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Générique exclusif:

Teaser web de l’édition 2013…

 

Prélude

Une quatrième journée marquée la plus longue distance de l’épreuve éprouvant des équipes ou des participants déjà amplement fatigués par un parcours magnifique mais exigeant. Le prélude de ce jour sera court…Communiqué de presse de Stéphanie André de l’agence Ligne bleue à peine reçu, je vous le transmets et m’empresse de filer….de longues heures de transport m’attendent ! Restez connectés, à très vite !

NB: Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici, de la journée n°2: cliquez là, de la journée 3: c’est par ici.

 

Le récit du jour

Un long voyage

« Cette étape longue de 75,7km, ils en ont tous rêvé. Certains avec impatience, d’autres, majoritaires, avec anxiété. Beaucoup n’ont jamais couru autant. La fatigue accumulée lors des trois premières étapes amplifie encore les interrogations. Alors, au moment du départ, Patrick Bauer, le directeur de course, tente de les rassurer. « Pas de stress », recommande-t-il. Pas sûr qu’il réussisse à convaincre tout le monde.

Cette quatrième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES est souvent le moment de vérité. Un voyage d’à peine sept heures pour les premiers, de plus de 30 heures pour les derniers (34h temps maximum autorisé). Voyage physique, voyage intérieur aussi où la réflexion sur soi, sur la vie, est souvent la plus fidèle compagne au fil des kilomètres.

Mercredi, à 8h30 (11h30 pour les 50 premiers hommes et les 5 premières femmes), sous un soleil déjà très généreux, 991 coureurs se sont élancés de Taourirt Mouchanne, direction le djebel El Mraïer. Ils ont d’abord franchi un petit col, traversé à nouveau l’oued Rhéris avant d’affronter pour la première fois depuis le départ, de grands cordons de dunes sur plusieurs kilomètres. Ces dunes qu’ils ont vues dans les magazines ou dans les reportages, ses dunes qui les ont fait rêver depuis des mois, des années. Les premiers arriveront en fin de journée mais beaucoup poursuivront leur route toute la nuit, guidés par leur lampe frontale et surtout éclairés par les étoiles. Suivre sa bonne étoile, une philosophie à appliquer à chacun de ses pas sur la caravane du SULTAN MARATHON DES SABLES. Ace soir, ou demain, quand ils franchiront la ligne d’arrivée, ils seront fiers, d’entrer à leur tour dans la grande histoire du MARATHON DES SABLES. Ils pourront savourer le temps du repos avant d’aborder vendredi les 42km de la dernière étape chronométrée. »

Voyez ce beau mais rude paysage et imaginez l’équipe et sa joellette tenter de le parcourir…

L’écho du bivouac

Le soutien indispensable des « docs »

« 15 heures, mardi après midi. Une voix résonne au cœur du désert. « Allez, allez, il ne te reste plus que cinq kilomètres ». Claire encourage Guillaume, son voisin d’avion. Après avoir pris de ses nouvelles, donné quelques conseils pour l’aider à dégonfler ses mains qui ont doublé sous la chaleur, l’infirmière retourne sous la tente berbère où une Doc Trotter s’occupe de l’Américain, David Elsbernd. « Il a pris un cachet au check point précédent et on contrôle afin de savoir comment il va ». En face, sous une autre tente, Martine, 51 ans, se repose. « Cela fait du bien de pouvoir s’asseoir un peu à l’ombre… mais il ne faut pas rester trop longtemps, sinon c’est encore plus difficile de repartir. »

Ainsi va la vie, sur chaque CP (check point) réparti tous les dix à douze kilomètres sur le parcours de chaque étape du Sultan MARATHON DES SABLES. Un point de passage obligé, où les concurrents peuvent recharger leur gourde en eau grâce aux bouteilles qu’ils récupèrent à chaque passage sous le contrôle attentif des Doc Trotters. « On surveille, on parle avec eux, on vérifie que tout va bien », explique Khadija, infirmière. Parfois, rarement, « on peut aussi être amené à faire une perfusion pour les aider à se réhydrater ». En sachant que chaque participant n’a le droit qu’à une seule perfusion sur l’ensemble de la course. « En fait, on est là surtout pour les aider à continuer à avancer ». Que ce soit en les soignant ou en les encourageant. « Allez, allez, il ne reste plus que dix kilomètres » jusqu’au prochain PC.« 

Tête de la course

Une étape déterminante: tout est joué ?

« La victoire du 28ème Marathon des Sables pourrait bien se dessiner ce mercredi à l’issue de cette 4ème étape longue de 75.7 km. Le départ des 50 premiers hommes et des 5 premières femmes ayant été donné à midi, les leaders devraient franchir la ligne d’arrivée à la nuit tombée.

Le Jordanien tenant du titre, Salameh Al Aqra, remonte petit à petit ses 30 minutes de retard. Il est actuellement à « seulement » 25’39’’ du leader Mohamad Ahansal et à 8 minutes du second, Aziz El Akad. Il jouera donc sa dernière carte sur cette étape. 3ème mardi, Ahansal a probablement géré sa course en prévision de cette journée stratégique, qui pourrait le mener vers un 5èmetitre.

10ème au général et premier français, Vincent Delebarre reste très prudent. « Sur cette grande étape tout peut arriver, explique l’ancien vainqueur de l’UTMB et de la Diagonale des Fous. On peut très vite se retrouver en difficulté et perdre au moins une heure. Certains vont craquer devant, et d’autres vont en profiter derrière. »

Chez les femmes, la Champenoise Laurence Klein n’a pour l’instant pas laissé la moindre miette à ses adversaires. Victorieuse des trois premières étapes, elle doit pourtant se méfier de la concurrence avec l’Américaine Meghan Hicks et la Britannique Joanna Meek, en embuscade à 24 et 28’. La Française, spécialiste de longue distance devrait néanmoins faire parler son expérience. Mais gare au coup de chaud sur une étape qui dans l’histoire du SULTAN MARATHON DES SABLES a souvent offert de nombreux rebondissements.« 

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap avance !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Rappel de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Classement de la 3ème journée - Mardi 09 avril: -24 places

 

Classement de la 4ème journée - Mercredi 10 avril: données inaccessibles à l’heure de publication de cet article (course encore en cours)

A 18h40 heure française soit 16h40 heure marocaine, l’équipe Transavia Sportera Handi Cap est entre le CP2 et le CP3…

Astrid, royale sur sa joellette et entourée par son équipe !

