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Le Sport, quel univers…que d’occasions de rencontres avec soi même, avec d’autres, de découvertes de parts de soi encore inexplorées, d’occasion d’améliorer ses forces et de relever ses faiblesses, quel terrain de jeu grisant ! Qui plus est, nul besoin d’être à haut niveau pour vivre le sport intensément, c’est ça qui est si bon…J’ai réalisé ces derniers mois, forcée à de longues semaines de pratique sportive très réduite, que mon « manque » d’activité physique n’était pas si drastique. S’il est toujours tellement agréable de se sentir actif sur tous les fronts : dans sa vie professionnelle, personnelle et au-delà de tout cela de continuer à relever 1001 défis sportifs, je pense qu’il s’agit d’un schéma complexe à maintenir tout le temps, pour tout le monde. Il devient alors impératif de savoir faire des choix et idéalement, d’établir des priorités, qui bien sûr peuvent changer. C’est la vie. Mais…

Ceux que le sport anime…

Malgré tout, cette pratique plus réduite bien que pas anéantie, m’a aussi donné l’occasion et même la chance de regarder autour de moi et de me nourrir de « ceux que le sport anime », comme j’aime souvent les nommer. Ceux qui se lèvent plus tôt un matin, malgré la charge d’une famille parfois nombreuse pour aller courir quand tout le monde dort encore ; ceux qui après une longue journée de travail trouvent le courage d’enfiler des baskets ou de plonger dans les profondeurs d’une piscine plus ou moins bondée ; ceux qui malgré la maladie ou les douleurs ne baissent pas les bras et persévèrent dans l’effort ; ceux que le sport préserve du découragement pendant une période de chômage offrant la chance de se sentir « en chemin » et non « à l’arrêt complet »… Le sport est un sacré révélateur de talents, physiques bien sûr mais aussi humains.

Petit à petit, bien au-delà de ma passion pour le running, je me mets à me passionner pour les gens. Ceux, fidèles, qui s’engagent et s’accrochent pour atteindre leurs objectifs sportifs, quels qu’ils soient, ceux qui donnent du sens à leur vie et même à celle des autres à travers leur pratique.

Quoi de mieux pour illustrer cet élan que de vous offrir le portrait d’une athlète de 27 ans, discrète voire secrète, aussi douce dans la vie que passionnée sur le terrain, fervente défenseuse des valeurs collectives d’un sport que trop peu de gens connaissent et qui pourtant, demande une condition physique et une charge d’entraînement nécessitant des sacrifices ne pouvant laisser indifférent.

Au gré d’un quotidien professionnel puis sportif partagé, à force de longues heures de discussions et de visions du monde mutuellement confiées, Alison m’a démontré ce qu’une jeune femme active au 21ème siècle devait tenir comme engagements pour aspirer au meilleur : au travail comme en sport. Mais quel sport ! Découvrez à travers cette interview atypique, une athlète qui l’est tout autant. Découvrez ce qui anime une joueuse de hockey subaquatique en équipe de France

Crédits photo: hockeysublechesnay.free.fr

Hockey… subaquatique ? Alison, éclaire nous !

Le hockey subaquatique se joue à 6 contre 6, dans n’importe quelle piscine, en longueur comme en largeur, il n’y a pas de taille réglementaire. D’ailleurs le jeu se joue parfois en pente quand le fond s’y prête ! On s’adapte. Le matériel impondérable étant les palmes, le masque, le tuba, la crosse et un palet de 1,3kg. Le but du jeu est de marquer en mettant le palet dans la gouttière du camp adverse. Un match se déroule en 2 mi-temps de 15min chacune en championnat du monde. Chaque équipe a droit à un temps mort par mi-temps ce qui lui permet d’arrêter le jeu pour récupérer et/ou casser le rythme de l’adversaire.

 

Crédits Photo: plongéeloisirs. canalblog. com

Ok très bien. Le hockey on l’imagine bien sur la glace, sur le gazon à la rigueur mais sous l’eau ? Combien de temps y restes-tu… sous l’eau ?

C’est de l’apnée dynamique dont les temps n’ont pas vraiment le même sens qu’en apnée statique. L’effort est très intense, on fait des mouvements rapides et forts ce qui consomme beaucoup plus d’oxygène. A titre d’exemple, 10 secondes en action sous l’eau est déjà très long. On passe notre temps à remonter à la surface pour respirer ; l’idée étant que sur les 6, il y ait toujours 3-4 joueuses au fond de l’eau.

Apnée, vitesse, force, technique…quelles sont les capacités physiques requises pour faire du hockey subaquatique ?

Il ne faut pas forcément savoir bien nager. C’est sur qu’il ne faut pas avoir trop d’appréhension du monde aquatique mais tout s’apprend. Et encore, il y a des jeunes qui sont très stables dans l’eau, d’autres pas du tout. Les entraînements sont intensifs. On enchaîne d’interminables longueurs, des sessions d’apnée, des fractionnés dans l’eau puis de la technique.

En dehors de l’eau l’entraînement continue. On déroule des séances tactiques sur un tableau, on révise notre placement pour les coups francs, les départs… Et en complément, tout sport est bénéfique : la nage sans palme, la course à pied, le crossfit, le vélo, toute forme de PPG…

Ok, c’est intense, complet, terriblement atypique…alors, pourquoi ce sport Alison ?

Pour la compétition. J’aime me mesurer aux autres. J’aime le collectif mais j’aime malgré tout l’aspect individuel aussi. C’est intéressant, il s’agit d’un collectif intuitif : on ne peut pas se parler sous l’eau bien sûr, alors il faut se comprendre sans le verbal. Cela amène à développer son instinct. Clairement, je joue mon meilleur hockey quand je le suis, cet instinct.

Instinct ou intuition ?

Les deux.

Penses-tu que tu communiquerais moins bien si tu devais parler ? (NDLR : Alison est une sensible secrète et réservée qui s’exprime par tous les biais sauf ceux de la communication bruyante et imposante moderne )

Probablement. On se dit malgré tout beaucoup de choses mais hors de l’eau.

Quelles sont tes sensations sous l’eau ?

Puissance, liberté et vitesse

Et dans la vie ?

Rien de tout ça! C’est tout l’inverse.

Pourquoi pas ? Quelle est la différence ?

Au hockey je m’exprime physiquement. Je suis puissante des jambes, je suis rapide. Dans la vie les choses ne se mesurent pas si facilement…Sous l’eau je suis une palmeuse. Dans la vie…cette puissance je ne l’ai jamais mesurée ! Je ne sais pas où je me situe…

Parlons de ton investissement, quels genres de sacrifices demande le hockey ?

Tout dépend des objectifs.

Toi, quels sacrifices fais-tu ?

C’est une rigueur au quotidien, une hygiène de vie stricte. Je fais l’impasse sur des anniversaires, des repas de famille en période de championnats ou de tournois. Je m’entraîne aussi souvent que possible.

Je t’ai vu aller (et revenir !) plusieurs fois de « stages France » avec souvent un lapse de temps immuable pour t’en remettre physiquement et émotionnellement ; de quoi s’agit-il ?

Tu es dans l’eau à 8h du matin. Tu enchaînes 2 blocs de 2h de nage le matin et 2 blocs voire 3 l’après-midi et ainsi de suite sur 2 jours. Le tout entre-coupé de crossfit et de course à pied…

C’est dur…comment vis-tu ces moments ?

Le matin à 8h quand je me mets dans l’eau froide, je me demande ce que je fais là. Oui, c’est dur.

Mais après, quand je joue avec les filles de mon équipe et que je vis ma 1ère sélection, que je voyage en championnat du monde partout dans le monde, que je rencontre plein d’autres athlètes, je réalise que sur le plan sportif comme humain, c’est énorme et que tous ces sacrifices valent la peine. L’équipe de France féminine dont je fais partie a fini 9ème aux derniers championnats du monde.

Tu ne peux pas t’arrêter là-dessus. Tu vises un top 5, puis un podium puis la 1ère place et une fois que tu l’as, tu veux la garder !

Quand te vois-tu t’arrêter ?

Je me suis fixé mes 2nds championnats du monde en Afrique du sud en 2016, j’aurai 28 ans et après je verrai. J’aurai peut-être d’autres ambitions et d’autres priorités. Rien n’empêche d’arrêter et de reprendre. Pas mal de filles reprennent après des périodes de break induites par la vie. En Équipe de France il y a encore des nanas de 40 ans qui ont largement leur place.

Il faut de la maturité, il faut saisir toute la dimension du sport. Le temps, l’expérience donnent de la valeur à une joueuse et de la teneur à son jeu.

Quelle est la dimension de ce sport justement?

Au début, tu penses que tu as le palet qu’il faut pousser et tes palmes pour aller vite. Mais à cela se rajoute toute une approche tactique qui est sans fin. Tu te rends vite compte que ta coéquipière qui a 40 ans et que tu dépasses en tests physiques, te dépasse à son tour sous l’eau, par l’intelligence de son jeu. Elle voit le jeu, elle sait s’économiser, elle est plus efficiente. Savoir se placer au bon moment pour intervenir au bon moment est crucial.

Toute cette dimension que tu apprends à saisir doit forcément t’aider dans la vie ? Quel est l’impact de ce sport sur ton quotidien?

Ça m’apporte clairement un équilibre parce que toutes mes frustrations passent dans mes séances physiques mais ça apporte aussi une capacité de remise en question sur soi permanente.

Tu te considères comme une bonne joueuse ?

Une bonne joueuse de club oui. Mon club (NDLR: Le Chesnay) est régulièrement dans le top 4. Mais je ne sais pas ce que c’est qu’une bonne joueuse en fait ! Une bonne joueuse c’est une joueuse qui ne va pas s’écrouler physiquement en fin de « round robbin » (NDLR : le « round robbin » est la phase de rencontres de toutes les équipes de 1ere division avant le ¼ de finale, ½ et la finale.)

In fine ce qui prime c’est quand même le physique non ?

Oui, il fait la différence sur le round robbin mais pas sur les phases finales.

Il y a 2 philosophies dans le hockey mais pour moi il faut d’abord du physique et ensuite apprendre la technique parce que le physique est discriminant sur les 1eres phases.

En revanche, tu peux passer facilement des nanas grâce à tes palmes et ta rapidité pendant un moment mais après ça ne suffit plus.

Quelle est ta philosophie de jeu entre force du collectif et ambition personnelle ?

Ma philosophie se rapproche de celle du rugby. L’idée est de se battre un maximum pour libérer le palet et l’offrir à sa co-equipiere qui pourra alors butter.

Tu te retiens de marquer ?

Non mais on me dit souvent que je ne crois pas assez en mes capacités. Je fais le plus gros du travail et au lieu d’essayer de passer le dernier défenseur, je me retourne et je cherche du soutien.

Pourquoi cherches-tu du soutien dans ta lancée, si près du but ?

Parce que je pense que je peux pas y arriver toute seule.

Et pour rebondir sur l’article grotesque du journal l’Equipe qui s’est un jour amusé à répertorier les sports les plus stupides en y citant le hockey subaquatique, qu’est ce que cela te fait de tout donner dans un sport que peu de gens connaissent ou considèrent ?

Dans les moments de doute tu te dis que c’est crétin et que ça ne sert à rien, que tu n’as la reconnaissance de personne. Dans les moments où tu es bien tu te dis que tu fais ce sport pour toi, parce que tu l’aimes, parce que tu y crées des liens forts, pour l’expérience humaine unique.

L’aspect humain est vraiment énorme…(NDLR : ah oui ?!).

Crédits photo: hockeysublechesnay.free.fr

Sachez qu’à force d’échanges et de partages autour de nos deux sports respectifs, chacun pratiqué dans un élément bien distinct, j’ai fini par me remettre à nager malgré mes peurs et même à m’inscrire à des cours d’adultes « debs » à la rentrée, pour lentement mais sûrement renouer avec cet élément qui à la fois m’attire et m’effraie. Alison, quant à elle m’aura accompagnée sur mes dernières sorties longues en prépa du Marathon de Paris 2014 et du 30ème au 42,195ème km le jour J. Un moment inoubliable de communication totalement non verbale et intuitive qui nous aura amenées à nous inscrire ensemble au Marathon de la Rochelle prévu le 30 novembre. Si les conditions de forme du moment sont difficiles pour l’une comme pour l’autre, l’envie de se laisser à nouveau habiter par la dimension du sport, tant collective que personnelle est là et bien là. Il ne nous reste plus qu’à y croire. Merci Alison de m’avoir redonné le goût des profondeurs et d’avoir laisser émerger ces confidences à la surface de notre terre de runners :)

A l’occasion du semi-marathon de Boulogne, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec la n°1 française de l’épreuve et de chercher à mieux comprendre ses motivations, ses efforts et son parcours. C’est toujours un plaisir de creuser un peu la surface de la médaille pour aller rencontrer l’homme ou la femme qu’il y a derrière. Voici le résultat d’une interview vive et spontanée au cours de laquelle Séverine Hamel nous en dit un peu plus sur « sa course ».

Séverine, alors que la 17ème édition du semi-marathon de Boulogne s’est achevée sous une pluie de records, vous avez-vous-même franchi le finish en qualité de 1ère et plus précisément en 01h15’47″ (vitesse moyenne : 16,71km/h). Un grand bravo ! Par ailleurs, votre record personnel sur 10km est de 34’31 (en 2011) et vous affichez de beaux chronos aussi bien en cross que sur de grandes courses comme l’édition Paris-Versailles 2011 que vous terminez 8ème (et 1ère française) en 01h01’53″…(et 2012 , 1ère avez aujourd’hui 35 ans, vous êtes professeur des écoles et faites partie du célèbre club Free Run 72.

(Crédit photo : La Dépêche du Midi via urun. fr)

Ne nous arrêtons pas là! Les runners et lecteurs du blog Hotsteppers veulent en savoir plus…A vous la plume !

Le blog Hotsteppers est aussi « la zone lounge des fans de running » - une phrase bien teintée de culture anglosaxone qui veut dire beaucoup de chose mais qui parle avant tout de plaisir ! Et vous, avez-vous toujours été une « fan de running » ?

Je pense que oui puisque j’ai commencé la course à pieds à l’âge de 12 ans et je n’ai jamais pu m’en passer ensuite.

