Bienvenue dans la zone lounge des fans de running ! Dès lors que vous découvrirez ce blog et sa communauté, les vibes divines du sport ne vous quitteront plus !

All posts in Interviews Running

A l’occasion du semi-marathon de Boulogne, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec la n°1 française de l’épreuve et de chercher à mieux comprendre ses motivations, ses efforts et son parcours. C’est toujours un plaisir de creuser un peu la surface de la médaille pour aller rencontrer l’homme ou la femme qu’il y a derrière. Voici le résultat d’une interview vive et spontanée au cours de laquelle Séverine Hamel nous en dit un peu plus sur « sa course ».

Séverine, alors que la 17ème édition du semi-marathon de Boulogne s’est achevée sous une pluie de records, vous avez-vous-même franchi le finish en qualité de 1ère et plus précisément en 01h15’47″ (vitesse moyenne : 16,71km/h). Un grand bravo ! Par ailleurs, votre record personnel sur 10km est de 34’31 (en 2011) et vous affichez de beaux chronos aussi bien en cross que sur de grandes courses comme l’édition Paris-Versailles 2011 que vous terminez 8ème (et 1ère française) en 01h01’53″…(et 2012 , 1ère avez aujourd’hui 35 ans, vous êtes professeur des écoles et faites partie du célèbre club Free Run 72.

(Crédit photo : La Dépêche du Midi via urun. fr)

Ne nous arrêtons pas là! Les runners et lecteurs du blog Hotsteppers veulent en savoir plus…A vous la plume !

Le blog Hotsteppers est aussi « la zone lounge des fans de running » - une phrase bien teintée de culture anglosaxone qui veut dire beaucoup de chose mais qui parle avant tout de plaisir ! Et vous, avez-vous toujours été une « fan de running » ?

Je pense que oui puisque j’ai commencé la course à pieds à l’âge de 12 ans et je n’ai jamais pu m’en passer ensuite.

Pourquoi avoir choisi le semi-marathon de Boulogne ? Pour son profil roulant propice à la performance ? En guise de préparation pour un autre objectif ?

En fait mon objectif se situait au championnat de France de semi marathon le 22 septembre mais, malgré une superbe préparation et un bel état de forme, je suis complètement passée à côté de ma course.

Je n’avais pas envisagé de faire d’autres semi avant 2014 mais la frustration était tellement immense. Je savais que « j’étais capable de» mais je n’arrivais pas « à transformer l’essai ».

J’ai entendu parler du semi de Boulogne…même jour que le cross d’Allonnes que je fais toujours et où se jouait la sélection pour les championnats d’Europe de cross.

Le choix à été difficile mais je n’aime pas rester sur un « échec » alors j’ai décidé de tenter Boulogne.

(Crédit photo: Lepape-info.fr)

Comment avez-vous très concrètement géré votre entraînement pour cette course (durée spécifique, nombre de séances/semaine ?) – La distance semi implique-t-elle certaines particularités en termes de préparation ?

En fait ma prépa à commencé début juin pour une course fin septembre…pour tenir 2 mois de plus j’ai « surffer » sur ma forme en modifiant quelques petites choses à l’entrainement afin de ne pas me lasser.

Je m’entraine 6 fois par semaine quelque soit la distance que je prépare. Je ne peux pas m’entrainer plus. Par contre en faisant du semi j’ai augmenté mon kilométrage/semaine. Je chausse mes baskets pour un entrainement de minimum 1h, et cela peut aller jusqu’à 1h30.

Quelle qualité sportive préférez-vous chez vous ? Inversement, sur quel défaut essayez-vous de travailler pour mieux performer ?!

Je pense que je suis très consciencieuse, assidue à l’entrainement et que, quand j’ai décidé de faire quelque chose je me donne les moyens d’y arriver. Par contre je ne me sens jamais assez forte par rapport aux autres : si j’arrive à être devant c’est sûrement parce que les autres étaient moins bien ce jour là ;-) . (NDLR: cela en rassurera plus d’un(e) de savoir que même mes athlètes internationaux ressentent ce genre de choses !)

(Crédit photo: VO2.fr)

Quel rôle joue votre coach dans votre parcours ?

Benoît est mon compagnon. Il m’entraine depuis 2009 et depuis que je suis avec lui j’ai passé un véritable palier à l’entrainement. Il a su me remotiver à un moment où je pense, j’allais décrocher… On est une véritable équipe et ses entrainements me conviennent parfaitement. Je ne me blesse que rarement et surtout je ne me lasse jamais de ces entrainements qui sont variés et adaptés à ma forme du moment. Il me rassure, m’accompagne, et s’adapte à mes envies, mes objectifs.

Avez-vous un rituel avant vos compétitions, quelque chose qui vous booste plus que le reste ?

Pas vraiment mais ce qui est sûr c’est que je suis hyper stressée avant chaque course, quelle qu’elle soit. C’est désagréable mais avec le recul je me rends compte que sans ce stress je ne peux pas être performante. Un mal pour un bien comme on dit.

Comment une athlète de niveau international gère-t-elle sa première grossesse puis sa nouvelle vie de maman ?!

Bouhouuu j’ai détesté être enceinte et j’ai eu du mal à accepter le changement corporel (j’ai pris 17kg !). J’ai pourtant eu une grossesse facile, sans aucun désagrément et j’ai pu faire du sport toute ma grossesse : couru 3 à 4 fois par semaine jusqu’à 5mois 1/2 de grossesse puis je suis passée au vélo et à l’aquajogging jusqu’à la veille de l’accouchement.

