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Avant le 18 mai, 8h, la dernière course inscrite à la main (et en gros) dans mon agenda était le marathon de Paris, le fameux. Mon tout 1er. Une capitale traversée sans douleur et bien entourée, un vrai bonheur runningstique en somme comme ces moments de sport « à sensation » qui s’impriment dans votre corps et votre cœur en vous donnant le sentiment que tout est possible et génial ! Particulièrement grisée par cette expérience introspective riche, je surffais sur la vague concluante de l’entraînement multisport : squash, zumba, running, RPM en me dirigeant petit à petit vers une nouvelle échéance : la course Paris St Germain. Expérience qui aura agi en doublé 1,5 mois après le marathon, une vraie réussite physique et mentale offerte sous un soleil royal ou le récit d’un 20km placé sous le signe grisant des endorphines.

Paris-St Germain: le retour, 2 ans plus tard

La Paris-St Germain est une course qui me tient à cœur. Après avoir mis un tout 1er dossard à l’occasion d’Odysséa 2012, puis aux foulées du 8ème 2013, je me rappelle avoir jeté mon dévolu sur ce 20km atypique. En peu de temps et suivie par un ami, j’étais inscrite. Pas vraiment un semi, parcours buccolique en bord de Seine, arrivée au cœur de ma ville natale sur la terrasse du château, je me lançais dans ma 1ère épreuve « longue distance ». A l’époque, avec quelques légers kilos en plus et un entraînement décousu, je finissais en pile 2h00. Très heureuse , je m’étais jurée de revenir. Il est pourtant peu de courses que j’aime refaire d’une année à l’autre, à moins de présenter un charme particulier. La Paris St Germain en fait partie, Paris Versailles également, dans un registre similaire. Entre temps, j’ai eu l’occasion de pratiquer des pistes ou des sentiers divers, de progresser, de franchir la barre des 50’ au 10km et de réitérer le chrono d’1h53 sur deux semis (Barcelone et Paris). Le parcours de la PSG faisant 1km de moins qu’un semi, je pouvais espérer casser la barre des 1h50. Seulement, la PSG n’est pas farouche et ne se contente pas de vous amener du Jardin d’Acclimatation à St Germain en Laye par les bords de Seine, non. Si vous voulez y goûter en totalité, vous devez gravir la côte du Mont Valérien au 3ème km puis la côte du Pecq, à peine plus d’1km avant la fin. 2 « montagnes » sans en être constituant la difficulté majeure de cette course. La 1ère côte étant à gérer sans se griller pour la suite et la dernière, au mental, sans rien lâcher, quelques centaines de mètres avant le finish ou de quoi imposer une gestion de course de A à Z. Intéressant.

Après des discussions facebookiennes avec Fabrice, runner/webber actif, qui plus est follower Hotsteppers (ça rime bien tout ça !), je me voyais offrir ses services de lièvre pour flirter avec la cible 1h50. Big deal. J’acceptais avec joie tout en sachant qu’il me faudrait sacrément bosser ; 1h50 étant un chrono réellement optimiste, mais…

J’ai bossé…à ma manière

J’ai beau avoir un objectif et aimer « gagner », il m’est toujours difficile d’arriver à mes fins si je ne suis pas mon feeling. Or mon feeling ces derniers temps m’a amenée à gérer mes efforts aux sensations certes mais aussi et surtout au plaisir. J’ai ainsi trouvé du plaisir à faire des séances de fractionnés parce que j’ai su en profiter pour admirer la nature qui m’entourait, prendre des photos magnifiques, m’offrir une récup soignée et bien méritée à l’arrivée. Tout peu avoir du goût quand on y met du sens, je trouve. J’en profite alors pour revenir à ma prépa marathon qui a pris du sens 4-5 semaines avant le départ. C’est seulement à ce moment là que j’ai pu suivre mon plan d’entraînement. Avant, l’envie n’était pas en phase avec le niveau d’engagement requis, et dans ces cas là, on rame et on n’arrive à rien. Dans cette optique de doux anti-conformisme réfléchi et sommes toutes organisé, je choisissais d’aller là où mon cœur sportif me portait ! Abonnée au Forest Hill de ma ville, j’enchainais alors séances cardio et stylées de Zumba où je pouvais laisser mon corps s’exprimer tout en se dépassant, séances de squash débridées avec une amie, séances de running sur tapis ou en pleine nature, etc. La variété, la diversité, le mouvement sous différentes formes, c’est ainsi que je trouvais du plaisir.

La semaine avant la course, Fabrice m’envoyait un petit « reminder » avec une copie écran du programme d’entraînement proposé par les organisateurs de la course. Fabrice, sache qu’à ce moment là je me suis vraiment dit que je m’étais préparée comme une anarchiste du plan ! J’ai alors suivi quelques séances dignes de leur nom sur la dernière semaine, entrecoupées de mojitos chaleureux non loin de mon tout nouvel appart. J’étais résolument en plein dans la jouissance du moment plus que dans l’obsession de la performance et finalement heureuse à l’approche de la course, peu importe ce que devait en être l’issue. La confiance engendreant la confiance, je me levais dimanche 18 mai, hâtive de retrouver une joyeuse floppée de Hotsteppers non loin des consignes et de me laisser guider (pour une fois) par un inconnu (Fabrice) qui ne le serait bientôt plus.

Le running offre des tranches de vies dont je ne me lasse pas !

La course…aux endorphines

Après avoir couru dégusté un biOcake coco-chocolat par Punch Power (cf encart nutrt=itionnel en fin d’article) comme une dératée pour ne pas rater mon RER, écouté 15 fois le même morceau « Verano Azul » de Juan Magan dans mes écouteurs pour faire passer le voyage et retrouvé Julien, mon accolyte des 30 premiers km du marathon de Paris au métro Sablons, je récupérais alors mon dossard qu’il était allé chercher la veille, m’évitant un long AR la de mes Yvelines à Paris. #RunningCommunitiesRock #DontThey ?!

Quelques centaines de mètres plus tard, nous retrouvions quelques amis runners comme convenu (à l’heure, eux !), prêts à prendre le départ.

De gauche à droite: Carole, Delphine, Marie, Julien, Guillaume, Fabrice

Fabrice et moi au départ

A peine le temps de dire « ouf », je me retrouvais en train de courir/parler avec Fabrice et de le suivre aveuglément, confiante et positive. Intérieurement je me disais qu’il me faudrait une sacrée flamme intérieure pour aller les chercher ces 1h50, mais la flamme se mettait tranquillement en place. L’échauffement passé, la côte du Mont Valérien nous faisait déjà insolemment de l’œil. « Là je ne parle plus Fabrice » précisais-je à mon lièvre frais comme la rosée du matin (et non comme le rosé de la veille, Florence si tu m’entends !) qui acquiesçait d’un air un tantinet boudeur, limite genre « t’es pas marrante ». #BahOuaisMaisLàJe RespirePlusAlorsHein. Concentrée, j’attaquais la maudite ascension valérienne en contrôlant mon souffle et ma fréquence cardiaque.

In media res

Une fois la côte passée, on se dit que l’on a relevé une vacherie du parcours sur les 2 au programme et que le prochain objectif est d’arriver aux 10km. A ce moment là je retrouve rapidement Carole et Delphine en haut avec qui nous reprenons la discussion. C’est fou comme parler est énergisant parfois ! On refait le monde, on parle de « queue de cheval » versus « tresses » pour courir et tout, rien ne nous arrête ! Le temps passe à une vitesse dingue. Mi parcours : 55’, mon lièvre est ultra satisfait. « On a perdu du temps dans la côte mais on est en train de le rattraper » me dit-il. Tu m’étonnes qu’on le rattrape, j’ai consulté ma Garmin plusieurs fois et elle m’annonçait fièrement du 5’/km sur les quais de Seine. Mon allure sur 10km en somme, normal sur un 20km! Pourtant ça allait. Je ressentais une baisse d’énergie mais pas une baisse d’envie, preuve en est sur la photo !

 

Autour du 15e, je disais à Fabrice qu’il fallait que je me concentre à nouveau, que la fin serait dure mais que je savais que j’y arriverai. Quoi de plus satisfaisant de sentir que l’on est dans un sacré effort mais que cet effort ne nous tue pas (et nous rend plus fort !). Fabrice me laissait alors à ma concentration, m’emboitant le pas pour me tirer vers l’avant. Dernier ravito au 17èmekm, plus qu’1 gros km et la dernière côte commencerait. Je me souviens la 1ère fois au même endroit j’avais eu un énorme coup au moral et avais du me ressaisir pour ne pas m’arrêter au bord de l’eau et pleurer! Cette fois-ci c’était différent. La difficulté était là mais j’avais envie de la bouffer, cette côte ! Un tournant, une montée de marche, un pont et nous y étions, partis pour 1km d’ascension sinueuse au cours desquels il ne fallait rien lâcher. Dans ces instants mon orgeuil bouffe toute ma fatigue et je refuse catégoriquement de marcher. Ralentir, ok. Respirer, évidemment. Gérer, oui. Arrêter, non. Je continuais alors à suivre Fabrice qui ponctuait ses foulées de réguliers « Allez Marie ». J’ai ressenti une méchante nausée à ce moment là ; je ne fus pas la seule visiblement bien que certains se soient un peu plus exprimés que moi (sur le bitume !) et au moment de sentir mon gel me faire vivre un sale quart d’heure digestif, je me retrouvais au sommet ! Il restait 400m : un tour de piste ! La rage au ventre je relançais devant l’air agréablement surpris de Fabrice qui me lâcha un « tu relances ou je rêve ? J’adore ! allez tu lâches tout maintenant ! ». Accélération, accélération, accélération…tournant, vue de l’arche, 150m, « allez marie » de julien depuis les spectateurs, franchissement de la ligne. Et bam !

Verdict : 1h49’56 - Arrivé(e) 1467/3101 - 87/399 dans la catégorie SEF! Quel bonheur ! Un objectif atteint, plus qu’atteint, un superbe duo avec Fabrice que je n’avais jamais vu avant ce jour et qui m’aura démontré une fois de plus à quel point les liens du sport permettent de faire de belles choses (merci !), un ciel bleu, une sensation d’avoir progressé tant physiquement que dans la gestion mentale. What else ? Le tout couronné par la visite surprise d’une amie extirpée de son doux sommeil pour venir accueillir mon arrivée à tout juste 10h sous le soleil de St Germain en Laye. S’en est suivi un Starbucks collectif sur la pelouse du parc du château. Nous avons partagé nos sensations, refait le monde du running et même parlé « natation »…un mot que je n’utilise plus depuis que je suis sortie d’une piscine en panique il y a 2-3 ans (merci l’Armée française pour la douceur de tes enseignements) et qui m’était revenu à l’esprit plusieurs fois ces derniers temps. Delphine nous as confié ses expériences de triathlète, elle qui craignait tant l’eau plus jeune. Carole et moi avons échangé sur notre envie mêlée de peur de nous jeter à l’eau également.

Finalement, en début d’après-midi nous nous sommes quittés le sourire aux lèvres, libérés et heureux.

Quant à l’eau, j’y suis retournée 3 jours plus tard.

