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« Irez-vous au bout de la nuit ? », that is the question.

The Trail Yonne 2013, 1ère édition d’une nouvelle épreuve organisée par KCO (Kam- Choumert-Organisation) producteur d’événements telle que « La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc », « La course des Héros », « l’EDF Cenis Tour« , … nous avait lancé un défi:

Ce défi, je voulais le proposer à d’autres, pour le vivre en équipe. Sur les 4 distances proposées: 35, 63, 85 et 110km, deux d’entre elles pouvaient se faire en relai de 4 coureurs: le 35 et le 85km. Je sonde alors autour de moi et rassemble 3 amis inégalement motivés pour parcourir les 85km à quatre. La date est encore lointaine mais à mesure que l’échéance approche la course est finalement approuvée par l’ensemble et Greg, l’un des membres de l’équipe, gère (parfaitement) les inscriptions et la réservation d’un gîte pour le samedi soir. Pas question de rentrer à Paris dans la nuit après la course. Nous passerons les quelques heures qui nous resteront de la nuit de samedi à dimanche dans un gîte authentique de Sens: lien ici !

Photo de notre gîte: « la ferme de l’art rural et populaire »

Des hôtes très sympathiques, un prix à défier toute concurrence et surtout l’occasion pour nous de prolonger la fête le dimanche !

Café/ fondants au chocolat (made by Céline) improvisés, à même la terre: bonheur !

L’équipe: 4 puis 3 puis 5 !

Initialement 4 puis 3 suite à l’abandon de Virginie tenue d’arrêter le sport pendant un moment, nous avons cherché un(e)remplaçant(e) avec difficulté et avons finalement eu la chance d’accueillir Céline dans notre équipe ! Virginie n’ayant pas dit son dernier mot, elle nous accompagnera malgré tout de la 1ère à la dernière seconde sur l’ensemble de l’épreuve en assistante modèle. In fine nous vivrons donc ce Trail géant à 5, what else !

De gauche à droite: Vincent, Marie, Céline (morte de rire comme toujours), Greg (Virginie la photographe devait être en train de faire une bonne blague !)

De gauche à droite: Virginie, notre supporter, assistante, accompagnatrice en or (over classe tout le long du week-end, pas comme nous!), Greg et Vincent

Une journée immense…

Parfaitement organisés, nous serons dans les temps du début à la fin du week-end, aussi bien en matière de logistique que pour la course elle même ! Jamais bien large mais jamais en retard, nous arrivons à Sens in extremis pour retrouver Céline qui aura pris le temps de récupérer nos dossards (et de se faire contrôler son sac au nom de toute l’équipe, ouf je n’avais pas la moitié du matériel imposé ! Un bonnet, un sifflet, 2 lampes frontales,… non mais allo !) Au moment d’arriver sur le village de la course j’entends LA chanson mythique du marathon des sables; celle qui aura bercé l’équipe des accompagnateurs pendant tout notre road trip marocain; celle que m’aura confiée avec humour Thierry G. lors d’un dernier mail d’encouragement avant l’épreuve, je cite: « bon courage pour ton trail, éclate toi bien, « c’est la vie » d’après Khaled! » - Je prends cette touche sonore pour un signe qui me rebooste alors que je sens une maudite grippe s’installer et me pomper mon énergie depuis deux jours. Juste pour le plaisir, la voici:

Le départ était annoncé à 15h. Etant la première à courir j’avais déjeuné dans la voiture vers 12h en surveillant soigneusement chaque aliment: riz, thon (sans sauce), jus de raisin, boudoirs, crudités (très peu pour ne prendre aucun risque), … Je suis partie pour 18km, je me prépare, coup de pistolet, c’est parti !

Top départ avec le dossard 017 de Guillaume…vainqueur du 110km en 9h59m26, 3h30 devant le numéro 2. Croisé 7km avant le finish dans un état de fraîcheur sur-humain ! Chapeau Guillaume !

J’avais essayé de ne pas trop le montrer mais je ne me sens vraiment pas en super forme et dès les premiers km je me demande comment je vais faire pour aller au bout de mon pourtant maigre « contrat de 18km« . Le dénivelé est pas mal mais surtout, il fait chaud, mais chaud ! Le soleil flash de toute ses forces sur les têtes des coureurs qui sont concentrés sur leur trajectoire. Ma casquette barcelonaise me protège en partie mais ne fait pas tout. Je me retrouve à marcher dans certaines montées, choses que je n’avais fait qu’au moment de certains goulots d’étranglements du parcours de l’Ecotrail, près de deux fois plus long. Ma petite voix intérieure est un peu négative et mon imagination débordante m’imagine déjà évanouie au bord de la route devant faire appel à des ré-animateurs (beaux si possible…!) Bref, comme d’habitude, rien n’est jamais acquis, chaque course est une nouvelle histoire à écrire sur une page blanche.

Un décor champêtre, très « jaune », très beau..

A un moment salvateur, je me mets à échanger avec un groupe de trailers qui me sauvent le moral. Rien que le fait de communiquer me permet de repartir. Un peu plus tard je croiserai un autre trailer parti sur le 110km qui m’accompagnera sur les 5 derniers km de mon parcours. Je comprends Greg qui dira plus tard que sa portion de 22km de nuit aura été essentiellement difficile à cause du silence de la nuit et de la solitude vécue. Céline nous dira plus tard qu’elle aurait largement préféré courir seule de nuit (comme à son habitude) qu’en plein soleil. Finalement, chaque coureur a ses préférences et ses petites faiblesses. La mienne est sûre: je n’aime pas être seule et la communion avec d’autres personnes me sert de dopant humain !

Je finirai finalement mes 18km en 1h58, un temps plus élevé que ce que j’avais imaginé mais sommes toutes encore correct au vu de ma petite forme. Le 18ème km imperceptible quelques centaines de mètres avant (j’ai cru que je n’allais jamais m’arrêter !) se trouve en haut d’une sympathique côte. Je passe alors le relai à Céline, partie pour 19km, la preuve en images:

Céline s’élance. Je meurs de chaud mais finirai très vite par frissonner. Je me couvre et rejoins mes co-équipiers qui n’ont pas encore couru. Nous prenons la voiture de Virginie et filons vers le prochain « check point » où nous pourrons encourager Céline. Je sens la fatigue enfouie revenir de plus belle et je me dis que la journée/nuit vont être longues ! Aux alentours de minuit (au final nous partirons à 1h00) nous devrons coûte que coûte nous rassembler pour courir les 7 derniers km ensemble. Je pense alors à ceux qui tout ce temps là continueront d’enchaîner les km jusqu’au 110e pour les plus courageux et je me concentre sur le reste de mon équipe. Un nouveau petit village nous attend pour intercepter notre co-équipière dans l’effort.

