en vitamines du groupe B facilitant le métabolisme des glucides.

- Punch Power sans lactose et sans gluten: quelques gorgées de cette nouvelle boisson au ravitaillement du 21ème km pour un apport rapide en sucres diversifiés: maltodextrines, glucose, saccharose, fructose et en antioxydants (acérola).

- Nutrarecup: 1 stick en fin de journée au repas du soir

De haut en bas et de gauche à droite: 3 Natvit à l’argousier, 2 pâtes de fruit Gerblé, 1 sachet de boisson de l’effort Punch Power, 1 stick Nutrarecup.

Bilan: 65g de glucides sous forme de barres + environs. 10g de glucides sous forme liquide (jus de raisin + punch power) soit une moyenne de 25g de glucides et >250mL d’eau/heure de course.

Critiques de ce plan nutritionnel

  • Les Natvit sont très bonnes et efficaces nutritionnellement. En revanche leur gros désavantage réside dans le fait qu’elles durcissent significativement à basse température ce qui rend leur mastication compliquée ! Réalisant cela au début de la course je pallie donc à cet imprévu en mettant régulièrement une Natvit dans la poche de mon corsaire (au chaud contre moi !) pour qu’elle soit consommable le moment venu !
  • Les pâtes de fruits quant à elle sont trop sucrées et peuvent déranger ceux que cette saveur dégoute assez rapidement au cours d’efforts longs. J’en consommerai donc beaucoup moins prévu à l’avenir et miserai sur les Natvit.
  • A chaque fois que je mange, je bois de l’eau : point important pour faciliter la vidange gastrique et éviter une trop grande concentration de sucres dans l’estomac. De temps en temps je prends une gorgée de jus de raisin pour un apport mixte en glucose et fructose (sucre à index glycémique moins élevé que le glucose et limitant les pics d’insuline).
  • Je ne saurai statuer sur les gorgées de Punch Power prises au ravitaillement 21km. L’intérêt étant que cette prise de boisson de l’effort m’aura permis de changer des barres/pâtes de fruits et de me réhydrater tout en refaisant le plein de sucres. Une sorte de break nutritionnel et sensoriel associé au break familial ! Le goût est correct. Je suis très difficile en matière de boissons de l’effort que je trouve très souvent écœurantes et je ne parle même pas des gels dont je ne supporte pas la texture.
  • Le soir de l’épreuve, je prendrai un stick Nutrarecup de soupe aux légumes. Boisson que j’ai toujours trouvée très efficace pour limiter les courbatures et tamponner l’acidité des muscles abimés par l’effort.

 

 

Un trail nocturne pour ouvrir la saison

Ça y est, nous y sommes…

La première course de la saison. Les aléas du calendrier ont fait que le trail nocturne de Soulaires, 18 km 250m D+, ouvre les festivités de cette année 2013 prometteuse. Avec le coach on s’est mis d’accord. Le but? Travailler la caisse dans des conditions de compétitions et prendre du plaisir. Pourtant, le stress est au rendez-vous…zut…

Une impatience grandissante avant le départ

Sur place, l’ambiance est bouillante, malgré les 2°C et la nuit qui tombe. Ce n’était pas gagné quand on voit la dernière annonce de l’organisation sur le site avant la course: « Soyez indulgents concernant notre structure d’accueil, vous serez plus de coureurs que d’habitants au village ».
Après un petit échauffement, un peu saccadé (première course depuis bien longtemps, la peur d’oublier quelque chose), je me rapproche de la ligne de départ. Le 9km est lancé mais moi je ne pars que 15 minutes plus tard, pour une distance de 18km…je relance alors lignes droites et gammes…
18h45, c’est enfin à nous! Je me place en seconde ligne. Je sais que je ne jouerai pas dans la cour des grands, ce n’est pas mon profil de course, mais je ne compte pas non plus faire du tourisme! Et puis on ne voit rien…il fait totalement nuit!