Pourquoi avoir choisi le semi-marathon de Boulogne ? Pour son profil roulant propice à la performance ? En guise de préparation pour un autre objectif ?

En fait mon objectif se situait au championnat de France de semi marathon le 22 septembre mais, malgré une superbe préparation et un bel état de forme, je suis complètement passée à côté de ma course.

Je n’avais pas envisagé de faire d’autres semi avant 2014 mais la frustration était tellement immense. Je savais que « j’étais capable de» mais je n’arrivais pas « à transformer l’essai ».

J’ai entendu parler du semi de Boulogne…même jour que le cross d’Allonnes que je fais toujours et où se jouait la sélection pour les championnats d’Europe de cross.

Le choix à été difficile mais je n’aime pas rester sur un « échec » alors j’ai décidé de tenter Boulogne.

(Crédit photo: Lepape-info.fr)

Comment avez-vous très concrètement géré votre entraînement pour cette course (durée spécifique, nombre de séances/semaine ?) – La distance semi implique-t-elle certaines particularités en termes de préparation ?

En fait ma prépa à commencé début juin pour une course fin septembre…pour tenir 2 mois de plus j’ai « surffer » sur ma forme en modifiant quelques petites choses à l’entrainement afin de ne pas me lasser.

Je m’entraine 6 fois par semaine quelque soit la distance que je prépare. Je ne peux pas m’entrainer plus. Par contre en faisant du semi j’ai augmenté mon kilométrage/semaine. Je chausse mes baskets pour un entrainement de minimum 1h, et cela peut aller jusqu’à 1h30.

Quelle qualité sportive préférez-vous chez vous ? Inversement, sur quel défaut essayez-vous de travailler pour mieux performer ?!

Je pense que je suis très consciencieuse, assidue à l’entrainement et que, quand j’ai décidé de faire quelque chose je me donne les moyens d’y arriver. Par contre je ne me sens jamais assez forte par rapport aux autres : si j’arrive à être devant c’est sûrement parce que les autres étaient moins bien ce jour là ;-) . (NDLR: cela en rassurera plus d’un(e) de savoir que même mes athlètes internationaux ressentent ce genre de choses !)

(Crédit photo: VO2.fr)

Quel rôle joue votre coach dans votre parcours ?

Benoît est mon compagnon. Il m’entraine depuis 2009 et depuis que je suis avec lui j’ai passé un véritable palier à l’entrainement. Il a su me remotiver à un moment où je pense, j’allais décrocher… On est une véritable équipe et ses entrainements me conviennent parfaitement. Je ne me blesse que rarement et surtout je ne me lasse jamais de ces entrainements qui sont variés et adaptés à ma forme du moment. Il me rassure, m’accompagne, et s’adapte à mes envies, mes objectifs.

Avez-vous un rituel avant vos compétitions, quelque chose qui vous booste plus que le reste ?

Pas vraiment mais ce qui est sûr c’est que je suis hyper stressée avant chaque course, quelle qu’elle soit. C’est désagréable mais avec le recul je me rends compte que sans ce stress je ne peux pas être performante. Un mal pour un bien comme on dit.

Comment une athlète de niveau international gère-t-elle sa première grossesse puis sa nouvelle vie de maman ?!

Bouhouuu j’ai détesté être enceinte et j’ai eu du mal à accepter le changement corporel (j’ai pris 17kg !). J’ai pourtant eu une grossesse facile, sans aucun désagrément et j’ai pu faire du sport toute ma grossesse : couru 3 à 4 fois par semaine jusqu’à 5mois 1/2 de grossesse puis je suis passée au vélo et à l’aquajogging jusqu’à la veille de l’accouchement.

L’arrivée d’un enfant est un grand bouleversement mais qui m’a plutôt bien réussi à priori car j’ai eu mes meilleurs résultats après l’arrivée de Noa.

(Crédit photo : La Dépêche du Midi via urun. fr)

Quelle place occupe l’alimentation ou plutôt…la « nutrition sportive » dans votre quotidien ?

Je n’ai pas de régime particulier, je mange de tout ! Beaucoup plus de fruits et légumes depuis que je suis avec Benoît.

Je suis gourmande et c’est vrai que depuis le mois de juillet j’ai décidé de faire moins d’excès (réduire le sucre, moins de dessert, de chocolat…). Pas des choses très contraignantes mais c’est vrai que depuis, je suis plus affutée.

Je ne sais pas si cela a joué sur mes résultats mais psychologiquement, je me dis que comme je ne peux pas m’entrainer plus, je dois trouver un autre moyen de progresser encore.

Quel est votre plus grand rêve ? (tout est permis… !)

Si on parle uniquement athlé, je pense que j’ai atteint mon rêve d’accéder à l’Équipe de France.

Pour le reste je sèche un peu sur la question.

Que pensez-vous de ce nombre incroyable de coureurs de tous horizons qui s’essaient au running et qui bien souvent ensuite, ne peuvent plus s’en passer ?!

Ça me fait sourire…il y a des 10 ans j’avais des copains qui me trouvaient « cinglée »d’aller courir le jour de l’an ou le lendemain d’une soirée. Ils ne comprenaient pas ce que je faisais et me traitaient d’hyperactive !

Aujourd’hui ils se sont mis à courir et comprennent surement ce qu’il m’est arrivé il y a 23 ans : quand on commence on ne peut plus s’en passer !

Pour finir, quel adage ou pensée forte pourriez-vous leur adresser ?

J’ai une phrase fétiche « Vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie ».

(Crédit photo : Lepape-info. fr)


Un grand merci Séverine pour votre temps et pour cette expérience et inspiration que vous avez accepté de transmettre à tous ceux qui vous liront (ils sont nombreux !). Nous vous souhaitons le meilleur sur les routes…

Marie pour les Hotsteppers

Il y a ceux qui font des performances chronométriques hors-normes; il y a ceux qui pour courir, dépassent des contraintes quotidiennes; ceux qui mènent de front famille, enfants, boulot et qui continuent de persévérer dans la course; ceux qui ont structuré une période de recherche d’emploi souvent bien vide, avec des séances régulières de running; il y a de nombreux cas de figure en fait, de nombreux profils, de nombreuses histoires personnelles. S’il est bien difficile de répondre à l’énervante question du quidam: « pourquoi/après quoi cours-tu?« , il est certain qu’il existe chez « tous ces runners« , un point commun: celui de vouloir avancer, approfondir, mieux se connaître, expérimenter, vivre …en fait. C’est pourquoi j’aime donner la parole à des coureurs de tous niveaux, mais surtout à ceux qui ont une histoire à raconter, bien au delà de leur palmarès. Je n’ai aucun critère pour cette rubrique si ce n’est de laisser le destin opérer. Dernièrement, le destin m’a permis d’échanger avec Erwan et aujourd’hui, c’est à vous qu’il s’adresse.

 

Erwan, 38 ans - Lyon - 3 sorties en moyenne/semaine

Temps de référence:

10km : 45’40”
Semi : pas de référence, seulement un 18 km trail avec 650 D+ en 1H44 (très difficile)
Marathon : 3h31 (Lyon 2013)

Erwan, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

Je gère la partie bureau d’études dans une entreprise d’aménagements extérieurs, espaces verts et terrains de sports.

Depuis quand cours-tu ?

Un peu plus d’un an.

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runner régulier, y a-t-il eu un déclic ?

Je me suis fixé comme objectif durant l’été 2012, de faire un marathon avant d’avoir 40 ans !

Cet objectif est arrivé suite à une période de grosses difficultés familiales et psychologiques, en regardant les jeux olympiques de Londres, et précisément l’épreuve de Marathon féminine.

Je pense que ce qui m’a le plus marqué, c’est de voir une concurrente s’écrouler, à bout de forces, car elle avait tout donné pour cette course, dans ce contexte des JO.

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

En général 2 à 3 fois par semaine, mais lors de la phase de préparation du marathon, c’était plutôt 4 fois.

Je jouais au basket avant de courir, mais je ne pouvais pas tout cumuler. Depuis j’ai arrêté, sauf quand mon petit frère me demande de lui expliquer …

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Je suis plutôt feeling.

Durant la phase d’entrainement, je tenais le plan que je m’étais fixé, mais souvent en étant plus rapide (ou plus lent) selon l’état de forme du moment.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

Pratique individuelle pour pouvoir concilier les impératifs familiaux et professionnels. Je me retrouve souvent à courir très tôt le matin, ou tard le soir.

Par contre j’apprécie beaucoup les séances de groupe : running by LEPAPE par exemple à Lyon (les lundi soir) ou avec des collègues de bureau les jeudi midi.

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

J’ai surtout besoin de confort et de d’efficacité à travers les vêtements que je porte. Je dirais que le look vient dans un deuxième temps.

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

Je fais toujours attention à ce que je mange sur les derniers jours avant la course. Idem pour les boissons (alcool surtout…)

Par contre, le reste du temps, c’est souvent sandwich le midi, et fond de frigo le soir, malheureusement.

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

J’ai prévu un 10 km ce week-end, en toute décontraction 2 semaines après le marathon, mais aussi pour essayer de profiter de l’état de forme et voir ce que ça peut donner.

Je ferai le semi marathon du Beaujolais le 23 novembre.

La suite n’est pas encore planifiée. Je souhaite m’orienter sur quelques trail, puis d’autres marathons.

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

Mon rêve est de courir le marathon de New York. Peut être avant mes 40 ans ? …

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

C’est souvent le moment ou on se dit : « il faut que j’y aille ! » alors qu’après une monstrueuse journée de boulot, tout nous pousse à nous recroqueviller, bien au chaud à la maison, devant la télé. Il faut trouver le courage de se changer et de sortir.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de plus bénéfique ?

C’est la sérénité et l’impression physique de flotter au dessus de tout quand on rentre d’une bonne sortie.

Ça me permet de me vider la tête, de réfléchir et de poser beaucoup de choses, de relativiser. L’effet n’est pas seulement physique.

Qu’est ce qui te plait le plus chez une runneuse ?

Ses jambes…

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Michael JORDAN.

Une icône. Une star exceptionnelle qui est toujours restée accessible, humaine.

J’admire chez lui sa volonté, son courage, sa capacité à toujours pouvoir et vouloir se dépasser.

Dans son jeu, il a toujours eu un style très aérien, une grâce et une fluidité exceptionnelles. Ce n’est pas pour rien que de nombreuses images de lui ont été montées sur des bandes son, style musique classique.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Non.

Mais je cours souvent avec une photo (et toujours la même) de mes enfants scotchée à l’intérieur de mon dossard

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélé sur toi-même ?

Qu’il faut savoir rester humble, mais que le corps à des limites que l’on ne connait pas, et donc, qu’il ne faut jamais se sous estimer.

On est tous capables de faire de grandes choses. Il suffit souvent d’avoir la bonne recette et de le vouloir.

Quelle runner aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerai être quelqu’un qui donne envie. J’aimerai partager ça avec mes enfants et que ça les amène aussi à se sentir plus forts, plus sereins.

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Pas très original mais : faites vous plaisir, prenez du plaisir et partagez le !

Un grand merci à toi Erwan…Ravie que nous ayons pu échanger au détour d’un post FB puis que cet échange ait abouti à cet article, ouvert à tous ! Tes réponses sont riches et révèlent une expérience de vie intéressante. Un point commun chez de nombreux runners, n’est-ce pas ?! Bonne route sur le chemin initiatique du running…


Après une introduction au sujet dans un 1er article - consulter l’article: S’écouter permet-il de se dépasser ? Quand la violence de l’effort prend ou perd sons sens (Acte 1/2); place ici aux témoignages de 4 coureurs que vous connaissez bien. Vous aurez alors en mains de bons éléments de réflexion complémentaires issus d’expériences variées et de qualité. Je cède la parole à nos intervenants…

Témoignage de Dominique Chauvelier

Mini Bio

Athlète de très haut niveau, Dominique Chauvelier a 57 ans et arbore une carrière de coureur de fond d’élite. 4 fois champion de France de marathon: 1981, 1990, 1991, 1993 - Record Personnel sur distance marathon: 2h11’24 (Milan, 1989) - Record Personnel sur semi-marathon: 1h02’34 et sur 10 000m: 28’50″08 - la liste est longue. Dominique nous confie sans retenue et avec le recul d’une expérience de plus 40 années de course, sa vision pleine d’esprit du sujet: dépassement et écoute de soi.

 

Dominique Chauvelier

Témoignage: « Je pense qu’il vaut mieux faire moins que trop »

Il y a un facteur essentiel dans le dépassement de soi et la violence de l’effort, c’est le volume de pratique et la connaissance de ses capacités. Quand on débute on croit toujours que l’on est allés au bout mais en fait, on a beaucoup de marge. Quand tu cours un semi à plus de 20km/h, là c’est réellement violent, mais c’est aussi jouissif parce que malgré la douleur, tu arrives à la gérer cette violence. Tu as les muscles bourrés d’acide lactique mais tu sais que tu peux continuer quand même. Finalement, il s’agit quasiment plus d’une violence mentale que physique mais qui ne concerne qu’un très faible pourcentage d’athlètes. En ce qui me concerne, je n’ai jamais regretté d’aller loin dans mes limites. Ce qui est fondamental et que trop de coureurs oublient est la force de la récupération. Il faut récupérer entre les séries, entre les entraînements, avant un marathon, après une course. Je pense qu’il vaut mieux faire moins que trop. Mieux vaut s’entraîner régulièrement sur la durée que chercher à se rassurer sans arrêt en faisant plus à un moment où on devrait arrêter. D’autant plus quand tu vieillis car tu ne récupères pas de la même manière et il faut l’accepter, le prendre en compte. Certains entraîneurs d’athlétisme ont l’œil et sont capables d’en déduire à la posture d’un coureur qu’il est HS et qu’il faut faire un break, mais c’est rare. La plupart du temps, il faut être capable soi même de se mettre des limites pour pouvoir durer dans le temps (NDLR: Dominique soutient mon dicton militaire « être et durer » !, cf. récit sur le GR20). Je vois malheureusement surtout chez les femmes un acharnement invraisemblable, un investissement excessif dans la course à pied. Il faut faire très attention: faites-vous plaisir ! C’est la seule solution pour garder l’envie le plus longtemps possible. Si moi j’ai duré si longtemps, c’est parce que je ne me suis jamais usé psychiquement. Même à un niveau amateur on peut faire les choses sérieusement certes, mais en rigolant ! Diversifiez ! Rencontrez des gens différents, ne remplacez pas trop de séances par des compétitions: apprenez à persévérer seul, hors manifestations sportives. L’entraînement paie beaucoup plus. En revanche, sur des séances de VMA, il faut savoir se faire mal, se dépasser. Puis, sur un footing de récup’, il faut savoir récupérer et rien d’autre. Après un marathon, il faut changer, passer à autre chose. Il y a tellement de choses à faire dans la vie. Démystifiez les plans d’entraînement, sachez vous donner à fond quand il faut mais pas tout le temps pour garder votre fraîcheur. Moi cela fait 45 ans que j’ai envie et que j’en vis ! Quand je vois l’hyper-démocratisation des ultra-trails, je constate que les gens n’ont jamais fini de vouloir aller plus loin. Souvent, ce sont des coureurs qui savent qu’ils n’amélioreront jamais leur chrono sur un marathon donc qui changent de terrain de jeu; c’est une sorte de fuite. Sur l’UTMB, tu vois les 20 premiers courir mais pour les suivants, c’est la lutte - est-ce que ça a vraiment du sens ?