Bussy le repos: une étape qui porte bien son nom, je récupère de ma course et mes amis se préparent à vivre la leur…Virginie est derrière l’appareil photo, Céline court.

Céline arrive, concentrée mais bien dans sa course. Son passage dure quelques secondes et nous voilà repartis pour le point de relai suivant où Vincent prendra la 3ème portion du parcours. Nous arrivons alors au check point le plus improbable de toute la course ! Autant les villages étapes sont charmants, les bénévoles d’une gentillesse qui contraste avec la non amabilité criante de certains citadins/parisiens, les animations sympas, sincères et bien plus enthousiasmantes que sur des blockbusters de courses parisiennes où l’ambiance est inversement proportionnelle au prix du dossard (sans commentaires), autant ce point de relai là est, comment dire: « lost in the middle of nowhere »! Nous voyons un pont. Derrière ce pont, des arbres. Rien, personne d’autres que quelques coéquipiers d’une autre équipe (celles du Coudray Montceaux rassemblées par Gilles Busto, organisateur des Foulées des Laveuses), de l’herbe, des champs de colza, …Puis, à peine plus de 5min après notre estimation (2h15 de course), Céline apparaît !

Vincent se prépare, top relai, c’est parti pour le 38ème km jusqu’au 58ème !

Céline apparaît après 2H15 de course…

Top relai !

Nous partirons alors pour le ravitaillement le plus mémorable des deux journées: le ravitaillement aux polyphénols ! Et oui, on a beau être passionné par la nutrition sportive et savoir tout ce qu’il ne faut pas faire, c’est comme dans la vie, on ne le fait pas forcément ! Tentée par les explications d’un vigneron local, amatrice de vins et d’ambiances chaleureuses, un peu fatiguée et me disant que « tant qu’à faire, autant jouer le jeu jusqu’au bout! »je me laisserai happer par « plusieurs » verres de Bourgogne et un de Ratafia. Un crime. Délicieux mais meurtrier ! Mon vigneron tentateur me dira très vite que j’ai les yeux qui pétillent ! « Je m’entraîne pour le marathon du Médoc » dis-je alors à tous ceux qui me prennent en flagrant déli ! Les paparazzis étaient dans le Yonne ce soir là mes chers lecteurs, je me suis fait prendre sur le vif !

Prise en flagrant délit de ravitaillement non-officiel - Entraînement pour le Médoc oblige!

Après ce divertissement et un délicieux ravitaillement solide, nous apercevons Vincent, d’une couleur proche de l’écarlate ! Il s’arrêtera très brièvement à ce « ravito » qui nous aura bien amusés et repartira pour la 2ème moitié de son périple.

Prochaine étape: Villeneuve sur Yonne, le lieu de toutes les animations: buffet, masseurs ostéopathes, podologues, démos de VTT acrobatique, concert, le top ! J’aurai le temps de me faire masser par une jeune élève ostéopathe adorable et efficace qui me dira qu’ »à peu près tout mes muscles étaient contractés ». Je confirme. J’en ressortirai cependant bien mieux qu’en y arrivant…

Flagrant délit de massage à Villeneuve sur Yonne !

La nuit tombe, la fraîcheur remplace la chaleur du jour, nous nous posons, refaisons le monde, observons les concurrents partis sur le 110km et franchissant cette étape avec fraîcheur tout en attendant notre co-équipier Vincent. La nuit tombée, Vincent arrive après 2h20 de courses, lessivé. On sent qu’il s’est donné à fond mais que ses 20km ont été éprouvants. Nous lui laissons le temps de reprendre son souffle avant de nous « raconter » son périple. Greg n’est déjà plus là, le voilà parti pour 22km qu’il n’est pas prêt d’oublier ! A partir de cet instant nous savons qu’il nous reste plus de 2h00 devant nous avant la reprise collective et finale. Nous avions prévenu Greg que nous ne serions peut-être pas là à son ravito intermédiaire pour rester le plus longtemps possible à Villeneuve sur Yonne où il y avait de quoi patienter. Une erreur peut-être a posteriori, au vu des difficultés de Greg à surmonter ses douleurs sur 22km. Une absence totale d’entraînement et des nouvelles chaussures jamais essayées auparavant auront eu raison de sa motivation et rendu ses 22km assez dantesques. 22km que Greg parcourera sur les rotules en plus de 3h00.

It ain’t over till it’s over !

Nous retrouvons Greg épuisé au dernier « check point », la course n’est pourtant pas finie, il est temps pour nous de terminer le parcours. 7km nous attendent au coeur de la nuit. Les organisateurs n’ont pas lésiné sur le trajet qui est ardu jusqu’au dernier km. Greg ne peut clairement plus courir, nous finissons quasiment en marchant. Je pense alors à mes amis du Team Transavia Sportera Handi’Cap qui ont fait le marathon des sables (250km) il y a quelques semaines et de tout ce qu’ils ont vécu: en positif et en plus difficile ! Je me sens perdre patience et me dire intérieurement qu’on ne peut tout simplement pas arriver sur une épreuve comme celle-là, même en relai, même s’il n’y a pas d’enjeu, sans entrainement. L’entrainement ne permet pas uniquement de vaincre mais a minima de vivre une épreuve sans souffrance et sans blessures.

Nous finissons derniers du classement: je suis partagée entre l’immense plaisir d’avoir fait cette épreuve et une certaine déception mais tels sont les enjeux et les défis d’un projet d’équipe !

L’équipe à l’arrivée sur les coups de 2h00 du matin ! Pas un chat, une voiture en plein phares en guise d’éclairage (panne d’électricité), plus de speaker (Gilles on t’a manqué de peu !), la sono ininterrompue chantant « Envole moi »… 85km: done !

Je pense encore plus fermement qu’avant que la course à pieds ou le trail sont des disciplines éprouvantes qui apportent beaucoup de bonheur quand on s’y engage pleinement. Je renouvelle alors toute mon admiration pour ces personnes de tous niveaux qui s’investissent pour atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient et qui ont toujours envie de faire mieux. Je pense que l’important n’est pas de faire un chrono phénoménal, mais d’aller au bout de ses possibilités, grâce à du travail, de la volonté, parfois même de l’acharnement ! C’est ce qui fait qu’une vie a du goût. Quoiqu’il en soit je prends aussi conscience de ce tempérament ultra battant que je peux avoir et je relativise…

Nous entamons alors un repas très reconstituant bourré de sucres lents et moins lents: taboulé, pasta box, pain blanc, soupe, tarte au pomme et après une discussion très agréable avec Cédric de Trail Session (enfin!) - son ami et partenaire sportif Thomas Nury aura fini 1er du 85km, bravo à lui! puis avec Henri KAM, l’un des fondateurs de KCO, nous rentrons nous effondrer dans les lits douillet de notre petit gîte.