A suivre…

Encart nutritionnel: test du biOcake choco-chocolat de Punch Power

Le biOcake de Punch Power n’est autre qu’un équivalent de « gâteau sport » ou ces préparations en poudres ultra simples à confectionner et à consommer jusqu’à 1h avant l’effort. Nul besoin d’être un chef, une boîte permet d’obtenir 3 parts de gâteau. La manip’ est simple: vous combinez votre mélange à de l’eau et l’enfournez une vingtaine de minutes. Bien que déconseillant régulièrement de tester des produits de nutrition sportive le jour d’une course, c’est malgré tout ce que j’ai fait cette fois-ci, ayant plutôt confiance. Autant un gel peut révéler de mauvaises surprises, autant un gâteau de l’effort ne présente à mon sens pas de grand risque si ce n’est celui de ne pas vous plaire en termes de goût. Pratique: c’est une évidence; pour le reste, voici les avantages et inconvénients clés de ce produit qui vous permettront de le choisir ou non, selon vos critères et envies.

Avantages du biOcake Punch Power

  • Produit bio
  • Composition « sans gluten ». Bien que loin d’être une accro au « sans » à toutes les sauces et ne faisant pas partie de ceux qui sentent leur vie changer en arrêtant le gluten, je pense malgré tout que de ne pas en prendre peut au pire ne rien faire, au mieux améliorer le confort digestif. Le produit étant élaboré dans ce sens, autant en profiter.
  • Made in France
  • Élaboration rapide
  • Goût sympa même si rien ne vaut un petit dèj continental un dimanche matin et que manger une part de gâteau tout fait n’est pas ce qu’il y a de plus appréciable. En même temps se lever à 6h du matin pour se rendre au départ d’une course non plus! C’est plus tard, pendant la course et surtout à l’arrivée que l’on se rappelle pourquoi on est assez dingue pour faire ce type de sacrifices :) Le plaisir vient à la mesure de l’effort ce qui ne veut pas dire qu’il faille se flageller en mangeant des produits immondes pour mieux apprécier la vraie vie après. En l’occurrence ce biOcake se situe dans la zone des produits « je sais que c’est chimique mais ça n’est pas désagréable ».
  • Pas de nœuds au cerveau avant la course du style « mon café avec ou sans lait ? d’ailleurs, je prends du café ou pas ? et le pain: pas trop blanc mais pas trop complet non plus…quoi, du beurre ? ah mais non ça augmente le temps de digestion ! des protéines ou pas de protéines ?… » Bref, Punch Power vous propose un produit « all inclusive »: 554kal par part (1 seule est nécessaire avant une épreuve de course classique type 10km ou semi), 100g de glucides, 13g de matières grasses, 8,6g de protéines et 300mg de sodium.
  • Possibilité de consommer le produit jusqu’à 1h avant l’effort ce qui constitue un avantage indéniable, notamment pour ceux qui ont l’habitude de s’astreindre à un petit déjeuner 3h avant l’effort. Le gain de temps (et potentiellement de sommeil) est réel.

Inconvénients du biOcake Punch Power

  • Aliment fonctionnel qui certes simplifie la vie mais ne permet pas d’être acteur de son alimentation. Or, un minimum de connaissances et d’expérience permettent à n’importe quel coureur de se composer un petit déjeuner adapté et diversifié, plus agréable qu’une mono part de gâteau.
  • Aucun précision de la marque sur la quantité à consommer en fonction de l’épreuve. Il est indiqué qu’1/3 de la préparation est recommandée avant l’effort mais un 10km ou un marathon ne représentent pas le même effort: quid de l’adaptation du volume à l’effort ?
  • Pas idéal hors activité physique. Si avant l’effort ce type de produit est adapté, il semblerait qu’hors effort sa digestion ne soit pas optimale: simple coïncidence ou réalité, la seconde option semble malgré tout plausible.
  • 12,5 Eur par pot soit un peu plus de 4Eur par petit déjeuner sachant qu’il est compliqué de diviser le sachet en 3 et que la confection de l’ensemble de la préparation apparait comme solution de facilité. A moins de penser (et d’oser) congeler vos parts, vous pouvez facilement vous retrouver avec des parts en trop que vous mangerez plus tard (à tort, cf. inconvénient n°3!)

Consulter les résultats temporaires de la Course Paris Versailles 2013, ici.

Alors que le record du monde de marathon était battu par le kényan Wilson Kipsang à Berlin ce Dimanche 29 septembre 2013, près de 25 000 coureurs s’élançaient de Paris jusque Versailles pour courir la 36ème édition de La Grande Classique. Une course connue et aimée pour son parcours diversifié et exigeant, entre bords de Seine et ville, en passant par la forêt de Meudon, la redoutée Côte des Gardes et finissant par un faux plat de plus d’1km, à 500m du Château de Versailles. Première fois pour moi que je faisais une course pour la 2ème fois, depuis ma toute première: Odysséa 2011. Il y en a eu des dossards depuis, des aventures ou des déconvenues. Mais aujourd’hui fut la preuve qu’un travail mental sur soi et sur sa pratique, que certaines réflexions bien menées et que la quête incessante de sens, peuvent être déterminants dans la réussite d’une course, souvent reflet de la vie que l’on mène…

Voici le récit aérien et heureux d’une Paris Versailles 2013 menée en 1h29’06, sans excès.


Ma PowerSong du jour !

Un départ au rythme d’Amy Whinehouse et Bob Marley…

Après une nuit moyenne, comme avant chaque course, je me levais malgré tout positive car libérée par le choix intime de prendre du recul sur la course à pieds (entre autres) et de remettre les choses à leur place. Au cœur d’une période de faible envie, tentée par le découragement et par des phrases aussi stupides que « je ne suis pas faite pour courir » ou bien « je vais me mettre au tricot, de toutes manières je suis pas une vraie sportive« , je m’étais fermement convaincue de réellement chercher du plaisir là où je trouvais que l’impact des gadgets, du matériel, des fringues et des relations sociales virtuelles fausses et peu constructives avait pris bien trop de place. Plutôt adepte de l’Essentiel, de ce qui est vrai et de ce qui a du sens - spirituelle et intègre, je décidais plutôt que de tout rejeter en bloc, de repartir en quête de ce qui m’avait animée il y a 2 ans en commençant, de retrouver la simplicité et la naïveté touchante des débuts mais surtout, de faire preuve d’un peu d’humilité en restant concentrée sur mes capacités ou incapacités, en les acceptant et en occultant toute comparaison empoisonnée…

Sans essayer d’ameuter « du monde » au départ de la course, je retrouvais discrètement mon ami Philippe, venu s’entraîner à 1 semaine de son marathon de Lyon. Nous avons bien ri des musiques choisies par l’organisation: plus smooth, plus « passe moi le oinj » tu meurs ! J’ai cru que j’allais planter mon tipi et fumer le calumet de la paix plutôt que de courir ! En tous cas, au moins il ne pleuvait pas, une vraie chance d’emblée. Pas de douleur psychosomatique ou réelle en ce qui me concernait. État d’esprit très zen. Prête à partir et à accueillir la réalité de cette course dont j’étais incapable de pré-juger. Top départ, 46ème vague !

Philippe et moi, juste avant le décollage :)

Bords de Seine, côte des Gardes, forêt de Meudon…

Les premiers km de bords de Seine jusqu’à la terrible côte des Gardes devaient être un échauffement actif. Vivacité et régularité maximum de mise, en n’allant surtout pas chercher dans les réserves…En parlant de réserves, j’ai pour une fois suivi les conseils que je donne (voir: « optimiser ses stockes de glycogène avant une course) en surveillant mon alimentation de près avant la course: beaucoup moins de sucres simples, beaucoup plus de sucres lents, de la viande blanche, beaucoup d’eau, des fruits secs, pas d’innovations culinaires…L’objectif étant de vivre Paris Versailles 2013 sans baisse de régime stupide comme cette terrible hypoglycémie réactionnelle que j’avais prise en pleine figure 4 jours plus tôt. La gestion nutritionnelle fut idéale et l’énergie accumulée m’aura permis de vivre un effort réel et agréable, le must.

Bilan intermédiaire au km (km 1-6): 5’13/5’13/3’40 (passage sous un tunnel, bug)/5’19/5’03/5’20

Le long de cette 1ère portion de parcours (pas la plus belle), je croise une petite fille qui me pointe du doigt et dit « Oh » ! Je ris et lui rend son « Oh » ! Était-ce l’effet de mon super T-shirt made in Douzaleur, mentionnant « Toi aussi tu as fait un pari stupide ? » En tous cas, les supporters des bords de route sont toujours aussi sympathiques sur ce genre de courses et c’est un bon point.

T-shirt créé par douzaleur.com

Nous arrivons alors en bas de la côte, la fameuse, la terrible :) Personnellement je ne déteste pas les côtes. J’ai les cuisses qu’il faut pour pouvoir les affronter ! Une seule règle pour moi: ne pas marcher. Et pour ne pas marcher, il faut être à l’écoute de son souffle, de ses sensations, pour ne pas virer dans l’hypoxie désagréable. Le haut de la côte n’est quand même qu’à mi-parcours de la course, il s’agit de ne pas se brûler, mais toujours, d’être régulière. La côte n’étant elle même pas du tout régulière: certaines portions ultra pentues, d’autre moins, mes temps au km sont tout autant fluctuants.

Bilan intermédiaire au km (km 7-9): 6’16/ 6’57/5’46/

S’en suit une portion forestière que j’aime toujours autant…Les arbres, leur calme, leur énergie...Nous avons beau être des milliers, je trouve cela ressourçant. En plus, le parcours est relativement plat. Un bonheur après la côte ! C’est le moment de récupérer et de rester concentrée. Avant de partir je m’étais dit: objectif 1h max au 10ème km. Objectif largement atteint, je passe le 10ème km à56′. Le rythme est plus que lancé, le plaisir prend forme et surtout…la sensation de n’être ni dans un excès de dépassement , ni dans de radines économies de forme. Une sorte d’équilibre en fait. Le must de cette portion reste tout de même la grande descente juste après le 11ème km. J’ai cru que j’allais m’envoler…

Bilan intermédiaire au km (km 10-13): 5’10/5’31/4’53

Il reste 3km, dont la moitié sur le faux plat de l’Avenue de Paris: le finish le plus long des courses d’Ile de France (enfin, je crois) ! Une dernière côte bien connue des habitués: « la côte du cimetière », qui cyniquement nous expose à l’intervention expresse de pompiers auprès d’un homme très mal en point, s’offre alors aux hordes de coureurs pressés d’arriver. Les derniers kilomètres de cette course défilent toujours beaucoup plus vite que les premiers ! L’avenue de Paris est là, un long faux plat, un virage et l’arche bleu apparait ! J’aime assez cette fin qui semble proche mais qui ne l’est pas tellement. Elle force à la concentration et la gestion de ses derniers efforts. Les photographes de Maindru bombardent les coureurs, le temps est plus que clément, il reste 100m, bip, terminé !

Bilan intermédiaire et final au km (km 14-16,3): 5’54/5’13/5’28

J’ai cru lire que certains coureurs partis plus tôt avaient été inondés par la pluie sur leur fin de course…j’avoue pour le coup avoir été ultra épargnée et n’avoir pas reçu une seule goutte si ce n’est celles des bouteilles d’eau versées d’une traite sur ma tête à chaque ravitaillement ! Il faisait tout de même assez lourd malgré la grisaille.