L’arrivée d’un enfant est un grand bouleversement mais qui m’a plutôt bien réussi à priori car j’ai eu mes meilleurs résultats après l’arrivée de Noa.

(Crédit photo : La Dépêche du Midi via urun. fr)

Quelle place occupe l’alimentation ou plutôt…la « nutrition sportive » dans votre quotidien ?

Je n’ai pas de régime particulier, je mange de tout ! Beaucoup plus de fruits et légumes depuis que je suis avec Benoît.

Je suis gourmande et c’est vrai que depuis le mois de juillet j’ai décidé de faire moins d’excès (réduire le sucre, moins de dessert, de chocolat…). Pas des choses très contraignantes mais c’est vrai que depuis, je suis plus affutée.

Je ne sais pas si cela a joué sur mes résultats mais psychologiquement, je me dis que comme je ne peux pas m’entrainer plus, je dois trouver un autre moyen de progresser encore.

Quel est votre plus grand rêve ? (tout est permis… !)

Si on parle uniquement athlé, je pense que j’ai atteint mon rêve d’accéder à l’Équipe de France.

Pour le reste je sèche un peu sur la question.

Que pensez-vous de ce nombre incroyable de coureurs de tous horizons qui s’essaient au running et qui bien souvent ensuite, ne peuvent plus s’en passer ?!

Ça me fait sourire…il y a des 10 ans j’avais des copains qui me trouvaient « cinglée »d’aller courir le jour de l’an ou le lendemain d’une soirée. Ils ne comprenaient pas ce que je faisais et me traitaient d’hyperactive !

Aujourd’hui ils se sont mis à courir et comprennent surement ce qu’il m’est arrivé il y a 23 ans : quand on commence on ne peut plus s’en passer !

Pour finir, quel adage ou pensée forte pourriez-vous leur adresser ?

J’ai une phrase fétiche « Vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie ».

(Crédit photo : Lepape-info. fr)


Un grand merci Séverine pour votre temps et pour cette expérience et inspiration que vous avez accepté de transmettre à tous ceux qui vous liront (ils sont nombreux !). Nous vous souhaitons le meilleur sur les routes…

Marie pour les Hotsteppers

Il y a ceux qui font des performances chronométriques hors-normes; il y a ceux qui pour courir, dépassent des contraintes quotidiennes; ceux qui mènent de front famille, enfants, boulot et qui continuent de persévérer dans la course; ceux qui ont structuré une période de recherche d’emploi souvent bien vide, avec des séances régulières de running; il y a de nombreux cas de figure en fait, de nombreux profils, de nombreuses histoires personnelles. S’il est bien difficile de répondre à l’énervante question du quidam: « pourquoi/après quoi cours-tu?« , il est certain qu’il existe chez « tous ces runners« , un point commun: celui de vouloir avancer, approfondir, mieux se connaître, expérimenter, vivre …en fait. C’est pourquoi j’aime donner la parole à des coureurs de tous niveaux, mais surtout à ceux qui ont une histoire à raconter, bien au delà de leur palmarès. Je n’ai aucun critère pour cette rubrique si ce n’est de laisser le destin opérer. Dernièrement, le destin m’a permis d’échanger avec Erwan et aujourd’hui, c’est à vous qu’il s’adresse.

 

Erwan, 38 ans - Lyon - 3 sorties en moyenne/semaine

Temps de référence:

10km : 45’40”
Semi : pas de référence, seulement un 18 km trail avec 650 D+ en 1H44 (très difficile)
Marathon : 3h31 (Lyon 2013)

Erwan, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

Je gère la partie bureau d’études dans une entreprise d’aménagements extérieurs, espaces verts et terrains de sports.

Depuis quand cours-tu ?

Un peu plus d’un an.

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runner régulier, y a-t-il eu un déclic ?

Je me suis fixé comme objectif durant l’été 2012, de faire un marathon avant d’avoir 40 ans !

Cet objectif est arrivé suite à une période de grosses difficultés familiales et psychologiques, en regardant les jeux olympiques de Londres, et précisément l’épreuve de Marathon féminine.

Je pense que ce qui m’a le plus marqué, c’est de voir une concurrente s’écrouler, à bout de forces, car elle avait tout donné pour cette course, dans ce contexte des JO.

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

En général 2 à 3 fois par semaine, mais lors de la phase de préparation du marathon, c’était plutôt 4 fois.

Je jouais au basket avant de courir, mais je ne pouvais pas tout cumuler. Depuis j’ai arrêté, sauf quand mon petit frère me demande de lui expliquer …

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Je suis plutôt feeling.

Durant la phase d’entrainement, je tenais le plan que je m’étais fixé, mais souvent en étant plus rapide (ou plus lent) selon l’état de forme du moment.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

Pratique individuelle pour pouvoir concilier les impératifs familiaux et professionnels. Je me retrouve souvent à courir très tôt le matin, ou tard le soir.

Par contre j’apprécie beaucoup les séances de groupe : running by LEPAPE par exemple à Lyon (les lundi soir) ou avec des collègues de bureau les jeudi midi.

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

J’ai surtout besoin de confort et de d’efficacité à travers les vêtements que je porte. Je dirais que le look vient dans un deuxième temps.