A très vite pour des images et des videos qui je l’espère vous offriront encore plus d’émotions que des textes…

La Minute du Marathon des Sables, par le journaliste Jean-Louis Bernardelli

Le team Transavia Sportera Handi’cap dans la danse du sable…

On est au troisième jour du Marathon des Sables, et même un outil aussi perfectionné que Google Earth ne détecte pas le Jebel (montagne) Mouchanne où les concurrents récupèrent avant d’attaquer les 73 kilomètres de l’étape de ce mercredi (et d’une partie de la nuit suivante…). Ce coin est magique, connu du (petit) monde des pistards de tous genres, extrêmement isolé, beau à hurler, Saint-Ex y aurait sans doute vu un de ses paysages de création du monde…

Nicolas Guitton, membre du team Transavia Sportera Handi Cap, parvient à appeler Paris, après deux jours d’isolement sans réseau…

« L’étape UN, 37 km, a été la première la plus dure de toute l’histoire du Marathon des Sables. Nos trois enfants, Astrid, Marie puis Gaëtan, ont été tour à tour pris en charge dans la joëlette, au fil des check-points où ils sont amenés en voiture. Chacun y passe environ deux heures, ils sont protégés de la chaleur et bien entendu nous les hydratons sans interruption. La température entre midi et deux heures est très élevée, plus de trente degrés, et elle augmente au fil des jours, avec un avantage d’ailleurs, les nuits sont aussi plus chaudes, au début nous étions à 5 degrés !

Nous courons ensemble et les relais sur la joëlette se font toutes les six minutes, pour n’épuiser personne. Lorsque le terrain est roulant, il ya juste un coureur devant et un autre derrière. Quand la piste devient plus dure, dans le sable, ou quand elle grimpe, nous avons différentes options, en général un devant et deux à l’arrière, puis, quand cela se complique encore on peut aller jusqu’à quatre personnes devant, un derrière et un sur chaque côté. Alors, la difficulté est que chacun porte son effort au même moment, sur le pied gauche, il ya donc un des coureurs qui fait office de « hurleur » et qui donne le rythme, un, deux, un, deux etc… ».

Le deuxième jour est une étape connue des anciens, mais qui se fait à l’envers, et beaucoup plus difficile. Très sélectif dit-on en langage sportif, autrement dit épuisant. Et le fait est qu’il y a des abandons, le team Transavia Sportera Handi’Cap a même porté assistance à plusieurs concurrents en déroute, en attendant l’un des deux hélicos qui servent soit à la production TV soit à l’évacuation des blessés, ce qui se fait de façon automatique quand on brise la balise de sécurité que porte chaque coureur.

« On avance sans se presser » dit Nicolas Guitton, « le tableau de marche nous amène au bout des étapes une heure avant la fermeture des contrôles. On fait en moyenne quatre kilomètres par heure. Tout le monde est en forme mais les blessures ont affaibli deux membres du team. Un talon d’Achille qui s’est enflammé, on doit faire attention à ce qu’il ne lâche pas, un ongle d’orteil qui a sauté et d’une façon générale, des ampoules pour tout le monde, Jérôme Cazade en est le recordman pour l’instant, douze à lui tout-seul. ».

Nous comprenons que les enfants sont ravis malgré la fatigue, un bivouac même confortable reste un bivouac. Ils disent évidemment vivre une aventure dont ils ne pouvaient même pas rêver.

Demain, pour l’étape de 73 km, il est prévu de ne pas faire rouler les enfants de nuit, ils se fatigueraient trop vite et n’auraient aucun plaisir de participer au raid dans ces conditions. Les deux accompagnatrices du team, Laure et Anne-Laure, sont aux petits soins, hydratation, sommeil, surveillance, nourriture, confort, elles font, dit Nicolas, un boulot formidable.

Bref, la belle histoire se déroule comme prévu, avec des souffrances physiques mais le désert apporte toujours des ressources insoupçonnées à ceux qui l’approchent avec humilité et enthousiasme. Quant aux enfants, ils sont émerveillés, c’était le but de l’expédition et à mi-parcours, il est atteint.

Merci à Jean-Louis Bernardelli pour ce reportage attendu !

Générique exclusif:

Teaser web de l’édition 2013…

 

Prélude

Une troisième journée marquée par la beauté des paysages mais aussi par l’accumulation de fatigue pour notre équipe qui franchit les obstacles avec son inséparable joellette. Une épreuve déjà intense sur du plat et en conditions habituelles mais particulièrement éreintante sous 36° et dans le sable. Surveillant le passage des « check points » ce matin, je vois les premiers participants enchaîner les passages et même franchir la ligne d’arrivée. L’équipe Transavia Sportera Handi Cap n’a quant à elle toujours pas passé le 1er. Je m’inquiète puis poursuis ma journée jusqu’à la réception d’un mail d’Hélène Abraham (Transavia) qui envoie à une short list de proches de l’équipe une photo datant du matin et une phrase rassurante « ils sont encore dans la course, tout va bien ». Ouf. L’après-midi, nous constaterons beaucoup plus tard la validation du 2ème check point puis du 3ème en milieu de soirée pour une heure d’arrivée finale à 18h02 heure locale (2h de moins qu’en France) soit 9h28 de course. Le 1er check point n’aura jamais été validé (pas de pointage pour une raison encore inconnue) présageant d’une pénalité d’1h. Pour autant, l’équipe est toujours dans la course et s’apprête à entamer demain une étape deux fois plus longue que celle de ce jour…Pour l’heure, je vous transmets le communiqué de presse réalisé par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Que votre lecture soit agréable et aussi colorée que le désert sud-marocain…

Sourire radieux de Mickaël, membre du team

NB: Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici, de la journée n°2: cliquez là.