Un 18km hétérogène du début à la fin

Une mise en route difficile

Paf! La « mêlée » part! Comme des fous…je me place et j’essaie de trouver mon rythme…cependant ce coquin est bien caché. Je passe bien 20 minutes très mal en point, avec le coeur qui monte et ne veut pas redescendre. Insupportable, désagréable. La boue est au rendez vous aussi. Je n’aime pas ça. Qui plus est, c’est plat: un peu trop pour moi. Je maudis cette idée que j’ai eue de m’inscrire. Je vois les coureurs me doubler les uns après les autres. J’enrage.

Un retour de potentiel salvateur

Soudain, comme un four qui sonne pour indiquer que le plat est prêt, mon coeur me fait comprendre d’un coup que le jus est de retour! Un coureur qui remonte m’attire dans sa traînée. Je reviens alors sur l’ensemble des coureurs qui m’ont doublé lors de la première demi-heure. On se retrouve dans un groupe de 10-15 coureurs qui vont faire l’accordéon et le yoyo tout au long du reste du parcours.

C’est à ce moment précis que mes alliés les plus précieux vont arriver : les passages techniques! J’avais beau avoir du mal à relancer sur les parties planes et plus que boueuses, les descentes très techniques et les montées très violentes me permettent de recoller au groupe à chaque fois et d’en prendre la tête dans la foulée. « Attention je passe à gauche » dis-je dans les descente, « vas-y passe, tu grimpes trop vite » me lance-t-on dans les montées. Je suis bien! Les cuisses sont là et cela fait plaisir. Mais au bout de 9km, retour de 2 km dans la plaine boueuse…noooooooon….tout le monde se fait la malle! Je sers les dents, je sais que les bosses reviendront! Effectivement! elles reviennent! Des cordes vous aident à grimper, mais pendant que certains s’affaissent dans la boue et tirent de tout leur bras, je grimpe comme un chamois, à 4 pattes dans la boue et le plus vite possible. Je me retrouve donc à nouveau à la tête de notre petit groupe.

Une fin de course au mental

On finit sur 3 km plus roulant et là encore je me fais dépasser…mais j’accroche cette fois ci! Je finirai la course sur les rotules en 1h34’50″. Je termine donc 3ème de mon petit groupe à 15 sec du premier et 42ème au scratch sur 250 participants.

Les consignes du coach ont été respectées à la lettre et surtout la notion de plaisir est celle qui a dominé ce soir. J’en ai pris énormément à ce trail nocturne, renouer avec la compétition n’a pas de prix!

La saison est lancée et j’ai hâte de courir la suite!

A bientôt sur les pistes…

Article rédigé par Mickaël Mussard

Mickael M. mordu de trail trouve un début de bonheur dans la capitale

Mickaël M., passionné de trail, intervient ponctuellement chez les Hotsteppers pour apporter une vague trail à la zone lounge des fans de running ! Intrigué par le nouveau concept des « After work trail session » dans Paris, Mickaël s’est prêté au jeu du test et nous raconte son expérience (très positive).

« Quand cette envie un peu farfelue de reprendre le trail, alors que je vis à Paris, m’a traversé la tête, ma première question fut « mais comment m’entraîner? ». Il faut dire que la pratique du trail n’est pas chose aisée dans une ville comme Paris, proche de tout, et pourtant si loin de nos belles montagnes, paradis de tout traileur qui se respecte. Grâce aux Hotsteppers j’ai eu la chance de rencontrer une communauté de gens passionnés par la course à pied et désireux de découvrir une nouvelle discipline de plus en plus appréciée.
Cependant, la semaine, il est difficile de s’extraire du béton, ou du moins d’axer son travail vers la course de montagne. Alors que je commençais à m’habituer à mes séances de VMA sans fin, mes tours en rond sur piste et autre travail de renforcement en salle, voilà que je reçois une invitation qui attire mon attention. Nous vous invitons aux « After work trail sessions ».

Les « After work trail sessions »: nouveau concept parisien de « mise au vert »

Intrigué, je clique pour obtenir plus d’informations.

Le principe est simple : RDV tous les mercredis soir à partir de 19h au nouveau magasin Endurance Shop à Vincennes pour réunir le maximum de gens vivant à Paris pratiquant ou désireux de pratiquer la course de montagne.
Je clique alors vigoureusement sur « participer » et m’enthousiasme d’enfin trouver un groupe qui pourra me faire sortir de ma monotonie de course et qui pourra m’aider à améliorer ma pratique en vue de mes objectifs très montagneux.