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

Je fais toujours attention à ce que je mange sur les derniers jours avant la course. Idem pour les boissons (alcool surtout…)

Par contre, le reste du temps, c’est souvent sandwich le midi, et fond de frigo le soir, malheureusement.

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

J’ai prévu un 10 km ce week-end, en toute décontraction 2 semaines après le marathon, mais aussi pour essayer de profiter de l’état de forme et voir ce que ça peut donner.

Je ferai le semi marathon du Beaujolais le 23 novembre.

La suite n’est pas encore planifiée. Je souhaite m’orienter sur quelques trail, puis d’autres marathons.

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

Mon rêve est de courir le marathon de New York. Peut être avant mes 40 ans ? …

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

C’est souvent le moment ou on se dit : « il faut que j’y aille ! » alors qu’après une monstrueuse journée de boulot, tout nous pousse à nous recroqueviller, bien au chaud à la maison, devant la télé. Il faut trouver le courage de se changer et de sortir.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de plus bénéfique ?

C’est la sérénité et l’impression physique de flotter au dessus de tout quand on rentre d’une bonne sortie.

Ça me permet de me vider la tête, de réfléchir et de poser beaucoup de choses, de relativiser. L’effet n’est pas seulement physique.

Qu’est ce qui te plait le plus chez une runneuse ?

Ses jambes…

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Michael JORDAN.

Une icône. Une star exceptionnelle qui est toujours restée accessible, humaine.

J’admire chez lui sa volonté, son courage, sa capacité à toujours pouvoir et vouloir se dépasser.

Dans son jeu, il a toujours eu un style très aérien, une grâce et une fluidité exceptionnelles. Ce n’est pas pour rien que de nombreuses images de lui ont été montées sur des bandes son, style musique classique.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Non.

Mais je cours souvent avec une photo (et toujours la même) de mes enfants scotchée à l’intérieur de mon dossard

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélé sur toi-même ?

Qu’il faut savoir rester humble, mais que le corps à des limites que l’on ne connait pas, et donc, qu’il ne faut jamais se sous estimer.

On est tous capables de faire de grandes choses. Il suffit souvent d’avoir la bonne recette et de le vouloir.

Quelle runner aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerai être quelqu’un qui donne envie. J’aimerai partager ça avec mes enfants et que ça les amène aussi à se sentir plus forts, plus sereins.

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Pas très original mais : faites vous plaisir, prenez du plaisir et partagez le !

Un grand merci à toi Erwan…Ravie que nous ayons pu échanger au détour d’un post FB puis que cet échange ait abouti à cet article, ouvert à tous ! Tes réponses sont riches et révèlent une expérience de vie intéressante. Un point commun chez de nombreux runners, n’est-ce pas ?! Bonne route sur le chemin initiatique du running…


Les joies de l’interview…

Interviewer un passionné de sport, qui plus est de haut niveau avec tous les sacrifices et les engagements que cela sous entend, est toujours un plaisir et une chance. Ces athlètes ont bien souvent beaucoup de choses à dire, à raconter, à partager. Dès la création de ce blog j’ai toujours cru au concept « d’inspiration« . L’histoire et le cheminement d’un athlète peuvent faire écho aux questionnements d’un autre, soutenir sa réflexion, l’inspirer dans sa quête. Ceci est d’autant plus vrai que le parcours et le profil d’un athlète sont uniques. Si deux coureurs de fond peuvent « se valoir » au chrono d’un marathon, leur vie aura pour autant de grandes chances d’être radicalement différente. A une même question existent une infinité de réponses. C’est cela qui est passionnant tant pour l’interviewer que les lecteurs. Place aux réponses, aux conseils et aux confidences de Julien Bartoli dont vous entendrez parler de plus en plus, soyez en sûrs…

Julien Bartoli: ses perfs, en bref

Écrivons peu, écrivons bien - voici le palmarès des records personnels de Julien:

Marathon de Rotterdam en 2h22’40

Semi d’Auxerre en 1h07’39

20km de Paris en 1h04’55

10km deTaule Morlaix en 29’35

Julien a également fait 2h23’51 au Marathon de Paris 2013, finissant 6ème français.

Julien: sa vie, ses engagements, ses entraînements

Julien, quel âge as-tu ? Es-tu coureur professionnel, à plein temps ?

J’ai 35 ans, je suis technicien logistique chez Air France et je n’ai aucun aménagement spécifique pour courir. Je dois donc composer avec mes horaires, selon si je suis du matin ou du soir. Du coup, je suis toujours actif: quand je ne travaille pas je m’entraîne ou je m’occupe de mes deux filles - c’est intense, il faut gérer ! Je pense manquer de bonnes plages de récup’ mais tant que je n’aurai pas de facilités horaires spécifiques pour mes entraînements je continuerai comme ça.

Tu es donc un coureur professionnel qui dispose du planning d’un non-pro, comment t’entraînes-tu précisément ?

En période de préparation spécifique, je fais une séance de piste le mardi et le jeudi, une séance au seuil en nature le samedi et plusieurs footings de récup’ ou d’endurance active.

J’essaie d’intégrer 2 à 3 bi-entrainement par semaine. Dans ce cas là je couple une séance spécifique et un footing.

Mes séances spécifiques varient selon mon objectif; je fais essentiellement du 20x200m ; 15-20x 400m ; 1000m ; 2000m ; 3000m

Plusieurs lecteurs du blog ont voulu t’adresser quelques questions; Mickaël S. aimerait savoir si tu conjugues la course à pieds à d’autres sports ?