Tracé du parcours Paris-Versailles via l’interface polapersonaltrainer.com

 

Bilan

Le parcours de la Grande Classique est inchangé et reste toujours aussi atypique et intéressant. Les ravitaillements sont bien espacés et les organisateurs ont compris qu’il n’était pas nécessaire de proposer 150 produits différents mais que du sucre et de l’eau étaient le principal ! Idem, les barres de céréales, compotes et eaux ultra-minéralisées distribuées à la fin sont de bons choix. On retiendra toutefois, au vu des commentaires parcourus cet après-midi sur les réseaux sociaux, que la gestion des vagues reste approximative. Il devrait y avoir des sas par niveau pour éviter aux marcheurs de persister à gêner ceux qui courent en restant à gauche (et non à droite comme répété maintes fois).

Finalement, l’arrivée est assez grandiose, on peut se permettre une accélération si ce n’est un sprint tant l’avenue est large…les photographes sont bien placés et ont le temps de prendre en photo chaque coureur (d’ailleurs, mes photos risquent d’être funky au vu d’une totale dé-coiffure et du bidon d’eau sucrée que je me suis accidentellement versé sur les cheveux !!!). Paris Versailles 2013 fut une belle édition placée sous le signe de l’écoute de soi et d’une prise de recul saine et bénéfique. C’est une course que je recommanderai à tout coureur de faire au moins fois…

En attendant, bonne récup’ à tous ceux qui ont réalisé de beaux records personnels ce week-end (marathon de Berlin, Semi du Val d’Europe, 10km du Souffle, 100km de Millau), bravo ! et à la semaine prochaine pour une belle cause: Odysséa !

Préambule: « Pourquoi je cours… »

Go Sport Running Tour, édition 2; j’aurais presque voulu intituler cet article: « Pourquoi je cours ? …parceqqqqque ! » - et oui, cette fameuse question que l’on pose sans arrêt aux runners de tout niveau un tant soit peu motivés …et quelle question…La réponse se trouve dans le récit qui suit.

Près de 10 000 participants rassemblés sur l’ensemble des courses de la journée - la 1ère à partir étant la « course royale » de 15km

Ce 15km de « fin de saison » comme disent les pros ;) devait être une ballade, mais comme d’habitude, une fois dans la course il m’est impossible de prendre l’effort à la légère et je donne. Je donne du souffle, du coeur, de la foulée, je lutte contre les idées parasites, contre les pensées négatives provenant de contrariétés personnelles qui n’ont rien à voir avec le sport, contre les irrégularités du parcours, contre la montre ! C’est une lutte certes mais elle est agréable parcequ’il n’est pas question de vie ou de mort, il est question de se surpasser et d’avoir la chance de pouvoir le faire ! C’est donc une lutte chanceuse couronnée d’un temps idyllique et d’un décor royal mais surtout, ce fut l’occasion de rencontrer et d’interviewer la marraine de l’événement, la grande Marie-Josée Pérec - une rencontre touchante après une course trippante. Comme dirait Georges « what else?! » - Place au récit.

15 km de pavés, terre, herbe et bosses

Une mise en route difficile: des douleurs au genou inédites

Il m’arrive rarement d’avoir mal et quand c’est le cas c’est systématiquement au niveau des lombaires (contractures liées au stress et à la vie quotidienne) et/ou des quadriceps. C’est finalement assez rare et jamais bien grave. Ce week-end ci, retour de douleurs lombaires et étrangement, une descente d’escaliers, un crac au genou gauche et en quelques pas je me retrouvais bêtement avec un genou endolori à la veille de la course. Ayant un peu évolué depuis mes toutes premières courses, je me suis dit que si la douleur persistait je renoncerais à la course. Le lendemain, la douleur était présente mais acceptable. J’ai pris le risque, j’avoue, de prendre un anti-inflammatoire et d’y aller. Plutôt bornée quand même. J’arrive 15min avant le coup de pistolet, comme d’habitude et je retrouve plusieurs amis: Stephane, Audrey, Marc et son fils Tristan…Nous nous souhaitons une belle et agréable course; Marie-Josée Pérec salue la foule, il y a de l’ambiance, les pavés, la terre et la boue attendent nos foulées, top départ !

Marie-Josée Pérec encourage les coureurs qui avancent vers l’arche de départ…

Un parcours surprenant - un chrono satisfaisant

On m’avait parlé des « pavés » du parc que je connais par ailleurs plutôt bien à la base mais j’ignorais que 75% du parcours se ferait sur un sol irrégulier de bosses, de terre, d’herbe…L’expérience fut donc agréable car différente mais pas facile pour autant ! Comme d’habitude, étant arrivée très tard je suis partie en fin de peloton et j’ai dépensé une énergie considérable à remonter des centaines de coureurs tout le long. Je n’ai donc pas eu une course très régulière et du composer avec de grosses accélérations et des récups, au moins jusqu’au 10ème km. J’assume, j’aurais du mieux me placer. Par ailleurs, on m’a souvent parlé des « vagues d’énergie » pendant la course. Ces moments d’euphorie et de force qui alternent avec des baisses de régime et ainsi de suite. Je l’ai vraiment vécu sur cette course. Après 2-3 km de mise en route j’ai eu de très bonnes sensations: pas de douleurs, pas d’essoufflement, de la force dans les jambes … puis l’énergie est un peu retombée - c’est à ce moment là que j’ai pris un gel d’Aptonia (11g de sucres par gel ce qui est faible) pour assurer le reste de la course. Finalement, l’élargissement des allées et la dispersion des coureurs à partir du 10ème km m’ont permis de finir avec plus de stabilité. Je n’oublierai pas pour autant la montée finale, juste avant le finish, intéressante… ! Niveau chrono, tout s’est passé comme prévu. Ayant fait 1h24 (temps officiel) sur la même distance aux Foulées des Laveuses 2 semaines avant, sur un parcours complexe avec plusieurs montées, je savais que je pouvais viser 1h20 sur cette course versaillaise si je ne me plantais pas. Ce fut chose faite: 1h20’39 (tous les résultats: ici). La prochaine fois, en me positionnant mieux, je viserai 1h18.

Tracé du parcours de la « course royale - 15km » sur fond de verdure…

Feedback nutritionnel

Sortant de semaines de révisions de formation de nutrition sportive je vous épargnerai les détails mais une chose est certaine: pour cette course j’avais fait attention à accumuler suffisamment de stocks de glucides dans mon foie et dans mes muscles (glycogène). Pour cela, rien de bien compliqué si ce n’est d’avaler une moyenne de 10g de glucides/kg de poids corporel/jour - soit une alternance de pâtes, de riz, de lentilles, de semoule - accompagnés de beaucoup d’eau (l’eau est indispensable au stockage de glycogène), de légumes, de fruits et de biscuits/pain d’épice/compote - 3 à 4 jours avant le jour J. Bilan: je n’ai eu aucune baisse de forme ou pire d’hypoglycémie comme celle que j’avais pu connaître aux Foulées des Laveuses (je n’avais pas assez mangé les jours précédents.)

Finalement, le gel Aptonia au 8ème km m’a permis un petit apport en sucre (11g versus les 19-20g de la plupart des gels du marché) au bon moment, sans risquer une quelconque surcharge glucidique ou problème digestif mais tout en garantissant une aide nutritionnelle adaptée pour finir la course. Idem, j’aurai bu un peu moins d’1L sur la course - l’eau de mon bidon ayant essentiellement fini sur ma tête et sur mon dos ! (ce qu’il a pu faire chaud !).

Une rencontre de choc avec Marie-Josée Pérec dont le message est fort et clair

Un petit moment de remise en marche…

Après avoir grimpé les derniers mètres, revécu une fois de plus et sans lassitude ce franchissement de la ligne d’arrivée en sprintant, eu envie de pleurer d’émotion (rhooo mais pourquoi, pourquoi, pourquoi !!) suite à l’effort fourni, mêlé au plaisir d’être arrivée malgré les douleurs du matin, j’ai récupéré ma médaille, me suis assise dans l’herbe et n’ai pas bougé pendant 15min. J’avais une mission essentielle: rejoindre Marie-Josée Pérec pour un interview à la tente presse mais je voulais m’isoler un moment. Mon portable étant quasiment déchargé je n’ai répondu à aucun ami (désolée !) souhaitant conserver les quelques % de batterie restants pour prendre en photo la reine de l’athlé ! Une fois remise j’ai rejoint la fameuse tente où j’ai eu le plaisir de croiser Greg et Emmanuelle, venue depuis Paris en ElliptiGo ainsi que Stéphane et Audrey - relativement satisfaits de leur course. Marie-Josée rejoignait alors la tente pour son rendez-vous avec les Hotsteppers, c’était le moment de jouer !

Une sportive très humaine et soucieuse de promouvoir le plaisir du sport, plus que la performance

Je fus agréablement surprise de voir que Mari-Jo m’attendait. L’interview n’était pas passé à la trappe. Quelle chance lorsque l’on n’est qu’une petite bloggeuse avec peu d’autres moyens que son envie et sa motivation, de se voir réserver un vrai temps d’échange avec une athlète de très haut niveau. Fidèle à moi même, un mélange d’impro et d’organisation, je savais parfaitement de quoi je voulais parler avec Marie-Jo mais je n’avais plus de téléphone pour enregistrer la discussion. Stéphane m’a à ce moment là sauvée, filmant de A à Z les 10 minutes d’interview (video à venir). Il n’était alors pas question d’aborder le passé mais le présent et l’avenir.

A ma question: « que fait une athlète de très haut niveau lorsqu’elle ne fait plus de compétition? » - Marie-Jo m’a répondu « rien! » en riant…j’ai souri et renchéri sur son engagement auprès de courses comme le Go sport running tour, d’associations, de causes…Bien entendu Marie-Jo a plus sérieusement décrit son envie de promouvoir le sport auprès du plus grand nombre, des petits comme des grands. Elle m’a également parlé de son rôle de présidente de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe qui lui prend beaucoup de temps même si elle peut compter sur une équipe locale performante. J’ai alors insisté sur son envie de se détacher de la performance pour ne garder que le plaisir. Point qui m’a été largement confirmé. Marie-Jo est inscrite au marathon de NYC cette année et son seul objectif m’a-t-elle dit « est de le finir« . Difficile à croire lorsque l’on connaît le palmarès de cette sportive légendaire. Pour autant, c’était sincère. Marie-Josée Pérec m’a donné l’image d’une femme sensible et affective qui a tourné la page sur ses années de gloire sportive, préférant la tranquillité et la paix aux blessures de la notoriété. Cette notoriété pourtant vous est acquise Madame Pérec ! Vous resterez une grande figure de l’athlétisme français et nous vous souhaitons, au nom du plaisir du sport, de vivre désormais avec paix et liberté tout ce qui vous plait le plus, en dehors de toutes attentes publiques.

Longue vie au sport libre !