Le lendemain nous feterons avec un jour de retard l’anniversaire de Greg et profiterons d’un soleil toujours aussi audacieux !

Greg souffle ses bougies…28 ans, bingo !

Le retour vers nos QG respectifs se fera en début d’après-midi, mêlant fatigue et plaisir d’avoir vécu un week-end riche, intense, à fond et plein de vie comme on les aime.

Merci à toi Virginie pour ton soutien inestimable au cours de toute l’épreuve: tes talents de conductrice prudente, de cuisinière, de supporter, d’amie, …

Merci Céline d’avoir répondu présente à notre invitation. Sans toi nous n’aurions pas pu participer à ce trail en équipe: il était question de « 4 participants ou rien ». Nous avons passé un excellent week-end en ta présence !

Merci à toi Greg pour tout ce que tu as pris en main pour que ce week-end ait lieu: les inscriptions, la réservation du gîte et nos nombreux échanges mails ou téléphoniques qui m’auront permis de faire aboutir mon envie de départ de participer ensemble à cette course !

Finalement, merci à toi Vincent d’avoir accepté le défi. Je crois que tu te rappelleras longtemps de ces 20km qui ne t’ont pas fait vivre que des instants de délice ! Comme Greg tu étais présent lors de la toute première course des Hotsteppers: la Crazy Jog, au sein d’une équipe 100% Hotsteppers de 33 participants (juillet 2012) - j’espère qu’il y en aura bien d’autres en ta compagnie !

De gauche à droite: Virginie, Vincent, Marie, Greg - en région parisienne avant de partir vers Sens

D’autres trails seront mis en avant dans le calendrier des Hotsteppers (lien direct: ici!) pour le reste de l’année: il y en a pour tous les goûts, du court, du moyen, du long, de l’indiv’, du collectif, car le trail est avant tout une discipline offrant à chacun ce qu’il veut bien y trouver.

A très vite sur les pistes et merci pour votre fidèle lecture,

Marie - Hotsteppers

Générique exclusif:

Teaser web de l’édition 2013…

 

Prélude

Une quatrième journée marquée la plus longue distance de l’épreuve éprouvant des équipes ou des participants déjà amplement fatigués par un parcours magnifique mais exigeant. Le prélude de ce jour sera court…Communiqué de presse de Stéphanie André de l’agence Ligne bleue à peine reçu, je vous le transmets et m’empresse de filer….de longues heures de transport m’attendent ! Restez connectés, à très vite !

NB: Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici, de la journée n°2: cliquez là, de la journée 3: c’est par ici.

 

Le récit du jour

Un long voyage

« Cette étape longue de 75,7km, ils en ont tous rêvé. Certains avec impatience, d’autres, majoritaires, avec anxiété. Beaucoup n’ont jamais couru autant. La fatigue accumulée lors des trois premières étapes amplifie encore les interrogations. Alors, au moment du départ, Patrick Bauer, le directeur de course, tente de les rassurer. « Pas de stress », recommande-t-il. Pas sûr qu’il réussisse à convaincre tout le monde.

Cette quatrième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES est souvent le moment de vérité. Un voyage d’à peine sept heures pour les premiers, de plus de 30 heures pour les derniers (34h temps maximum autorisé). Voyage physique, voyage intérieur aussi où la réflexion sur soi, sur la vie, est souvent la plus fidèle compagne au fil des kilomètres.

Mercredi, à 8h30 (11h30 pour les 50 premiers hommes et les 5 premières femmes), sous un soleil déjà très généreux, 991 coureurs se sont élancés de Taourirt Mouchanne, direction le djebel El Mraïer. Ils ont d’abord franchi un petit col, traversé à nouveau l’oued Rhéris avant d’affronter pour la première fois depuis le départ, de grands cordons de dunes sur plusieurs kilomètres. Ces dunes qu’ils ont vues dans les magazines ou dans les reportages, ses dunes qui les ont fait rêver depuis des mois, des années. Les premiers arriveront en fin de journée mais beaucoup poursuivront leur route toute la nuit, guidés par leur lampe frontale et surtout éclairés par les étoiles. Suivre sa bonne étoile, une philosophie à appliquer à chacun de ses pas sur la caravane du SULTAN MARATHON DES SABLES. Ace soir, ou demain, quand ils franchiront la ligne d’arrivée, ils seront fiers, d’entrer à leur tour dans la grande histoire du MARATHON DES SABLES. Ils pourront savourer le temps du repos avant d’aborder vendredi les 42km de la dernière étape chronométrée. »

Voyez ce beau mais rude paysage et imaginez l’équipe et sa joellette tenter de le parcourir…

L’écho du bivouac

Le soutien indispensable des « docs »

« 15 heures, mardi après midi. Une voix résonne au cœur du désert. « Allez, allez, il ne te reste plus que cinq kilomètres ». Claire encourage Guillaume, son voisin d’avion. Après avoir pris de ses nouvelles, donné quelques conseils pour l’aider à dégonfler ses mains qui ont doublé sous la chaleur, l’infirmière retourne sous la tente berbère où une Doc Trotter s’occupe de l’Américain, David Elsbernd. « Il a pris un cachet au check point précédent et on contrôle afin de savoir comment il va ». En face, sous une autre tente, Martine, 51 ans, se repose. « Cela fait du bien de pouvoir s’asseoir un peu à l’ombre… mais il ne faut pas rester trop longtemps, sinon c’est encore plus difficile de repartir. »

Ainsi va la vie, sur chaque CP (check point) réparti tous les dix à douze kilomètres sur le parcours de chaque étape du Sultan MARATHON DES SABLES. Un point de passage obligé, où les concurrents peuvent recharger leur gourde en eau grâce aux bouteilles qu’ils récupèrent à chaque passage sous le contrôle attentif des Doc Trotters. « On surveille, on parle avec eux, on vérifie que tout va bien », explique Khadija, infirmière. Parfois, rarement, « on peut aussi être amené à faire une perfusion pour les aider à se réhydrater ». En sachant que chaque participant n’a le droit qu’à une seule perfusion sur l’ensemble de la course. « En fait, on est là surtout pour les aider à continuer à avancer ». Que ce soit en les soignant ou en les encourageant. « Allez, allez, il ne reste plus que dix kilomètres » jusqu’au prochain PC.« 

Tête de la course

Une étape déterminante: tout est joué ?

« La victoire du 28ème Marathon des Sables pourrait bien se dessiner ce mercredi à l’issue de cette 4ème étape longue de 75.7 km. Le départ des 50 premiers hommes et des 5 premières femmes ayant été donné à midi, les leaders devraient franchir la ligne d’arrivée à la nuit tombée.