Non pas vraiment; je n’ose pas en fait, j’ai peur de me blesser. A une époque j’avais testé le duathlon mais j’avais ressenti des douleurs aux genoux, j’ai eu peur dont j’ai arrêté. Et puis je n’ai pas retrouvé les mêmes sensations qu’en course à pieds donc je préfère m’en tenir au sport que j’aime le plus et que je connais le mieux.

Anthony G aimerait connaître un ou plusieurs conseils pour passer sous la barre des 40 min pour un 10 km?

C’est délicat comme question car un conseil doit être personnalisé. Il faut connaitre la personne pour l’orienter. Pour répondre de manière générale, l’association de footings, de fractionnés: sur piste ou en nature, de fartlek et d’une dizaine de lignes droites en fin de footing sont un bon compromis. Quoiqu’il en soit, ne faire que des footings peut permettre de s’améliorer jusqu’à un certain niveau mais pour vraiment progresser il faut sans cesse varier les allures. Il est possible de faire un marathon en ne s’entraînant que 3 fois par semaine; Stéphane Diagana en est l’exemple avec des perfs en moins de 3h. Dans ce cas là il faut faire 1 séance sur piste et 2 séances à allure plus rapide que votre allure marathon pendant au moins 1h15.

Vincent T. s’interroge sur le nombre de km par semaine que tu recommanderais pour la préparation d’un marathon ?

En ce qui me concerne, par semaine je cours environ 140km en début de préparation pour monter à 170-200km maxi.

On parle d’entraînement mais as-tu un entraîneur ?

Oui, mon entraîneur est Ouhabi Hemani. Je cours depuis l’âge de 7 ans…il m’a entraîné 3-4 il y a 10 ans puis j’ai fait une coupure de 5 ans où j’ai choisi de m’entraîner seul. Ça s’est avéré insuffisant. Il faut non seulement du soutien mental mais il faut être cadré pour ne pas dériver. J’ai donc repris mes entraînements avec lui depuis 1 an et demi. Je stagnais à 2h30 sur marathon et après 6 mois d’entrainement il m’a fait redescendre à 2h22 ! Je n’ai pas encore retrouvé mes meilleures perfs mais ça n’est qu’une question de temps..

Julien n°1 au Trail de l’Aubrac sur le 27km

Tu viens de remporter l’épreuve de 27km du Trail de l’Aubrac, depuis quand te lances-tu sur des compétitions de Trail ?!

C’est récent ! Le trail n’est pas du tout ma spécialité et je sens que la récup’ est plus dure ! Je n’avais pas préparé spécifiquement cette épreuve parceque j’avais un semi-marathon la semaine d’avant sur lequel je m’étais concentré mais ça me tenait à coeur de participer notamment vis à vis de l’organisateur de cette course qui est également mon sponsor: Kalenji. Par contre je me rends bien compte que musculairement, le trail n’implique pas du tout le même travail. A force de montées, de virages mais surtout de descentes j’ai fini la course avec de grosses douleurs dans les quadriceps qui sont encore présentes quelques jours après. Mon footing de récup’ m’a procuré des sensations bizarres - je ne me sens globalement pas fatigué, juste musculairement un peu endolori.

L’effort que j’ai vécu pendant ce trail était très particulier. Mon appréhension était de me tromper de parcours et de ne pas bien repérer le balisage; en fait ça allait mais ça reste quand même un effort très solitaire. Tu es là, toi, seul avec le paysage, personne devant, personne derrière; tu n’as aucune info sur ceux qui te suivent: s ‘ils sont loin ou pas. Tu dois te concentrer tout le long pour ne pas glisser, ne pas tomber, ne pas dériver. Au final j’ai mis 2h19’14 pour parcourir les 27km qui en faisaient en réalité 30 !

As-tu des rituels bien à toi avant les courses ?

D’un point de vue technique je m’échauffe 45min avant la course pendant 20min puis je m’étire; je passe inévitablement par la case toilettes, je mets ma tenue et je fais quelques dernières lignes droites avant de me positionner sur la ligne de départ. Sinon, j’ai aussi des tenues de superstition qui me portent chance et j’essaie de soigner mon apparence.

Coach, sponsors, partenaires: tu es bien entouré Julien ! Parles-nous un de tes récentes collaborations !

Kalenji: textile + chaussures !

Je suis en partenariat avec Kalenji depuis octobre 2012. Au départ j’étais testeur de produits et puis j’ai eu de bon rapports avec Olivier Laboussole qui m’a proposé d’être sponsorisé par la marque. Cela implique de représenter la marque en compétition mais aussi de jouer un rôle de co-développement running et textile, à raison d’1 fois tous les 2 mois environ. Je me rends au Campus du groupe (Villeneuve d’Ascq) et je fais des retours techniques sur les produits que j’utilise et éprouve par ailleurs. L’équipe est vraiment passionnée et l’ambition de la marque est de toucher tout le monde: aussi bien de satisfaire le grand public comme de proposer des modèles de compétition plus axés performance (ex: Kiprun Comp). Kalenji est une marque encore jeune (2004) qui a le mérite de progresser vite et de transformer son image plutôt mauvaise des débuts. Les choses évoluent…

Qu’est-ce qu’une bonne chaussure pour toi ?