Foulées des Laveuses 2013: prélude

Ce dimanche 16 juin a vu se dérouler la 12ème édition des Foulées des Laveuses, une course à taille humaine fédérant les runners les plus bons-vivants et chaleureux de la capitale ! De la capitale, ou presque…les Foulées des Laveuses ont lieu au Coudray Montceau, à 50km au sud de Paris. Une destination un peu « lointaine » pour les habitués des bois et rues parisiens mais que le charisme de son créateur: Gilles Busto ainsi que l’engagement de son équipe de bénévoles nous font oublier. Preuve en est, près de 1200 coureurs étaient rassemblés sur la ligne de départ ce matin, en vue d’un 7,5 ou d’un 15km (au choix) des plus pittoresques. Retour en mots, en images et en émotions sur cette course atypique.

Toile de Vincent Dogna, peinte exclusivement pour les 12ème Foulées des Laveuses

Une pause s’impose avec Vincent devant sa toile estivale aux couleurs des iles

Quand des runners aussi différents les uns que les autres se rassemblent

Comme moi vous êtes un utilisateur régulier de FB (si ça n’est pas le cas, chapeau !) voire très régulier et comme moi vous avez beaucoup « d’amis » que vous pensez bien connaître jusqu’au jour où vous réalisez qu’en fait, vous n’avez jamais eu l’opportunité de croiser ces personnes en chair et en os ! Il « suffit » de rectifier le tir en suscitant la rencontre me direz-vous; c’est d’ailleurs ce que j’essaie de faire de plus en plus (cf recos d’avant courses, run/apero, events divers, etc.) mais le temps faisant souvent défaut, cela n’est pas toujours aisé. Or ce matin, j’ai eu le plaisir de retrouver les dynamiques Nadia et Céline V. égales à elles mêmes; l’artiste-peintre Vincent Dogna à son stand et de découvrir sa dernière toile fraîche et colorée peinte pour l’occasion; Céline M, fournisseuse officielle de fondants au chocolat, partenaire du Trail de l’Yonne 85km (lisez le récit!) et très sympathique coureuse/nana; Luc Da Cruz, Sandra S. (joyeux anniversaire Sandra ! et bravo pour ton podium en V2 !), Pascal V., Laila L. (super rencontre !) et Marc D (merci pour ton soutien régulier, tes lectures de mes articles, participations diverses et variées aux concours du blog,…bonne rémission à toi après cette course un peu éprouvante!) que je rencontrais enfin « en vrai » !

Une partie de la fine équipe !

J’ajouterai une mention particulière aux grands déguisés de cette fête: L’Bagnard Kikou, la super fliquette et l’exceptionnel Super Mario et son petit vélo avec qui j’ai discuté sur près d’1 km pendant la course ! Finalement, après avoir franchi le finish line d’un traditionnel sprint déterminé et revendicateur d’un « j’aime la vie » qui me caractérise, j’ai eu le plaisir de voir mon speaker préféré: Harry ! toujours au rendez-vous pour animer les événements de ses commentaires positifs et ambiancés (lire son interview) ! Tout cela sur fond de musique rythmée (de très bons choix d’ailleurs) et sous un soleil de plomb: de quoi faire de cette course une grande fête ! Mais la course en elle même…parlons en justement !

Promesse tenue: 15km entre route et sous-bois

Le parcours des Foulées des Laveuses est exigeant mais intéressant…Début aux abords du stade David Douillet du Coudray Montceaux et puis rapidement, une longue descente vous amène dans des sous bois, balisés par des rubans, un peu comme en plein cross ! Le sol est terreux, virage dans un sens puis dans l’autre, une fois sortis de ce passage forestier vous voilà projetés sur le bitume des bords de Seine: changement de décor.

Le décor de la course: pittoresque je vous disais !

Pas d’ombre, plein soleil, plus de 20°C, nous en sommes aux alentours du 3ème km et déjà je me dis que je pressens une course pas évidente. Une longue ligne droite nous amène au premier ravitaillement (très bon point de cette course, les ravitaillements étaient nombreux) et pour la première fois depuis mes débuts de « jeune » courreuse, je sens poindre l’hypoglycémie. Étonnant et très inhabituel chez moi. Je me dis juste une chose: habituellement je respecte scrupuleusement l’apport en glucides lents recommandés avant une course et ce dès le jeudi soir, or cette fois, cela m’était complètement sorti de l’esprit. Plutôt partie dans un trip « j’ai 2kg en trop », je pense avoir un peu trop flirté avec la verdure ces derniers jours. Il n’y a qu’hier soir, veille de course ou je me suis dit qu’un plat de pâtes serait peut-être une bonne idée. Bilan: faire des stocks de glycogène avant un 15km ça n’est pas une lubie, c’est important, à moins d’aimer se sentir faible et les jambes flageollantes, moi non en tous cas ! Cette hypoglycémie n’est cependant pas allée bien loin. J’avais tout ce qu’il fallait sur moi et ai eu recours à l’eau et au sucre présents sur les tables de ravitaillement pour y pallier; à mi-parcours, l’affaire été réglée. Cette mi-parcours, parlons en ! Je ne me rappelais pas qu’il s’agissait de faire 2 boucles de 7,5 km (ça n’est pas comme si on me l’avait dit 10 fois avant…) et réalisais alors que toutes les petites difficultés du parcours me seraient offertes une 2ème fois ! Bonheur, chaleur ! LA montée des marches de fin de 1ère boucle, sympa, très sympa ! En général après une montée, on relance ? Sauf quand après une 1ère montée s’en suit une 2ème ! Fun ! Dans cette frénésie de montées, je croise alors l’incroyable Super Mario et son petit vélo sus-cité. J’ai le droit à un « oh Marie si tu savais » ! (plusieurs fois pendant la course d’ailleurs ou les joies d’avoir son prénom imprimé dans son dos !) puis j’échange un peu avec notre ami qui me raconte qu’il filme chacune de ses courses depuis plusieurs dizaines d’années…sans jamais quitter son attirail ! une vraie passion mêlée à de l’humour, j’en oublie que je cours ! De toutes manières, j’étais partie sans chrono (plus de batterie à mon GPS et mon iPhone m’a lachée pendant la course), autant dire que je me suis fiée à mes sensations et pas beaucoup mis la pression ! Nous arrivons alors à une autre côte et je laisse Mario marcher pour accompagner son vélo sans se mettre dans le rouge.

SUPER Mario et son petit vélo…!

Je poursuis ma route, nous entamons alors le 2ème tour. Comme d’habitude, je me sens mieux en 2ème partie qu’en 1ère, un vrai bon diesel ! Le passage dans les sous-bois est le bienvenu, un peu de fraîcheur ne fait pas de mal…à nouveau les bords de Seine agrémentés de battuccadas endiablées (j’addooooore les battucadas !) et de supporters anonymes de 3 à 80 ans !

J’aperçois alors Luc et Laila que je m’efforce de rejoindre en courant un peu plus vite. Nous voilà réunis et me voilà repartie dans la tchatche ;) Je pense avoir parlé 50% du temps sur cette course; incorrigible… Nous avons fini la course presque ensemble, à quelques dizaines de secondes près. Un sprint final et go ! Ma 1ère édition des Foulées des Laveuses avait été actée en 1h24’43 au scratch (pas de temps réel - 1 à 2 min de différence étant en fin de peloton). Un temps au km de 5″36 environ soit 10sec/km de plus que sur semi-marathon (plat).

Finish line: sprint !

Au final, mon chrono est normal, sans exploit ni drame, pour une fatigue très raisonnable et une pression absente. Je noterai quand même une surprise au ravitaillement de mi-parcours avec un mélange (non annoncé) d’eau et d’immonde boisson énergisante cousine du Red Bull. Je suis non seulement anti-boissons énergisantes mais j’en déteste particulièrement le goût qui en l’occurrence mais resté dans la bouche et sur l’estomac tout le reste de la course. Ce serait le seul bémol de la course…

Une note de fin plus sombre

Après s’être retrouvés et avoir dégusté les fondants au chocolat de Céline ;) , je suis allée dire bonjour à Bruno Heubi, auteur du livre « Courir longtemps« , voir de plus près la nouvelle toile de Vincent, danser au rythme de l’animation musicale, boire (de l’eau), embrasser chaleureusement ceux que je n’avais pas encore vus avant la course, jusqu’à ce que notre cher Gilles, organisateur de la course, ne fasse un grave malaise. La présence des pompiers sur les lieux a heureusement permis de le prendre en charge très vite mais Gilles se trouve aujourd’hui à l’hôpital après 1h de réanimation. Nous sommes tous inquiets. Ce fut un surplus de beaucoup de choses pour Gilles dont la santé était déjà fragilisée mais que la course à pieds et tout ce qu’il en ressort fait malgré tout tenir plus que tout ! Je ne souhaite pas m’appesantir sur le sujet par pudeur même si je tenais quand même à en parler dans cet article. Tout d’abord parcequ’il est important que les gens sachent les efforts et l’investissement que Gilles voue à l’organisation des Foulées des Laveuses dont le caractère atypique reflète fidèlement les valeurs qu’il défend: chaleur, communauté, accessibilité, fête, ouverture, diversité, sport…mais aussi parceque je pense qu’il faut saisir ces chocs électriques de vie comme des occasions de réfléchir. Cette vie si belle, si forte et fragile à la fois que nous gâchons parfois pour des détails. Il est bien dommage qu’il faille être confrontés à la peur de perdre ce(ux) à quoi/qui l’on tient pour réagir, mais nous sommes humains, soyons indulgents avec nous mêmes. Quoiqu’il en soit, je prends la résolution personnelle ce jour de me concentrer sur l’essentiel et de prendre un peu plus conscience de mes nombreuses chances…

Les animations festives du jour: les îles en fête…

Sur ces paroles mes chers lecteurs, runners (ou pas!), je vous souhaite un beau Dimanche, plein de rayons de soleil et d’envie d’en découdre ! A très vite sur les pistes !

Je ne prendrai pas de détours pour mettre à plat ma déception vis à vis de cette course parisienne de renom. Certes le semi de Paris est une référence, certes il fédère plus de 30 000 coureurs, mais justement. Là est bien le problème. Ma jeune expérience de runneuse ne me permet pas de faire des comparatifs élaborés mais il me semble avoir appris (dans la douleur) un peu plus sur moi même au cours de cette course mal vécue, disons le clairement et a posteriori…sereinement !

Une course mythique au déroulé chaotique

Déception et absence de plaisir: expérience surprenante !

Motivée comme toujours avant les courses du dimanche qui exigent un certain entraînement, un certain engagement même, je m’attendais ou du moins espérais revivre les mêmes sensations que mon fabuleux tout premier semi marathon vécu à Barcelone 15 jours plus tôt. « Fabuleux » parce que exotique; « fabuleux » parce qu’ensoleillé; « fabuleux » parce que doté d’un parcours arpentant les rues de la belle ville catalane et ses bords de mer. Au delà de tout ça, « fabuleux » parce que vécu dans le plaisir du début à la fin. Certes mon chrono final dépassant amplement mon auto diagnostic m’a remplie de joie mais le chrono ne fait pas tout. Je dirais même que les sensations priment. Ce sont bel et bien ces fameuses sensations que je n’ai à aucun moment réussi à toucher du doigt au cours de ce semi de Paris 2013.