Je dirais ainsi que: le marathon est violent; le trail est dur (aussi parce que ça dure dure dure…) - c’est différent…quoiqu’il en soit, sachez préserver votre envie !

Témoignage de Mathieu Bertos

Mini Bio

Mathieu a 28 ans, il est vendeur running, rédacteur sur U-run, et coureur sur toutes surfaces depuis… au moins 23 ans!
Ses chronos de référence sont les suivants - sur 5000m : 15’47; sur 10km: 33’02; sur semi-marathon: 1h12’04 ; sur km vertical: 44’34.

Retrouvez le blog de Mathieu Bertos: Mathieu Bertos running.

Mathieu Bertos

Témoignage: « Ceux qui arrivent à accepter la douleur vont plus loin dans l’effort et la performance »

Parfois, il faut s’arrêter et prendre le temps de trouver un sens à ce que l’on fait. Se fixer un but, mettre les moyens pour y arriver. Pour autant ce but à atteindre doit tenir compte des moyens que l’on a déjà, des éléments que l’on est prêt à mettre en œuvre. Certains ont des qualités naturelles et atteignent un certain niveau de performance que d’autres ont du mal à avoir sans s’employer.
Personnellement, je pense que le premier et le principal adversaire que nous avons, c’est nous-même. Si on arrive à être maître de soi, à se connaître, on peut donner le meilleur et ne pas regretter. Le ton de la réflexion est philosophique, mais concrètement, s’il n’y a pas réflexion sur ce que l’on veut et sur sa façon de faire, on tourne en rond.

Pour ma part je cours depuis longtemps et j’apprends sur moi tout le temps. Je suis encore en train de progresser. Je connais mieux mon corps, mes qualités, et j’arrive à mieux gérer mes efforts. La course est une question de gestion de plein de paramètres. Plus on est en maîtrise, plus on progresse. Mentalement, je deviens plus fort aussi. Par moments, je fais l’effort dans ma tête de tenir le coup dans les difficultés et les coups de mou… Si je le décide, je peux pousser plus loin malgré la souffrance. Ceux qui arrivent à accepter la douleur vont plus loin dans l’effort et la performance. Les limites demeurant: les risques sur la santé.

Pour ma part, je garde les pieds sur terre.

Témoignage de Bernard Bizet

Mini Bio

Coureur et blogger de 37 ans, Bernard pratique la course à pied depuis mai 2011 après 3 années de handball; 3 années de volley et de tennis de table; 20 années de basket soit 28années cumulées de sport au compteur ! Ses records personnels toutes distances sont les suivants - 10km: 43’42 »; 15km: 1h09’26 »; Semi-marathon: 1h38’30 »; Marathon: 3h57′.

Retrouvez le blog de Bernard Bizet, alias: « Le Gros Joggeur », à l’adresse suivante: blog de Bernard Bizet.

Bernard Bizet

 

Témoignage: « la notion de plaisir n’occulte aucunement le progrès ».

Bien que je n’aie que deux ans et demi de pratique, j’ai un avis assez définitif sur la question. Ma pratique de la course à pied est plutôt simple et j’évite de me rentrer dedans, sauf bien sûr lors des séances de résistance dure (type VMA), qui méritent bien leur nom. Pour ma part, le concept « No pain, no gain » s’applique uniquement lors des compétitions où je cherche une « performance ». Je suis donc à 100% lors de ce type de course et malgré la douleur je ne lâche absolument rien (la plupart du temps) en fin de course. Cependant, je surveille tous les signaux que m’envoie mon corps. En général, je respecte mes programmes d’entraînement à la lettre, (un peu rigoriste, j’avoue) mais s’il faut adapter la séance à la forme du jour, je le fais sans hésiter. A mon niveau de pratique, la notion de plaisir est primordiale. J’attends toujours la prochaine séance avec plaisir, voire impatience, tout comme la prochaine course.

Est-ce à dire que je suis trop cool? A chacun son avis. La notion de plaisir n’occulte aucunement le progrès. Je ne suis pas du tout un adepte du bourrinage absolu mais d’un progression harmonieuse qui permet à mon corps de tout assimiler sans dommage.

Témoignage de Romuald de Paepe

Mini Bio

Romuald a 38 ans et pratique essentiellement le trail depuis 4 ans. Ses résultats l’ont amené à obtenir 2 fois la place de 4ème du championnat de France de trail. Actuellement 3ème du TTN (NDLR: « Trail Tour National ») avec quelques victoires comme au Morbihan (2 fois), à l’Eco trail 50km de Paris (3h10, 2010), aux crêtes vosgiennes… Côté athlétisme, sans jamais vraiment s’y consacrer pleinement, l’hiver Romuald s’attèle au cross (62ème au France cette année), ce qui vaut aux alentours de 30’50/31′ sur 10km.

Romuald de Paepe

Témoignage: « C’est toujours le corps qui aura le dernier mot »

Peut-on dépasser ses limites en écoutant son corps? Vaste sujet, mais tellement intéressant… Avec l’expérience et mes années de pratique, je commence à vraiment bien me connaître. Sur des séances de seuil, je dirai que c’est là où je peux essayer d’aller voir plus loin. A mes allures de seuil, il m’arrive de sentir que le niveau de forme est là, que mes sensations montrent que je peux tenter d’aller un peu plus loin… C’est dans ces instants-là qu’il m’arrive d’augmenter mon rythme et de sentir que finalement, je franchis un palier… Tout cela évidemment ne peut se faire si la motivation, l’envie, la détermination ne sont pas présentes. Et quoi que l’on fasse, c’est toujours le corps qui aura le dernier mot…

Un grand merci à nos athlètes pour le temps consacré à la rédaction de ces témoignages. N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences et de vos avis; chaque sportif est une histoire en soi !

Exclu live: suivez le classement de l’équipe ici ! >Raid Amazone en cours !<

 

Mais qui sont les « Girls N Roses » ?

Elles sont 3, elles sont différentes de par leur âge, leur situation personnelle, leur caractère, leurs forces et leurs faiblesses, mais elles ont en ligne de mire un même objectif, un objectif qui les réunit intensément depuis plusieurs mois et qui probablement, si elles l’atteignent, ne les séparera jamais ! Cet objectif est l’une des compétitions internationales bien connues parmi les quelques événements 100%féminins florissants ces dernières années (Rallye Aïcha des Gazelles, Trophée rose des Sables, Trophée rose des Andes, etc.): le Raid Amazone 2013 ! Cette année, ce raid multisport: course à pieds, VTT, canoë, course d’orientation,… aura lieu en Malaisie, un pays merveilleux qui saura éprouver les 80 équipes féminines sélectionnées autant qu’il saura les ravir.

Le raid Amazone 2013 aura lieu en Malaisie du 19 au 28 novembre

Pour faire partie de l’événement ? Un seul objectif: rassembler les 11 000 Eur de fonds de sponsoring nécessaires pour couvrir l’ensemble des frais inhérents à l’aventure. Aline, Coralie et Jeanne se dévoilent aujourd’hui sur le blog Hotsteppers qui s’attache particulièrement à tous ceux qui ont un tempérament sincère et passionné, à tous ceux à qui le sport sous toutes ses formes fait « quelquechose » et souvent même « beaucoup de choses » ! Cap sur les « girls N Roses » et cap sur la Malaisie pour voyager le temps d’article auprès de ce trio féminin qui en veut !

Avant de poursuivre, asseyez vous sur votre siège, mettez vos écouteurs si vous êtes dans un lieu public, sit back and relax, regardez la video que voici…

Aline, Coralie, Jeanne: portrait de 3 filles « en feu » !

Aline: la fonceuse, 30 ans - Responsable marketing

Son surnom: Linette, comme dans Desperate Housewives, Aline est la working girl du groupe !

Ses sports de prédilection: le ski, snowboard, squash, les sports en salle. Le basket pendant 10 ans en club et competition. [NDLR: rien que ça !]

Ses Forces: le mental, l’énergie, la bonne humeur. Aline est la fonceuse du groupe !

Ses Faiblesses: jongler entre ses engagements professionnels qui lui prennent un temps fou et les entraînements sportifs. [NDLR: c'est le dilemme de beaucoup de femmes engagés]

Sa Motivation pour le raid Amazone 2013: se dépasser, aller au bout d’elle même, vivre l’aventure. C’est pour elle une véritable expérience de vie d’espérer pouvoir vivre ce moment fort à trois et de donner à d’autres femmes par la suite, l’envie d’en faire autant.

 

Coralie: l’écolo, 43 ans - Directrice Achats

Son surnom: Mam’s car mère de 3 enfants de 8, 13 et 15 ans !

Ses sports de prédilection: jeune, son sport était la natation: entraînements la semaine, compètes le week-end. Parallèlement, une passion pour la montagne est née, concrétisée par la rencontre d’un haut-savoyard qui deviendra son doux mari ! Aujourd’hui, Coralie est fana de trail: effort, rencontres, 0 routine, course et nature en même temps… [NDLR: les Hotsteppers t'ont comprise Coralie !]

Ses Forces: ne pas avoir de freins… progresser depuis deux ans, stimulée par la performance et l’envie de se challenger, en dépit de ses obligations multiples de femme et de mère !

Ses Faiblesses: ne pas toujours bien évaluer son juste niveau et se lancer des défis trop ambitieux, parfois sources de déceptions face à des résultats pas toujours à la hauteur mais ça n’est avant « qu’une question d’ego » !

Sa motivation pour le raid Amazone: pour le coté « raid » , parce qu’il est question de multiples sports en nature et de découverte d’un autre pays via un challenge respectueux de l’environnement. Aussi pour le côté « amazone » parce que cela a du sens de donner de la place aux femmes dans le sport. « Quand on se retrouve en compet’ avec les 50 premières places occupées par des hommes : c’est injuste! »

Jeanne: l’aventurière, 31 ans - Chef de marché BtoB

Son surnom: Jane !

Ses sports de prédilection: depuis 10/12 ans, le running, l’équitation, le tennis, la rando et plus récemment deux nouvelles passions suite à un séjour en Martinique : le windsurf et la plongée. Une autre passion perso: les danses latines, salsa, zouk…[NDLR: la Hotsteppeuse que je suis adhère ! car quand je ne cours pas, je danse !]

Ses Forces: persévérante et avide de compétition ! Le gout de l’aventure humaine la motive avant tout. Volontaire, Jeanne a Foi dans les belles choses de la vie, les gens qui la portent dans ses combats.

Ses Faiblesses: au niveau sportif, Jeanne s’estime être « une femme comme les autres, une joggeuse du dimanche ». Elle adore le sport mais sent que physiquement ce projet lui en demande déjà beaucoup et qu’elle va devoir puiser dans ses réserves…[NDLR: nous sommes toutes des "femmes comme les autres" mais...différente à notre manière et, c'est cette manière qui fait que l'on avance !]

Sa motivation pour le raid Amazone: au départ Jeanne faisait du sport pour garder la ligne, la forme. Puis, pour le mental, pour les rencontres que le sport apporte. C’est un univers sain dans lequel grandissent esprit d’équipe et partage, enthousiasme, satisfaction et estime de soi. C’est son père qui lui a donné le gout du sport petite et aujourd’hui Jeanne croit en l’expérience du Raid comme un vecteur de valeurs sportives et d’exemple auprès des femmes de tout niveau…

Retrouvez l’équipe sur le web:

Site Web des Girls N Roses

Page FB de l’équipe des Girls N Roses

Préambule: « Pourquoi je cours… »

Go Sport Running Tour, édition 2; j’aurais presque voulu intituler cet article: « Pourquoi je cours ? …parceqqqqque ! » - et oui, cette fameuse question que l’on pose sans arrêt aux runners de tout niveau un tant soit peu motivés …et quelle question…La réponse se trouve dans le récit qui suit.

Près de 10 000 participants rassemblés sur l’ensemble des courses de la journée - la 1ère à partir étant la « course royale » de 15km

Ce 15km de « fin de saison » comme disent les pros ;) devait être une ballade, mais comme d’habitude, une fois dans la course il m’est impossible de prendre l’effort à la légère et je donne. Je donne du souffle, du coeur, de la foulée, je lutte contre les idées parasites, contre les pensées négatives provenant de contrariétés personnelles qui n’ont rien à voir avec le sport, contre les irrégularités du parcours, contre la montre ! C’est une lutte certes mais elle est agréable parcequ’il n’est pas question de vie ou de mort, il est question de se surpasser et d’avoir la chance de pouvoir le faire ! C’est donc une lutte chanceuse couronnée d’un temps idyllique et d’un décor royal mais surtout, ce fut l’occasion de rencontrer et d’interviewer la marraine de l’événement, la grande Marie-Josée Pérec - une rencontre touchante après une course trippante. Comme dirait Georges « what else?! » - Place au récit.