Cela peut paraître un peu léger mais une bonne chaussure pour moi commence par un beau design ! Il faut qu’elle soit jolie à l’oeil et évidemment légère, confortable et dynamique. En dehors du « look », seul le test en situations et sur de nombreux kilomètres fera foi. En effet, le 1er avis sur une chaussure peut être trompeur. L’avantage des athlètes Kalenji est qu’ils courent jusqu’à 200km/semaine ce qui permet un retour rapide et réaliste sur l’efficacité des produits.

Dans tous les cas, cela reste quand même hyper subjectif ! Il faut trouver chaussure à son pieds ! D’où l’enjeu difficile pour les marques qui doivent proposer des produits adaptés à un maximum de personnes et ne pas trop typer leurs modèles.

Nutratletic: accompagnement nutritionnel

Très récemment j’ai entamé un partenariat avec Nutratletic. Avant je faisais le strict minimum au niveau nutritionnel. Je m’achetais des produits spécifiques pour la compétition (gels, boissons, etc.) mais c’est tout. Nutratletic m’apporte des conseils, un suivi (prise de sang et recommandations), surveille d’éventuelles carences et me propose les produits adaptés. En dehors de ça mon hygiène de vie n’est pas idéale. Ma vie professionnelle en horaires décalés ne m’aident pas … Souvent quand je m’entraîne à l’heure du déjeuner je ne mange pas. Je pense avoir une grosse marge d’amélioration à ce niveau là aussi bien d’un point de vue personnel que pour mes perfs sportives. La seule vraie erreur que j’aie pu faire dans ma carrière était lors de mon 1er marathon. J’étais très (trop) affûté et je suis partie en ayant faim. J’ai eu une grosse défaillance au 40ème km (hypoglycémie) et j’ai fini avec des crampes partout. Il a fallu que je suive de la rééducation à la marche pour retrouver l’amplitude de mes muscles !

Après le Julien Bartoli pro, place au Julien perso…

As-tu des appréhensions particulières ?

Oui, de ne pas être assez prêt pour le jour J. Pour autant j’aime bien la présence d’autres compétiteurs de niveau international pour me jauger sur les grosses courses.

Es-tu plutôt zen ou plutôt stressé ?

Avant une course je suis plutôt très stressé ! Je veux toujours bien faire…mais je suis battant, je ne lâche rien. Je n’ai abandonné qu’une fois dans ma carrière à cause d’une déchirure au mollet (seule grosse blessure).

Qu’est ce qui t’aide à te dépasser ?

La performance. Progresser. Faire mieux sans arrêt. Je suis rarement content de moi. Ma femme me rappelle souvent d’être indulgent avec moi même…

Quel athlète admires-tu le plus ?

Cela peut sembler bête mais je dirais Roger Federrer ! Sa longévité de carrière m’impressionne tout autant que sa capacité à retourner un match même après un début difficile. Son état d’esprit également, ce côté zen, pas stressé, à l’inverse de moi, m’inspire.

Comment envisages tu ta carrière de coureur ?

Je vais toujours continuer à avoir mon boulot, pour des raisons financières mais pas uniquement. J’ai besoin de cet équilibre entre le travail et la course. Ça me permet de rester motivé.

Aimes tu l’idée de notoriété ?

Oui, c’est très important pour moi. Etre médiatisé est super boostant – cf mes partenariats: Kalenji, Nutratletic mais aussi Veinoplus et récemment les lunettes CB. J’ai besoin d’avoir du soutien, d’être encouragé et j’ai de plus en plus l’occasion de rencontrer ceux qui me suivent en vrai. D’ailleurs, je tiens à remercier ma famille, mon club, mes sponsors qui me font avancer chaque jour !

Qu’aurais tu fait dans la vie si tu n’avais pas été runner de haut niveau ?

Je suis tombé dedans tellement jeune que ça aurait été difficile d’imaginer autre chose. Le haut niveau est ensuite venu petit à petit, poussé par l’envie de réussir. Mon rêve suprême est d’être en équipe de France tout comme l’était celui d’avoir un partenaire équipementier ce qui est désormais chose faite !

Dois tu faire des sacrifices au quotidien pour maintenir ton niveau ?

J’ai une femme, 2 filles de 5 et 7 ans dont je m’occupe tous les jours, mon travail dans lequel je m’investis et évidemment la course à pieds. Il faut gérer tout ça mais je continue !

Merci Julien Bartoli pour cet échange complet et enrichissant ! A très vite sur les pistes et longue vie à ta passion !

Régulièrement, l’un ou l’autre d’entre vous pourra s’asseoir tranquillement dans le canapé lounge virtuel de la zone Hotsteppers et répondre à quelques questions sur le running et la vie en général ! Un seul but: révéler qui vous êtes et créer du lien en vue de rencontres bien réelles, si toutefois elles n’ont pas déjà eu lieu. Sur ce, je m’éclipse, à vous la parole…

Philippe, 29 ans - Puteaux - 4 à 5 sorties/semaine

Temps de référence:

10km : 44’08”
Semi : 1h38’46”
Marathon : 3h40 (Lyon 2013)

Philippe, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

Je vis à Puteaux, je suis consultant technique dans une société de conseil et d’ingénierie en informatique spécialiste des marchés financiers.

Depuis quand cours-tu ?

Cela fait deux ans.

 

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runner régulière, y a-t-il eu un déclic ?