Après un peu de discussion en privé avec le coordinateur de tout ce projet : Cédric. Je n’avais qu’une hâte, être à mercredi. J’arrive devant le magasin à l’heure prévue. Ce nouvel Endurance Shop est très beau et on est reçus très cordialement. Des cabines sont à notre disposition pour nous changer et on peut y laisser nos affaires. Les présentations se font le temps que toutes les démarches administratives de ce premier rendez-vous soient clôturées. Le coach se présente alors: Thomas Nury d’Optisport. Il nous précise bien que la
séance va être « cool » histoire de faire connaissance dans la bonne humeur. « Bonne humeur » c’est ce qui primera tout au long de cette séance de renforcement musculaire. Ca discute, ça blague, ça charrie mais tout cela dans une entente cordiale entre tous les membres.

Nous étions une dizaine déjà à cette première séance et le niveau est très hétérogène. Malgré tout, tout le monde y a trouvé son bonheur, personne n’est laissé pour compte. Chaque exercice est à réaliser à son propre rythme.
On voit que le coach maîtrise son sujet et quand la séance se termine on se dit « quoi déjà? »…mais attention le lendemain les cuisses vous ramènent à une certaine modestie!

La séance s’est terminée autour d’un verre où nous avons pu partager un peu avec les membres du magasins et des équipementiers venus nous présenter des produits à essayer pendant la séance.

Bilan positif

Un concept qui passe le banc d’essai !

Ce premier rendez-vous a été une excellente expérience, à la hauteur de mes espérances. Je pense que cela va vite devenir un rendez-vous incontournable dans le milieu du trail en région parisienne. En tout cas en ce qui me concerne j’y passerai beaucoup de temps. Je ne peux que vous conseiller de vous joindre à nous si vous êtes de la région parisienne, si vous souhaitez découvrir ou approfondir la pratique du trail, et que vous n’avez rien prévu les mercredis soirs à partir de 19h. Votre niveau ne doit surtout pas être un frein croyez moi! Et puis, nous pratiquons un sport qui est avant tout basé sur l’entraide, la découverte de la nature mais aussi sur le partage. Ces séances sont le lieu parfait pour, non seulement, améliorer ses compétences en trail, mais aussi découvrir de nouvelles personnes, partager de nouvelles expériences, essayer de nouveaux produits, organiser des sorties ou même des courses futures. C’est ainsi que j’ai reçu une charmante proposition d’un des participants qui souhaiterait que nous courions ensemble le semi de Paris le 03 mars prochain.

Vous l’aurez donc compris les After Work Trail Session, c’est le rendez-vous à ne pas manquer pour le trailer parisien.

Un coût accessible à tous

La 1ère séance est gratuite

30 eur les 15 séances.

60 eur les 30 séances.

Une ambiance convaincante

 

A bientôt sur les pistes…

Article rédigé par Mickaël pour les Hotsteppers

Le Marathon des sables: une épreuve au nom trompeur

sport extrême

Un marathon certes…entre 5 autres étapes ultra

Il y a ceux qui connaissent l’épreuve par coeur, l’ayant déjà faite ou suivie de près et ceux pour qui ce nom évoque: un marathon?…dans le sable?…! Je faisais partie de ces néophytes là avant de rencontrer l’équipe Transavia Sportera Handi Cap qui prépare sa participation en équipe pour l’édition 2013.

Le Marathon des sables est en réalité une épreuve de course à pieds en 6 étapes, empruntant des terrains très variés, des dunes aux petites montagnes, en passant par des pistes, des plateaux de cailloux, des oueds asséchés, des palmeraies…Chaque étape s’étend sur une distance de 20 à 80km dont une étape marathon de 42km et une étape non-stop d’environs 80km (34 heures maxi autorisées pour la réaliser), en partie de nuit. Vous pouvez également vous dire qu’en termes de distance, cela revient à courir un marathon par jour pendant 6 jours, en conditions extrêmes, parlant non ?!