Le Jordanien tenant du titre, Salameh Al Aqra, remonte petit à petit ses 30 minutes de retard. Il est actuellement à « seulement » 25’39’’ du leader Mohamad Ahansal et à 8 minutes du second, Aziz El Akad. Il jouera donc sa dernière carte sur cette étape. 3ème mardi, Ahansal a probablement géré sa course en prévision de cette journée stratégique, qui pourrait le mener vers un 5èmetitre.

10ème au général et premier français, Vincent Delebarre reste très prudent. « Sur cette grande étape tout peut arriver, explique l’ancien vainqueur de l’UTMB et de la Diagonale des Fous. On peut très vite se retrouver en difficulté et perdre au moins une heure. Certains vont craquer devant, et d’autres vont en profiter derrière. »

Chez les femmes, la Champenoise Laurence Klein n’a pour l’instant pas laissé la moindre miette à ses adversaires. Victorieuse des trois premières étapes, elle doit pourtant se méfier de la concurrence avec l’Américaine Meghan Hicks et la Britannique Joanna Meek, en embuscade à 24 et 28’. La Française, spécialiste de longue distance devrait néanmoins faire parler son expérience. Mais gare au coup de chaud sur une étape qui dans l’histoire du SULTAN MARATHON DES SABLES a souvent offert de nombreux rebondissements.« 

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap avance !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Rappel de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Classement de la 3ème journée - Mardi 09 avril: -24 places

 

Classement de la 4ème journée - Mercredi 10 avril: données inaccessibles à l’heure de publication de cet article (course encore en cours)

A 18h40 heure française soit 16h40 heure marocaine, l’équipe Transavia Sportera Handi Cap est entre le CP2 et le CP3…

Astrid, royale sur sa joellette et entourée par son équipe !

A très vite pour des images et des videos qui je l’espère vous offriront encore plus d’émotions que des textes…

Prélude

Fidèle à ma volonté de vous transmettre un peu du Marathon des Sables 2013 tous les soirs sur ce blog, nous voici pour le bilan d’une 2ème journée intense. Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Chaude lecture…

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 14%. Température : 22,5°C
A 10h. Hygrométrie : 12%. Température : 27°C
A 12h. Hygrométrie : 10,6%. Température : 34,4°C
Nombre de partants : 1017 (-7)

Gravir le sommet

« Il est là devant eux. Le djebel el Otfal se dresse devant les 1017 coureurs de la deuxième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES. Deux kilomètres de montée avec une pente à 25% de moyenne, épilogue et point d’orgue d’une étape de 30,7km au cours de laquelle ils ont déjà gravi le djebel Hered Asfer et pu apprécier sur ses crêtes, ses formes si particulières qui donnent parfois l’impression d’apercevoir des châteaux forts.

Tous ces coureurs se sont ensuite engouffrés dans une longue vallée avant de se retrouver, là au pied de ce mur de sable. Sur la paroi, haute d’’environ 250 mètres, le sable s’est accumulé au fil des saisons, poussé par les vents du désert. Un sable qui rend chaque pas encore plus difficile, avec parfois même la sensation de reculer. Terrible quand, sous un soleil de plomb, on se bat depuis des heures pour avancer, juste avancer quelle que soit l’allure, pour rejoindre le bivouac posé au pied de la descente. L’effort est brutal, intense. Mais au sommet la récompense est là, un panorama à 360° sur l’ensemble de la région et une immense étendue, fascinante par sa platitude, où les attend le bivouac.

Si les premiers, avec comme la veille les victoires de Mohamad Ahansal et, auront mis moins de trois heures pour boucler l’étape, derrière, certains auront besoin de plus de 8 heures pour rejoindre leur tente et goûter un indispensable repos.

Avant de repartir mardi pour la 3e étape entre le djebel El Otfal et le djebel Mouchanne, longue de 38 km.« 

L’écho du bivouac

Dans la gamelle des coureurs: parlons nutrition !

« Chaque soir, c’est le même rituel. Alors que le soleil descend lentement vers les dunes, posant ses couleurs chatoyantes sur le bivouac, les coureurs s’éloignent des tentes noires pour ramasser quelques brindilles. Ici et là, des trous se creusent, des feux s’allument et l’eau commence à bouillir dans les casseroles. C’est l’heure du repas du soir. Mais que mangent donc les coureurs ? Que transportent-ils dans leur sac, jour après jour, pour atteindre les 2000 calories journalières obligatoires sans pour autant s’alourdir ? Des plats mijotés lyophilisés le plus souvent. Mais pas seulement. Au petit déjeuner, si beaucoup optent pour des céréales, du muesli et du lait en poudre, parfois parsemé de chocolat, certains préfèrent entamer la journée avec des pâtes ou du riz, voir un taboulé lyophilisé. Durant la journée d’effort, les barres de céréales, les gels énergétiques et les fruits secs sont de rigueur… Quant au soir, certains ne manquent pas d’imagination pour se faire plaisir à l’image de Stéphanie Chutry, 40 ans. « J’ai préparé tous mes repas en mélangeant mes portions de pâtes avec des soupes en poudre pour donner un peu plus de goût », raconte-t-elle. « J’ai même pris de vrais croûtons. » Certains ont carrément préparé des gâteaux énergétiques à partager avec les camarades avant d’attaquer la première étape et d’autres ont emmené leurs petites madeleines de Proust : du Nutella, des morceaux de chocolat, des figues, du sefouf (mélange de fruits secs écrasés de farine dorée et de beurre) côté marocain et même du saucisson ! C’est le cas de Patrick Yvars, 52 ans. « L’année dernière, durant la longue étape, une nana nous avait donné un bout de saucisson qu’il lui restait au moment d’abandonner. Ce n’était pas grand-chose, mais cela nous avait redonné le moral. J’en ai donc pris quelques uns pour les moments plus difficiles… » Quelques grammes de bonheur pour tenir jusqu’au bout.« 