 

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 13%. Température : 19°C
A 12h. Hygrométrie : 19%. Température : 36,1°C
Nombre de partants : 1001 (-23 depuis le début)

Le désert dans tous ses états

« Le blanc des lacs asséchés, l’orange et le rose du sable, le noir des rochers et le bleu du ciel, la 3e étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES a offert aux 1001 coureurs une formidable palette de couleurs sur les 38km entre le Djebel El Otfal et le Djebel Mouchanne. Les pisteurs avaient prévenu : « c’est l’une des plus belles étapes du SULTAN MARATHON DES SABLES. » Promesse tenue avec d’impressionnantes images de cette longue file indienne se dessinant au travers des brumes de chaleur sur d’interminables lignes droites. Parfois, au loin, on croit même distinguer quelques mirages. Phénomènes physiques, hallucinations dues à la fatigue, difficile de savoir. Grand moment aussi lors de la traversée de la passe EL March avec son oasis, ses palmiers mais aussi son sable qui rend chaque pas plus éprouvant. Il faut pourtant avancer vers le djebel Ras Kemouna, longer les montagnes Zireg où s’est collé le sable et enfin, sous un soleil que la disparition du léger voile du matin rend désormais brûlant, affronter une ultime ligne droite de près de dix kilomètres sur un lac asséché puis à travers quelques dunettes. Au bout, le bivouac et la perspective de se reposer avant d’affronter la longue étape de mercredi. Une étape de 75,7km entre Mouchanne et le djebel El Mraïer crainte par la plupart des coureurs. Longue sera la route.« 

L’écho du bivouac

Entre deux lignes

« Le 28e SULTAN MARATHON DES SABLES est d’abord une course certes. Il est aussi un lieu de vie, une aventure humaine qui se prolonge sur le bivouac, dès que le bip du transpondeur a résonné au passage de la ligne d’arrivée. Après le coucou aux amis sur la webcam, première étape à la distribution d’eau. Trois bouteilles pour se réhydrater, faire chauffer son repas, et même se laver. Pendant que certains filent voir les Doc Trotter, les autres plus chanceux se précipitent à la tente mail. Sous la tente berbère, c’est le temps du repos. Quand le soleil commence à disparaître derrière les montagnes, le bivouac s’éclaire alors de tous ces petits feux de bois où l’on vient poser sa gamelle. Moment de partage. « Au départ, on pensait que le temps allait être long, raconte Pascal Noël (équipe les Sangliers des Ardennes) venu de Charleville-Mézières. Finalement, un p’tit rien nous occupe longtemps. On se repose, on attend les copains et on se réconforte si besoin On arrive vite à 19 heures le temps de se faire à manger et à 20 heures, on est au lit en lisant et relisant les mails de notre famille et de nos amis que les commissaires nous ont distribués. »

La grasse matinée est un fantasme sur le SULTAN MARATHON DES SABLES. Dès 6 heures, les petits hommes bleus sont sans pitié au moment de démonter les tentes. Reste juste le tapis où l’on refait son sac en remettant précisément chaque chose bien à sa place, où l’on se colle toutes les bandes sur les pieds ou dans le dos pour éviter les échauffements. « Chaque matin on espère que le sac va être moins lourd et à chaque fois, on est déçu », rigole Jean-Pierre Paquet, autre Sanglier ardennais.

Direction la banderole de départ. Sur son 4×4, Patrick Bauer donne les dernières recommandations, souhaite les anniversaires du jour. Et quand l’hélicoptère commence à survoler le peloton, résonne le « Highway to Hell », symbole du départ. Direction la prochaine ligne d’arrivée.« 

Tête de la course

Laurence Klein remplit ses objectifs à 100%

« Après les deux premières victoires d’étape de Mohamad Ahansal (quadruple vainqueur du MDS), c’est un autre Marocain qui s’est imposé, mardi, dans la 3e étape de la 28e édition du Sultan MARATHON DES SABLES. Déjà deuxième au classement général, Aziz El Akad a en effet parfaitement géré sa course pour devancer au final le Jordanien Al Aqra, deuxième à 3 minutes et 28 secondes. « Même si cela a été difficile, je suis resté dans la foulée de Salameh pour le remonter petit à petit. Au 3e CP (check point), j’ai vu qu’il était un peu fatigué et je n’ai pas raté l’occasion d’accélérer pour le devancer », souriait le vainqueur alors que son compère, Mohamad Ahansal, franchissait la ligne d’arrivée en 3e position. « J’ai fourni un gros effort sur les deux premières étapes et cela a été un peu difficile sur la fin de course aujourd’hui. Mais j’ai essayé de garder un peu de jus pour l’étape de demain qui va être très longue », confia la tête de course au classement général. Derrière, le premier français Benoit Laval (9e en 3h19’14’’) devançait de moins d’une minute deux autres compatriotes, Christophe Le Saux et Vincent Delebarre, arrivés ensemble, main dans la main. Quant à la Française Laurence Klein, elle s’empare avec brio d’une 3e victoire d’étape avec plus de 6 minutes d’avance sur sa poursuivante, l’Américaine Meghan Hicks. »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap avance !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Rappel de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Classement de la 3ème journée - Mardi 09 avril: -24 places

 

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

Astrid, royale sur sa joellette et entourée par son équipe !

A demain pour un J4 ou l’avant dernière étape de la course marquée par 76km de route dont une partie effectuée de nuit…Astrid m’avait confié rêver de voir « comment cela pouvait être, la nuit » - que son rêve soit exaucé!

Prélude

Fidèle à ma volonté de vous transmettre un peu du Marathon des Sables 2013 tous les soirs sur ce blog, nous voici pour le bilan d’une 2ème journée intense. Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Chaude lecture…

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 14%. Température : 22,5°C
A 10h. Hygrométrie : 12%. Température : 27°C
A 12h. Hygrométrie : 10,6%. Température : 34,4°C
Nombre de partants : 1017 (-7)

Gravir le sommet

« Il est là devant eux. Le djebel el Otfal se dresse devant les 1017 coureurs de la deuxième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES. Deux kilomètres de montée avec une pente à 25% de moyenne, épilogue et point d’orgue d’une étape de 30,7km au cours de laquelle ils ont déjà gravi le djebel Hered Asfer et pu apprécier sur ses crêtes, ses formes si particulières qui donnent parfois l’impression d’apercevoir des châteaux forts.

Tous ces coureurs se sont ensuite engouffrés dans une longue vallée avant de se retrouver, là au pied de ce mur de sable. Sur la paroi, haute d’’environ 250 mètres, le sable s’est accumulé au fil des saisons, poussé par les vents du désert. Un sable qui rend chaque pas encore plus difficile, avec parfois même la sensation de reculer. Terrible quand, sous un soleil de plomb, on se bat depuis des heures pour avancer, juste avancer quelle que soit l’allure, pour rejoindre le bivouac posé au pied de la descente. L’effort est brutal, intense. Mais au sommet la récompense est là, un panorama à 360° sur l’ensemble de la région et une immense étendue, fascinante par sa platitude, où les attend le bivouac.