J’aime bien courir donc courir le plus possible, c’est super ! En même temps cela me permet de progresser et d’améliorer mes chronos.

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

Je cours quatre à cinq fois par semaine avec une sortie longue le week-end. Je pratique également, le VTT et l’escalade.

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Pas évident de choisir, ça sera les deux, avoir un bon feeling permet d’effectuer de bonnes performances lors des courses.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

J’aime bien courir seul, cela me permet d’être plus concentré sur ce que je fais. Mais courir à plusieurs est tout aussi amusant, on s’auto motive, partage nos expériences et conseils.

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

Fashion! J’adore les couleurs flashy, on est plus visible pour les supporters :p actuellement je cours avec des Mizuno orange fluo, et t-shirts de toutes les couleurs.

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

La nutrition sportive est tout un sport! J Ce n’est pas évident pour un gourmand comme moi !! Au quotidien j’ai une grande liberté mais sans excès. Suivant les courses, j’adapte mon alimentation, la ou les semaines précédentes.

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

Mon programme proche est le 10km de L’Equipe pour m’y remettre doucement depuis les petits soucis avec mes genoux. Une échéance très importante pour moi sera le marathon de Lyon début Octobre.

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

J’adorerai courir les plus grands marathon du monde, tels que : New York, Londres, Chicago, Tokyo, Berlin, Paris (déjà fait), Boston.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

La gestion de l’effort en côtes. Je cours beaucoup sur du plat, du coup lors de côtes, je vais moins vite, récup moins bien. Il faut plus alterner les séances entre VMA et côtes, travailler la puissance des cuisses avec un peu de PPG ou du travail en côtes très raide mais courtes.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de mieux ?

A chaque course, il y a un dépassement de soi, physique et mental. Quand je suis dans un moment difficile, j’aime dépasser mes limites tout en prenant du plaisir et lorsqu’on franchit la ligne d’arrivée, on est fatigué mais le sentiment de fierté domine !

Qu’est ce qui te plait le plus chez un runner/une runneuse ?

J’aime la persévérance, la volonté de tous les runners, toujours vouloir aller plus loin, plus vite.

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Il n’y a pas de sportif en particulier, j’aime tous les sportifs de tous les domaines, que ce soit en course à pied, tennis, escalade, sport auto. Tout le monde donne le meilleur de soi et c’est le plus important.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Pas vraiment, mais je stress beaucoup jusqu’au départ, ça donne un coup de turbo.

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélée sur toi-même ?

Ma dernière course fut le marathon de Paris, mon tout premier marathon, auparavant, je me disais que c’était impossible mais tout est possible, ce n’est que 42.195km J avec de l’entrainement, volonté, on peut y arriver ce n’est pas impossible. On peut toujours faire plus !!!

Quelle runner aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerais être plus performant qu’aujourd’hui et avoir toujours du plaisir à chaque course que ce soit sur un 10km, Semi, ou marathon.

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Si vous aimez courir, allez-y courez, respirez, suez, prenez du plaisir, c’est le plus important.

Un grand merci à toi Philippe, j’espère te revoir rapidement « sur les pistes », toi qui faisais déjà partie de la toute première équipe « Hotsteppers » à la Crazy Jog 2012 ! - Keep going !

eps sport figurines 3D.gifRégulièrement, l’un ou l’autre d’entre vous pourra s’asseoir tranquillement dans le canapé lounge virtuel de la zone Hotsteppers et répondre à quelques questions sur le running et la vie en général ! Un seul but: révéler qui vous êtes et créer du lien en vue de rencontres bien réelles, si toutefois elles n’ont pas déjà eu lieu. Sur ce, je m’éclipse, à vous la parole…

 

Marion, quel âge as-tu, où vis-tu, que fais-tu dans la vie ?

J’ai 30 ans, je vis à Montigny le Bretonneux et je suis chef de produit chez un distributeur de visioconférence.

Depuis quand cours-tu ?

Depuis 2 ans..

Qu’est ce qui t’as fait passer à un rythme de runneuse régulière, y a-t-il eu un déclic ?

Oui, de vouloir courir avec un vrai objectif à savoir finir la course d’une part et faire à chaque fois un meilleur temps qu’à mes derniers entraînements ou courses d’autre part. J’ai le goût de la compétition…

Combien de fois cours-tu par semaine ? Fais-tu d’autres sports en complément ?

Je suis actuellement blessée (tendinite) mais habituellement je cours entre 2 à 3 fois par semaine. Je fais également d’autres sports : natation, CrossFit, Basket, Musculation (salle de sport).

Es-tu plutôt feeling ou plutôt performance ?

Pour ne pas simplifier la tâche je dirai les 2 ! Mais en premier choix j’opterai quand même pour la performance.

Plutôt pratique individuelle ou pratique collective ?

Les 2 aussi. Difficile de répondre. J’aime le collectif mais sans parler ! J’ai toujours fait des sport co donc j’adore aussi être accompagnée. Si je devais choisir je dirais que j’aime avant tout courir seule avec ma musique…

Plutôt branchée tenue de running fashion ou look totalement nature ?

Je suis une fashion addict malheureusement ! (NDLR: pas de mal à cela !) Il faut que les couleurs soit associés et flashy (NDLR: la runneuse que je suis te comprend !). On est déjà tellement simples dans notre quotidien !

Plutôt nutrition sportive adaptée ou improvisation ?