15 km de pavés, terre, herbe et bosses

Une mise en route difficile: des douleurs au genou inédites

Il m’arrive rarement d’avoir mal et quand c’est le cas c’est systématiquement au niveau des lombaires (contractures liées au stress et à la vie quotidienne) et/ou des quadriceps. C’est finalement assez rare et jamais bien grave. Ce week-end ci, retour de douleurs lombaires et étrangement, une descente d’escaliers, un crac au genou gauche et en quelques pas je me retrouvais bêtement avec un genou endolori à la veille de la course. Ayant un peu évolué depuis mes toutes premières courses, je me suis dit que si la douleur persistait je renoncerais à la course. Le lendemain, la douleur était présente mais acceptable. J’ai pris le risque, j’avoue, de prendre un anti-inflammatoire et d’y aller. Plutôt bornée quand même. J’arrive 15min avant le coup de pistolet, comme d’habitude et je retrouve plusieurs amis: Stephane, Audrey, Marc et son fils Tristan…Nous nous souhaitons une belle et agréable course; Marie-Josée Pérec salue la foule, il y a de l’ambiance, les pavés, la terre et la boue attendent nos foulées, top départ !

Marie-Josée Pérec encourage les coureurs qui avancent vers l’arche de départ…

Un parcours surprenant - un chrono satisfaisant

On m’avait parlé des « pavés » du parc que je connais par ailleurs plutôt bien à la base mais j’ignorais que 75% du parcours se ferait sur un sol irrégulier de bosses, de terre, d’herbe…L’expérience fut donc agréable car différente mais pas facile pour autant ! Comme d’habitude, étant arrivée très tard je suis partie en fin de peloton et j’ai dépensé une énergie considérable à remonter des centaines de coureurs tout le long. Je n’ai donc pas eu une course très régulière et du composer avec de grosses accélérations et des récups, au moins jusqu’au 10ème km. J’assume, j’aurais du mieux me placer. Par ailleurs, on m’a souvent parlé des « vagues d’énergie » pendant la course. Ces moments d’euphorie et de force qui alternent avec des baisses de régime et ainsi de suite. Je l’ai vraiment vécu sur cette course. Après 2-3 km de mise en route j’ai eu de très bonnes sensations: pas de douleurs, pas d’essoufflement, de la force dans les jambes … puis l’énergie est un peu retombée - c’est à ce moment là que j’ai pris un gel d’Aptonia (11g de sucres par gel ce qui est faible) pour assurer le reste de la course. Finalement, l’élargissement des allées et la dispersion des coureurs à partir du 10ème km m’ont permis de finir avec plus de stabilité. Je n’oublierai pas pour autant la montée finale, juste avant le finish, intéressante… ! Niveau chrono, tout s’est passé comme prévu. Ayant fait 1h24 (temps officiel) sur la même distance aux Foulées des Laveuses 2 semaines avant, sur un parcours complexe avec plusieurs montées, je savais que je pouvais viser 1h20 sur cette course versaillaise si je ne me plantais pas. Ce fut chose faite: 1h20’39 (tous les résultats: ici). La prochaine fois, en me positionnant mieux, je viserai 1h18.

Tracé du parcours de la « course royale - 15km » sur fond de verdure…

Feedback nutritionnel

Sortant de semaines de révisions de formation de nutrition sportive je vous épargnerai les détails mais une chose est certaine: pour cette course j’avais fait attention à accumuler suffisamment de stocks de glucides dans mon foie et dans mes muscles (glycogène). Pour cela, rien de bien compliqué si ce n’est d’avaler une moyenne de 10g de glucides/kg de poids corporel/jour - soit une alternance de pâtes, de riz, de lentilles, de semoule - accompagnés de beaucoup d’eau (l’eau est indispensable au stockage de glycogène), de légumes, de fruits et de biscuits/pain d’épice/compote - 3 à 4 jours avant le jour J. Bilan: je n’ai eu aucune baisse de forme ou pire d’hypoglycémie comme celle que j’avais pu connaître aux Foulées des Laveuses (je n’avais pas assez mangé les jours précédents.)

Finalement, le gel Aptonia au 8ème km m’a permis un petit apport en sucre (11g versus les 19-20g de la plupart des gels du marché) au bon moment, sans risquer une quelconque surcharge glucidique ou problème digestif mais tout en garantissant une aide nutritionnelle adaptée pour finir la course. Idem, j’aurai bu un peu moins d’1L sur la course - l’eau de mon bidon ayant essentiellement fini sur ma tête et sur mon dos ! (ce qu’il a pu faire chaud !).

Une rencontre de choc avec Marie-Josée Pérec dont le message est fort et clair

Un petit moment de remise en marche…

Après avoir grimpé les derniers mètres, revécu une fois de plus et sans lassitude ce franchissement de la ligne d’arrivée en sprintant, eu envie de pleurer d’émotion (rhooo mais pourquoi, pourquoi, pourquoi !!) suite à l’effort fourni, mêlé au plaisir d’être arrivée malgré les douleurs du matin, j’ai récupéré ma médaille, me suis assise dans l’herbe et n’ai pas bougé pendant 15min. J’avais une mission essentielle: rejoindre Marie-Josée Pérec pour un interview à la tente presse mais je voulais m’isoler un moment. Mon portable étant quasiment déchargé je n’ai répondu à aucun ami (désolée !) souhaitant conserver les quelques % de batterie restants pour prendre en photo la reine de l’athlé ! Une fois remise j’ai rejoint la fameuse tente où j’ai eu le plaisir de croiser Greg et Emmanuelle, venue depuis Paris en ElliptiGo ainsi que Stéphane et Audrey - relativement satisfaits de leur course. Marie-Josée rejoignait alors la tente pour son rendez-vous avec les Hotsteppers, c’était le moment de jouer !

Une sportive très humaine et soucieuse de promouvoir le plaisir du sport, plus que la performance

Je fus agréablement surprise de voir que Mari-Jo m’attendait. L’interview n’était pas passé à la trappe. Quelle chance lorsque l’on n’est qu’une petite bloggeuse avec peu d’autres moyens que son envie et sa motivation, de se voir réserver un vrai temps d’échange avec une athlète de très haut niveau. Fidèle à moi même, un mélange d’impro et d’organisation, je savais parfaitement de quoi je voulais parler avec Marie-Jo mais je n’avais plus de téléphone pour enregistrer la discussion. Stéphane m’a à ce moment là sauvée, filmant de A à Z les 10 minutes d’interview (video à venir). Il n’était alors pas question d’aborder le passé mais le présent et l’avenir.

A ma question: « que fait une athlète de très haut niveau lorsqu’elle ne fait plus de compétition? » - Marie-Jo m’a répondu « rien! » en riant…j’ai souri et renchéri sur son engagement auprès de courses comme le Go sport running tour, d’associations, de causes…Bien entendu Marie-Jo a plus sérieusement décrit son envie de promouvoir le sport auprès du plus grand nombre, des petits comme des grands. Elle m’a également parlé de son rôle de présidente de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe qui lui prend beaucoup de temps même si elle peut compter sur une équipe locale performante. J’ai alors insisté sur son envie de se détacher de la performance pour ne garder que le plaisir. Point qui m’a été largement confirmé. Marie-Jo est inscrite au marathon de NYC cette année et son seul objectif m’a-t-elle dit « est de le finir« . Difficile à croire lorsque l’on connaît le palmarès de cette sportive légendaire. Pour autant, c’était sincère. Marie-Josée Pérec m’a donné l’image d’une femme sensible et affective qui a tourné la page sur ses années de gloire sportive, préférant la tranquillité et la paix aux blessures de la notoriété. Cette notoriété pourtant vous est acquise Madame Pérec ! Vous resterez une grande figure de l’athlétisme français et nous vous souhaitons, au nom du plaisir du sport, de vivre désormais avec paix et liberté tout ce qui vous plait le plus, en dehors de toutes attentes publiques.

Longue vie au sport libre !

Les joies de l’interview…

Interviewer un passionné de sport, qui plus est de haut niveau avec tous les sacrifices et les engagements que cela sous entend, est toujours un plaisir et une chance. Ces athlètes ont bien souvent beaucoup de choses à dire, à raconter, à partager. Dès la création de ce blog j’ai toujours cru au concept « d’inspiration« . L’histoire et le cheminement d’un athlète peuvent faire écho aux questionnements d’un autre, soutenir sa réflexion, l’inspirer dans sa quête. Ceci est d’autant plus vrai que le parcours et le profil d’un athlète sont uniques. Si deux coureurs de fond peuvent « se valoir » au chrono d’un marathon, leur vie aura pour autant de grandes chances d’être radicalement différente. A une même question existent une infinité de réponses. C’est cela qui est passionnant tant pour l’interviewer que les lecteurs. Place aux réponses, aux conseils et aux confidences de Julien Bartoli dont vous entendrez parler de plus en plus, soyez en sûrs…

Julien Bartoli: ses perfs, en bref

Écrivons peu, écrivons bien - voici le palmarès des records personnels de Julien:

Marathon de Rotterdam en 2h22’40

Semi d’Auxerre en 1h07’39

20km de Paris en 1h04’55

10km deTaule Morlaix en 29’35

Julien a également fait 2h23’51 au Marathon de Paris 2013, finissant 6ème français.

Julien: sa vie, ses engagements, ses entraînements

Julien, quel âge as-tu ? Es-tu coureur professionnel, à plein temps ?

J’ai 35 ans, je suis technicien logistique chez Air France et je n’ai aucun aménagement spécifique pour courir. Je dois donc composer avec mes horaires, selon si je suis du matin ou du soir. Du coup, je suis toujours actif: quand je ne travaille pas je m’entraîne ou je m’occupe de mes deux filles - c’est intense, il faut gérer ! Je pense manquer de bonnes plages de récup’ mais tant que je n’aurai pas de facilités horaires spécifiques pour mes entraînements je continuerai comme ça.

Tu es donc un coureur professionnel qui dispose du planning d’un non-pro, comment t’entraînes-tu précisément ?

En période de préparation spécifique, je fais une séance de piste le mardi et le jeudi, une séance au seuil en nature le samedi et plusieurs footings de récup’ ou d’endurance active.

J’essaie d’intégrer 2 à 3 bi-entrainement par semaine. Dans ce cas là je couple une séance spécifique et un footing.

Mes séances spécifiques varient selon mon objectif; je fais essentiellement du 20x200m ; 15-20x 400m ; 1000m ; 2000m ; 3000m

Plusieurs lecteurs du blog ont voulu t’adresser quelques questions; Mickaël S. aimerait savoir si tu conjugues la course à pieds à d’autres sports ?

Non pas vraiment; je n’ose pas en fait, j’ai peur de me blesser. A une époque j’avais testé le duathlon mais j’avais ressenti des douleurs aux genoux, j’ai eu peur dont j’ai arrêté. Et puis je n’ai pas retrouvé les mêmes sensations qu’en course à pieds donc je préfère m’en tenir au sport que j’aime le plus et que je connais le mieux.

Anthony G aimerait connaître un ou plusieurs conseils pour passer sous la barre des 40 min pour un 10 km?

C’est délicat comme question car un conseil doit être personnalisé. Il faut connaitre la personne pour l’orienter. Pour répondre de manière générale, l’association de footings, de fractionnés: sur piste ou en nature, de fartlek et d’une dizaine de lignes droites en fin de footing sont un bon compromis. Quoiqu’il en soit, ne faire que des footings peut permettre de s’améliorer jusqu’à un certain niveau mais pour vraiment progresser il faut sans cesse varier les allures. Il est possible de faire un marathon en ne s’entraînant que 3 fois par semaine; Stéphane Diagana en est l’exemple avec des perfs en moins de 3h. Dans ce cas là il faut faire 1 séance sur piste et 2 séances à allure plus rapide que votre allure marathon pendant au moins 1h15.

Vincent T. s’interroge sur le nombre de km par semaine que tu recommanderais pour la préparation d’un marathon ?

En ce qui me concerne, par semaine je cours environ 140km en début de préparation pour monter à 170-200km maxi.

On parle d’entraînement mais as-tu un entraîneur ?

Oui, mon entraîneur est Ouhabi Hemani. Je cours depuis l’âge de 7 ans…il m’a entraîné 3-4 il y a 10 ans puis j’ai fait une coupure de 5 ans où j’ai choisi de m’entraîner seul. Ça s’est avéré insuffisant. Il faut non seulement du soutien mental mais il faut être cadré pour ne pas dériver. J’ai donc repris mes entraînements avec lui depuis 1 an et demi. Je stagnais à 2h30 sur marathon et après 6 mois d’entrainement il m’a fait redescendre à 2h22 ! Je n’ai pas encore retrouvé mes meilleures perfs mais ça n’est qu’une question de temps..

Julien n°1 au Trail de l’Aubrac sur le 27km

Tu viens de remporter l’épreuve de 27km du Trail de l’Aubrac, depuis quand te lances-tu sur des compétitions de Trail ?!

C’est récent ! Le trail n’est pas du tout ma spécialité et je sens que la récup’ est plus dure ! Je n’avais pas préparé spécifiquement cette épreuve parceque j’avais un semi-marathon la semaine d’avant sur lequel je m’étais concentré mais ça me tenait à coeur de participer notamment vis à vis de l’organisateur de cette course qui est également mon sponsor: Kalenji. Par contre je me rends bien compte que musculairement, le trail n’implique pas du tout le même travail. A force de montées, de virages mais surtout de descentes j’ai fini la course avec de grosses douleurs dans les quadriceps qui sont encore présentes quelques jours après. Mon footing de récup’ m’a procuré des sensations bizarres - je ne me sens globalement pas fatigué, juste musculairement un peu endolori.

L’effort que j’ai vécu pendant ce trail était très particulier. Mon appréhension était de me tromper de parcours et de ne pas bien repérer le balisage; en fait ça allait mais ça reste quand même un effort très solitaire. Tu es là, toi, seul avec le paysage, personne devant, personne derrière; tu n’as aucune info sur ceux qui te suivent: s ‘ils sont loin ou pas. Tu dois te concentrer tout le long pour ne pas glisser, ne pas tomber, ne pas dériver. Au final j’ai mis 2h19’14 pour parcourir les 27km qui en faisaient en réalité 30 !

As-tu des rituels bien à toi avant les courses ?

D’un point de vue technique je m’échauffe 45min avant la course pendant 20min puis je m’étire; je passe inévitablement par la case toilettes, je mets ma tenue et je fais quelques dernières lignes droites avant de me positionner sur la ligne de départ. Sinon, j’ai aussi des tenues de superstition qui me portent chance et j’essaie de soigner mon apparence.