Si les premiers, avec comme la veille les victoires de Mohamad Ahansal et, auront mis moins de trois heures pour boucler l’étape, derrière, certains auront besoin de plus de 8 heures pour rejoindre leur tente et goûter un indispensable repos.

Avant de repartir mardi pour la 3e étape entre le djebel El Otfal et le djebel Mouchanne, longue de 38 km.« 

L’écho du bivouac

Dans la gamelle des coureurs: parlons nutrition !

« Chaque soir, c’est le même rituel. Alors que le soleil descend lentement vers les dunes, posant ses couleurs chatoyantes sur le bivouac, les coureurs s’éloignent des tentes noires pour ramasser quelques brindilles. Ici et là, des trous se creusent, des feux s’allument et l’eau commence à bouillir dans les casseroles. C’est l’heure du repas du soir. Mais que mangent donc les coureurs ? Que transportent-ils dans leur sac, jour après jour, pour atteindre les 2000 calories journalières obligatoires sans pour autant s’alourdir ? Des plats mijotés lyophilisés le plus souvent. Mais pas seulement. Au petit déjeuner, si beaucoup optent pour des céréales, du muesli et du lait en poudre, parfois parsemé de chocolat, certains préfèrent entamer la journée avec des pâtes ou du riz, voir un taboulé lyophilisé. Durant la journée d’effort, les barres de céréales, les gels énergétiques et les fruits secs sont de rigueur… Quant au soir, certains ne manquent pas d’imagination pour se faire plaisir à l’image de Stéphanie Chutry, 40 ans. « J’ai préparé tous mes repas en mélangeant mes portions de pâtes avec des soupes en poudre pour donner un peu plus de goût », raconte-t-elle. « J’ai même pris de vrais croûtons. » Certains ont carrément préparé des gâteaux énergétiques à partager avec les camarades avant d’attaquer la première étape et d’autres ont emmené leurs petites madeleines de Proust : du Nutella, des morceaux de chocolat, des figues, du sefouf (mélange de fruits secs écrasés de farine dorée et de beurre) côté marocain et même du saucisson ! C’est le cas de Patrick Yvars, 52 ans. « L’année dernière, durant la longue étape, une nana nous avait donné un bout de saucisson qu’il lui restait au moment d’abandonner. Ce n’était pas grand-chose, mais cela nous avait redonné le moral. J’en ai donc pris quelques uns pour les moments plus difficiles… » Quelques grammes de bonheur pour tenir jusqu’au bout.« 

Tête de la course

Après avoir pris le lead, Mohamad Ahansal creuse l’écart

« Jouer dans son propre terrain de jeu a toujours des avantages. Le Marocain Mohamad Ahansal ne dira pas le contraire. Lundi, l’enfant du pays a en effet creusé l’écart sur ses adversaires directs en déjouant les pièges de la 2e étape de la 28eédition du Sultan MARATHON DES SABLES, longue de 30,7 km. Vainqueur en 2 h 38’48’’, il a en effet réussi à revenir sur son grand rival, le Jordanien Salameh Al Aqra, dans l’ascension du 2e djebel pour le devancer au final de 4 minutes et 31 secondes supplémentaires. « Cette étape est sans aucun doute l’une des plus difficiles et des plus techniques que j’ai eu à courir ici, avouait-il à son arrivée. Salameh a imposé un gros rythme dès le début et j’ai du mettre un coup d’accélérateur dans la montagne pour revenir sur lui et réussir à le distancer. » Deuxième derrière lui, mais suivi de près par un autre Marocain El Akad Aziz (3e en 2h44’02), le vainqueur de l’édition 2012 profite cependant de cette belle deuxième étape pour remonter à la 5e place du classement général après sa 9e place de la veille. Premier Français pour la deuxième étape d’affilée, Vincent Delebarre a, quant à lui, franchi la ligne d’arrivée en 8e position. « J’ai bien récupéré de la première étape et je me sentais bien aujourd’hui. C’est encourageant pour la suite, même si je sais qu’il faut rester humble… Je n’ai participé à cette course qu’une fois, en 2005 (il avait terminé 9e), et il faut que je réapprenne à courir dans de telles conditions », avoua-t-il avant de rejoindre le bivouac alors que sa compatriote, Laurence Klein pointait à l’horizon. Première féminine, la Française, déjà 3 fois victorieuse sur le MARATHON DES SABLES (2007, 2011 et 2012), semble déjà en route pour un quatrième titre après avoir remporté haut la main la 2e étape en 3h44’27.  »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Classement de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

A demain pour un J3 marqué par 38km de transfert entre 2 djebels…du sable, des degrés et des sensations inédites au programme - restez connectés !

Prélude

L’esprit Hotsteppers étant par définition ouvert, c’est avec joie et honneur que nous suivons le marathon des sables 2013 cette année mais tout particulièrement une équipe: le team Transavia Sportera Handi Cap. Cette équipe présentée dans de précédents articles comme celui-ci ou encore celui-là zoomant sur Astrid, jeune fille handicapée qui accompagnera l’équipe de A à Z, s’est lancé un défi fou. Ce défi: aller au bout des 250km du Marathon des Sables, en plein désert sud-marocain, en poussant une joellette sur laquelle permuteront Astrid citée ci-avant ainsi que Gaëtan et Marie, deux autres jeunes dont la vie est marquée par un handicap spécifique. Ces vies, souvent difficiles, touchent très particulièrement les grands sportifs de l’équipe qui ne pouvaient imaginer une épreuve solo mais tenaient plus que tout à offrir une expérience extraordinaire à ces jeunes. Don qui s’avère de plus en plus réciproque tant le fait d’évoluer auprès de Gaëtan Marie et Astrid nourrit l’équipe d’un vécu riche et atypique. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Faites de beau rêves…

Le récit du jour

Les conditions

A 12h. Hygrométrie : 12,6%. Température : 34,6°C
Nombre de partants : 1024

Sur le chemin de leur rêve

« Tandis que les favoris s’envolaient dès les premiers kilomètres, la longue file indienne des coureurs s’étendait à travers les somptueux paysages. Après la traversée d’une petite vallée débouchant sur l’oued Rhéris, un des plus gros oueds de la région, la caravane pénétrait ensuite dans son premier champ de dunettes. Moment toujours magique pour ces coureurs venus du monde entier, l’esprit rempli de ces images qui ont fait la légende du Marathon des Sables.