Un sas c’est un sas: soyez honnêtes !

A l’époque de mon inscription je m’étais mise dans le sas des 2h00, espérant les atteindre. Barcelone m’ayant entre temps prouvé que c’était le cas (1h53’38), je décide alors de régulariser mon dossard la veille et de passer dans le sas 1h50.. Bien naïve et disciplinée que je fus de choisir le sas correspondant précisément à mes objectifs ! On me dira plus tard qu’il faut dans ce type de courses, systématiquement prendre 1 voire 2 sas plus élevés que son niveau pour espérer pouvoir courir à sa vitesse. Pourquoi ? parce que « dans ce type de courses » (ie courses où le nombre de coureurs est bien trop élevé et ou les valeurs du sport sont en partie anesthésiées), une grande partie des participants choisit un sas parce qu’ils en aiment la couleur ou…. parce qu’ils ont prévu un brunch à midi et qu’il s’agirait de ne pas prendre le départ trop tard. Bilan: quand vous ne faites pas partie des élus qui courent en 1h35 et moins, vous avez le droit de partir comme des boeufs en vrac qui plus est au milieu de coureurs qui n’ont pas le niveau ou la vitesse de votre sas et qui vous barrent péniblement la route pendant les 6 premiers km.

Un peu de tenue messieurs les coureurs, s’il vous plait !

Voir son voisin cracher quasiment sur vos pieds, oubliant qu’il n’est plus seul dans son bois mais entouré de jolies paires de runnings foulant le sol à quelques millimètres de lui m’a scotchée. Un peu plus loin, un coureur souhaitant viser une poubelle au loin pour y jeter sa bouteille vide, frôlera le visage de participants se trouvant inévitablement dans le chemin. Franchement, se dépasser est une chose, manquer autant de respect aux autres autour de soi en est une autre. Je comprends l’aversion de certains coureurs plus expérimentes pour ce genre de courses et leur retour aux sources, voire leur transition vers le trail. Nul n’est parfait mais une chose est sûre: j’ai cherché l’esprit sportif dans mon environnement pendant cette course…je l’ai bien cherché, mais en vain.

Une douleur en amont ne facilitant pas ma résilience

Un mauvais entraînement en Body Pump le mercredi précédant m’avait fait ressentir d’inhabituelles courbatures aux cuisses. Pensant que cela passerait, j’ai constaté avec un certain « effroi » dimanche au réveil que ces douleurs s’étaient répercutées sur mon nerf crural provoquant des douleurs proches de la sciatique et irradiant toute ma jambe droite. On ne peut pas dire que mon départ ait pu se faire dans de bonnes conditions. J’ai fait ce que beaucoup auraient fait et qui n’est pas conseillé: j’ai pris des anti-inflammatoires et je me suis rendue à Vincennes. La douleur engendre de la nervosité, de l’impatience et des raideurs. Le froid et l’attente n’aidant pas, j’ai pris le départ de ce semi de Paris avec une bonne dose d’énergie et de positivisme en moins. Mais je suis battante et je ne renonce pas facilement. J’avais mal, je rageais d’avoir mal, je rageais de souffrir et de ne prendre aucun plaisir, je rageais de devoir slalomer entre tous les coureurs indisciplinés partis dans le mauvais sas, je rageais de ces sensations terribles aux antipodes de mes souvenirs barcelonais. Je rageais mais je ne lâchais rien.

Difficile d’être régulière

Particulièrement régulière sur mon semi de Barcelone, à 5’24 au km, j’ai cette fois-ci couru de façon totalement anarchique. Mes temps au km vont de 5’09 à 5’45, du grand n’importe quoi en majeure partie du aux accordéons des 6-7 premiers km. Mon jugement est certainement biaisé mais le parcours ne m’a pas boostée, j’étais lassée. Les animations en bord de route étaient faiblardes. Je regrettais les percussions des espagnols qui savent faire vibrer les foules, les encouragements des spectateurs déchainés venus avec leurs familles, leurs animaux de compagnie, faisant un vacarme porteur que je n’ai jamais retrouvé sur ce semi. Les quelques orchestres étaient sympathiques mais sans plus. Je cherchais de la motivation, je cherchais un peu de rage pour repartir mais je ne suis jamais repartie. J’ai juste « tenu ».

Un résultat surprenant

Le psychisme humain et le corps sont l’un comme l’autre surprenants.

Grisée, galvanisée, gonflée de joie à l’arrivée du semi de Barcelone, ce tout premier semi de ma vie que je finis en parfait état en 1h53 ’38 alors même que je visais les 2h voire un peu moins.

Cassée, en colère, déçue à l’arrivée de ce semi de Paris que je finis en à peine 40sec de plus qu’à Barcelone.

Que s’est-il passé ? comment peut-on être si fâché d’avoir perdu (seulement) 40 sec alors que l’on a malgré tout été au bout d’une épreuve de 21,1km, qui plus est réalisée dans la douleur (un ostéopathe a du intervenir le lendemain en urgence, la douleur étant trop intense.)

Le positif, toujours le positif !

Mon ami Thierry Guibault qui connait le haut niveau et que je croisais lundi à l’occasion d’un tournage pour mes propres projets pros (chut, c’est un secret!) m’aidait à débriefer sur ce semi de Paris. Le positif, toujours le positif m’a-t-il dit ! « Tu as forcément appris quelquechose de cette expérience ». C’est vrai, j’ai appris. J’ai appris que le corps a ses raisons que la raison ne connait pas toujours. J’ai appris ou du moins ré-appris que courir est déjà une chance et que courir en ressentant du plaisir en est une autrement plus grande. J’ai appris que ces plaisirs ne pouvaient être permanents sinon ils ne seraient plus si notables. J’ai appris qu’il faut un peu d’humilité et ne pas ruminer indéfiniment ses déceptions (que l’on soit à haut niveau ou non). J’ai appris qu’une expérience, même mauvaise, est avant tout une expérience. J’ai aussi envisagé le fait d’avoir commis l’erreur d’effectuer 2 semi-marathons un peu trop rapprochés dans un contexte de relative fatigue latente. J’ai également appris que le monde, le nombre, le bruit ne me procurent pas de plaisir et que je préfère retourner à des sensations plus authentiques: celles que l’on vit sur des courses plus petites, pas des blockbusters du running.

Place aux Hotsteppers !

Des retrouvailles en plusieurs temps

Un petit noyau de Hotsteppers s’est retrouvé au retrait des dossards Samedi, au fameux Parc Floral. Pendant notre après-midi sur site nous n’avons cessé de croiser d’autres coureurs amis qui se sont joint à nous le temps de photos ou plus ! Bilan: arrivée à 14h30…départ aux alentours de 17h30. Nous avons pris du bon temps !

De gauche à droite: Marie, Virginie, Francine, Nadia, Céline, Vincent et Philippe

De gauche à droite: Pascal, meneur d’allure 1h50 et moi même (Marie) - Une allure que je vise de loin mais que je ne suis encore pas prête à tenir ! Disons que c’est un objectif que je caresse :)

Petit coucou au stand des Foulées des Laveuses et rencontre de deux bénévoles assidues: Stéphanie et Marie-Lou - une course à découvrir de toute urgence ici !

Difficile de se retrouver le matin de la course - le réseau croulait sous les tentatives d’appels infructueux ! J’ai tout de même pu avoir Julie au téléphone (1h49 au chrono final, bravo !) et prendre le départ avec Virginie avec qui j’ai dansé dans le sas de départ sous les rythmes endiablés des musiques d’échauffement. Oui, ok, ça c’était un point positif et je reconnais avoir pris du plaisir à ce moment là. Il faut dire qu’ils ont choisi « Bad Romance » de Lady Gaga au moment du départ aussi…l’un de mes titres préférés !

De gauche à droite: Marie et Virginie sous le stand de massages !

Le meilleur fut pour la fin, au restaurant « Au Bureau » de Vincennes, pratique et sympa. L’occasion idéale de se retrouver enfin en vrai; d’enfin prendre le temps de se parler autrement que par post ou chat interposés; de se voir comme nous sommes, bien réels, bien vivants autour d’une bonne table ! Un succès auprès de la dizaine de participants et des demandes ferventes pour renouveler l’initiative dès la prochaine course !

Au bureau - 3 mars: du 1er au dernier plan - Alexandre, Marie, Fabienne, Jean-Pierre, Stéphane et Vincent à droite ! Dan, Etienne, Virginie et Greg sont hors plan !

De gauche à droite: Greg interloqué, Philippe affamé, Alex prêt à attaquer !

De gauche à droite: Vincent, Greg, Philippe, Alexandre, Marie et Fabienne

De gauche à droite: Marie et Fabienne, concentrées sur l’écran (on ne dirait pas ce qu’il affichait !) - des fesses anonymes photographiées par Greg et qui…d’après lui…auraient un peu trop fondu avec la pratique de la course à pied ! C’est la vie mon cher greg !

Des performances et des témoignages variés

La petite quinzaine de Hotsteppers croisée entre le village expo du samedi et le resto de recup’ d’après course aura vécu ce semi-marathon dans l’éclectisme le plus absolu. Certains ont partagé mon ressenti, d’autres au contraire auront battu leur propre record sur cette course dont ils se souviendront avec le sourire. Place à quelques témoignages:

Jean-Pierre:

« Un semi très particulier pour moi car blessé 2 semaines avant, j’étais incertain. Je ne savais pas comment allait réagir mon pied. Je n’avais pas fait de sorties longues depuis 2 mois. Je m’étais entraîné seulement 1 fois dans la semaine. J’avais donc enroulé mon pied de bandelettes autocollantes pour éviter que la douleur ne se diffuse. C’était un essai pour moi. Je ne les avais reçues que jeudi et ne m’étais pas entraîné avec.

La course ne s’est pas trop mal déroulée. Un rythme finalement assez régulier. La douleur que je redoutais est arrivée après le 9ème km. J’ai alors pensé que c’était terminé. Mais voyant que cette douleur restait localisée, j’ai continué sur le même rythme tout le long de la course.