Auto-suffisance et limitations strictes de poids de matériel

L’épreuve a lieu dans le sud du Maroc, en auto-suffisance complète: autrement dit, les participants doivent prévoir et emmener la totalité des vivres et du matériel dont ils pourraient avoir besoin sur l’intégralité de l’épreuve, en dehors de l’eau (rations fournies par l’organisation quotidiennement), dans la limite de 15kg au total par participant.

Une épreuve de gestion

Participer au Marathon des sables requiert un large panel de compétences à mettre en musique avec patience et détermination. Il faut un entrainement intensif pour ne pas dire acharné sur de longs mois en amont de l’épreuve. Il faut prévoir une stratégie de course: comment gérer l’enchaînement des journées qui se suivront mais ne se ressembleront pas, comment optimiser son matériel, comment répartir son effort, comment s’alimenter, comment harmoniser le fonctionnement d’une équipe lorsque l’on choisit de ne pas y participer en solo, etc. La température moyenne de jour est de 30°C mais peut avoisiner les 50°C, ce qui là aussi demande une adaptation. Le Marathon des sables a la réputation d’être une des courses les plus difficiles au monde et son coût s’avère également être un frein pour une majorité de participants pour qui il faut soit de gros moyens, soit un sponsor.

28ème édition du 5 au 15 avril 2013

Le mois d’avril sera riche en courses et se positionne en plein dans la saison printanière favorable à l’intensification des entraînements et des épreuves en tout genre. Naturellement, nombreux sont ceux qui ont la date du 07 avril 2013 en tête, date du Marathon de Paris 2013, 1ère ou ènième expérience selon les coureurs mais quoiqu’il en soit, incroyable expérience! N’est-il pas enthousiasmant de constater la diversité des épreuves de course à pieds, pouvant satisfaire les envies et les capacités de chacun, selon les différentes périodes d’une année ou même d’une vie ?! L’équipe Transavia composée de 8 coureurs réunis par des valeurs et une force sportive communes, a quant à elle fait son choix: cette année ce sera pour elle le Marathon des sables, en équipe et au contact permanent de jeunes en situation de handicap, portés, tractés, poussés sur une joëllete à travers le désert. Objectifs ? « osmose, esprit d’équipe et partage » (…) « le marathon des sables est avant tout une course de gestion » (équipe Transavia).

Le team Transavia Sportera Handi Cap: qui sont ces hommes forts au grand coeur ?!

marathon des sables 2013 transavia

L’équipe sportive: 8 participants engagés

Ils sont 8, associant collaborateurs de Transavia France (NDLR: compagnie aérienne filiale française du groupe Air France/ KLM et partenaire du marathon des sables depuis 2008 en qualité de transporteur officiel) et membres de l’association Sportera Handi Cap (NDLR: association de promotion et de développement des activités physiques et sportives de compétition et/ou de loisir pour les personnes présentant une déficience motrice, visuelle, auditive ou mentale.) Parmi ces 8 sportifs, vous trouverez Jérôme Cazade, chef de projet; Nicolas Guitton, directeur sportif; Olivier Ducrest, marathonien; Eric Luccantoni, marathonien; Mickaël Piat, triathlète et marathonien; Julien Guienet, breveté accompagnateur moyenne montagne; Raphaël Raymond, raideur; Olivier Blache, raideur. en complément: Frédéric Zarb, marathonien et Jérôme Blanc, moniteur de ski breveté d’Etat/ multi participation Raids Gauloises.

marathon des sables

De gauche à droite: Mickaël P., Thierry G. (le coach), Frédéric Z., Nicolas G., Julie ! (venue comme moi « juste » pour l’entraînement, de « juste » 33km dans la boue!), Fred (remplaçant potentiel), Raphaël R., Olivier D., Julien G., Jérôme C.