Cette première étape est pour les plus anciens l’occasion de retrouver leurs repères. Pour les novices, elle est une immersion dans l’aventure, dans l’esprit MDS où la difficulté du parcours est largement compensée par le plaisir de laisser sa trace dans ce décor unique. Un dernier col très caillouteux pour pénétrer dans l’oued Tijekht et la banderole d’arrivée, symbole de délivrance et de repos, est en vue.

Plus longue que d’ordinaire, cette première étape aura marqué les esprits. Les organismes aussi avec des températures déjà supérieures à 35°. Peu de répit pourtant sur le SULTAN MARATHON DES SABLES. Ce lundi, les coureurs s’attaqueront à la deuxième étape longue de 30,7km et marquée par plusieurs ascensions de djebels très spectaculaires. »

L’écho du bivouac

Un bivouac solaire

« Au SULTAN MARATHON DES SABLES, pas question de laisser dans le désert d’autres traces que celle des pas des coureurs. La protection de l’environnement est une priorité. Sensibilisée au problème du développement durable depuis de nombreuses années, l’organisation a encore franchi une étape supplémentaire pour cette 28eédition. Pour la première fois, une grande partie du bivouac est en effet alimentée à l’énergie solaire. « Nous avons installé deux champs de panneaux solaires qui utilisent la technologie Amorphe, explique Daniele Oppizzi, directeur d’Iland, la société suisse partenaire du SULTAN MARATHON DES SABLES. L’un permet d’alimenter tous les ordinateurs de chronométrage et l’autre est utilisé pour une partie du bivouac. Nous avons une production d’énergie importante et dès l’an prochain, nous envisageons de produire l’intégralité de l’électricité nécessaire. » « Il y a deux ans, nous avons fait notre bilan carbone, raconte Patrick Bauer, le directeur de l’épreuve. Nous nous sommes dit que c’était bien beau de faire un chèque pour compenser ça mais qu’il devait y avoir moyen de faire mieux que ça. Voilà comment est née cette idée dont je suis très fier. »

Ce dispositif vient s’ajouter à de nombreuses autres actions de protection de l’environnement, action pour laquelle près de quinze personnes ont été missionnées. Pour éviter les déchets dans le désert, chaque bouteille distribuée à un concurrent porte le numéro de son dossard à la fois sur la bouteille mais aussi sur le bouchon. Le concurrent coupable d’abandon est lourdement sanctionné. Des petits cendriers de poche sont également remis à tous les membres du staff pour éviter de retrouver les mégots dans le sable. Des toilettes propres scandinaves sont disposées pour toute la caravane. Enfin, depuis plusieurs années, un four incinérateur a même été intégré à la caravane et brûle tous les déchets du bivouac. Parce que, comme le rappelle souvent Patrick Bauer : « la Terre ne nous appartient pas ». « 

Tête de la course

Mohamad Ahansal en pole position

« Déjà vainqueur à quatre reprises, le Marocain Mohamad Ahansal (D 74 MAR) n’a pas fait de quartier dimanche en remportant la première étape de la 28e édition du Sultan MARATHON DES SABLES, avec plus de 4 minutes d’avance sur son poursuivant l’Italien Antonio Filippo Salaris (D 1005 ITA). « Je suis très content d’avoir gagné cette première étape. C’est très bon pour le moral et cela permet de prendre l’avantage sur les autres, maintenant il va falloir gérer la suite de la course. Ce n’est que le début », lâcha-t-il tout sourire au terme de ces 37,2 premiers kilomètres bouclés en 2 h50’56’’. Juste derrière lui, l’Italien Salaris (2h55’25) savourait lui aussi son exploit du jour : « Je suis très content de cette première journée et j’espère bien continuer comme ça. Mon objectif est de terminer dans les 5 premiers. » Même satisfaction pour Vincent Delebarre (D 477 FR), 10e et premier français, ou pour la tricolore Laurence Klein (D 109 FR), 25e et première féminine de l’étape en 3h39’31’’. Petite déception en revanche, pour le Jordanien, Salameh Al Aqra (D 1 JOR). Le vainqueur de l’édition 2012 est en effet arrivé en grimaçant avec plus de 22 minutes de retard sur son grand rival le Marocain Ahansal, mais surtout en se tenant la fesse droite et en boitant sitôt la ligne d’arrivée franchie. « Je pense que je me suis fait un petit claquage, mais cela devrait aller mieux demain », rassura-t-il toutefois, avant de retrouver le bivouac pour se reposer. Demain est déjà un autre jour. »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe

A demain pour un J2 marqué par 30,7km d’ascensions magnifiques et par une mise à jour du classement provisoire - show must go on !

Les plus belles histoires sont celles qui durent…

Voici le leitmotiv du marathon des sables qui connaîtra cette année sa 28ème édition. Course crée en 1986 par Patrick Bauer, le marathon des sables porte un nom qui se révèle trompeur lorsque l’on découvre que la distance mythique d’une quarantaine de kilomètres n’est qu’une portion des près de 250km du parcours intégral. Ce parcours se déroule en 3 temps temps fort: une étape de liaison, une étape marathon et une étape « non stop ». En auto-suffisance totale, les concurrents individuels ou en équipe devront respecter des règles strictes et justifier par exemple d’au moins 2000kcal par jour mais de moins de 10kg d’affaires au total pour avoir le droit de participer à l’épreuve. Épreuve longue, difficile, éprouvante pour les corps et les esprits, les organisateurs parlent d’une « aventure sportive, humaine et parfois même spirituelle », c’est dire à quel point le marathon des sables se veut être un véritable voyage initiatique.