J’essaie d’adapter au maximum mon alimentation à ma pratique, c’est plus confort!…mais ça n’est pas facile tous les jours - la nutrition sportive c’est une discipline à plein temps !

Quel est ton programme de course pour les mois à venir ?

Une fois remise de ma blessure j’entamerai une reprise légère de la course à pieds puis je retrouverai un rythme de 2/3 footings entre 6 et 16 km par semaine (dont au moins un long).

Je continue en parallèle 1 séance d’athlétisme et de fractionné par semaine entre les footings (je suis inscrite en club d’athlétisme).

Quel objectif/rêve sportif caresses-tu secrètement ?

Le Marathon de New York et l’ascension du Mont Blanc…et la tough guy, une course de dingos en Angleterre ! Il faut que je recrute du monde, seule c’est moins drôle ! (NDLR: des candidats ?!)

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la course à pieds ?

Sans hésitation les cotes car j’ai encore des kilos en trop.

Qu’est-ce que la course à pieds t’apporte de plus fort, de plus intense, de mieux ?

Le dépassement de soi car on est seul face à soi même ainsi que l’ambiance des courses.

Qu’est ce qui te plait le plus chez un runner/une runneuse ?

Sa persévérance, sa légèreté…

Quel sportif admires-tu particulièrement et pourquoi ?

Je vais être contradictoire mais c’est un basketteur : Lebron James (NDLR: pas de contradiction, on a dit « sportif », pas « runner », c’est bien d’avoir l’esprit large !)

Mais je n’admire personne en particulier. Je suis impressionnée par tous les bons coureurs/coureuses.

As-tu un rituel avant chaque course ?

Non aucun

Quelle est la dernière chose importante qu’une expérience de course à pieds (entrainement, rencontre ou compétition) t’a révélée sur toi-même ?

L’écoute et l’observation. Je fais des séances le dimanche matin avec un ami qui fait de l’athlétisme, ça m’aide bcp car il a de supers conseils..

Quelle runneuse aimerais-tu être dans 10 ans ?

J’aimerais être la runneuse sans douleurs et non cassée de partout (contrairement à la génération de nos parents). Mais surtout, apprécier chaque course sans déception malgré le temps passé ou autre…

Quel dernier message as-tu envie de transmettre à ceux qui te lisent en ce moment même ?

Avec le temps et les blessures, on apprend que le repos fait aussi partie de l’entrainement. En faire beaucoup ne veut pas dire faire bien. Il faut savoir être patient pour atteindre un bon niveau.

Un grand merci à toi Marion, j’espère te revoir rapidement « sur les pistes » depuis nos derniers entraînements (très bon souvenir) pour la Paris-Versailles 2012 (aussi bon souvenir!) - Keep going !

Un interview pas comme les autres pour un runner pas comme les autres…

Harry Bignon, speaker sportif depuis 2001, professionnel depuis 2006 et plus récemment à son compte, possède à son actif un sacré nombre d’épreuves de running toutes distances qu’il aura commentées sans relâche du début à la fin. Un métier « secondaire » pour Harry qui, le reste du temps, est ingénieur dans le domaine bancaire. Secondaire certes mais une véritable passion néanmoins. Harry n’est par ailleurs pas seulement un speaker mais aussi un ancien grand sportif aujourd’hui voué à l’entraînement d’athlètes au niveau international. Les présentations étant faites, laissons la voix ou plutôt cette fois…la plume, à celui qui manie le micro et les feuilles de résultats avec aisance, sur un podium ou sur une moto balai, avec ou sans bonnet de père-noël (adaptation au décor obligeant !), sous la pluie , la neige ou le soleil, du premier coureur à franchir le finish au dernier…

L’interviewer interviewé: Harry, à toi !

Harry, qu’est-ce qui peut donner envie un jour de vouloir prendre un micro pendant plusieurs heures pour : introduire une course avant même que le coup de pistolet n’ait été déclenché, stimuler les coureurs, les conseiller, suivre le plateau d’élites sur sa trajectoire, les interroger dès l’arrivée, continuer à encourager ceux qui arriveront plus tard en ayant tout donné, animer la remise des prix, conclure, etc. ?

Ce qui motive, c’est qu’un jour, alors que l’on pratique son sport de façon intense, à raison de 5 entraînements par semaine, avec des objectifs sur des championnats pour obtenir des titres (champion Ile de France Junior de course sur route - 10km, 15km et semi-marathon en 1998, plusieurs titres départementaux sur 10km, 10 000m piste, durée piste, semi-marathon et course nature) on se retrouve relégué à un banc de touche pour des problèmes de santé. Alors quand on est passionné par le sport comme je le suis, on trouve une nouvelle motivation pour être au contact de ce que l’on aime vivre.

Il faut de l’énergie, de l’inspiration, la connaissance des athlètes élites présents à chaque course, etc. pour animer une compétition. Chaque course te demande-t-elle une préparation spécifique ?

Oui, chaque course nécessite une préparation. Je recherche l’historique de la course, je vais sur le site ou contacte l’organisateur pour obtenir les informations à mettre en avant (sponsors, invités, élus …). J’essaie d’obtenir les listings d’inscrits pour chercher les favoris et si la course fait partie d’un challenge, j’essaie d’obtenir les informations pour faire un point sur le challenge. Généralement je passe plusieurs heures de préparation. Pour un commentaire le dimanche, la préparation va débuter le Jeudi généralement et je vais faire ce travail de préparation le soir après mon métier principal et la fin de la préparation se fait au cours de la journée du samedi.