Coach, sponsors, partenaires: tu es bien entouré Julien ! Parles-nous un de tes récentes collaborations !

Kalenji: textile + chaussures !

Je suis en partenariat avec Kalenji depuis octobre 2012. Au départ j’étais testeur de produits et puis j’ai eu de bon rapports avec Olivier Laboussole qui m’a proposé d’être sponsorisé par la marque. Cela implique de représenter la marque en compétition mais aussi de jouer un rôle de co-développement running et textile, à raison d’1 fois tous les 2 mois environ. Je me rends au Campus du groupe (Villeneuve d’Ascq) et je fais des retours techniques sur les produits que j’utilise et éprouve par ailleurs. L’équipe est vraiment passionnée et l’ambition de la marque est de toucher tout le monde: aussi bien de satisfaire le grand public comme de proposer des modèles de compétition plus axés performance (ex: Kiprun Comp). Kalenji est une marque encore jeune (2004) qui a le mérite de progresser vite et de transformer son image plutôt mauvaise des débuts. Les choses évoluent…

Qu’est-ce qu’une bonne chaussure pour toi ?


Cela peut paraître un peu léger mais une bonne chaussure pour moi commence par un beau design ! Il faut qu’elle soit jolie à l’oeil et évidemment légère, confortable et dynamique. En dehors du « look », seul le test en situations et sur de nombreux kilomètres fera foi. En effet, le 1er avis sur une chaussure peut être trompeur. L’avantage des athlètes Kalenji est qu’ils courent jusqu’à 200km/semaine ce qui permet un retour rapide et réaliste sur l’efficacité des produits.

Dans tous les cas, cela reste quand même hyper subjectif ! Il faut trouver chaussure à son pieds ! D’où l’enjeu difficile pour les marques qui doivent proposer des produits adaptés à un maximum de personnes et ne pas trop typer leurs modèles.

Nutratletic: accompagnement nutritionnel

Très récemment j’ai entamé un partenariat avec Nutratletic. Avant je faisais le strict minimum au niveau nutritionnel. Je m’achetais des produits spécifiques pour la compétition (gels, boissons, etc.) mais c’est tout. Nutratletic m’apporte des conseils, un suivi (prise de sang et recommandations), surveille d’éventuelles carences et me propose les produits adaptés. En dehors de ça mon hygiène de vie n’est pas idéale. Ma vie professionnelle en horaires décalés ne m’aident pas … Souvent quand je m’entraîne à l’heure du déjeuner je ne mange pas. Je pense avoir une grosse marge d’amélioration à ce niveau là aussi bien d’un point de vue personnel que pour mes perfs sportives. La seule vraie erreur que j’aie pu faire dans ma carrière était lors de mon 1er marathon. J’étais très (trop) affûté et je suis partie en ayant faim. J’ai eu une grosse défaillance au 40ème km (hypoglycémie) et j’ai fini avec des crampes partout. Il a fallu que je suive de la rééducation à la marche pour retrouver l’amplitude de mes muscles !

Après le Julien Bartoli pro, place au Julien perso…

As-tu des appréhensions particulières ?

Oui, de ne pas être assez prêt pour le jour J. Pour autant j’aime bien la présence d’autres compétiteurs de niveau international pour me jauger sur les grosses courses.

Es-tu plutôt zen ou plutôt stressé ?

Avant une course je suis plutôt très stressé ! Je veux toujours bien faire…mais je suis battant, je ne lâche rien. Je n’ai abandonné qu’une fois dans ma carrière à cause d’une déchirure au mollet (seule grosse blessure).

Qu’est ce qui t’aide à te dépasser ?

La performance. Progresser. Faire mieux sans arrêt. Je suis rarement content de moi. Ma femme me rappelle souvent d’être indulgent avec moi même…

Quel athlète admires-tu le plus ?

Cela peut sembler bête mais je dirais Roger Federrer ! Sa longévité de carrière m’impressionne tout autant que sa capacité à retourner un match même après un début difficile. Son état d’esprit également, ce côté zen, pas stressé, à l’inverse de moi, m’inspire.

Comment envisages tu ta carrière de coureur ?

Je vais toujours continuer à avoir mon boulot, pour des raisons financières mais pas uniquement. J’ai besoin de cet équilibre entre le travail et la course. Ça me permet de rester motivé.

Aimes tu l’idée de notoriété ?

Oui, c’est très important pour moi. Etre médiatisé est super boostant – cf mes partenariats: Kalenji, Nutratletic mais aussi Veinoplus et récemment les lunettes CB. J’ai besoin d’avoir du soutien, d’être encouragé et j’ai de plus en plus l’occasion de rencontrer ceux qui me suivent en vrai. D’ailleurs, je tiens à remercier ma famille, mon club, mes sponsors qui me font avancer chaque jour !

Qu’aurais tu fait dans la vie si tu n’avais pas été runner de haut niveau ?

Je suis tombé dedans tellement jeune que ça aurait été difficile d’imaginer autre chose. Le haut niveau est ensuite venu petit à petit, poussé par l’envie de réussir. Mon rêve suprême est d’être en équipe de France tout comme l’était celui d’avoir un partenaire équipementier ce qui est désormais chose faite !

Dois tu faire des sacrifices au quotidien pour maintenir ton niveau ?

J’ai une femme, 2 filles de 5 et 7 ans dont je m’occupe tous les jours, mon travail dans lequel je m’investis et évidemment la course à pieds. Il faut gérer tout ça mais je continue !

Merci Julien Bartoli pour cet échange complet et enrichissant ! A très vite sur les pistes et longue vie à ta passion !

Régulièrement, l’un ou l’autre d’entre vous pourra s’asseoir tranquillement dans le canapé lounge virtuel de la zone Hotsteppers et répondre à quelques questions sur le running et la vie en général ! Un seul but: révéler qui vous êtes et créer du lien en vue de rencontres bien réelles, si toutefois elles n’ont pas déjà eu lieu. Sur ce, je m’éclipse, à vous la parole…

Philippe, 29 ans - Puteaux - 4 à 5 sorties/semaine

Temps de référence:

10km : 44’08”
Semi : 1h38’46”
Marathon : 3h40 (Lyon 2013)

Philippe, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

Je vis à Puteaux, je suis consultant technique dans une société de conseil et d’ingénierie en informatique spécialiste des marchés financiers.

Depuis quand cours-tu ?

Cela fait deux ans.

 

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runner régulière, y a-t-il eu un déclic ?

J’aime bien courir donc courir le plus possible, c’est super ! En même temps cela me permet de progresser et d’améliorer mes chronos.

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

Je cours quatre à cinq fois par semaine avec une sortie longue le week-end. Je pratique également, le VTT et l’escalade.

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Pas évident de choisir, ça sera les deux, avoir un bon feeling permet d’effectuer de bonnes performances lors des courses.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

J’aime bien courir seul, cela me permet d’être plus concentré sur ce que je fais. Mais courir à plusieurs est tout aussi amusant, on s’auto motive, partage nos expériences et conseils.

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

Fashion! J’adore les couleurs flashy, on est plus visible pour les supporters :p actuellement je cours avec des Mizuno orange fluo, et t-shirts de toutes les couleurs.

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

La nutrition sportive est tout un sport! J Ce n’est pas évident pour un gourmand comme moi !! Au quotidien j’ai une grande liberté mais sans excès. Suivant les courses, j’adapte mon alimentation, la ou les semaines précédentes.

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

Mon programme proche est le 10km de L’Equipe pour m’y remettre doucement depuis les petits soucis avec mes genoux. Une échéance très importante pour moi sera le marathon de Lyon début Octobre.

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

J’adorerai courir les plus grands marathon du monde, tels que : New York, Londres, Chicago, Tokyo, Berlin, Paris (déjà fait), Boston.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

La gestion de l’effort en côtes. Je cours beaucoup sur du plat, du coup lors de côtes, je vais moins vite, récup moins bien. Il faut plus alterner les séances entre VMA et côtes, travailler la puissance des cuisses avec un peu de PPG ou du travail en côtes très raide mais courtes.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de mieux ?

A chaque course, il y a un dépassement de soi, physique et mental. Quand je suis dans un moment difficile, j’aime dépasser mes limites tout en prenant du plaisir et lorsqu’on franchit la ligne d’arrivée, on est fatigué mais le sentiment de fierté domine !

Qu’est ce qui te plait le plus chez un runner/une runneuse ?

J’aime la persévérance, la volonté de tous les runners, toujours vouloir aller plus loin, plus vite.

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Il n’y a pas de sportif en particulier, j’aime tous les sportifs de tous les domaines, que ce soit en course à pied, tennis, escalade, sport auto. Tout le monde donne le meilleur de soi et c’est le plus important.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Pas vraiment, mais je stress beaucoup jusqu’au départ, ça donne un coup de turbo.

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélée sur toi-même ?

Ma dernière course fut le marathon de Paris, mon tout premier marathon, auparavant, je me disais que c’était impossible mais tout est possible, ce n’est que 42.195km J avec de l’entrainement, volonté, on peut y arriver ce n’est pas impossible. On peut toujours faire plus !!!

Quelle runner aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerais être plus performant qu’aujourd’hui et avoir toujours du plaisir à chaque course que ce soit sur un 10km, Semi, ou marathon.

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Si vous aimez courir, allez-y courez, respirez, suez, prenez du plaisir, c’est le plus important.

Un grand merci à toi Philippe, j’espère te revoir rapidement « sur les pistes », toi qui faisais déjà partie de la toute première équipe « Hotsteppers » à la Crazy Jog 2012 ! - Keep going !

eps sport figurines 3D.gifRégulièrement, l’un ou l’autre d’entre vous pourra s’asseoir tranquillement dans le canapé lounge virtuel de la zone Hotsteppers et répondre à quelques questions sur le running et la vie en général ! Un seul but: révéler qui vous êtes et créer du lien en vue de rencontres bien réelles, si toutefois elles n’ont pas déjà eu lieu. Sur ce, je m’éclipse, à vous la parole…

 

Marion, quel âge as-tu, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

J’ai 30 ans, je vis à Montigny le Bretonneux et je suis chef de produit chez un distributeur de visioconférence.

Depuis quand cours-tu ?

Depuis 2 ans..

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runneuse régulière, y a-t-il eu un déclic ?

Oui, de vouloir courir avec un vrai objectif à savoir finir la course d’une part et faire à chaque fois un meilleur temps qu’à mes derniers entraînements ou courses d’autre part. J’ai le goût de la compétition…

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

Je suis actuellement blessée (tendinite) mais habituellement je cours entre 2 à 3 fois par semaine. Je fais également d’autres sports : natation, CrossFit, Basket, Musculation (salle de sport).

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Pour ne pas simplifier la tâche je dirai les 2 ! Mais en premier choix j’opterai quand même pour la performance.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

Les 2 aussi. Difficile de répondre. J’aime le collectif mais sans parler ! J’ai toujours fait des sport co donc j’adore aussi être accompagnée. Si je devais choisir je dirais que j’aime avant tout courir seule avec ma musique…

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

Je suis une fashion addict malheureusement ! (NDLR: pas de mal à cela !) Il faut que les couleurs soit associés et flashy (NDLR: la runneuse que je suis te comprend !). On est déjà tellement simples dans notre quotidien !

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

J’essaie d’adapter au maximum mon alimentation à ma pratique, c’est plus confort!…mais ça n’est pas facile tous les jours - la nutrition sportive c’est une discipline à plein temps !

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

Une fois remise de ma blessure j’entamerai une reprise légère de la course à pieds puis je retrouverai un rythme de 2/3 footings entre 6 et 16 km par semaine (dont au moins un long).

Je continue en parallèle 1 séance d’athlétisme et de fractionné par semaine entre les footings (je suis inscrite en club d’athlétisme).

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

Le Marathon de New York et l’ascension du Mont Blanc…et la tough guy, une course de dingos en Angleterre ! Il faut que je recrute du monde, seule c’est moins drôle ! (NDLR: des candidats ?!)

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

Sans hésitation les cotes car j’ai encore des kilos en trop.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de mieux ?

Le dépassement de soi car on est seul face à soi même ainsi que l’ambiance des courses.

Qu’est ce qui te plait le plus chez un runner/une runneuse ?

Sa persévérance, sa légèreté…

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Je vais être contradictoire mais c’est un basketteur : Lebron James (NDLR: pas de contradiction, on a dit « sportif », pas « runner », c’est bien d’avoir l’esprit large !)

Mais je n’admire personne en particulier. Je suis impressionnée par tous les bons coureurs/coureuses.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Non aucun

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélée sur toi-même ?

L’écoute et l’observation. Je fais des séances le dimanche matin avec un ami qui fait de l’athlétisme, ça m’aide bcp car il a de supers conseils..

Quelle runneuse aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerais être la runneuse sans douleurs et non cassée de partout (contrairement à la génération de nos parents). Mais surtout, apprécier chaque course sans déception malgré le temps passé ou autre…

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Avec le temps et les blessures, on apprend que le repos fait aussi partie de l’entrainement. En faire beaucoup ne veut pas dire faire bien. Il faut savoir être patient pour atteindre un bon niveau.

Un grand merci à toi Marion, j’espère te revoir rapidement « sur les pistes » depuis nos derniers entraînements (très bon souvenir) pour la Paris-Versailles 2012 (aussi bon souvenir!) - Keep going !

La Minute du Marathon des Sables, par le journaliste Jean-Louis Bernardelli

Le team Transavia Sportera Handi’cap dans la danse du sable…

On est au troisième jour du Marathon des Sables, et même un outil aussi perfectionné que Google Earth ne détecte pas le Jebel (montagne) Mouchanne où les concurrents récupèrent avant d’attaquer les 73 kilomètres de l’étape de ce mercredi (et d’une partie de la nuit suivante…). Ce coin est magique, connu du (petit) monde des pistards de tous genres, extrêmement isolé, beau à hurler, Saint-Ex y aurait sans doute vu un de ses paysages de création du monde…

Nicolas Guitton, membre du team Transavia Sportera Handi Cap, parvient à appeler Paris, après deux jours d’isolement sans réseau…

« L’étape UN, 37 km, a été la première la plus dure de toute l’histoire du Marathon des Sables. Nos trois enfants, Astrid, Marie puis Gaëtan, ont été tour à tour pris en charge dans la joëlette, au fil des check-points où ils sont amenés en voiture. Chacun y passe environ deux heures, ils sont protégés de la chaleur et bien entendu nous les hydratons sans interruption. La température entre midi et deux heures est très élevée, plus de trente degrés, et elle augmente au fil des jours, avec un avantage d’ailleurs, les nuits sont aussi plus chaudes, au début nous étions à 5 degrés !