La vidéo ci-dessous (édition 2012) en témoigne fidèlement:

 

Au delà des 1001 détails inhérents à cette course, j’ai souhaité mettre en lumière une équipe en particulier, présentée il y a quelques temps sur ce blog déjà: le team Transavia Sportera Handi Cap. Ces hommes ont depuis le départ pour vocation d’emmener des jeunes handicapés dans le désert sud-marocain. L’objectif ? Un doux mélange de multiples motivations mais avant tout l’envie de faire vivre des moments inoubliables et de se battre pour ceux dont la vie quotidienne est souvent bien compliquée. Je suivrai cette équipe et vous relaierai toutes les infos de leur course, jour après jour, dès le 05 avril (lien vers l’événement Facebook ici). Puis, je les rejoindrai en live du 11 au 14 avril, pour palper et ressentir tout ce qu’Internet ne peut retranscrire. Consciente de la chance qui m’a été donnée de pouvoir vivre ces temps forts, je tiens à vous en faire part autant que possible et poursuis dès aujourd’hui avec l’interview d’une des 3 jeunes s’apprêtant à décoller pour le Maroc au côté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap.

Il s’agit d’Astrid dont il est avant tout question dans cet article.

Comment son destin a-t-il pu croiser celui de l’équipe ? Pourquoi a-t-elle dit oui ? Quelles sont ses espérances et ses appréhensions ? Qui y-a-t il dans le coeur et l’esprit d’Astrid pour que l’envie surpasse la peur ? Réponses dans les lignes suivantes…

En visite chez Astrid le temps d’un riche échange - de gauche à droite: Marie, Astrid

De la terre fraîche au sable chaud: Astrid se confie

Une rencontre improbable, imprévue, impeccable

Tout a commencé lorsqu’un jour, peu de temps après ma rencontre avec l’équipe Transavia Sportera Handi Cap et leur entraîneur de choc Thierry Guibault, je déjeunais en famille avec Alix, la maman d’Astrid. Astrid a 18 ans, est étudiante en fac de psycho et atteinte d’une forme de myopathie neuro-musculaire: un handicap majeur qui la contraint à vivre en chaise roulante à longueur de temps mais aussi à dépendre étroitement de ceux qui l’entourent pour effectuer ces gestes si anodins pour la plupart que sont le fait de prendre une douche ou de se coucher. Connaissant la relative difficulté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap à rencontrer des enfants ou jeunes handicapés prêts et aptes à partager l’aventure de marathon des sables avec eux, je fus prise d’un élan d’inspiration et demandais sans grands détours à Alix si sa fille pourrait être tentée par 6 jours d’ultra-raid dans le Sahara en compagnie de grands sportifs, sur une joellette. Une proposition un peu dingue qu’une maman qui plus est d’une jeune fille handicapée pourrait voir d’un oeil plus qu’anxieux mais qu’Alix reçu avec une étonnante ouverture. Immédiatement après Alix en parlait à sa fille qui ne mit pas beaucoup de temps à accepter.

« Ma mère me l’a annoncé assez normalement, sans trop de détails. J’ai dit oui sans hésitation mais sans trop savoir non plus dans quoi je m’engageais » - Astrid est une jeune fille réfléchie qui a le goût de l’aventure, cela se voit et cela se sent. Son abord révèle un mélange intéressant de fragilité apparente mais aussi de volonté puissante: le genre de carapace et de volonté que l’on ne développe pas à ce point sans avoir de grandes combats par ailleurs.

Intégration rapide d’Astrid au sein de l’équipe: des échanges riches de sens

Astrid me raconte le déroulement très rapide de la suite des étapes. Une rencontre de qualité avec Jérôme (chef de l’équipe) et son épouse Laure; une participation « par la pensée » au Raid28 auquel ont pris part l’équipe et les deux autres jeunes enfants handicapés: Gaëtan et Marie; la participation au coup d’envoi d’un match de foot à Amiens après un passage par la Base Aérienne 110 de Creil et la rencontre du Colonel Mille (plusieurs membres de l’équipe sont militaires dans l’armée de l’air) et finalement une après-midi à l’INSEP, en compagnie d’Assia el Hannouni, championne paralympique de 100, 200, 400 et 800m et marraine de coeur de l’équipe…

A l’INSEP - de gauche à droite: Assia, Gaëtan, Jérôme, Astrid, Nicolas, Marie, Raphaël, Frederic, Laure, Mickael

Assia et Marie

Que d’échanges, de rencontres, d’événements en à peine 3 mois. L’équipe Transavia Sportera Handi Cap se démène: pour s’entraîner physiquement, pour rassembler les fonds nécessaires à leur entreprise incroyable, pour passer du temps avec les jeunes et vivre autant de moments que possible avec eux avant leur départ. La cohésion, l’entente, le partage, la complicité et la générosité sont autant de valeurs que l’équipe cultive ardemment. Des valeurs essentielles dans la vie mais particulièrement vitales dans le cadre de défis physiques et humains où toutes les émotions sont décuplées.

Le marathon des sables d’Astrid: entre cadre solide et pur inconnu

Astrid m’explique qu’elle ressent quelques angoisses à l’idée d’être sur la joëllette. Non pas à cause de la chaleur, du sable, des longues journées, mais parce que « l’appareil » devra être parfaitement adapté à elle pour lui assurer un maintien optimal. Elle ne peut en effet pas maintenir son cou d’elle même et doit être bien calée pour ne pas vivre les mouvements incessants de la joellette avec difficulté. A l’heure où cet article est écrit, la joëllette aura été parfaitement ajustée pour Astrid, lui garantissant un voyage sans contraintes, un vrai…

Astrid est surprenante: elle m’explique que toutes les 2h, un jeune ira sur la joëllette pendant que les deux autres se reposeront dans un 4×4 offert à l’équipe en guise d’assistance toute particulière. Son discours mélange aussi bien de l’appréhension qu’une envie irrépressible de parcourir le monde. Elle n’a peur de rien pourvu qu’il y ait l’ivresse de l’aventure: « j’aimerais bien être sur la joëllette la nuit; pour voir… ». Elle rajoute en me détaillant son parcours étudiant: « j’adore l’aventure, j’aurais aimé partir 5 ans à Montréal pour mes études mais mes parents n’ont pas voulu, ils avaient trop peur pour moi. Pourtant à Montréal la drama-thérapie est très développée et c’est vraiment ce qui m’intéresse«  - La drama-thérapie est un ensemble de techniques théâtrales visant à favoriser le développement émotionnel et mental de ses pratiquants. Une discipline passionnante qui rejoint l’envie d’Astrid de se spécialiser dans les chocs post-traumatiques, notamment ceux des hommes et femmes revenant blessés psychiquement de conflits armés. Une ambition forte pour une fille si jeune qui semble bien déterminée à ne pas vivre une vie dénuée d’engagement et de sens.