A l’arrivée, je suis finalement satisfait, loin certes des mes 2 précédentes éditions mais soulagé car la douleur ne s’est pas diffusée au reste du pied comme cela avait été le cas lors de la course précédente. Maintenant cap sur le marathon ! »

Philippe:

« Stress, voici le mot d’avant départ. Vais-je être à la hauteur de l’épreuve ? Vais-je atteindre l’objectif que je me suis fixé, c’est-à-dire moins de 1h45 ?
Dès les premières foulées, le stress disparaît pour laisser place à une grosse motivation et confiance, merci à la bonne température et à l’ensoleillement de ce dimanche. Les premiers km étaient difficiles à gérer du fait qu’il y avait plein de coureurs dans un sas qui ne reflète pas forcement leur niveau ou bien venus « se promener » et discuter entre amis, il a fallu zigzaguer sur les cinq premiers km avant d’être tranquille et ne plus jouer des coudes. Plus les kilomètres passent plus je me sens bien, pas de douleur au pied droit ni au dos ! ma vitesse moyenne augmente sans cesse, je finis les 21.1km avec un super temps de 1h38’46s! Énorme !! et je me suis senti très frais à l’arrivée !! Ai-je eu les moyens de faire mieux ? Absolument. Vivement le prochain semi pour améliorer ce temps et qui sait ? Premier marathon en vue? »

Stéphane:

« Pour la phase 3 de mon défi des « 3 épreuves en 15 jours » j’avais prévu de participer à l’édition 2013 du mythique semi marathon de Paris. Remonté par le coach de mon beau-père lors de mon passage à Nice et mes deux précédentes courses (10 miles du carnaval de Nice et 10 km du semi marathon de Cannes) je m’étais donné comme objectif aux alentours de 2h pour cette troisième course de l’année. Superbes sensations lors de mon passage sur le village la veille, impression confirmée dans le métro ou j’ai pu taper la discute avec une concurrente qui s’alignait dans le même SAS que moi. Tout s’annonçait nickel. Échauffement plutôt sympa en musique, bon départ, météo au top, chronos sympas aux 5 et 10 km… Puis la déception, un piéton qui traverse en courant et qui m’écrase littéralement la cheville gauche au km 12, une chute, beaucoup d’énervement et le début du calvaire avec les coureurs qui marchent, ceux qui bousculent en passant, le temps qui s’écoule…Arrivée en 2h21′, écœuré de mon temps de parcours. Heureusement, une rencontre géniale, celle des HotSteppers au Bureau, près du château de Vincennes, un super souvenir, idéal pour décompresser!! Merci encore à toi Marie pour ce rendez-vous!! A très bientôt pour un nouveau défi! »

Fabienne:

«  Pour mon 1er semi, bilan positif car j’ai fait 2h15 et m’étais fixé 2h20.
J’ai été impressionnée par le monde mais le départ était en fait fluide et moi je n’ai personnellement pas été embêtée par la foule.
Le soleil était au rendez-vous. Passer par l’hôtel de ville était magnifique.
Par contre a compter du 16è km, j’avais ultra mal aux jambes et aux genoux donc j’ai vraiment compté les km et réduit l’allure! Par contre quand j’ai vu l’arche ça m’a donné des ailes et j’étais fière d’avoir réussi ! Je le referai car Paris… c’est ma ville !! »

Merci à tous pour votre fidèle lecture concrétisée par ces rencontres bien réelles; bravo pour vos efforts, votre assiduité et votre envie de vous dépasser. Ce fut un plaisir de vous rencontrer ou de vous revoir. Je compte sur vous pour la prochaine course !

Partir à l’étranger pour courir : nombreux sont ceux qui ont franchi le pas et qui concilient voyage et endorphines. La distance semi-marathon : un classique pour tout runner qui progresse et prend goût aux kilomètres. Barcelone : un lieu « à part » de la péninsule ibérique, une ville à la fois latine et atypique, un « must see » de toute évidence. Pourtant, il y a quelques jours encore, ma jeune expérience de vie était encore vierge de ces entreprises. Inexpérience comblée le temps d’un voyage gonflé de surprises et de profondes sensations de bien-être.

 

La phase d’imprégnation : triomphe, chaleur et adrénaline

Arrivée sur le sol espagnol samedi matin. Dans l’avion : mon amie Virginie, officier dans l’armée de l’air et la fine équipe du Jogging Club du Coudray Monceaux que nous croiserons quelques fois par la suite. L’étape d’installation dans l’hôtel étant rapidement passée, nous partons rapidement en direction du retrait des dossards et ouvrons tous nos capteurs sensoriels aux stimuli ambiants. Quelques mètres avant le lieu d’implantation du sponsor principal de la course : Kalenji et des équipes de bénévoles, nous passons devant l’Arc de triomphe, monument phare de la ville. Coloré, lumineux, doux et puissant à la fois, nous pensons déjà au parcours du lendemain qui le longera de près aux alentours du 8ème km.

semi marathon barcelone

Nous retirons alors notre dossard après une poignée de mains à Olivier Laboussole : chef de produit running chez Kalenji et activons notre puce de chronométrage à la sortie. Au scan de la puce, les bénévoles contrôlent notre identité qui apparaît sur grand écran.

semi marathon de Barcelone

Classe. Virginie et moi savons que nous aurons la chance de profiter de la ville pendant 4 jours et sommes résolues à utiliser tranquillement ce samedi pour préparer la course. Nous nous baladerons de longues heures dans la ville jusqu’au début de soirée : un réveil musculaire on ne peut plus efficace sans effet traumatique ou risque de blessure. Un dîner volontairement sobre mais délicieux achèvera notre marche. Depuis jeudi soir je surveille raisonnablement mes apports en glucides lents et tente de mettre en application les connaissances accumulées en nutrition sportive. Stockage de glycogène, forte hydratation (eaux riches en Magnésium), réduction des fibres, pas d’alcool, je fais attention. Le soir nous préparons nos tenues : je testerai pour la 1ère fois des manchons de compression pour les jambes et des chaussettes favorisant la circulation veineuse de la marque Compressport® - pendant et après la course. En plus d’un look de footballeuse, ces deux produits rempliront leur rôle principal à merveille ! Généralement pas axée « matériel » et «technique », je tiens tout de même à vivre les meilleures ressentis possibles et à optimiser ma récup’. Tout est prêt.

Le petit déjeuner de l’hôtel n’est servi qu’à partir de 7h ; le coup de pistolet étant prévu pour 8h45 nous optons pour un réveil à 6h00 et un petit déjeuner au saut du lit, complété à 7h00 par un café et quelques biscuits supplémentaires, juste avant de partir.

La nuit sera correcte mais un peu agitée en ce qui me concerne. Quand on marche à l’adrénaline, il y a des avantages et des inconvénients, on ne se refait pas ! J’appréhende cette grande première et me sens un peu en manque de repères mais je me connais et sais que quoiqu’il advienne je saurai aller chercher au fond de moi pour vivre l’évènement avec intensité.

Le jour J : mitja-marato de Barcelona, sous le soleil exactement

Du réveil au coup de pistolet

Déroulement fluide du réveil et du petit-déjeuner : pain d’épice, compote, café sans lait, fruits secs. J’emporte avec moi mon bidon Simple Hydration de contenance 360mL. Grande buveuse, je sais que les ravitaillements prévus tous les 5km ne me suffiront pas. En effet, les 14°C et la sécheresse de l’air me feront boire 1L sur l’ensemble de l’épreuve avec remplissage du bidon à chaque stand. Pas d’apport glucidique prévu pour autant. Habituellement je dilue du jus de raisin dans de l’eau mais n’ayant pas réussi à en trouver la veille, je compte sur les ravitaillements pour y prendre quelques sucres en fin de course. Erreur de calcul, les espagnols carburent visiblement à l’eau et au Powerade pour lequel je succomberai au 16ème km, malgré mon aversion pour ce genre de boissons chimiques au goût affreux.
Nous arrivons à 8h15 sur le lieu de la course. Un peu juste, d’autant plus qu’une file de plusieurs centaines de coureurs attend pour les consignes. Je commence à légèrement stresser. Mon sac est plein et lourd, je me vois mal courir avec. Tout rentre dans l’ordre in extremis. Je suis dans le sas 1h40-1h55 qui ne partira que 10min après le sas préférentiel. N’ayant comme unique référence personnelle les 20km de la Paris-St germain 2012 en 2h00, je mise sur un chrono en 1h58. Secrètement je rêve de flirter avec les 1h55. Je règle mon GPS Kalenji en mode « défi » et programme un adversaire imaginaire sur 21km, à ma vitesse cible: 10,75 km/h. Tout le long ce réglage me sera d’une grande utilité : signalisation du temps au km, de la vitesse instantanée et du nombre de mètres de retard ou d’avance par apport à mon adversaire (ie à mon obejctif). C’est stimulant. La vague verte des 1h40-1h55 avance, je me mets tout au fond pour partir sans bousculade. Je franchis la ligne de départ, c’est parti.

Une course galvanisante du début à la fin

Dès les premiers km mon GPS me signale une avance sur mon adversaire. Cette différence ne cessera de croître jusqu’à la ligne d’arrivée. Le parcours est incroyable. Nous longeons le port puis les palmiers, nous remontons Gran Via. Rapidement nous arrivons au plot des 5km : prise de temps intermédiaire. Le kilométrage est clair et facilement répérable. Je suis heureuse d’être là et sens que ma foulée est régulière. Je commence alors à sortir mon téléphone et à prendre des photos, à filmer les bandes de percussionistes sur le bord du parcours qui nous boostent avec leur élan incroyable !

Je ressens aussi l’envie de vous écrire et de partager ce que je vis. Mes messages seront succincts, mais je posterai quelques repères kilométriques sur la page FB des Hotsteppers et serai réjouie de vos encouragements en direct. J’écris même quelques sms à ma famille qui n’en revient pas. La moitié du parcours arrive, nous passons au pied de la tour Agbar et entamons une longue ligne droite. Au passage du 11ème km, je ressors mon telephone pour écrire à Virginie qui aura eu la même idée au même moment. Elle blague sur la forme suggestive de la tour Agbar et ne mâche pas ses mots ! Je pars dans un fou rire au milieu du peloton! Mémorable.

Le sourire est là et bien là. Tous ces espagnols qui crient « animo todos, animo », qui frappent des mains « venga ninãs, venga niños » sont des purs moments de bonheur. Aux alentours du 14ème km, un coureur espagnol vient me dire que nous avons le même rythme depuis le début et que nos foulées sont calées. Je souris mais lui dis que « i am starting to feel a bit down ». Il me répond “7 more km, keep going!”. Un autre espagnol dans les supporters voyant mon nom sur mon dossard (et sans doute mon visage légèrement marqué par l’effort) se met à m’encourager « corre Maria, venga ! ». Ce sont des détails qui comptent. Je pense alors à une chose. Je me dis que j’ai la chance d’avoir comme unique « challenge » d’aller au bout d’une passion, d’un loisir alors que certains se battent parfois pour vivre ou pour survivre. Je vous assure avoir eu une minute de pensées profondes qui m’ont donné un vrai coup de fouet. « Tu as la chance de pouvoir le faire cet effort Marie, fais le ! ». J’étais au 17ème km, je serrais un peu plus les dents mais j’étais galvanisée par un mélange d’émotions et de sensations. Mon GPS continuait de m’annoncer que je prenais de l’avance sur mon objectif initial. J’étais à 5mn25 du km environ : bien en dessous des 5mn35 espérées, je ne pouvais pas lâcher.

3 derniers kilomètres éclairs

« km 17: c’est hard » - voilà mon dernier post sur la page FB des Hotsteppers. Merci à ceux qui ont manifesté leur soutien à ce moment là.

Après quelques gorgées de Powerade bleu fluo à défaut de tout autre apport de sucre, je me réveille un peu d’autant plus que la fin approche. Des coureurs qui ont eu des malaises sont pris en charge sur le bord du parcours. Assez inévitable lorsqu’une course rassemble 15 000 participants. Le cerveau est débranché je trace ma route. Je ne me souviens plus bien de ces derniers instants qui me semblèrent passer extrêmement vite. Légère perte de lucidité sans doutes. Le bord de mer était splendide, la température idéale. La fatigue pointait mais le finish aussi et à ce moment là je savais qu’à moins d’un accident je remplirai 200% de mes objectifs. Dernier tournant, j’aperçois 3 arches. Je ne sais pas laquelle est la bonne. J’accélère et réalise qu’il s’agit de la dernière. Je ne veux pas mal gérer mon finish alors je ralentis très légèrement et à 100m de l’arrivée, je donne tout.