Nous courons ensemble et les relais sur la joëlette se font toutes les six minutes, pour n’épuiser personne. Lorsque le terrain est roulant, il ya juste un coureur devant et un autre derrière. Quand la piste devient plus dure, dans le sable, ou quand elle grimpe, nous avons différentes options, en général un devant et deux à l’arrière, puis, quand cela se complique encore on peut aller jusqu’à quatre personnes devant, un derrière et un sur chaque côté. Alors, la difficulté est que chacun porte son effort au même moment, sur le pied gauche, il ya donc un des coureurs qui fait office de « hurleur » et qui donne le rythme, un, deux, un, deux etc… ».

Le deuxième jour est une étape connue des anciens, mais qui se fait à l’envers, et beaucoup plus difficile. Très sélectif dit-on en langage sportif, autrement dit épuisant. Et le fait est qu’il y a des abandons, le team Transavia Sportera Handi’Cap a même porté assistance à plusieurs concurrents en déroute, en attendant l’un des deux hélicos qui servent soit à la production TV soit à l’évacuation des blessés, ce qui se fait de façon automatique quand on brise la balise de sécurité que porte chaque coureur.

« On avance sans se presser » dit Nicolas Guitton, « le tableau de marche nous amène au bout des étapes une heure avant la fermeture des contrôles. On fait en moyenne quatre kilomètres par heure. Tout le monde est en forme mais les blessures ont affaibli deux membres du team. Un talon d’Achille qui s’est enflammé, on doit faire attention à ce qu’il ne lâche pas, un ongle d’orteil qui a sauté et d’une façon générale, des ampoules pour tout le monde, Jérôme Cazade en est le recordman pour l’instant, douze à lui tout-seul. ».

Nous comprenons que les enfants sont ravis malgré la fatigue, un bivouac même confortable reste un bivouac. Ils disent évidemment vivre une aventure dont ils ne pouvaient même pas rêver.

Demain, pour l’étape de 73 km, il est prévu de ne pas faire rouler les enfants de nuit, ils se fatigueraient trop vite et n’auraient aucun plaisir de participer au raid dans ces conditions. Les deux accompagnatrices du team, Laure et Anne-Laure, sont aux petits soins, hydratation, sommeil, surveillance, nourriture, confort, elles font, dit Nicolas, un boulot formidable.

Bref, la belle histoire se déroule comme prévu, avec des souffrances physiques mais le désert apporte toujours des ressources insoupçonnées à ceux qui l’approchent avec humilité et enthousiasme. Quant aux enfants, ils sont émerveillés, c’était le but de l’expédition et à mi-parcours, il est atteint.

Merci à Jean-Louis Bernardelli pour ce reportage attendu !

Les plus belles histoires sont celles qui durent…

Voici le leitmotiv du marathon des sables qui connaîtra cette année sa 28ème édition. Course crée en 1986 par Patrick Bauer, le marathon des sables porte un nom qui se révèle trompeur lorsque l’on découvre que la distance mythique d’une quarantaine de kilomètres n’est qu’une portion des près de 250km du parcours intégral. Ce parcours se déroule en 3 temps temps fort: une étape de liaison, une étape marathon et une étape « non stop ». En auto-suffisance totale, les concurrents individuels ou en équipe devront respecter des règles strictes et justifier par exemple d’au moins 2000kcal par jour mais de moins de 10kg d’affaires au total pour avoir le droit de participer à l’épreuve. Épreuve longue, difficile, éprouvante pour les corps et les esprits, les organisateurs parlent d’une « aventure sportive, humaine et parfois même spirituelle », c’est dire à quel point le marathon des sables se veut être un véritable voyage initiatique.

La vidéo ci-dessous (édition 2012) en témoigne fidèlement:

 

Au delà des 1001 détails inhérents à cette course, j’ai souhaité mettre en lumière une équipe en particulier, présentée il y a quelques temps sur ce blog déjà: le team Transavia Sportera Handi Cap. Ces hommes ont depuis le départ pour vocation d’emmener des jeunes handicapés dans le désert sud-marocain. L’objectif ? Un doux mélange de multiples motivations mais avant tout l’envie de faire vivre des moments inoubliables et de se battre pour ceux dont la vie quotidienne est souvent bien compliquée. Je suivrai cette équipe et vous relaierai toutes les infos de leur course, jour après jour, dès le 05 avril (lien vers l’événement Facebook ici). Puis, je les rejoindrai en live du 11 au 14 avril, pour palper et ressentir tout ce qu’Internet ne peut retranscrire. Consciente de la chance qui m’a été donnée de pouvoir vivre ces temps forts, je tiens à vous en faire part autant que possible et poursuis dès aujourd’hui avec l’interview d’une des 3 jeunes s’apprêtant à décoller pour le Maroc au côté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap.

Il s’agit d’Astrid dont il est avant tout question dans cet article.

Comment son destin a-t-il pu croiser celui de l’équipe ? Pourquoi a-t-elle dit oui ? Quelles sont ses espérances et ses appréhensions ? Qui y-a-t il dans le coeur et l’esprit d’Astrid pour que l’envie surpasse la peur ? Réponses dans les lignes suivantes…

En visite chez Astrid le temps d’un riche échange - de gauche à droite: Marie, Astrid

De la terre fraîche au sable chaud: Astrid se confie

Une rencontre improbable, imprévue, impeccable

Tout a commencé lorsqu’un jour, peu de temps après ma rencontre avec l’équipe Transavia Sportera Handi Cap et leur entraîneur de choc Thierry Guibault, je déjeunais en famille avec Alix, la maman d’Astrid. Astrid a 18 ans, est étudiante en fac de psycho et atteinte d’une forme de myopathie neuro-musculaire: un handicap majeur qui la contraint à vivre en chaise roulante à longueur de temps mais aussi à dépendre étroitement de ceux qui l’entourent pour effectuer ces gestes si anodins pour la plupart que sont le fait de prendre une douche ou de se coucher. Connaissant la relative difficulté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap à rencontrer des enfants ou jeunes handicapés prêts et aptes à partager l’aventure de marathon des sables avec eux, je fus prise d’un élan d’inspiration et demandais sans grands détours à Alix si sa fille pourrait être tentée par 6 jours d’ultra-raid dans le Sahara en compagnie de grands sportifs, sur une joellette. Une proposition un peu dingue qu’une maman qui plus est d’une jeune fille handicapée pourrait voir d’un oeil plus qu’anxieux mais qu’Alix reçu avec une étonnante ouverture. Immédiatement après Alix en parlait à sa fille qui ne mit pas beaucoup de temps à accepter.

« Ma mère me l’a annoncé assez normalement, sans trop de détails. J’ai dit oui sans hésitation mais sans trop savoir non plus dans quoi je m’engageais » - Astrid est une jeune fille réfléchie qui a le goût de l’aventure, cela se voit et cela se sent. Son abord révèle un mélange intéressant de fragilité apparente mais aussi de volonté puissante: le genre de carapace et de volonté que l’on ne développe pas à ce point sans avoir de grandes combats par ailleurs.

Intégration rapide d’Astrid au sein de l’équipe: des échanges riches de sens

Astrid me raconte le déroulement très rapide de la suite des étapes. Une rencontre de qualité avec Jérôme (chef de l’équipe) et son épouse Laure; une participation « par la pensée » au Raid28 auquel ont pris part l’équipe et les deux autres jeunes enfants handicapés: Gaëtan et Marie; la participation au coup d’envoi d’un match de foot à Amiens après un passage par la Base Aérienne 110 de Creil et la rencontre du Colonel Mille (plusieurs membres de l’équipe sont militaires dans l’armée de l’air) et finalement une après-midi à l’INSEP, en compagnie d’Assia el Hannouni, championne paralympique de 100, 200, 400 et 800m et marraine de coeur de l’équipe…

A l’INSEP - de gauche à droite: Assia, Gaëtan, Jérôme, Astrid, Nicolas, Marie, Raphaël, Frederic, Laure, Mickael

Assia et Marie

Que d’échanges, de rencontres, d’événements en à peine 3 mois. L’équipe Transavia Sportera Handi Cap se démène: pour s’entraîner physiquement, pour rassembler les fonds nécessaires à leur entreprise incroyable, pour passer du temps avec les jeunes et vivre autant de moments que possible avec eux avant leur départ. La cohésion, l’entente, le partage, la complicité et la générosité sont autant de valeurs que l’équipe cultive ardemment. Des valeurs essentielles dans la vie mais particulièrement vitales dans le cadre de défis physiques et humains où toutes les émotions sont décuplées.

Le marathon des sables d’Astrid: entre cadre solide et pur inconnu

Astrid m’explique qu’elle ressent quelques angoisses à l’idée d’être sur la joëllette. Non pas à cause de la chaleur, du sable, des longues journées, mais parce que « l’appareil » devra être parfaitement adapté à elle pour lui assurer un maintien optimal. Elle ne peut en effet pas maintenir son cou d’elle même et doit être bien calée pour ne pas vivre les mouvements incessants de la joellette avec difficulté. A l’heure où cet article est écrit, la joëllette aura été parfaitement ajustée pour Astrid, lui garantissant un voyage sans contraintes, un vrai…

Astrid est surprenante: elle m’explique que toutes les 2h, un jeune ira sur la joëllette pendant que les deux autres se reposeront dans un 4×4 offert à l’équipe en guise d’assistance toute particulière. Son discours mélange aussi bien de l’appréhension qu’une envie irrépressible de parcourir le monde. Elle n’a peur de rien pourvu qu’il y ait l’ivresse de l’aventure: « j’aimerais bien être sur la joëllette la nuit; pour voir… ». Elle rajoute en me détaillant son parcours étudiant: « j’adore l’aventure, j’aurais aimé partir 5 ans à Montréal pour mes études mais mes parents n’ont pas voulu, ils avaient trop peur pour moi. Pourtant à Montréal la drama-thérapie est très développée et c’est vraiment ce qui m’intéresse«  - La drama-thérapie est un ensemble de techniques théâtrales visant à favoriser le développement émotionnel et mental de ses pratiquants. Une discipline passionnante qui rejoint l’envie d’Astrid de se spécialiser dans les chocs post-traumatiques, notamment ceux des hommes et femmes revenant blessés psychiquement de conflits armés. Une ambition forte pour une fille si jeune qui semble bien déterminée à ne pas vivre une vie dénuée d’engagement et de sens.

Un doux regard posé sur l’équipe Transavia

Astrid peine à avouer ses craintes mais ne bride pas pour autant une certaine douceur à l’égard de cette équipe 100% masculine qu’est le team Transavia Sportera Handi Cap et avec qui elle a passé pas mal de temps, en peu de temps…

« J’ai du mal à imaginer comment ce sera, mais notre handicap les aidera surement à se dépasser encore plus » me dit Astrid. Elle rajoute: « ils sont investis à 300%; je n’ai jamais vu de gens comme ça, moi qui connaît très mal l’univers sportif. Le plus étonnant et de voir à quel point ce sont des hommes aussi bien forts que délicats, une délicatesse qu’ils n’étalent pas. Ils agissent et ne se font jamais mousser ». Ce sont de beaux mots, pleins de bienveillance qu’Astrid révèle à ce moment là. Elle n’oublie pas de me dire cependant: « je pense que leur image du handicap aura évolué à la fin de l’épreuve, car aussi bon puisse-t-on être, on ne peut qu’avoir certaines idées toutes faites tant que l’on n’a pas vraiment vécu aux côtés d’une personne handicapée ».

Je réalise alors que ce que me dit Astrid est plein de bon sens et particulièrement mûr pour son âge. Je me dis qu’elle m’en a déjà beaucoup dit et lui propose de me donner son mot de la fin..

« Qui vivra verra » me dit-elle avec un large sourire…

Merci Astrid, j’ai hâte de te retrouver « là bas »: j’arriverai fraîchement de Paris quand toi tu auras vécu la quasi intégralité de l’aventure, tu auras sans doutes beaucoup de choses à me transmettre à ce moment là. Que le goût de la vie reste avec toi !

Un interview pas comme les autres pour un runner pas comme les autres…

Harry Bignon, speaker sportif depuis 2001, professionnel depuis 2006 et plus récemment à son compte, possède à son actif un sacré nombre d’épreuves de running toutes distances qu’il aura commentées sans relâche du début à la fin. Un métier « secondaire » pour Harry qui, le reste du temps, est ingénieur dans le domaine bancaire. Secondaire certes mais une véritable passion néanmoins. Harry n’est par ailleurs pas seulement un speaker mais aussi un ancien grand sportif aujourd’hui voué à l’entraînement d’athlètes au niveau international. Les présentations étant faites, laissons la voix ou plutôt cette fois…la plume, à celui qui manie le micro et les feuilles de résultats avec aisance, sur un podium ou sur une moto balai, avec ou sans bonnet de père-noël (adaptation au décor obligeant !), sous la pluie , la neige ou le soleil, du premier coureur à franchir le finish au dernier…

L’interviewer interviewé: Harry, à toi !

Harry, qu’est-ce qui peut donner envie un jour de vouloir prendre un micro pendant plusieurs heures pour : introduire une course avant même que le coup de pistolet n’ait été déclenché, stimuler les coureurs, les conseiller, suivre le plateau d’élites sur sa trajectoire, les interroger dès l’arrivée, continuer à encourager ceux qui arriveront plus tard en ayant tout donné, animer la remise des prix, conclure, etc. ?

Ce qui motive, c’est qu’un jour, alors que l’on pratique son sport de façon intense, à raison de 5 entraînements par semaine, avec des objectifs sur des championnats pour obtenir des titres (champion Ile de France Junior de course sur route - 10km, 15km et semi-marathon en 1998, plusieurs titres départementaux sur 10km, 10 000m piste, durée piste, semi-marathon et course nature) on se retrouve relégué à un banc de touche pour des problèmes de santé. Alors quand on est passionné par le sport comme je le suis, on trouve une nouvelle motivation pour être au contact de ce que l’on aime vivre.