Un doux regard posé sur l’équipe Transavia

Astrid peine à avouer ses craintes mais ne bride pas pour autant une certaine douceur à l’égard de cette équipe 100% masculine qu’est le team Transavia Sportera Handi Cap et avec qui elle a passé pas mal de temps, en peu de temps…

« J’ai du mal à imaginer comment ce sera, mais notre handicap les aidera surement à se dépasser encore plus » me dit Astrid. Elle rajoute: « ils sont investis à 300%; je n’ai jamais vu de gens comme ça, moi qui connaît très mal l’univers sportif. Le plus étonnant et de voir à quel point ce sont des hommes aussi bien forts que délicats, une délicatesse qu’ils n’étalent pas. Ils agissent et ne se font jamais mousser ». Ce sont de beaux mots, pleins de bienveillance qu’Astrid révèle à ce moment là. Elle n’oublie pas de me dire cependant: « je pense que leur image du handicap aura évolué à la fin de l’épreuve, car aussi bon puisse-t-on être, on ne peut qu’avoir certaines idées toutes faites tant que l’on n’a pas vraiment vécu aux côtés d’une personne handicapée ».

Je réalise alors que ce que me dit Astrid est plein de bon sens et particulièrement mûr pour son âge. Je me dis qu’elle m’en a déjà beaucoup dit et lui propose de me donner son mot de la fin..

« Qui vivra verra » me dit-elle avec un large sourire…

Merci Astrid, j’ai hâte de te retrouver « là bas »: j’arriverai fraîchement de Paris quand toi tu auras vécu la quasi intégralité de l’aventure, tu auras sans doutes beaucoup de choses à me transmettre à ce moment là. Que le goût de la vie reste avec toi !

Le Marathon des sables: une épreuve au nom trompeur

sport extrême

Un marathon certes…entre 5 autres étapes ultra

Il y a ceux qui connaissent l’épreuve par coeur, l’ayant déjà faite ou suivie de près et ceux pour qui ce nom évoque: un marathon?…dans le sable?…! Je faisais partie de ces néophytes là avant de rencontrer l’équipe Transavia Sportera Handi Cap qui prépare sa participation en équipe pour l’édition 2013.

Le Marathon des sables est en réalité une épreuve de course à pieds en 6 étapes, empruntant des terrains très variés, des dunes aux petites montagnes, en passant par des pistes, des plateaux de cailloux, des oueds asséchés, des palmeraies…Chaque étape s’étend sur une distance de 20 à 80km dont une étape marathon de 42km et une étape non-stop d’environs 80km (34 heures maxi autorisées pour la réaliser), en partie de nuit. Vous pouvez également vous dire qu’en termes de distance, cela revient à courir un marathon par jour pendant 6 jours, en conditions extrêmes, parlant non ?!

Auto-suffisance et limitations strictes de poids de matériel

L’épreuve a lieu dans le sud du Maroc, en auto-suffisance complète: autrement dit, les participants doivent prévoir et emmener la totalité des vivres et du matériel dont ils pourraient avoir besoin sur l’intégralité de l’épreuve, en dehors de l’eau (rations fournies par l’organisation quotidiennement), dans la limite de 15kg au total par participant.

Une épreuve de gestion

Participer au Marathon des sables requiert un large panel de compétences à mettre en musique avec patience et détermination. Il faut un entrainement intensif pour ne pas dire acharné sur de longs mois en amont de l’épreuve. Il faut prévoir une stratégie de course: comment gérer l’enchaînement des journées qui se suivront mais ne se ressembleront pas, comment optimiser son matériel, comment répartir son effort, comment s’alimenter, comment harmoniser le fonctionnement d’une équipe lorsque l’on choisit de ne pas y participer en solo, etc. La température moyenne de jour est de 30°C mais peut avoisiner les 50°C, ce qui là aussi demande une adaptation. Le Marathon des sables a la réputation d’être une des courses les plus difficiles au monde et son coût s’avère également être un frein pour une majorité de participants pour qui il faut soit de gros moyens, soit un sponsor.

28ème édition du 5 au 15 avril 2013

Le mois d’avril sera riche en courses et se positionne en plein dans la saison printanière favorable à l’intensification des entraînements et des épreuves en tout genre. Naturellement, nombreux sont ceux qui ont la date du 07 avril 2013 en tête, date du Marathon de Paris 2013, 1ère ou ènième expérience selon les coureurs mais quoiqu’il en soit, incroyable expérience! N’est-il pas enthousiasmant de constater la diversité des épreuves de course à pieds, pouvant satisfaire les envies et les capacités de chacun, selon les différentes périodes d’une année ou même d’une vie ?! L’équipe Transavia composée de 8 coureurs réunis par des valeurs et une force sportive communes, a quant à elle fait son choix: cette année ce sera pour elle le Marathon des sables, en équipe et au contact permanent de jeunes en situation de handicap, portés, tractés, poussés sur une joëllete à travers le désert. Objectifs ? « osmose, esprit d’équipe et partage » (…) « le marathon des sables est avant tout une course de gestion » (équipe Transavia).

Le team Transavia Sportera Handi Cap: qui sont ces hommes forts au grand coeur ?!

marathon des sables 2013 transavia

L’équipe sportive: 8 participants engagés

Ils sont 8, associant collaborateurs de Transavia France (NDLR: compagnie aérienne filiale française du groupe Air France/ KLM et partenaire du marathon des sables depuis 2008 en qualité de transporteur officiel) et membres de l’association Sportera Handi Cap (NDLR: association de promotion et de développement des activités physiques et sportives de compétition et/ou de loisir pour les personnes présentant une déficience motrice, visuelle, auditive ou mentale.) Parmi ces 8 sportifs, vous trouverez Jérôme Cazade, chef de projet; Nicolas Guitton, directeur sportif; Olivier Ducrest, marathonien; Eric Luccantoni, marathonien; Mickaël Piat, triathlète et marathonien; Julien Guienet, breveté accompagnateur moyenne montagne; Raphaël Raymond, raideur; Olivier Blache, raideur. en complément: Frédéric Zarb, marathonien et Jérôme Blanc, moniteur de ski breveté d’Etat/ multi participation Raids Gauloises.

marathon des sables

De gauche à droite: Mickaël P., Thierry G. (le coach), Frédéric Z., Nicolas G., Julie ! (venue comme moi « juste » pour l’entraînement, de « juste » 33km dans la boue!), Fred (remplaçant potentiel), Raphaël R., Olivier D., Julien G., Jérôme C.