La marraine de l’équipe: Assia El Hannouni

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap est soutenue par Assia El Hannouni, athlète marocaine de 31 ans, sextuple championne paralympique ayant récemment mis un terme à sa brillante carrière sportive aux Jeux Paralympiques de Londres 2012. Assia est malvoyante et a su faire de son handicap une force pour décrocher l’or à 8 reprises. Elle souhaite aujourd’hui transmettre et faire vivre « la flamme » chez les autres et s’avère être une marraine de choix, un honneur que dis-je, pour cette équipe !

paralympique

Le coach, entraîneur, motivateur, préparateur: Thierry Guibault

Certains connaissent déjà Thierry, d’autres ont souvent lu son nom sur ce blog ou sur la page Facebook des Hotsteppers. En effet, Thierry est un militaire athlète de haut niveau que la performance ne prive pas d’humilité et de grande disponibilité. A votre disposition pour vous conseiller sur les différents plans d’entraînement élaborés pour vous sur ce blog en vue du marathon de paris 2013 (consulter les plans ici!), Thierry a l’habitude de donner et s’est engagé à entraîner bénévolement (de très longues heures durant) l’équipe Transavia tout au long de sa préparation.

marathon des sables 2013

Les princes et princesses du désert: les enfants ou jeunes intégrés à l’équipe…

Partir sur une joëllette (NDLR: appareil de transport composée d’une seule roue et d’un siège adaptable, inventé par Joël Claudel qui voulait pouvoir continuer à emmener en ballade son neveu myopathe) pendant plusieurs jours dans les conditions éprouvantes du désert marocain n’est pas un choix qui se fait en deux minutes. Le désir et l’engagement d’emmener des jeunes en situation de handicap au cours de cette épreuve du marathon des sables relève donc en soi d’un véritable tour de force. Il faut rentrer en contact avec différents jeunes, évaluer leur réelle envie de partir (sans leurs proches) mais aussi obtenir une autorisation médicale solide pour s’assurer qu’ils pourront vivre l’épreuve dans de bonnes conditions. A noter qu’un enfant ne vivra pas l’épreuve intégralement mais une partie, donnant alors le relais à un autre, d’où la nécessité de trouver plusieurs enfants/jeunes. A l’époque où je rencontrais l’ensemble de l’équipe et les suivais de A à Z sur leur entraînement de près de 33km sur les bords de Marne le 19 décembre 2012, je pris connaissance de leurs motivations, de leurs envies, de leurs moyens mais aussi de ce qui leur manquait encore pour être assurés de partir. Deux choses essentielles émergèrent: des fonds et des contacts fiables avec des jeunes remplissant les conditions de départ. Le paragraphe suivant mettra l’accent sur le point financier. Pour ce qui est des jeunes, une rencontre incroyable s’est produite. Lors d’un déjeuner familial, je retrouvais une amie chère à ma famille dont la jeune fille de 18 ans: Astrid est en chaise roulante depuis sa naissance (forme de myopathie). Sa maman Alix, me demandant des nouvelles sur l’évolution de mes activités me fit alors avoir un déclic. Sans hésiter je lui disais: « Alix, je dois absolument te proposer quelquechose… ». Alix avait les yeux qui brillaient à l’idée que peut-être, Astrid pourrait partir avec l’équipe … Depuis, le « peut-être » a fait du chemin. Jérôme et son épouse particulièrement investie et dévouée Laure ont pris les choses en mains, rencontré Astrid et sa mère, mis en place la rencontre avec un médecin pour la certification d’aptitude d’Astrid à partir…il semblerait que l’aventure soit sur le point de se concrétiser pour cette jeune miss de 18 ans! Vous aurez des informations précises sur l’identité de ces enfants (Astrid mais aussi Gaëtan…) une fois qu’elles auront été validées . Quoiqu’il en soit, quelles surprises la vie peut-elle bien offrir par suite de rencontres ! Je reste encore stupéfaite de la rapidité avec laquelle les choses qui « sont faites pour marcher » peuvent parfois se mettre en place ! Vous ne manquerez pas d’en savoir plus (interview, photos, voire videos…- et oui, il semblerait que les jeunes puissent être dotés d’une GoPro pour filmer l’aventure avec leurs yeux rêveurs!) très vite !