Il faut de l’énergie, de l’inspiration, la connaissance des athlètes élites présents à chaque course, etc. pour animer une compétition. Chaque course te demande-t-elle une préparation spécifique ?

Oui, chaque course nécessite une préparation. Je recherche l’historique de la course, je vais sur le site ou contacte l’organisateur pour obtenir les informations à mettre en avant (sponsors, invités, élus …). J’essaie d’obtenir les listings d’inscrits pour chercher les favoris et si la course fait partie d’un challenge, j’essaie d’obtenir les informations pour faire un point sur le challenge. Généralement je passe plusieurs heures de préparation. Pour un commentaire le dimanche, la préparation va débuter le Jeudi généralement et je vais faire ce travail de préparation le soir après mon métier principal et la fin de la préparation se fait au cours de la journée du samedi.

Trouves-tu qu’il y ait des animations qui soient plus réussies que d’autres ? Si oui, est-ce généralement lié à la course en elle même ? à ton feeling ? à des imprévus ?

Si tu étais face à moi pour cette interview tu pourrais écrire « sourire et silence avant de répondre ». Car la réponse est « oui » ! Parfois je m’en veux, je me dis « olala je n’ai pas été bon aujourd’hui » ou « rrrr ça n’a pas été comme j’avais prévu ». La réussite d’une animation est liée à plein de chose : tout d’abord moi, bien entendu, l’état d’esprit, la fatigue peuvent jouer sur ma concentration. La météo a son importance, la pluie gâche toujours un peu la fête. L’humeur et l’ambition des coureurs comptent aussi beaucoup. Parfois quand je tente de faire le show avec vous je prends des blancs car ce jour-là, les conditions ne s’y prêtent pas. Les choix imposés par l’organisateurs, peuvent également, dans le déroulé de l’épreuve, faire que l’animation est plus difficile à assurer. La sonorisation: si le son n’est pas bon, la qualité de restitution n’est pas bonne pour vous. Bref, cela fait plein d’anecdotes à raconter sur des imprévus (et là, si tu veux faire des interviews régulières, nous pourrions la nommer l’anecdote du mois du speaker ! )

Cela tombe bien ! Aurais-tu à ce sujet une anecdote à nous raconter au sujet d’un imprévu mémorable qui serait survenu lors de l’une de tes animations ?!

Imprévu mémorable, le pire du pire pour moi et qui m’est arrivé à 3 reprises: des animations au porte-voix …! Je me sens ridicule… et à chaque fois, je dis à l’organisateur qui me fait ce coup-là: « plus jamais ça! ». C’est la honte pour eux comme pour moi !

T’arrives-t-il de manquer d’inspiration au micro ?!

Non jamais et puis j’aime mettre des pauses musicales dans mon animation, donc ça change le rythme aussi. Tu sais une animation ça passe très vite.

Quelle est la course que tu n’as encore jamais animée et qui aujourd’hui te donne envie ?

C’est une question compliquée pour moi, car je ne sais pas, il y en a plein et il n’y en pas en même temps. J’aime celles que j’anime et je suis déjà heureux de tout ce que j’anime, je ne pensais vraiment pas un jour avoir la chance d’être sur autant de beaux évènements. Parfois je dis à Michel HORTALA (mon ami Speaker) que le jour où il prend sa retraite moi je veux bien faire le VIADUC DE MILLAU ! Ça me parait magique ! J’ai envie de magie, soit par la beauté d’un lieu, ou par l’échange humain comme pour LA SENEGAZELLE. Tu vois, je voudrais vivre un truc qui me marque, que je ne ferai pas tous les jours et à l’issue duquel je pourrais dire: « YES celle-là je l’ai animée un jour » !

Selon toi, quel sont les 3 objectifs qu’un speaker sportif devrait remplir lors d’une animation ?

1. Mettre en avant les coureurs, car il faut avoir le respect de vous tous (du premier au dernier) dans l’effort.

2. Mettre en avant les organisateurs et les bénévoles car c’est un travail monstrueux, les sportifs ne se rendent pas toujours compte du travail et de l’énergie que ça demande et pourtant ça force le respect

3. Provoquer le plaisir, le sourire, et la fierté des athlètes par l’ambiance, par la citation du prénom de la personne à l’arrivée. Car la course à pied est notre loisir, mot qui doit rimer avec plaisir.

Tu animes des courses depuis 12 ans maintenant, comment vois-tu « la suite » ? Comment un speaker évolue-t-il au fil des années: un volume d’animations plus important ? Des styles de courses différents ? De nouveaux concepts d’animations ?

L’aventure je la vis au fur et à mesure. Tu sais c’est un métier complexe en fait, aujourd’hui j’ai la chance de plaire dans mon style d’animation, mais demain qui sait un autre va peut-être arriver dans un nouveau style et révolutionner le monde de l’animation? Tu m’aurais posé la même question il y a quelques années, je ne me serai pas imaginé à la place que j’occupe à présent. Alors je profite du moment présent, je prends avec plaisir la chance d’exercer ce métier et je me donne à fond pour ne rien regretter. Tu sais j’ai révolutionné certains aspects de l’animation. Quand j’ai débuté, il y avait des cibistes uniquement sur certaines courses, et nous n’avions pas forcément des informations pendant la course. J’ai mis en place des moyens de me contacter par téléphone pour les bénévoles afin d’avoir des informations sur les dossards en tête de course. Puis nous sommes venus avec les directs de courses: j’étais l’un des 1er sur les motos pour assurer ces directs. Ayant également animé des matchs de hand, j’ai découvert la notion du « show » en animation. Cela n’existait pas trop sur les épreuves d’athlétisme, les speakers étaient plus protocolaires. Je l’ai tenté et ça a pris.

En ce qui concerne l’animation de courses un peu « différentes », oui, pourquoi pas. J’aime les nouveaux concepts Crazy Jog, Frappadingues, etc. En revanche, pas de changement souhaité en termes de volume d’animations. Entre mon métier à temps plein et mon métier d’animateur qui m’occupe déjà sur 35 prestations soit 35 week-ends sur 52, je tiens aussi à préserver ma vie privée !

Quelle relation as-tu avec le sport en dehors des animations ? Comment « vis-tu » le sport « hors courses » ?

Je vis ma relation avec le sport en dehors de mes animations via :

Ma pratique : j’aime faire du sport, courir, badminton, natation, planche à voile, ski. Bref dès que je peux je pratique, mais malheureusement je ne trouve pas toujours le temps.

L’encadrement et l’échange : je suis toujours entraîneur sur plan d’entrainement privé pour une dizaine d’athlètes, je leur fait profiter de mes conseils et de ma connaissance de la pratique de la course à pied quel que soit le niveau.

Le suivi : j’adore regarder le sport à la télé : handball, tennis, cyclisme, biathlon, natation. Je suis parfois fou derrière mon écran pour un champion ou une équipe ! Ma femme me dit même « hey, tu n’es pas au commentaire aujourd’hui !»

As-tu, au fil des années, fini par voir et revoir les mêmes personnes régulièrement sur des courses ? Y a-t-il un lien qui se crée entre un speaker et la communauté des runners ? Les gens n’entendent-ils pas plus souvent ta voix qu’ils ne te voient vraiment ?

Oui, tu as des personnes que tu sais que tu vas voir sur tel évènement. Mais pour certains d’entre eux, ce sera seulement sur une course par an, car ils viennent de loin pour faire que cette course-là.

Les liens sont difficiles à créer en fait, parce que tel que tu le dis dans ta question les personnes m’entendent et ne me voient pas forcément et vice versa, je suis concentré sur ma prestation et je ne vois pas toujours les personnes que je connais et qui passent près de moi.

[Anecdote] : Je loupe fréquemment l’arrivée de ma femme, je ne la vois pas forcément passer la ligne d’arrivée !

Et toi Marie tu es un bel exemple aussi, on se connait bien toi et moi car nous échangeons par écrit sur Facebook, mais on se parle peu sur les évènements par ce que tu n’oses pas toujours venir me saluer, pourtant ça me ferait plaisir de vous saluer tous individuellement.

C’est pour ça aussi que j’aime ces communautés de runners naissantes, comme ton blog Hotsteppers, car ça me permet de devenir plus proche de vous, de vous inviter à venir me saluer sur les courses. La prochaine fois, ce sera un immense plaisir ! C’est pour ça aussi que je vous invite à m’ajouter à vos amis sur Facebook ! Avant une course je publie souvent un petit mot pour savoir qui sera présent et qui je peux avoir la chance de voir le jour J.

Toi qui vois tellement de profils de runners différents, tellement de visages différents, tellement d’individus chacun prêts à affronter une distance avec ses propres forces et limites…au vu de tout cela, qui y a-t-il de plus beau pour toi dans le running, peu importe le niveau ?

D’aller au bout de son effort, dans la performance de vitesse pour les plus rapides, dans l’endurance pour les derniers. Vous forcez tous mon respect, vous les coureurs, car aller vite nécessite une grosse préparation mais courir longtemps et donc avoir de l’endurance nécessite une grosse préparation aussi.

Alors, je présente les premiers car leur vitesse m’impressionne. Mais je vous attends et vous présente aussi jusqu’au dernier, car l’endurance et le courage du dernier m’impressionnent tout autant.

Tu vois, l’exemple même de l’homme qui force mon plus grand respect, que j’attends toujours sur les épreuves, et qui, je sais, sera le dernier, est Valerio PUCCHIANTI. (Si tu étais en face moi tu verrais les larmes arriver dans mes yeux et l’émotion me gagner). Ce mec a 90 ans il court encore et encore. Il met 1h30 pour faire son 10km, mais il est là et s’accroche et se bat ! Moi qui n’ai pas eu la chance de connaitre mes grands-parents très longtemps, et bien cet athlète… c’est un peu mon grand-père à moi

Quelle sont tes résolutions pour 2013 ?!

Reprendre le sport de façon très régulière ! Car « YES » j’ai changé d’emploi depuis le 1er décembre, et je devrais disposer de meilleures conditions pour pratiquer à nouveau très régulièrement.

Tu sais que j’ai encore une ambition, j’aimerais réussir à refaire 34’ sur 10km (à 33 ans j’espère que ce n’est pas encore trop tard !)

You’ll make it Harry ! Un grand merci pour cette prise de plume sincère et ce partage enrichissant. Les Hotsteppers te souhaitent le meilleur et seront ravis de connaître ta participation aux différentes courses de notre calendrier d’évènements (sur le calendrier de ce blog: lien ici ou sur son équivalent Facebook : lien ici) pour savoir quand te retrouver !

Une vie de défis

Le défi est un objectif recherché par l’humain tout au long de sa vie et se veut protéiforme. Chacun a des objectifs et des limites à dépasser ; elles ne sont pourtant les mêmes pour personne. En revanche il existe comme dans toute population des « tendances » et des « moyennes » ie des gens qui se retrouvent dans un ensemble relativement homogène malgré les variabilités individuelles – encore heureux, chaque être est unique ! Cependant, plus l’on s’éloigne de cette moyenne, plus les références de « défi » se décalent vers des extrémités semblant de plus en plus impalpables. Il y a des exploits que l’on visualise et que l’on admire et puis il y a ceux que l’on essaie d’imaginer et que l’on admire tout autant mais que l’on ne comprend pas forcément tant ils impliquent un surpassement physique et mental hors-normes.

Yves Beauchamp est un canadien de 48 ans résidant à Laval, en marge de Montréal, fait partie de cette minorité « d’hommes de fer », envahis d’endorphines en permanence et incapables de reculer voire même de s’arrêter.

Cet interview

Riche et intense alliant extrait audio et retranscriptions écrites des réponses d’Yves a pour vocation non pas de vous convaincre d’aller vers l’extrême au sens où lui l’entend, mais de vous plonger au cœur de la passion du sport, de vous sensibiliser à la puissance du mental et surtout de vous amener à croire en vos rêves aussi fous soient-ils et à tout faire pour les réaliser.

Le sport extrême en question : le triathlon ultra-distance ou « iron man »

Yves Beauchamp est un adepte du « triathlon ultra-distance », discipline bien connue en Europe et en France plus particulièrement mais plus « nébulleuse » en Amérique où Yves peut parfois être perçu comme un « extra-terrestre » tel qu’il le précise lui-même !

Un iron man: correspond à l’enchaînement des 3 épreuves suivantes : 3,8 km de natation suivies de 180 km de vélo puis d’un marathon (42,195 km de course à pieds). Mais un marathon ne constitue qu’un entraînement dominical pour Yves, donc un iron man suffit à peine à lui apporter le fond des sensations qu’il recherche. C’est pour cette raison que les challenges d’Yves Beauchamp commencent à partir du « double iron man ». Vous l’aurez compris, c’est mathématique (x2) pour ce qui est des distances : 7,6 km de natation puis 360 km de vélo puis deux marathons consécutifs soit 84,4 km, mais pas pour ce qui est du défi : « la fatigue est exponentielle » précise Yves. Incroyable pensez-vous n’est ce pas ? Certes mais nous sommes encore loin de ses limites. S’en suivent les « triple iron men », « quintuple iron-men » (c’est le français Emmanuel Conraux qui en détient le record) et « déca iron-men » ou « déca-triathlon » (le recordman est également français : Fabrice Lucas. Notons que le format du déca-triathlon a changé depuis quelques années. Il ne s’agit plus d’enchaîner 38 km à la nage, 1800 km en vélo et 10 marathons en un temps limité de 14 jours mais de réaliser un iron man par jour pendant 10 jours.

Passons concrètement aux performances d’Yves, où se situe-t-il dans ce pool d’épreuves humaines démentes et presque surréalistes ?

Les records d’Yves Beauchamp

2 DECA-TRIATHLONS…: le 1er en 11jours et 15h, le 2e en 11jours et 6h et un 3ème à venir au Mexique fin octobre.

2 TRIPLES « IRON MAN »

10 DOUBLES « IRON MAN » dont 2 cet été (Slovénie et Suisse à 2 semaines d’intervalle) et un 11ème à venir aux USA en ce début octobre.

3 RECORDS DU MONDE :

…2012 : 12 h de course sur tapis roulant pour une distance totale de 161,04 km (vitesse moyenne : 13,4 km/h).