Tête de la course

Après avoir pris le lead, Mohamad Ahansal creuse l’écart

« Jouer dans son propre terrain de jeu a toujours des avantages. Le Marocain Mohamad Ahansal ne dira pas le contraire. Lundi, l’enfant du pays a en effet creusé l’écart sur ses adversaires directs en déjouant les pièges de la 2e étape de la 28eédition du Sultan MARATHON DES SABLES, longue de 30,7 km. Vainqueur en 2 h 38’48’’, il a en effet réussi à revenir sur son grand rival, le Jordanien Salameh Al Aqra, dans l’ascension du 2e djebel pour le devancer au final de 4 minutes et 31 secondes supplémentaires. « Cette étape est sans aucun doute l’une des plus difficiles et des plus techniques que j’ai eu à courir ici, avouait-il à son arrivée. Salameh a imposé un gros rythme dès le début et j’ai du mettre un coup d’accélérateur dans la montagne pour revenir sur lui et réussir à le distancer. » Deuxième derrière lui, mais suivi de près par un autre Marocain El Akad Aziz (3e en 2h44’02), le vainqueur de l’édition 2012 profite cependant de cette belle deuxième étape pour remonter à la 5e place du classement général après sa 9e place de la veille. Premier Français pour la deuxième étape d’affilée, Vincent Delebarre a, quant à lui, franchi la ligne d’arrivée en 8e position. « J’ai bien récupéré de la première étape et je me sentais bien aujourd’hui. C’est encourageant pour la suite, même si je sais qu’il faut rester humble… Je n’ai participé à cette course qu’une fois, en 2005 (il avait terminé 9e), et il faut que je réapprenne à courir dans de telles conditions », avoua-t-il avant de rejoindre le bivouac alors que sa compatriote, Laurence Klein pointait à l’horizon. Première féminine, la Française, déjà 3 fois victorieuse sur le MARATHON DES SABLES (2007, 2011 et 2012), semble déjà en route pour un quatrième titre après avoir remporté haut la main la 2e étape en 3h44’27.  »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Classement de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

A demain pour un J3 marqué par 38km de transfert entre 2 djebels…du sable, des degrés et des sensations inédites au programme - restez connectés !

Les plus belles histoires sont celles qui durent…

Voici le leitmotiv du marathon des sables qui connaîtra cette année sa 28ème édition. Course crée en 1986 par Patrick Bauer, le marathon des sables porte un nom qui se révèle trompeur lorsque l’on découvre que la distance mythique d’une quarantaine de kilomètres n’est qu’une portion des près de 250km du parcours intégral. Ce parcours se déroule en 3 temps temps fort: une étape de liaison, une étape marathon et une étape « non stop ». En auto-suffisance totale, les concurrents individuels ou en équipe devront respecter des règles strictes et justifier par exemple d’au moins 2000kcal par jour mais de moins de 10kg d’affaires au total pour avoir le droit de participer à l’épreuve. Épreuve longue, difficile, éprouvante pour les corps et les esprits, les organisateurs parlent d’une « aventure sportive, humaine et parfois même spirituelle », c’est dire à quel point le marathon des sables se veut être un véritable voyage initiatique.

La vidéo ci-dessous (édition 2012) en témoigne fidèlement:

 

Au delà des 1001 détails inhérents à cette course, j’ai souhaité mettre en lumière une équipe en particulier, présentée il y a quelques temps sur ce blog déjà: le team Transavia Sportera Handi Cap. Ces hommes ont depuis le départ pour vocation d’emmener des jeunes handicapés dans le désert sud-marocain. L’objectif ? Un doux mélange de multiples motivations mais avant tout l’envie de faire vivre des moments inoubliables et de se battre pour ceux dont la vie quotidienne est souvent bien compliquée. Je suivrai cette équipe et vous relaierai toutes les infos de leur course, jour après jour, dès le 05 avril (lien vers l’événement Facebook ici). Puis, je les rejoindrai en live du 11 au 14 avril, pour palper et ressentir tout ce qu’Internet ne peut retranscrire. Consciente de la chance qui m’a été donnée de pouvoir vivre ces temps forts, je tiens à vous en faire part autant que possible et poursuis dès aujourd’hui avec l’interview d’une des 3 jeunes s’apprêtant à décoller pour le Maroc au côté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap.

Il s’agit d’Astrid dont il est avant tout question dans cet article.

Comment son destin a-t-il pu croiser celui de l’équipe ? Pourquoi a-t-elle dit oui ? Quelles sont ses espérances et ses appréhensions ? Qui y-a-t il dans le coeur et l’esprit d’Astrid pour que l’envie surpasse la peur ? Réponses dans les lignes suivantes…

En visite chez Astrid le temps d’un riche échange - de gauche à droite: Marie, Astrid

De la terre fraîche au sable chaud: Astrid se confie

Une rencontre improbable, imprévue, impeccable

Tout a commencé lorsqu’un jour, peu de temps après ma rencontre avec l’équipe Transavia Sportera Handi Cap et leur entraîneur de choc Thierry Guibault, je déjeunais en famille avec Alix, la maman d’Astrid. Astrid a 18 ans, est étudiante en fac de psycho et atteinte d’une forme de myopathie neuro-musculaire: un handicap majeur qui la contraint à vivre en chaise roulante à longueur de temps mais aussi à dépendre étroitement de ceux qui l’entourent pour effectuer ces gestes si anodins pour la plupart que sont le fait de prendre une douche ou de se coucher. Connaissant la relative difficulté de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap à rencontrer des enfants ou jeunes handicapés prêts et aptes à partager l’aventure de marathon des sables avec eux, je fus prise d’un élan d’inspiration et demandais sans grands détours à Alix si sa fille pourrait être tentée par 6 jours d’ultra-raid dans le Sahara en compagnie de grands sportifs, sur une joellette. Une proposition un peu dingue qu’une maman qui plus est d’une jeune fille handicapée pourrait voir d’un oeil plus qu’anxieux mais qu’Alix reçu avec une étonnante ouverture. Immédiatement après Alix en parlait à sa fille qui ne mit pas beaucoup de temps à accepter.

« Ma mère me l’a annoncé assez normalement, sans trop de détails. J’ai dit oui sans hésitation mais sans trop savoir non plus dans quoi je m’engageais » - Astrid est une jeune fille réfléchie qui a le goût de l’aventure, cela se voit et cela se sent. Son abord révèle un mélange intéressant de fragilité apparente mais aussi de volonté puissante: le genre de carapace et de volonté que l’on ne développe pas à ce point sans avoir de grandes combats par ailleurs.

Intégration rapide d’Astrid au sein de l’équipe: des échanges riches de sens

Astrid me raconte le déroulement très rapide de la suite des étapes. Une rencontre de qualité avec Jérôme (chef de l’équipe) et son épouse Laure; une participation « par la pensée » au Raid28 auquel ont pris part l’équipe et les deux autres jeunes enfants handicapés: Gaëtan et Marie; la participation au coup d’envoi d’un match de foot à Amiens après un passage par la Base Aérienne 110 de Creil et la rencontre du Colonel Mille (plusieurs membres de l’équipe sont militaires dans l’armée de l’air) et finalement une après-midi à l’INSEP, en compagnie d’Assia el Hannouni, championne paralympique de 100, 200, 400 et 800m et marraine de coeur de l’équipe…

A l’INSEP - de gauche à droite: Assia, Gaëtan, Jérôme, Astrid, Nicolas, Marie, Raphaël, Frederic, Laure, Mickael

Assia et Marie

Que d’échanges, de rencontres, d’événements en à peine 3 mois. L’équipe Transavia Sportera Handi Cap se démène: pour s’entraîner physiquement, pour rassembler les fonds nécessaires à leur entreprise incroyable, pour passer du temps avec les jeunes et vivre autant de moments que possible avec eux avant leur départ. La cohésion, l’entente, le partage, la complicité et la générosité sont autant de valeurs que l’équipe cultive ardemment. Des valeurs essentielles dans la vie mais particulièrement vitales dans le cadre de défis physiques et humains où toutes les émotions sont décuplées.