Le logo de la T.E.A.M. - « Tous Ensemble Aux Maroc » !

team transavia

Les sponsors de l’équipe: il en manque encore…

Encore 30 000 euros à financer…

Une participation individuelle au Marathon des Sables est de l’ordre de 3000 euros. Une participation en équipe à 8 participants plus un éventuel remplaçant, l’assistance des jeunes et la préparation physique de l’équipe en amont au cours de différents week-ends finement orchestrés mais coûteux représente une somme globale de 70 000 euros. L’équipe a aujourd’hui récolté 40 000 euros. Nul besoin d’être un mathématicien expert pour constater qu’il manque encore des fonds: 30 000 euros dont l’absence compromet la participation de l’équipe.

Comment vous pouvez les aider…:

Sponsors

Si vous avez connaissance d’entreprises (la votre, celle de proches, …) qui seraient intéressées de sponsoriser cette équipe: téléchargez dès maintenant le Dossier de presse du Team Transavia pour le Marathon des Sables (cliquez sur le lien pour des explications complètes et un accès aux contacts exhaustifs). Si vous rencontrez de quelconques problèmes n’hésitez pas à m’écrire via le formulaire de ce blog je transférerai l’info.

Une préparation et un défi à suivre chez les Hotsteppers

Vous l’aurez compris, de multiples facteurs ont créé un lien particulier entre le projet de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap et les Hotsteppers. Or, dans le monde du sport il existe une multitude d’évènements à couvrir mais comme pour tout, il faut choisir ! J’ai personnellement choisi d’essayer de vous permettre de suivre au mieux cette équipe, dans sa préparation et pendant la compétition. Restez connectés sur le blog et sur la page, c’est une belle aventure qui s’annonce: intense, parfois rude certes mais inévitablement belle !

Le trail: une activité à la portée de tous, vous en doutez ?

Depuis la 20e édition de la Diagonale des Fous à La Réunion, de nombreux articles sont parus à propos de cette course folle. Le blog des Hotsteppers n’a pas dérogé à la règle, et c’est avec un maximum de passion et de spontanéité que nous avons souhaité vous faire partager à notre manière cet ultra-trail hors du commun. Cependant, la grandeur de cet exploit (170 km, 10 850 m D+) tend parfois à faire oublier que le trail est une activité ludique, saine, et surtout : à la portée de tous !

Vous en doutez ? Alors laissez-moi vous compter l’histoire de « Maman Titine. »

Le regard déterminé, le visage un peu fermé, concentrée sur son effort et son objectif, Christine Fontaine avance pas après pas et ne reculera à aucun moment.

 

Christine alias « Maman Titine »: une femme réunionnaise comme les autres, et pourtant.

Maman Titine est une femme de … années (joker!), nous n’allons pas dévoiler son âge, il paraît que cela ne se fait pas ! Sportivement parlant, Maman Titine court en catégorie V1F: Vétéran 1 Féminine (rappel des catégories ici). C’est un fait, bien que la course n’ait pas toujours été au cœur de ses préoccupations.

Auparavant, Maman Titine était une femme active emportée par son travail et malgré sa condition insulaire (île de La Réunion) elle n’accordait guère de temps à la pratique sportive. Quand son fils que je suis, à l’époque âgé de 10 ans lui demandait de l’accompagner pour un footing, Maman Titine qui avait en plus pour mauvaise habitude d’être fumeuse régulière, ne tenait pas 1 km.

La vie passant, ses aléas faisant, Maman Titine prit conscience du manque de challenges, de défis dans sa vie. Un vide à combler sans doutes.

Décembre 2005 : elle décide d’arrêter de fumer et de se mettre sérieusement à la randonnée (il faut dire que La Réunion offre d’indénombrables trésors dans ce domaine). Quelque temps après, elle embraye sur la course à pieds. Encouragée par son fils qui ne la lâche pas d’une semelle, elle décide alors de s’inscrire dans un club de course de montagne.

Octobre 2006 : Christine participe à son premier trail, le Semi-Raid de La Réunion. Elle défiera alors les 63 km et les 4500 m de dénivelé positif de cette course en un peu plus de 15h ! Extraordinaire.