…2008 : 48 h de course sur tapis roulant avec 12 autres coureurs pour une distance totale de 637 km (vitesse moyenne : 13 km/h).

…2005 : 77 h 22 min de vélo stationnaire sans interruption excepté 10 min toutes les 8 min.)

YVES BEAUCHAMP est 3ème au CLASSEMENT MONDIAL DU TRIATHLON D’ENDURANCE actuellement et compte bien consolider sa place voire l’améliorer au cours des deux épreuves à venir aux USA et au Mexique.

Le cœur des questions : Yves nous livre tout de vive voix

Yves, dis-moi vraiment ce qu’il y a au fond de toi, ce qui te motive au point de relever des défis toujours plus extrêmes et exigeants pour ton corps, ton esprit… ?

LE PLUS IMPORTANT…d’après moi, de prime abord est d’aller chercher dans le sport des sensations qu’on ne peut pas vivre au quotidien. Comme tu le sais, lors d’activités physiques le cerveau sécrète des drogues très fortes qui se rapprochent de la morphine. Une fois que tu as goûté à ces drogues là par l’effort physique, tu ne peux pas t’en passer. Deuxième point, je suis un être très sensible, dérangé au quotidien par des aberrations que j’observe dans la société et le sport est m’a façon de composer avec ça, de trouver un équilibre, de faire avancer les choses. Ce sont les choses extrêmes qui permettent aux gens de regarder ailleurs et plus loin que ce qu’ils ont l’habitude de voir tous les jours. Quelque soit la tangente que prend ma vie, quand je m’accroche au sport j’ai toujours plus de facilité à continuer et à avancer, c’est essentiel à mon bien-être.

Peut-on dire que la performance est un sujet central de ta vie où est-ce un concept à nuancer ?

LA PERFORMANCE... je nuancerais ce point. Je donnerai une importance de 30 à 40 sur une échelle de 100 à la performance. Le plus important est surtout d’aller jusqu’au bout : chose qu’on ne fait pas toujours au quotidien. Les gens parlent beaucoup, notamment dans le milieu politique, mais aller au bout de l’épreuve, au bout de soi n’est pas forcément quelque chose de courant dans la vie. Il y a d’ailleurs un vrai respect entre les athlètes lors de compétitions de type « iron man » qui dépasse largement la performance et qui est exceptionnelle à vivre. Ce type d’épreuves sportives relève d’un véritable engagement. D’ailleurs, lors de mon premier triple iron man en 2001 près de Grenoble, on ne parlait pas des inscrits mais des « engagés » !

C’est une question que j’aime poser aux athlètes car je la trouve intéressante et même fondamentale : comment gères-tu mentalement l’avant compétition, depuis la préparation jusqu’aux quelques secondes précédant le coup d’envoi des épreuves ?

LE STRESS NE M’ATTEINT PAS TELLEMENT... Je suis plutôt zen et j’ai même un côté ludique très développé de ma personnalité. Je trouve toujours une façon de m’amuser, de tout prendre en riant, même quand ça va mal. Par exemple là j’ai un double iron man en fin de semaine et je ne suis pas stressé du tout. Le plus important est de ne rien appréhender. Les gens ont souvent « peur » mais il faut y aller, ne pas se poser de questions et le faire tout simplement. Avant les compétitions je mène ma vie normalement, je m’alimente comme d’habitude, je m’amuse et puis quand je suis sur la ligne de départ je blague avec les autres athlètes et une foi le coup d’envoi donné, là on y va ! Je t’avoue que je suis même un peu indiscipliné par certains côtés parceque je suis mes propres plans d’entraînements et c’est comme ça que ça fonctionne le mieux.

Dis-moi quel est le Top 3 des « règles » ou plutôt des devises que tu t’imposes et respectes pour avancer sereinement dans ta pratique sportive ?

n°1 - L’alimentation : je suis végétarien mais si on me propose des plats non végétariens délicieux, notamment quand je suis invité, je ne refuse pas ce que l’on me propose.

n°2 - Le sommeil est aussi très important, je fais une sieste toutes les après-midi, il me fait à peu près 7h pour être bien.

n°3 - Soigner sa vision du monde : toujours voir le positif dans toutes les situations. J’essaie toujours de relativiser et de changer le négatif en positif. Le négatif prend des dimensions exponentielles quand on l’amplifie alors que ce serait tellement plus simple de mettre en avant ce qui va bien.

Aujourd’hui, là, tout de suite, à cet instant, quel est ton plus grand rêve Yves, tous domaines confondus de la vie ?

JE T’EN DONNERAI MÊME DEUX !...L’année prochaine en Italie j’ai été invité à participer au triple déca-iron man qui va avoir lieu pour la 1ère fois dans l’histoire (record Guiness) soit 30 iron men en 30 jours ! On est déjà 25 engagés et l’équipe italienne n’est même pas sure qu’un seul athlète va finir.

Par ailleurs, j’aimerais être une forme de missionnaire du sport pour propager la nécessité d’avoir une vie saine via une pratique régulière. Je voudrais être une référence dans le domaine du sport en ce qui a trait à l’endurance extrême.

De façon assez pragmatique, recommandes-tu la pratique de plusieurs sports pour créer des synergies ? Si oui, lesquels ?

OUI, ABSOLUMENT… et je dirai premièrement qu’il faut vraiment s’amuser et sortir des paramètres que l’on suit systématiquement. Je suis persuadé que nager est très utile pour la course à pieds, le vélo aide pour la natation, courir aide pour le vélo, jouer au badminton aide en matière d’équilibre et de maintien, les Pilates, le yoga, l’alpinisme, la randonnée sont autant de sports qui permettent de sortir de ses habitudes pour développer une « forme physique générale ». Cela développe en quelque-sortes de multiples « tentacules » sportives » !

Est-ce que n’importe qui pourrait faire un iron man ?

OUI, JE PENSE QU’UN IRON MAN EST ACCESSIBLE A TOUT LE MONDE… Je pense que tous les gens dans la société devrait faire un marathon dans leur vie pour connaître cette sensation quand tu termines avec tous ces gens qui t’applaudissent, ce sentiment du devoir accompli. Je pense qu’une personne en bonne santé qui a deux bras et deux jambes est capable de s’entraîner pour faire au moins un iron man. Après, le temps importe peu, même si cela prend 17 h (temps maxi), c’est accessible à quiconque est prêt à aller jusqu’au bout.

Pour finir, je vous invite non pas lire mais écouter le mot de la fin…:

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

…et vous laisse en compagnie d’Yves, l’iron man au coeur tendre et de sa fille qui l’a soutenu, suivi et aidé tout le long du double iron man de Slovénie cet été, à bientôt pour un prochain interview !

Le site officiel d’Yves Beauchamp: ici !

Avant de rentrer dans le vif de l’interview…

Aujourd’hui, l’esprit du blog Hotsteppers s’exprime dans toute sa splendeur. En effet, ce site a beau être « la zone lounge des fans de running », le sport en général est une fois de plus mis à l’honneur.

Tout d’abord parceque l’esprit Hotsteppers c’est l’esprit « anti-cloisons » : on aime le running, on le pratique, on participe à des évènements et on pioche des conseils pour progresser et se faire du bien mais on sait aussi tirer le meilleur d’autres sports pour avancer et découvrir des horizons et des sensations encore plus vastes.

Aussi parceque la notion de performance est centrale dans ce blog. Centrale car relative. Qu’est-ce que la performance ? Se battre contre l’autre ? Se battre contre soi ? Dépasser ses limites ? Dépasser ses croyances ? Un peu de tout ça ?

Vous conviendrez que ce terme n’a pas de signification unique. Je vous renvoie à l’article : « Confiance et acuité psychologique : les armes du sprinteur » où le nageur américain Gary Hall à qui l’on avait peu de temps avant diagnostiqué un diabète, décrit sa joie, à la 2ème place du podium, malgré le commentaire provocateur et insensé du n°1 : « T’as encore perdu » - tentant de marquer par là une forme d’échec.

Perdu ? Echec ? Gary Hall avait tout gagné ce jour là.

Dans cette optique et en parfaite cohérence avec les valeurs Hotsteppers: envie, efforts, plaisir, équilibre, respect, découvrons aujourd’hui Sarah Mailhot, athlète paralympique canadienne de 22 ans, étudiante en traduction à l’Université Laval de Québec, qualifiée pour les Jeux 2012 à Londres et prête à défendre haut et fort les valeurs du sport.

Face à face, tête à tête, cœur à cœur avec Sarah

Bonjour Sarah, merci beaucoup de partager ton expérience et ta vision du sport avec l’ensemble des Hotsteppers ! Nous sommes heureux de vivre cet échange. Peux-tu nous dire en quelques mots, « qui est Sarah Mailhot » ?!

Je suis une fille spontanée et vraiment passionnée, j’adore ce que je fais et je ne changerai ma vie pour rien au monde!

Parle-nous de ton handicap, de son origine, de ce qu’il implique comme aménagements dans ta vie et comme contraintes dans ta pratique de la natation.

Je suis atteinte du spina-bifida, une malformation de la moelle épinière qui se développe au cours des premiers mois de la grossesse. Il y a plusieurs types de spina-bifida, et chacun possède plusieurs degrés d’atteinte. Dans mon cas, il s’agit du spina-bifida myélo-méningocèle, qui est le pire des types. Cependant, comme la lésion est au bas de ma colonne vertébrale, je suis tout de même capable de marcher et de fonctionner à peu près normalement. Mes jambes sont partiellement paralysées au niveau des mollets et des pieds, ce qui entraîne une certaine difficulté à la marche, mais je peux tout de même me déplacer sans fauteuil roulant ou béquilles. Lorsque je nage, je n’utilise pas mes jambes, je n’utilise que mes bras et mon tronc.

Depuis quand nages-tu et quel est ton rythme d’entraînement ?

Ça fait maintenant 10 ans que je nage. Dans les périodes d’entraînement les plus intenses, je nage 9 fois par semaine et je vais 3 fois en conditionnement physique. Lorsque l’horaire est un peu plus léger, je nage tout de même au moins 6 fois tout en continuant le conditionnement physique 1 ou 2 fois par semaine.

Pourquoi la natation d’ailleurs ?

J’ai toujours adoré l’eau. Que je sois assise au bord d’un lac, à bord d’un bateau ou dans une piscine, je me sens dans mon élément. C’est aussi le premier sport adapté que j’ai essayé, et c’est là que j’ai eu la piqûre pour le sport. J’ai aussi fait de la course en fauteuil roulant pendant 5 ans et du ski de fond para-nordique pendant 3 ans, mais j’ai tout arrêté en 2009 lorsque j’ai eu la chance d’être choisie dans l’équipe nationale de natation. Il est possible que je recommence à m’entraîner dans ces sports lorsque ma carrière de nageuse sera terminée, mais pour l’instant je me concentre sur la natation.

A quelles compétitions majeures as-tu déjà participé et quel a été ton cheminement jusqu’à la qualification pour les Jeux paralympiques 2012 à Londres ?

J’ai commencé à participer à des compétitions internationales en 2009, je faisais partie de l’équipe canadienne aux championnats du monde IPC (NDLR: « International Paralympic Committee ») en petit bassin à Rio de Janeiro. J’ai aussi participé aux championnats du monde IPC en grand bassin à Eindhoven en 2010 et aux championnats para pan-pacifique à Edmonton en 2011.

Qu’attends-tu de toi-même pendant ces Jeux ?

J’espère réussir à battre mes temps dans toutes mes épreuves, et idéalement j’aimerais réussir à entrer dans la finale du 400m libre. Par contre je ne veux pas me mettre trop de pression, je serai satisfaite si je réussis à baisser mon temps sans entrer en finale. Je veux surtout prendre de l’expérience et m’amuser.

Quelle est ta vision du sport : qu’est-ce que le sport apporte dans une vie, selon toi ?

Pour moi le sport est une priorité. Je n’ai pas hésité à étaler mes études pour accommoder mon horaire d’entraînement et si je dois manquer des cours pour participer à une compétition, je prends des arrangements pour être sûre de pouvoir y aller. Le sport m’a permis de vivre les moments les plus beaux et les plus intenses de ma vie tout en me permettant d’être en forme et de découvrir une partie de moi que je ne connaissais pas. Depuis que je nage, je suis beaucoup moins timide, je vis des expériences extraordinaires, je voyage partout dans le monde… c’est sûr qu’il y a aussi des sacrifices à faire, mais je crois qu’ils en valent totalement la peine.

Peux-tu dire qu’à travers ton handicap tu as pu découvrir des forces inestimables en toi ?

J’ai dû passer par certaines épreuves que d’autres n’ont pas vécu, et oui ça m’a rendu plus forte, mais je mentirais si je disais que ma vie avait été particulièrement difficile. J’ai une famille et des amis qui sont toujours là pour m’aider et m’encourager et comme je suis plutôt extravertie je n’ai pas de mal à me faire de nouveaux amis. Si certains essayaient de rire de moi à cause de mon handicap, plutôt que de les laisser m’atteindre, je leur répondais d’une manière qui leur faisait réaliser à quel point ce qu’ils disaient était stupide.

Quel est ton programme pendant ces jeux (dates et horaires de passage en heure londonienne), afin que l’on puisse te suivre ?!

31 août à 9 :44, 400m libre catégorie S8
4 septembre à 9 :37, 100m dos catégorie S8
6 septembre à 11 :07, 100m libre catégorie S8

Un dernier message à faire passer aux Hotsteppers, communauté internationale, interculturelle, en quête de défis et d’humanité à travers le sport ?

Il ne faut jamais abandonner ses rêves, parfois ils se réalisent! Et si jamais ça ne marche pas, vous aurez quand même eu la chance de vivre des expériences inoubliables.

Merci pour tes mots et ton temps, nous nous ferons un plaisir de te suivre dans les semaines à venir. Reste bien concentrée et confiante, que la force du sport soit avec toi ! Tu as déjà gagné notre soutien et notre admiration !

Sur fond de musique des « Chariots de feu« …hymne des JO 2012… que les Jeux paralympiques nous fassent aimer toujours plus le sport et la vie !

http://open.spotify.com/track/4A7vpDEIcv2OHAwRSu1aUW

 
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