Le marathon des sables d’Astrid: entre cadre solide et pur inconnu

Astrid m’explique qu’elle ressent quelques angoisses à l’idée d’être sur la joëllette. Non pas à cause de la chaleur, du sable, des longues journées, mais parce que « l’appareil » devra être parfaitement adapté à elle pour lui assurer un maintien optimal. Elle ne peut en effet pas maintenir son cou d’elle même et doit être bien calée pour ne pas vivre les mouvements incessants de la joellette avec difficulté. A l’heure où cet article est écrit, la joëllette aura été parfaitement ajustée pour Astrid, lui garantissant un voyage sans contraintes, un vrai…

Astrid est surprenante: elle m’explique que toutes les 2h, un jeune ira sur la joëllette pendant que les deux autres se reposeront dans un 4×4 offert à l’équipe en guise d’assistance toute particulière. Son discours mélange aussi bien de l’appréhension qu’une envie irrépressible de parcourir le monde. Elle n’a peur de rien pourvu qu’il y ait l’ivresse de l’aventure: « j’aimerais bien être sur la joëllette la nuit; pour voir… ». Elle rajoute en me détaillant son parcours étudiant: « j’adore l’aventure, j’aurais aimé partir 5 ans à Montréal pour mes études mais mes parents n’ont pas voulu, ils avaient trop peur pour moi. Pourtant à Montréal la drama-thérapie est très développée et c’est vraiment ce qui m’intéresse«  - La drama-thérapie est un ensemble de techniques théâtrales visant à favoriser le développement émotionnel et mental de ses pratiquants. Une discipline passionnante qui rejoint l’envie d’Astrid de se spécialiser dans les chocs post-traumatiques, notamment ceux des hommes et femmes revenant blessés psychiquement de conflits armés. Une ambition forte pour une fille si jeune qui semble bien déterminée à ne pas vivre une vie dénuée d’engagement et de sens.

Un doux regard posé sur l’équipe Transavia

Astrid peine à avouer ses craintes mais ne bride pas pour autant une certaine douceur à l’égard de cette équipe 100% masculine qu’est le team Transavia Sportera Handi Cap et avec qui elle a passé pas mal de temps, en peu de temps…

« J’ai du mal à imaginer comment ce sera, mais notre handicap les aidera surement à se dépasser encore plus » me dit Astrid. Elle rajoute: « ils sont investis à 300%; je n’ai jamais vu de gens comme ça, moi qui connaît très mal l’univers sportif. Le plus étonnant et de voir à quel point ce sont des hommes aussi bien forts que délicats, une délicatesse qu’ils n’étalent pas. Ils agissent et ne se font jamais mousser ». Ce sont de beaux mots, pleins de bienveillance qu’Astrid révèle à ce moment là. Elle n’oublie pas de me dire cependant: « je pense que leur image du handicap aura évolué à la fin de l’épreuve, car aussi bon puisse-t-on être, on ne peut qu’avoir certaines idées toutes faites tant que l’on n’a pas vraiment vécu aux côtés d’une personne handicapée ».

Je réalise alors que ce que me dit Astrid est plein de bon sens et particulièrement mûr pour son âge. Je me dis qu’elle m’en a déjà beaucoup dit et lui propose de me donner son mot de la fin..

« Qui vivra verra » me dit-elle avec un large sourire…

Merci Astrid, j’ai hâte de te retrouver « là bas »: j’arriverai fraîchement de Paris quand toi tu auras vécu la quasi intégralité de l’aventure, tu auras sans doutes beaucoup de choses à me transmettre à ce moment là. Que le goût de la vie reste avec toi !

Prévue fin 2012 puis reportée en 2013 essentiellement pour des raisons de « nom » ressemblant un peu trop à une certaine « Crazy jog », l’initialement dénomée « So Crazy » rebaptisée « SoMad » aura ravi plusieurs milliers de coureurs mais surtout, 5 Hotsteppers en ce dimanche glacial de mars !

 

De gauche à droite: Marie, Nathalie, Marc, Guillaume, Jérémy

Un concept rafraichissant

Après un mois de courses particulièrement sympas et nouvelles dans mon jeune parcours de coureuse (Barcelone, Paris, Ecotrail) mais ne me permettant pas de bien récupérer à chaque fois, ma forme était un peu dans le creux de la vague depuis quelques semaines. Régulièrement encouragée par vous et touchée par votre compréhension et vos divers conseils, j’ai alors pris la décision de me reposer intégralement pendant 1 semaine complète. La SoMad prévue depuis très longtemps qui plus est avec 4 Hotsteppers, heureux gagnants de dossards offerts par Kalista Events, restait toutefois fermement inscrite à mon calendrier de mars. Il s’agissait de courir en équipe et de surmonter toute une série d’obstacles sur un parcours de 12km au cœur du Bois de Vincennes. Bien qu’un soupçon dubitative quant à la planification de cette course au cœur d’un temps de repos « forcé », je peux affirmer a posteriori que la SoMad était bien la course qu’il me fallait à ce moment bien précis : pas de performance, du lâcher prise, du fun, des rires et de la complicité avec des co-équipiers ultra sympas, un panel de photos souvenirs qui font sourire, un petit moment de récup autour d’un café pour échanger,

Les organisateurs à l’origine de la 1ere édition de cette course peuvent être satisfaits de leur entreprise : il suffisait de surffer un peu sur les réseaux sociaux et de palper l’ambiance de la course dimanche soir pour mesurer l’approbation générale et cerner l’envie de réitérer l’expérience de la plupart des participants.