Le verdict final sera de 1h53’38 sec. Ce chrono est tellement relatif. Sans doutes excellent pour certains, mauvais pour d’autres. Peu importe. J’espérais atteindre mon objectif d’1h58 après un début d’année marquée par un nouveau travail, un déménagement, des changements d’habitudes notables et un manque de confiance total en mes capacités à sortir quelquechose de bien durant cette épreuve. Ce résultat et bien plus encore, ces sensations de plénitude et d’aisance que j’ai pu ressentir tout le long m’auront comblée. Je devais retrouver une Hotsteppeuse à l’arrivée (excellent chrono de 1h41 pour elle, bravo Anne-Ga !), seule raison pour laquelle j’ai retenu mes larmes mais je les avais au bord des yeux et du coeur. Je retrouverai Virginie un peu plus tard, éprouvée par la course vécue avec beaucoup de courage et de persévérance. Nous poursuivrons alors notre séjour dans la belle Barcelone, gonflées aux endorphines. De très légères courbatures aux quadriceps apparaîtront le lundi pour repartir totalement 2 jours après. Une récupération optimale à coup de lait au chocolat et une envie renforcée.

Prochain objectif: semi-marathon de Paris. Merci pour vos mots, vos « likes », vos messages, sms, mails. Merci de vous être mis à ma place quand bien même vos propres perfs peuvent être 1000 fois meilleures. Et à tous ceux qui aiment de plus en plus la course à pieds et qui surffent dans l’espace Hotsteppers, ne lâchez rien !

Rendez-vous le 24 février 2014 pour la 24ème édition du « mitja marato de Barcelona » !

semi marathon boulogne

De la déception à la fascination : une expérience imprévue, nouvelle, réussie.

Habituée à écrire des récits de courses vécues de l’intérieur, en tant que runneuse aimant se perdre dans les vagues de participants et honorer ses objectifs de temps ou de distance, j’ai cette fois-ci vécu l’évènement « de l’autre côté de la barrière » et ainsi pu découvrir ce que l’on ne voit pas ou rarement lorsque l’on court.

En effet, grillée par un virus grippal sévissant à tour de bras ces temps-ci, de ce fait faiblement entraînée et sans grandes réserves d’énergie, j’ai fait le choix de ne pas faire ce semi-marathon, préférant une absence de performance à une contre-performance. C’est un choix décevant et rude pour quiconque, peu importe son niveau, que de devoir « abandonner » mais il me semble que l’acceptation est le cœur de la sagesse dans le sport et dans la vie !

De gauche à droite: deux meneurs d’allures X-Run - Harry Bignon, speaker sportif - sas élite au départ

Ceci étant, j’ai souhaité transformer ce contre-temps en une opportunité de partager via ce blog une autre vision de la course. Ainsi, pour la première fois, j’ai réellement entendu le « coup de pistolet » du départ, vu le plateau des élites franchir aussi bien le départ que la ligne d’arrivée, croisé la voiture balai au 17ème km, devançant le peloton de tête masculin (env. 45min au chrono à ce moment là) suivi de près par la 1ère femme : Tigsti Kiros Gebreselassie, observé le travail d’un speaker sportif, à cheval entre les différentes indications des commentateurs à motos en direct du parcours, les arrivées des premiers coureurs, les interviews flashs à réaliser…, vu de près tous ces champions majoritairement kenyans, éthiopiens, namibiens sans oublier les français d’excellent niveau, pour certains accueillis à bras ouverts dans les bras d’un coach attendri et fier, et bien d’autres choses encore.

Je n’en dis pas plus et vous laisse découvrir ce récit, un peu « différent ».

De gauche à droite: la n°1 française interviewée par Harry Bignon; une coureuse anglophone et son coach

 

Les chronos notables de cette 16ème édition du semi-marathon de Boulogne 2012 - résultats ici

Top départ, la trentaine d’élites rangés dans leur sas préférentiel, collés au bandeau de départ se ruent vers l’avant dès le retentissement du coup de pistolet. Le rush ajouté à un temps extrêmement humide et à un terrain glissant ont d’ailleurs provoqué des chutes en domino dès les 3 premières secondes.

A peine le sas élite écoulé, ce sont les sas suivants qui défilent, représentés par les meneurs d’allures d’x-run coaching, concentrés et fermement décidés à amener leurs « followers » en temps voulu jusqu’à l’arrivée. A peine les 5000 et quelques coureurs ayant franchi la ligne de départ et précautionneusement lancé leur propre chronomètre, la place de l’hôtel de ville devient soudainement vide, il ne reste que les organisateurs, le speaker sportif et quelques photographes. Ça y est, ils sont partis et dans une heure à peine, les premiers seront déjà de retour. Le temps de discuter avec quelques personnes puis de me diriger vers la zone du commentateur sportif Harry Bignon, j’entends que le peloton de tête masculin en est déjà au 4ème km. Je suis stupéfaite et regarde ma montre, cela fait 11’36 seulement que la course a commencé !

A peine plus de 5 min plus tard, j’entends à nouveau que les meneuses féminines en sont au 5ème km. Le 1/4 de la course est déjà bouclé pour elles. C’est hallucinant. Prenant alors le plan du parcours en mains je me dirige vers les bords de Seine où je sais que les coureurs doivent passer aussi bien à l’aller qu’au retour. Une fois sur place, ce sont les participants des derniers sas qui défilent et que nous sommes plusieurs à encourager autant que possible. Il y a des coureurs plus âgés qui se battent contre eux mêmes, d’autres plus jeunes qui sont venus courir à 2 ou à 3, d’autres encore à qui l’on lance quelques blagues et qui retrouvent le sourire. Les pompiers sont là en brochette, « au cas où ». Des parents sont venus encourager « leur fils », appareil photo professionnel en mains, prêts à bombarder leur progéniture en plein exploit ! Le temps passe vite, je me retourne et déjà, on parle de l’arrivée du peloton de tête, en phase de « retour » alors même que bon nombre de coureurs sont encore bien loin de la mi-parcours.

Des gyrophares clignotent à l’horizon, un velib’ perdu dans la manip’ se fait humoristiquement applaudir par le public s’attendant à voir apparaître les premiers champions - amusant ! Immédiatement après, ils arrivent. Ils en sont à leur 17ème km et la voiture balai affiche fièrement un chrono de 45 min.

Admirez un peu la vélocité de leurs foulées !

Le Top 10 masculin: juste après le passage du quatuor de tête, au 17ème km sur les bords de Seine

La première femme n’est pas encore là mais devrait bientôt arriver. Je veux absolument l’attendre avant de repartir vers la ligne d’arrivée pour capter les premiers chronos scratch. Un peu plus de 7 min après les meneurs masculins, voilà l’éthiopienne Tigsti Kiros GEBRESELASSIE qui apparaît (photo ci-dessous).

La num 1 féminine: Tigsti Kiros GEBRESELASIE, en pleine montée au 17ème km

Je ne cesse de me répéter que ces coureurs sont incroyables, chacun à leur manière, chacun avec leur détermination qui leur est propre, des premiers aux derniers. Je file alors en petites foulées vers l’arrivée, ratant de peu les premiers chronos masculins: soit l’athlète Ethiopien Tesfaalem Gebrearegawi MEHARI, le vainqueur de la course, terminant le parcours en 1h01’07″, suivi de Justus MORONGA en 1h01’11″ et d’Alfred CHEROP (3ème déjà l’année dernière) en 1h01’38″.

Le podium masculin du Semi-Marathon de Boulogne Billancourt 2012

J’aurai toutefois la chance de voir l’éthiopienne Tigsti Kiros GEBRESELASSIE, 1ere femme à franchir le « ruban de la victoire » après 1h11’11″ de course, suivie de Aynalem WOLDMICHAEL en 1h12’43″ et de MulitNewcha GEBRESILASE en 1h13’13″.

S’en suivent une série d’arrivées des tops 20 hommes et femmes. Harry Bignon annonce régulièrement les temps limites de qualification par catégorie pour les championnats de France. On en voit rater leur sélection à quelques secondes près et arriver effondrés. Certains sprintent, d’autres arrivent à peine à marcher, d’autres rient comme si cela avait été une formalité – quelle diversité ! Les interviews fusent. Parmi les noms et visages sympathiques croisés, je citerai (photos ci-dessous de gauche à droite): Vincent Rousseau, 1er français du classement en 1h09′; Olivier Gaillard : coach du site runners.fr et 3ème français avec un chrono de 1h09’07; les meneurs d’allure d’x-run coaching ayant fièrement rempli leur « contrat de temps ».

De gauche à droite: Vincent Rousseau - Olivier Gaillard interviewé par Harry Bignon, speaker sportif - meneurs d’allure X-run

Parceque le chrono c’est une chose mais qu’il n’y a pas que ça…

Une fois la frénésie des premiers coureurs passée, on se dit qu’une course ça n’est pas qu’un « plateau d’élites » et puis rien. Il y a près de 5000 personnes qui sont encore en chemin et qui tiennent le coup pour dépasser leurs objectifs ou déjà essayer de les tenir. Des photos prisent sur le vif à l’arrivée traduisent de nombreuses émotions : des visages expriment la douleur, d’autres sont impassibles et presque vides. Un homme franchit la ligne d’arrivée et s’écroule sur moi. Un ami et moi le retenons et l’amenons jusqu’à la barrière, il est rongé par les crampes et ne tient plus debout. Rien de grave mais c’est impressionnant ! Puis, le profil des runners change petit à petit. On voit apparaître les ambassadeurs d’associations telles que « les souffles de l’espoir » (courir contre la mucovicidose), brandissant fièrement leur drapeau. Un groupe d’homme arrive ensuite, le visage rempli de joie, poussant de toutes leurs forces et leur envie un jeune handicapé au sourire radieux, si heureux d’avoir pu vivre cette course, entouré, à sa manière ! Ça n’est pas fini, je passe progressivement de l’admiration de la performance à l’admiration de l’engagement et de l’humanité de nombreux coureurs. C’est à ce moment là que je vois deux hommes guidant un non voyant franchir la ligne d’arrivée en moins de 2h00. Je ne savais même pas que cela était possible, comme quoi, il y a moins de limites lorsque les Hommes s’allient ! Deux amis (dont le bien sympathique bloggeur Bernard : lien vers son blog et une amie Mélanie) s’étant fixé de finir la course en 1h59 remplissent leur contrat haut la main, fiers et heureux. Bernard avait pour mission d’amener Mélanie à atteindre cet objectif, lui permettant d’améliorer de plus de 10 min son record personnel. Être le meneur d’allure personnalisé d’un(e) ami(e)/proche pour l’aider à se dépasser, n’est-ce pas encore une fois quelquechose d’agréable à voir dans le sport « pas si individuel que ça » qu’est le running ?

En quelques mots : pour conclure sur une note réfléchie

Cette 16 ème édition du semi-marathon de Boulogne aura éprouvé les près de 5000 coureurs venus de France et d’ailleurs essentiellement en raison d’une météo défavorable pour le moral et pour le parcours mais sans pour autant les faire reculer !