C’est là que tout a changé : en peu de temps, Christine avait été contaminée par un fameux syndrome. Celui qui fait qu’une fois des chaussures de trail aux pieds, il faut toujours trouver de nouveaux sentiers à courir, de nouveaux murs à grimper, de nouveaux défis à relever. Elle s’alignera alors sur plusieurs courses (entre autres le Royal Raid de Maurice et de nouveau le Semi-Raid en 2007).

Un départ qui changera tout: son fils quitte soudainement l’île natale pour tenter sa chance dans la capitale métropolitaine. Dès lors, Maman Titine ne se sentira plus l’âme de courir. Elle laissera peu à peu tomber cet élan de vie qu’elle avait touché du doigt. Elle tentera même de s’installer dans le Sud de la France mais sans succès.

Un nouveau défi pour un nouveau départ: il était temps de reprendre les choses en mains. En 2011, je nous inscris, ma mère et moi, à un trail de 35 km et 2500m D+ à La Réunion. Je savais que les chronos ne seraient pas au rendez-vous, mais le but était avant tout de faire renaître chez ma mère le goût de la vie, le goût de l’envie. Défi réussi.

Victoire avant l’heure: A la fin des vacances, Maman Titine décide d’elle même de reprendre le trail à La Réunion et de s’inscrire à sa course de prédilection : La Mascareignes (la plus petite des 3 courses du Grand Raid de La Réunion, qui ressemble à l’ancien format du Semi-Raid) soit 63 km pour 3200 m de D+. Après de longues semaines de préparation en liaison distante mais soutenue (10 000km de distance entre la métropole et la Réunion) avec son fils qui ne la lâche à aucun moment, elle sera prête.

Carte du parcours des trois grands trails réunionnais

La Mascareignes: dans le vif d’une course-défi pour faire renaître l’envie

Le jour-J arrive. Le fils est en ébullition. Nous sommes le Jeudi 18 octobre, il est 21h heure à Paris, 23h heure localement. Petit coup de fil pour vérifier que la maman s’est bien levée. Elle doit récupérer un bus à minuit qui doit l’amener au départ de la course prévu à 4h du matin en plein centre du cirque de Salazie. Cela commence mal, elle m’annonce qu’elle n’a pas fermé l’œil de la journée, le stress sans aucun doutes. Une sérieuse migraine ne veut pas la lâcher et l’inquiète. J’essaie de la rassurer comme je peux, elle en profite pour me glisser « ne t’inquiètes pas de toute façon il n’y plus le choix mais si je ne fais pas quelque chose de bien il ne faudra pas m’en vouloir ». Je ne suis pas non plus un tortionnaire ! Je comprendrai plus tard, que c’était elle avant tout qu’elle avait peur de décevoir. Quoiquil en soit, les dés étaient jetés et la course lui appartenait désormais !

Cirque de Salazie

 

4h le départ est lancé: Kilian Jornet vient de terminer la Diagonale des fous. J’en profite pour dormir rapidement avant de reprendre le fil de la course de ma mère. A 6h15 heure parisienne le téléphone sonne. Maman Titine appelle : « Je suis à Deux Bras » (photo ci-après) me dit-elle d’une voix insolemment innocente. Se rendait-elle compte que je ne l’attendais pas avant une heure au moins ? - « Mais c’est génial » lui lance-je d’une voix à peine endormie. Elle était en effet très bien placée par rapport à nos attentes initiales pointant en 448e position au scratch et en 23e position V1F ! Je lui propose alors d’aller chercher le top 20 en V1F. « On verra » me répond-elle. Dès cet instant, je ne dors plus et je m’impatiente. Je chausse mes runnings pour aller courir une heure. A mon retour le téléphone sonne à nouveau. Il est 10h36 heure locale, ma mère pointe à Chemin Ratineau. Elle vient de franchir le mur de Dos D’Âne, principale difficulté de la course. Elle est dans son quartier et dévale les pentes pour rejoindre la Possession. Dans ce fameux mur elle en a profité pour doubler 100 personnes et pointe à la 351e place et à la 16e place V1F. Je lui cris alors d’aller chercher le top 15 mais je sens que quelque chose ne tourne pas rond. De la faiblesse dans sa voix, un manque d’expression. Tout cela ne lui ressemble pas. Je suis inquiet. Il faut dire qu’elle a déjà 35 km dans les jambes et qu’elle est en avance sur ses temps de passage. J’essaie de la motiver et j’espère de tout coeur que tout se passera bien.