5 Hotsteppers dans la boue et la paille : une démarche cohésive !

Constitution live d’une toute nouvelle équipe

Arrivés vers 8h30, nous nous retrouvons à l’endroit convenu. Chacun ayant gagné son dossard de son côté, la plupart fait connaissance pour la première fois : c’est ça que j’aime ! Jérémy, Nathalie, Marc, Guillaume et moi-même allons donc courir ensemble ce matin là. Jérémy qui la veille avait eu la gentillesse de retirer les dossards de ses deux coéquipières basées à l’opposé diamétral de Vincennes nous les confie. Nous mettons nos affaires dans le coffre de Marc puis nous partons vers le Village SoMad. Attendus au stand Teva, sympathiques fournisseurs d’une paire de Tevasphère Speed que je portais pour l’occasion, nous rencontrons Hélène de l’agence North Comm et nous retrouvons sollicités pour un « photocall » ! Quelques bottes de foin nous attendent en guise de décor, nous sourions, c’est dans la boîte.

On nous précise qu’il s’agit d’un concours de l’équipe la plus délirante. Oops, on a été un peu sages sur ce coup là. Bon, on la refait. C’est mieux mais on est loin des équipes d’hommes déguisés en femmes voluptueuses ou de « préservatifs humains » comme le disait si bien le speaker déchainé…

Je suis en treillis, mes coéquipiers ont quelques habits kakis mais nous restons sobres ! A l’issue de la course certains de l’équipe Hotsteppers diront « on la refait l’année prochaine et on peaufinera nos tenues à fond ! » En tous cas peu importe pour ce dimanche 25 mars, nous sommes là et c’est ce qui compte. Les vagues sont appelées les unes après les autres, c’est à nous, andiamo !

Départ dans la fumée

Je n’ai même pas de GPS au poignet, c’est dire à quel point sur cette course j’ai délaissé quelque objectif que ce soit, si ce n’est de partir avec mes coéquipiers et d’arriver avec eux ! Le coup de pistolet retentit, des vagues de fumées sont lâchées, nous fonçons vers le premier obstacle : le mur de paille. Une intro plutôt facile et marrante comme tous les obstacles rencontrés par la suite. Aucune étape n’aura été compliquée ou difficile mais suffisamment inventive pour avoir du plaisir à la franchir, qui plus est en équipe et sous les flashlights de l’appareil tout terrain de Marc (c’est peut être plutôt Marc qui est tout terrain d’ailleurs !) !

 

Boue, paille, filets, tuyaux, eau, tout y est !

Personnellement je n’avais pas du tout regardé le parcours ni les obstacles au préalable, je laissais opérer la magie de la surprise et surprise il y a eu !

Nous enchaînons les filets géants à escalader, les murs de rondins de bois, les bains de boues et d’eau vert fluo, les murs d’escalade, les pilones de pneus géants, les échelles horizontales, …

C’est du délire et c’est génial ! Nous oublions le froid, plutôt rude ce matin là il faut le dire ; nous rampons dans la boue, nous sautons dans les bacs, nous nous jetons dans les mêlées de cordes, à 1, à 2 à 3..plus le parcours va et plus nous y prenons goût !

Ce qui nous fait bien rire est de voir le temps que nous mettons à faire tout ça. Quand il s’agit de courir nous sommes à allure de footing mais dès qu’un obstacle se présente notre rythme s’interrompt, nous amenant parfois à attendre près de 10minutes avant de franchir un obstacle ! Les vrais moments d’attente n’auront lieu qu’à deux moments et nous permettront de discuter et de rire avec d’autres participants.

Les déguisements sont hallucinants et tout le monde se contrefiche du chrono. C’est à se demander pourquoi les équipes déguisées ont des puces de chronométrage au pied. Autant certaines « élite » ou participants du 5km individuels sont allés chercher des perfs autant en équipe c’était tout simplement infaisable.

 

Le finish line : amitié et humour

A l’arrivée, le père de Guillaume nous attendait ainsi que Céline, fidèle lectrice de la page et du blog Hotsteppers, venue pour nous et rien que pour nous. N’est-ce pas super de voir des gens se déplacer pour vous connaître en chair et en os après de longs échanges virtuels ? C’est mon objectif principal : passer du virtuel au réel, je suis donc ravie. Nous apercevons le finish et nous nous assurons de le franchir ensemble. Le speaker voit mon treillis et m’honore d’un « voici les forces nationales qui passent la ligne d’arrivée » au moment où je simule quelques pas de danse au franchissement du tapis de chronométrage ! Une grande première…un franchissement sans sprint, tout en douceur ! La table de ravitaillement nous attend et nous nous servons en chocolat et en jus bien que l’effort n’ait pas été d’une intensité folle mais le froid aura tout de même endormi nos mains et réveillé nos appétits!

Les témoignages de l’équipe

MARC: « Une course pas comme les autres … Le genre de course que je m’étais promis de ne jamais faire et pourtant …Fort de ce dossard gagné grâce aux Hotsteppers, j’ai donc eu l’honneur de faire parti des 5 partants de l’Equipe, pour ce 12km truffé d’obstacles, dans le bois de Vincennes ! Et bien au final, une course fort fort sympathique avec 4 équipiers qui le sont tout autant. Des obstacles digne d’un parcours du combattant: ramper, grimper, sauter, patauger … et courir aussi ! J’ai passé un excellent moment (le chrono est accessoire) en excellente compagnie (NDLR: merci Marc, plaisir partagé). Et finalement je dirais : A refaire ! »

NATHALIE: « Du fun, de la convivialité, et de beaux souvenirs boueux a l’arrivée ! »

JEREMY: « Qu’importe le froid, le vent, la boue…la paille… ! - 8H30: La fière équipe Hotsteppers s’est retrouvée le 24/03/2013 au matin sur l’esplanade de Château de Vincennes pour s’élancer dans une bien étrange croisade contre les éléments qu’est la So Mad. La So quoi ?! La So Mad une ‘’course nature’’ comme indiqué au village de la course. Cette course d’obstacle s’annonce fun ; partout des déguisements : superman, Charlie’s Angel, des hommes en tutu, d’autres avec des faux seins…bref tout cela s’annonce joyeux joyeux ! - 9H30: Aller hop ! l’équipe des Hotsteppers (Marie, Jérémy, Guillaume, Marc et Nathalie) se lance aux côtés d’hommes des cavernes, de Hulks et d’autre participants aux déguisements des plus fous ! Direction le premier obstacle : un grand mur de paille à gravir que nous passons sans peine. La joie et la bonne humeur sont communes au groupe et nous enchaînons les obstacles en mode petit footing boueux du dimanche!

Point original le ravitaillement à mi-parcours s’est fait avec de la charcuterie et du fromage pour mon bon plaisir et avec du jus d’ananas pour celui de Marie (NDLR: normal, la charcuterie, c’est mal !)