La marraine de l’équipe: Assia El Hannouni

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap est soutenue par Assia El Hannouni, athlète marocaine de 31 ans, sextuple championne paralympique ayant récemment mis un terme à sa brillante carrière sportive aux Jeux Paralympiques de Londres 2012. Assia est malvoyante et a su faire de son handicap une force pour décrocher l’or à 8 reprises. Elle souhaite aujourd’hui transmettre et faire vivre « la flamme » chez les autres et s’avère être une marraine de choix, un honneur que dis-je, pour cette équipe !

paralympique

Le coach, entraîneur, motivateur, préparateur: Thierry Guibault

Certains connaissent déjà Thierry, d’autres ont souvent lu son nom sur ce blog ou sur la page Facebook des Hotsteppers. En effet, Thierry est un militaire athlète de haut niveau que la performance ne prive pas d’humilité et de grande disponibilité. A votre disposition pour vous conseiller sur les différents plans d’entraînement élaborés pour vous sur ce blog en vue du marathon de paris 2013 (consulter les plans ici!), Thierry a l’habitude de donner et s’est engagé à entraîner bénévolement (de très longues heures durant) l’équipe Transavia tout au long de sa préparation.

marathon des sables 2013

Les princes et princesses du désert: les enfants ou jeunes intégrés à l’équipe…

Partir sur une joëllette (NDLR: appareil de transport composée d’une seule roue et d’un siège adaptable, inventé par Joël Claudel qui voulait pouvoir continuer à emmener en ballade son neveu myopathe) pendant plusieurs jours dans les conditions éprouvantes du désert marocain n’est pas un choix qui se fait en deux minutes. Le désir et l’engagement d’emmener des jeunes en situation de handicap au cours de cette épreuve du marathon des sables relève donc en soi d’un véritable tour de force. Il faut rentrer en contact avec différents jeunes, évaluer leur réelle envie de partir (sans leurs proches) mais aussi obtenir une autorisation médicale solide pour s’assurer qu’ils pourront vivre l’épreuve dans de bonnes conditions. A noter qu’un enfant ne vivra pas l’épreuve intégralement mais une partie, donnant alors le relais à un autre, d’où la nécessité de trouver plusieurs enfants/jeunes. A l’époque où je rencontrais l’ensemble de l’équipe et les suivais de A à Z sur leur entraînement de près de 33km sur les bords de Marne le 19 décembre 2012, je pris connaissance de leurs motivations, de leurs envies, de leurs moyens mais aussi de ce qui leur manquait encore pour être assurés de partir. Deux choses essentielles émergèrent: des fonds et des contacts fiables avec des jeunes remplissant les conditions de départ. Le paragraphe suivant mettra l’accent sur le point financier. Pour ce qui est des jeunes, une rencontre incroyable s’est produite. Lors d’un déjeuner familial, je retrouvais une amie chère à ma famille dont la jeune fille de 18 ans: Astrid est en chaise roulante depuis sa naissance (forme de myopathie). Sa maman Alix, me demandant des nouvelles sur l’évolution de mes activités me fit alors avoir un déclic. Sans hésiter je lui disais: « Alix, je dois absolument te proposer quelquechose… ». Alix avait les yeux qui brillaient à l’idée que peut-être, Astrid pourrait partir avec l’équipe … Depuis, le « peut-être » a fait du chemin. Jérôme et son épouse particulièrement investie et dévouée Laure ont pris les choses en mains, rencontré Astrid et sa mère, mis en place la rencontre avec un médecin pour la certification d’aptitude d’Astrid à partir…il semblerait que l’aventure soit sur le point de se concrétiser pour cette jeune miss de 18 ans! Vous aurez des informations précises sur l’identité de ces enfants (Astrid mais aussi Gaëtan…) une fois qu’elles auront été validées . Quoiqu’il en soit, quelles surprises la vie peut-elle bien offrir par suite de rencontres ! Je reste encore stupéfaite de la rapidité avec laquelle les choses qui « sont faites pour marcher » peuvent parfois se mettre en place ! Vous ne manquerez pas d’en savoir plus (interview, photos, voire videos…- et oui, il semblerait que les jeunes puissent être dotés d’une GoPro pour filmer l’aventure avec leurs yeux rêveurs!) très vite !

Le logo de la T.E.A.M. - « Tous Ensemble Aux Maroc » !

team transavia

Les sponsors de l’équipe: il en manque encore…

Encore 30 000 euros à financer…

Une participation individuelle au Marathon des Sables est de l’ordre de 3000 euros. Une participation en équipe à 8 participants plus un éventuel remplaçant, l’assistance des jeunes et la préparation physique de l’équipe en amont au cours de différents week-ends finement orchestrés mais coûteux représente une somme globale de 70 000 euros. L’équipe a aujourd’hui récolté 40 000 euros. Nul besoin d’être un mathématicien expert pour constater qu’il manque encore des fonds: 30 000 euros dont l’absence compromet la participation de l’équipe.

Comment vous pouvez les aider…:

Sponsors

Si vous avez connaissance d’entreprises (la votre, celle de proches, …) qui seraient intéressées de sponsoriser cette équipe: téléchargez dès maintenant le Dossier de presse du Team Transavia pour le Marathon des Sables (cliquez sur le lien pour des explications complètes et un accès aux contacts exhaustifs). Si vous rencontrez de quelconques problèmes n’hésitez pas à m’écrire via le formulaire de ce blog je transférerai l’info.

Une préparation et un défi à suivre chez les Hotsteppers

Vous l’aurez compris, de multiples facteurs ont créé un lien particulier entre le projet de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap et les Hotsteppers. Or, dans le monde du sport il existe une multitude d’évènements à couvrir mais comme pour tout, il faut choisir ! J’ai personnellement choisi d’essayer de vous permettre de suivre au mieux cette équipe, dans sa préparation et pendant la compétition. Restez connectés sur le blog et sur la page, c’est une belle aventure qui s’annonce: intense, parfois rude certes mais inévitablement belle !

 
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