Par ailleurs, si les records de l’épreuve n’ont pas été battus cette année, il n’en demeure pas moins qu’au delà de considérations élitistes qui certes nous tirent vers le haut et nous font rêver, force est de constater qu’à l’échelle des 5000 participants, le running est tout sauf un sport routinier et individualiste. Certes il apparaît à de nombreux « non-runners » voire à certains trailers que la course à pieds n’est qu’une succession de foulées sur route. Certes il y aura toujours des personnes pour dire que rien ne vaut un match de basket en équipe ou tout autre « sport co » plutôt qu’un long run solitaire. Certes la rigueur des entraînements et l’assiduité à la course à pieds peuvent être vues comme une contrainte. Toutefois, c’est en s’immisçant dans des évènements comme ce semi-marathon de Boulogne que toutes les phrases précédentes prennent un tout autre sens. C’est en plongeant quelques heures dans les méandres de courses que l’on constate la diversité des runners en terme de profil physique, d’expression, d’émotions véhiculées ou pas, d’objectifs fixés, de valeurs défendues. Chaque personne court avec son histoire, son présent et son avenir. Lorsque l’on est 5000 à courir en même temps (et parfois bien plus sur d’autres courses) on n’est pas seul. Lorsque l’on court pour amener un non voyant ou une personne handicapée jusqu’au bout du parcours, on est tout sauf seul. Lorsque l’on s’entraîne plusieurs fois par semaine pour pouvoir tout donner le jour d’une course, on ne subit pas une contrainte, on vit les joies et les engagements qu’exigent les défis - ces instants de vie qui pimentent tellement notre quotidien ! A chaque course on en apprend un peu plus sur soi, même lorsqu’on ne la fait finalement pas !

Le running est une école de vie et cela n’est pas près de changer. A bientôt sur les pistes…


C’était un Dimanche 30 septembre de l’année 2012, un matin ensoleillé et sec, au pieds de la grande dame de fer…nous étions 24 809 au départ…

Le départ par vagues: entre anticipation et excitation

Premier « coup de pistolet » à 10h00 pour les élites: ceux qui visent la traversée fulgurante du parcours en moins d’1h ou à peine plus.

Puis, il y avait les 24 000 autres, répartis en vagues de 350, lâchés comme des fauves toutes les 30 secondes à peine sur les quais de Seine pour entamer les premières foulées d’un parcours connu pour être ardu de par ses passages à fort dénivelé et son faux plat final.

La phase d’attente constitue quasiment la 1ère difficulté de la course. La sono résonne parfois un peu trop fort dans les oreilles, on a le temps de se demander si l’on a assez bu, assez mangé, si on va vraiment y arriver et on ne voit la ligne de départ se rapprocher que lentement mais surement. C’est le jeu.

Une fois le moment tant attendu arrivé, les coureurs sont désormais maîtres de leur prochaines heures, de leur gestion de course, de leur effort, de leur plaisir. Dans la course à pieds il faut toujours mieux se connaître et sans cesse faire des choix en conséquence: choisir le bon moment pour appuyer sur l’accélérateur, le bon moment pour récupérer, le bon moment pour se ravitailler, c’est tout un art !

Les quais de Seine: le calme avant la tempête

Un début de parcours plat et même parfois en descente pour les 6 premiers km de cette course Paris Versailles avec un passage un peu surprenant dans un tunnel extrêmement bruyant (ventilateur ?) rendant ces quelques minutes souterraines un peu surréalistes. Le retour à l’air libre est bien appréciable et la météo parfaite. Les UV sont suffisants pour nous dynamiser et la chaleur pas trop élevée ce qui limite la déshydratation et la fatigue - rien à dire. Les kilomètres défilent et le début de course associé à l’absence de dénivelé permettent de dérouler une vitesse encourageante mais qui ne fait que rapprocher les coureurs de la difficulté mythique de la Paris Versailles: la fameuse et tant redoutée côte des Gardes.

La côte des Gardes: épreuve sur la durée

Plus de 2km de côte pour un dénivelé équivalent à la moitié de la Tour Eiffel (sans antennes). Lorsque l’on entame cette étape du parcours Paris Versailles, on n’en voit bien sûr pas le bout. Il faut donc débrancher son cerveau et enfouir toutes les petites questions parasites qui pourraient éventuellement s’immiscer dans votre esprit en pleine surcharge d’effort et être tenté par le découragement. Une côte c’est juste un plat qui a décidé d’en faire autrement !! Et puis, avec un entraînement adapté, il suffit d’y aller. C’est dur oui, mais la course à pieds pratiquée avec passion et motivation n’a jamais été vendue comme un sport facile. Ce qui est le plus incroyable cependant, c’est que finalement si vous voulez ralentir personne ne vous en empêchera. Si vous voulez accélérer: allez-y, accélérez. C’est à vous de juger, de choisir: vous êtes libres. C’est votre course et celle de personne d’autre. Alors, on fait face à soi même dans cette portion ardue du parcours Paris Versailles, on profite d’un ravitaillement à l’arrivée (ou pas si l’on a les éléments nécessaires sur soi) et on repart. Ça y est c’est fait ! La forêt s’offre alors à vous…

La forêt de Vélizy puis de Chaville: air pur et chlorophylle pour des runners à mi parcours

La moitié du parcours est derrière vous. Vous consultez votre chrono tout en vous disant que la côte des Gardes vous a nécessairement fait perdre du temps et vous essayez de vous projeter sur votre objectif final.

Selon l’état de forme du matin vous vous sentez plus qu’échauffé et prêt à accélérer ou au contraire, plutôt entamé par ces 8 premiers km pas vraiment tendres. C’est alors le moment de se dire que le corps a un pouvoir de surpassement et d’adaptation que l’on n’imagine même pas et que toute votre résistance tient à votre mental. Le physique ne doit pas avoir la parole à ce moment même (bien qu’il faille l’écouter régulièrement pour ne pas vous blesser inconsidérément et vous voir privés de pratique sportive un long moment…). C’est vous qui décidez que vous continuez, et pas qu’un peu. Sauf qu’au moment même ou vous vous assénez ce petit discours, vous voyez dans le fossé: la Croix-Rouge et quelques coureurs anéantis, sur des brancards. Vous vous dites alors que quand même, tout cela n’est pas une petite sortie détente et que les efforts fournis ont de la valeur. Vous tracez toutefois votre route et tentez de ne pas vous laisser influencer par l’environnement extérieur Vous le vous le redites encore une fois: c’est votre course !

Le passage dans la forêt est plutôt agréable, vous êtes au frais et les arbres vous insufflent leur apaisement naturel qui vous permet de continuer en sentant l’arrivée se rapprocher. Une descente incroyable de plusieurs centaines de mètres vous tend alors les bras. Vous savez qu’il ne faut pas résister dans ce cas là et freiner votre élan mais tout simplement y aller, tout en maîtrisant votre foulée pour ne pas tomber. Dans votre lancée vous jetez un oeil à votre montre/podomètre qui vous indique une vitesse plutôt sympathique compensant quelquepeu les minutes « perdues » dans la côte des Gardes. Tout va bien, vous approchez le 13 ème km.

L’arrivée approche: les langues se délient

Un coureur vous effleure et s’excuse avec une politesse que l’on n’est pas prêts de voir dans le métro parisien. L’expérience se répète et vous vous dites que malgré certains récits de course insistant sur le manque de politesse de coureurs obnubilés par leur chrono, aujourd’hui, à la Paris Versailles, les gens sont vraiment sympas !

Vous vous rapprochez de deux américaines qui ne cessent de discuter et là un homme leur lance gentiment: « you can run and talk at the same time ?! » - les américaines hilares lui renvoient avec humour « if I don’t talk, I just can’t run! » - l’homme rit, vous riez avec lui, le 14 ème km approche, le moral remonte.

On vous a dit peu de temps avant le départ que le parcours Paris Versailles faisait 16,3 km. Toutes les communications sur la distance officielle de cette course ont toujours jusqu’ici vendu du 16 km, alors pourquoi soudainement ce petit bonus de 300 m? Peu importe, vous y êtes et c’est comme ça ! En revanche, vous savez que le faux plat de l’avenue de Paris fait 1,3 km, vous attendez donc avec un mélange inexplicable de fatigue et de hâte, le 15 ème km…

Cela tombe bien, le voilà.

15ème km du parcours Paris Versailles ou les derniers 1300m avant l’arrivée

C’est la fin et ça n’est pas le moment de lâcher - si ce n’est le fauve qui est en vous et qui se dit que quitte à s’effondrer, ce sera après la ligne d’arrivée ! On vous avait prévenu que l’avenue était large et longue, reproduisant un peu cet effet étrange d’un tapis de course où l’on a la sensation de courir mais de ne pas avancer.

De toutes manières vous n’êtes pas seuls et ça c’est plus que motivant. D’ailleurs vous croisez une personne un peu de votre profil qui semble mettre ses derniers efforts dans la centaine de mètres qui vous sépare de l’arrivée. Elle ne parle pas français elle non plus (que d’anglophones à cette course, extra !) mais elle vous fait un « thumbs up » et un grand sourire - la communauté des coureurs est trop forte: du défi, de la passion, du plaisir, de l’envie et du partage ! Vous êtes officiellement boosté, mais vous ne voyez toujours pas le finish. Quoique. Un tournant et…l’arche bleu apparaît à l’horizon, pas si lointain d’ailleurs. cette fois l’effet « tapis qui n’avance pas » s’estompe et vous sentez qu’il n’est plus question que de quelques centaines de mètres. C’est le moment, vous donnez tout, vous sprintez. Vous ne savez pas d’où vient cette énergie mais elle est là.

Bip. Ligne d’arrivée franchie.

Vous êtes un peu sonné mais heureux.

Vous suivez le mouvement. Quelqu’un vous donne un sac de ravitaillement…vous continuez: on vous enlève votre puce (elle a intérêt à avoir bien fonctionné celle-là d’ailleurs !)…un peu plus loin: une bouteille de Contrex (84 mg/L de Magnésium pour un apport journalier recommandé d’environs 300 mg et 403 mg/L de bicarbonates ce qui atténue l’acidité de l’estomac et facilitent la digestion), une médaille, les félicitations des scouts de France bénévoles sur tout le long du parcours et toujours plus encourageants les uns que les autres.

Vous respirez.

Vous l’avez fait.

Les résultats

Le top 10 chez les hommes

Classement élite masculin - Paris Versailles 2012

 

 

 

 

 

 

 

Notons que Thierry Guibault, double vainqueur du Marathon du Médoc interviewé sur ce blog a fini en 18ème position avec un temps de 51min56.

Le top 10 chez les femmes

Classement élite femmes - Paris Versailles 2012

Et vous ?!

Tous les résultats sont ici: site de la course Paris Versailles

Toutes vos photos (disponibles dès le 2 octobre) sont là.

Le lien vers la page Facebook pour rester connectés à l’organisation de la prochaine édition et à des milliers de coureurs: cliquez ici !

A l’année prochaine pour la 36ème édition, d’ici là: récupérez bien et prenez soin de votre corps aux 1001 ressources !

 
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