A gauche: indication menant vers « Deux-bras ». A droite: le chemin des anglais qui relie « La Possession » à la Montagne.

A la Possession, 35 km plus tard: le téléphone sonne à nouveau. La voix est meilleure, elle m’avoue alors qu’elle a ressenti de grosses douleurs aux quadriceps dans la descente. Le staff est là. Elle en profite alors pour se faire masser. J’en profite de mon côté pour lui faire passer les nombreux messages de soutien de la famille et surtout lui annoncer qu’elle est dans le top 15 V1F (plus exactement 14e). Elle me répond toujours avec son air naïf : « c’est chouette » et raccroche. Je reste sur ma faim.

10h après le top départ: Nouvel appel. Ma mère arrive à La Grande Chaloupe. Je décroche et là, c’est une voix émue de joie que je récupère au bout de la ligne. Les quadriceps vont mieux et surtout, elle réalise qu’elle est en train de réaliser SON exploit, celui que personne ne pourra lui enlever. Les supporters sur le bord de la route scandent son prénom affiché sur son dossard et l’encouragent pour qu’elle continue. Je la sens heureuse ! Je raccroche les larmes aux yeux. Mais quand le pointage me parvient, je m’effondre littéralement (de joie!). Elle est 256e au scratch et 11e V1F ! Ce classement était inespéré et je réalise à quel point elle est courageuse et persévérante. Bien loin est-elle la Maman Titine, fumeuse de l’époque qui n’alignait pas 2 km sans s’étouffer !

La montée vers le Colorado: un parcours de 11 km et 700 m de D+ qu’elle fera accompagnée d’un ami. Elle arrive à 16h41 heure locale au pointage du Colorado, le plus dur est fait ! Il reste 4 km et 680 m de dénivelé négatif. La descente, elle sait faire. Je lui demande alors une faveur. Je ne suis pas avec elle, mais sur cette partie j’aimerais qu’elle imagine que je la tire, que je suis là, que l’on galope tous les deux ! Kilian l’a faite en 46 min, alors Maman, on la tente en moins d’une heure ? Elle m’accorde la faveur et raccroche, plus motivée que jamais.

Le suspense est insoutenable: J’attends devant mon téléphone. Moins d’une heure après (57min exactement) je reçois un sms depuis « La Délivrance » (c’est le nom du quartier où se situe le stade de La Redoute, point d’arrivée de la course. Un nom qui tombe à pic).

Le résultat est mémorable: Maman Titine boucle SA Mascareignes en 13h38mn33s soit 222e au scratch et 11e V1F.

Je vous laisse imaginer l’émotion au téléphone ! Après quelques minutes, je lui conseille d’aller se réchauffer, de retrouver son staff, de se reposer. Elle l’a tellement mérité.

Le message de ce récit véridique

Depuis que j’ai raccroché mon téléphone, ce Samedi 20 octobre 2012, j’ai réalisé à quel point la course de montagne pouvait faire passer des émotions ! Et c’est, outre le discours d’un fils passionné aussi bien par le trail que par sa super Maman, cette émotion que je voudrais vous transmettre aujourd’hui. J’espère tout simplement que ce récit de course fera prendre conscience à chacun d’entre vous que l’exploit sportif n’est pas réservé à une élite qui s’entraîne jour et nuit sans relâche.

L’exploit est à portée de main, chaque jour, chaque minute, chaque seconde. C’est à nous, à vous, de vouloir le réaliser tout en conservant comme motivations principales le plaisir et le partage.

J’espère et vous souhaite alors de prendre conscience que la vie nous offre des opportunités inespérées de vous dépasser chaque jour et de réaliser que vous êtes porteur de vos propres exploits. Que ce récit vous donne des idées, dans l’espoir de lire à mon tour le récit de vos dépassements.

Récit de Mickaël Mussard, Running Café.

 
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