Nous avons donc glissé, rampé, sauté, escaladé, roulé, éclaboussé, pataugé, agrippé et surtout ri sur 12km dans le froid, la boue le tout dans une ambiance franchouillarde. Et le chrono dans tout ça ??? ben.. rien à fouttre (NDLR: on dit « rien à faire » Jéremy pour rester décent - les gens te lisent là!) on s’éclate trop pour y penser. La preuve : 1H45 pour faire 12 bornes ! - La suite des évènements ?! ça sera la Crazy Jog ! (NDLR: tu vas chez la concurrence, oooh !)« 

GUILLAUME: « Très satisfait de cette course qui est pour moi la première de la saison. Son coté festif et bonne ambiance nous a permis de ne pas nous intéresser au temps et de prendre cet évènement comme une expérience où j’ai enfin pu rencontrer des Hotsteppers! Pouvoir discuter et s’amuser dans une course est assez rare (NDLR: oh si c’est possible, même en mode défi, si tu t’octroies des moments suffisants de récup après!). Malgré le froid printanier, la course a été bien organisée, village départ sympa, ambiance top pour l’échauffement, parcours dans le bois de Vincennes très roulant et agréable et les épreuves très sympa malgré la non présence du sumo que Marie voulait (NDLR: j’avoue que j’étais obsédée par l’idée qu’un sumo surgirait des bois avec une batte - mais en fait, non!). La fanfare et le ravitaillement « original » est une preuve supplémentaire que cette course est à ranger « hors catégorie »!

Seul petit bémol, les files d’attentes comme chez Mickey (NDLR: tu vas encore chez Mickey toi ?!) à certaines épreuves qui nous ont coupé un peu les jambes! A relativiser quand on sait que c’est la première édition! Bilan plus que positif, une course qui lance très bien ma saison avec cette touche de bonne humeur grâce à une belle équipe d’Hotsteppers (NDLR: on sait on sait on est trop sympas)! « 

Le test du jour: les Tevasphère Speed

Gratifiée d’une paire de Tevasphère speed pour l’occasion, j’ai pu tester ces nouvelles chaussures de course à pied dédiées aux parcours d’obstacles et aux sols boueux.

Loin d’être experte en matière de chaussures de running ou trail, j’ai quand même mes préférences, mes ressentis et une analyse empirique de ces produits parmi lesquels certains me conviennent, d’autres vraiment pas. Or, le test des Tevasphère speed aura été très concluant sur le parcours de la SoMad.

Dotées d’un talon sphérique et non carré contrairement à la plupart des chaussures de running, les Tevasphère speed ont également une zone de stabilisation centrale de la foulée. La revendication de la marque étant de permettre au coureur d’affronter les sols rugueux et atypiques sans avoir à modifier sa foulée mais en profitant de l’adaptabilité de la chaussure.

Tevasphère Speed (talon sphérique) versus Asics Pulse 4 (talon carré)

Le mesh utilisé semble résistant bien qu’il faudrait plusieurs mises à l’épreuve pour en juger. Le port est très agréable et la sensation d’agripper le sol plus forte qu’avec mes trails Asics habituelles. Le design quant à lui n’a pas un intérêt grandiose mais dans la mesure où ces chaussures ont pour vocation d’être recouvertes de boue, cela n’a pas grande importance ! Pour en savoir plus: cliquez-ici !

Les Hotsteppers vous remercient pour votre fidélité, vous saluent et vous disent à la prochaine, en espérant vous croiser très vite sur les pistes, boueuses, bitumées, râpeuses, glissantes, neigeuses, sableuses, …!

Le défi du triathlon pour les participants

Participer au parcours loisirs seul ou en relai:

10,6 km: 2,5 km de course + 8,1 km de vélo + 6 flèches à tirer en moins de 20 minutes au tir à l’arc, avec un bonus de 30 secondes (temps retiré du chrono course/vtt) par point marqué (10 points paximum par flèche),

ou bien

Participer au parcours sportif en individuel:

20,9 km: 4,7 km de course + 16,2 km de vélo + 6 flèches à tirer selon les mêmes modalités.

Les Hotsteppers dans tout cela !

Deux équipes de trois Hotsteppers ont défié le sport en ce 22 septembre 2012, au coeur de Saint Nom la Bretèche, ville des Yvelines bordée de magnifiques forêts et espaces naturels.

La première équipe composée d’Anne-Laure à la course, relayée par Thibault sur son VTT puis épaulée par Adrien au tir à l’arc a effectué un chrono de 36″15 sur la combinaison course/VTT. Un temps proche du podium malgré une crevaison de Thibault 2km avant l’arrivée, rageant contre la technicité du parcours et ses (mauvaises) surprises: des ronces tenaces ! Adrien a par la suite largement rempli son contrat au tir à l’arc.

La deuxième équipe composée de Florent enchaînant les 2,5 km de course et les 8 km de vélo à lui seul en 33″05 et de Morgane assurant le tir à l’arc a également frôlé le podium. Florent était numéro un à l’issue des épreuves course + VTT mais l’épreuve de tir à l’arc a beaucoup chamboulé le classement.

Les plus et les moins de la journée

Les « plus »

- L’accès gratuit à cet évènement entièrement financé par la ville de Saint Nom la Bretèche et ses sponsors

- L’animation sympathique par un speaker habitué des évènements running et multisports

- La combinaison originale des sports: course + VTT + tir à l’arc avec une initiation offerte à ce dernier en fin de journée

Les « moins »

- Un long temps d’attente entre la fin des épreuves et la remise des prix (>2h). Pour l’année prochaine, prévoir un piquenique et de quoi se couvrir voire des thermos de café pour patienter tranquillement !

- Pas d’animation musicale ce qui aurait pu être un vrai plus pour stimuler les sportifs et leurs supporters

- Un poids trop important donné au tir à l’arc. A titre d’exemple, une différence de 10min entre 2 coureurs est très importante, qu’il s’agisse de la course à pieds ou du VTT pour une même distance. Or, pour se voir retirer 10min de son temps total, il « suffisait » de marquer 20 points au tir à l’arc (soit en moyenne 3,5 points par flèche, 10 points correspondant au mille). De vrais sportifs se sont donc vus évincés du podium uniquement à cause du tir à l’arc ce qui est dommage.

Pour conclure

Un triathlon original et très convivial dont les Hotsteppers n’auraient pu avoir connaissance sans une communication via ce blog et le groupe Facebook. L’occasion démontrée de participer à des courses un peu moins connues mais très sympas, idéales à vivre entre amis pour changer des compétitions classiques.

Par ailleurs, un pot automnal composé de café, de lait et de muffins riches en magnésium banane/chocolat a suivi chez la Hotstepper girl, admin de ce site et fana de rencontres sportives ! L’occasion parfaite d’allier sport, rencontre de nouveaux Hotsteppers et gourmandise dans une ambiance totale détente !

La prochaine fois, on vous attends !

Beau début d’automne à vous…

 
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