Trouves-tu qu’il y ait des animations qui soient plus réussies que d’autres ? Si oui, est-ce généralement lié à la course en elle même ? à ton feeling ? à des imprévus ?

Si tu étais face à moi pour cette interview tu pourrais écrire « sourire et silence avant de répondre ». Car la réponse est « oui » ! Parfois je m’en veux, je me dis « olala je n’ai pas été bon aujourd’hui » ou « rrrr ça n’a pas été comme j’avais prévu ». La réussite d’une animation est liée à plein de chose : tout d’abord moi, bien entendu, l’état d’esprit, la fatigue peuvent jouer sur ma concentration. La météo a son importance, la pluie gâche toujours un peu la fête. L’humeur et l’ambition des coureurs comptent aussi beaucoup. Parfois quand je tente de faire le show avec vous je prends des blancs car ce jour-là, les conditions ne s’y prêtent pas. Les choix imposés par l’organisateurs, peuvent également, dans le déroulé de l’épreuve, faire que l’animation est plus difficile à assurer. La sonorisation: si le son n’est pas bon, la qualité de restitution n’est pas bonne pour vous. Bref, cela fait plein d’anecdotes à raconter sur des imprévus (et là, si tu veux faire des interviews régulières, nous pourrions la nommer l’anecdote du mois du speaker ! )

Cela tombe bien ! Aurais-tu à ce sujet une anecdote à nous raconter au sujet d’un imprévu mémorable qui serait survenu lors de l’une de tes animations ?!

Imprévu mémorable, le pire du pire pour moi et qui m’est arrivé à 3 reprises: des animations au porte-voix …! Je me sens ridicule… et à chaque fois, je dis à l’organisateur qui me fait ce coup-là: « plus jamais ça! ». C’est la honte pour eux comme pour moi !

T’arrives-t-il de manquer d’inspiration au micro ?!

Non jamais et puis j’aime mettre des pauses musicales dans mon animation, donc ça change le rythme aussi. Tu sais une animation ça passe très vite.

Quelle est la course que tu n’as encore jamais animée et qui aujourd’hui te donne envie ?

C’est une question compliquée pour moi, car je ne sais pas, il y en a plein et il n’y en pas en même temps. J’aime celles que j’anime et je suis déjà heureux de tout ce que j’anime, je ne pensais vraiment pas un jour avoir la chance d’être sur autant de beaux évènements. Parfois je dis à Michel HORTALA (mon ami Speaker) que le jour où il prend sa retraite moi je veux bien faire le VIADUC DE MILLAU ! Ça me parait magique ! J’ai envie de magie, soit par la beauté d’un lieu, ou par l’échange humain comme pour LA SENEGAZELLE. Tu vois, je voudrais vivre un truc qui me marque, que je ne ferai pas tous les jours et à l’issue duquel je pourrais dire: « YES celle-là je l’ai animée un jour » !

Selon toi, quel sont les 3 objectifs qu’un speaker sportif devrait remplir lors d’une animation ?

1. Mettre en avant les coureurs, car il faut avoir le respect de vous tous (du premier au dernier) dans l’effort.

2. Mettre en avant les organisateurs et les bénévoles car c’est un travail monstrueux, les sportifs ne se rendent pas toujours compte du travail et de l’énergie que ça demande et pourtant ça force le respect

3. Provoquer le plaisir, le sourire, et la fierté des athlètes par l’ambiance, par la citation du prénom de la personne à l’arrivée. Car la course à pied est notre loisir, mot qui doit rimer avec plaisir.

Tu animes des courses depuis 12 ans maintenant, comment vois-tu « la suite » ? Comment un speaker évolue-t-il au fil des années: un volume d’animations plus important ? Des styles de courses différents ? De nouveaux concepts d’animations ?

L’aventure je la vis au fur et à mesure. Tu sais c’est un métier complexe en fait, aujourd’hui j’ai la chance de plaire dans mon style d’animation, mais demain qui sait un autre va peut-être arriver dans un nouveau style et révolutionner le monde de l’animation? Tu m’aurais posé la même question il y a quelques années, je ne me serai pas imaginé à la place que j’occupe à présent. Alors je profite du moment présent, je prends avec plaisir la chance d’exercer ce métier et je me donne à fond pour ne rien regretter. Tu sais j’ai révolutionné certains aspects de l’animation. Quand j’ai débuté, il y avait des cibistes uniquement sur certaines courses, et nous n’avions pas forcément des informations pendant la course. J’ai mis en place des moyens de me contacter par téléphone pour les bénévoles afin d’avoir des informations sur les dossards en tête de course. Puis nous sommes venus avec les directs de courses: j’étais l’un des 1er sur les motos pour assurer ces directs. Ayant également animé des matchs de hand, j’ai découvert la notion du « show » en animation. Cela n’existait pas trop sur les épreuves d’athlétisme, les speakers étaient plus protocolaires. Je l’ai tenté et ça a pris.

En ce qui concerne l’animation de courses un peu « différentes », oui, pourquoi pas. J’aime les nouveaux concepts Crazy Jog, Frappadingues, etc. En revanche, pas de changement souhaité en termes de volume d’animations. Entre mon métier à temps plein et mon métier d’animateur qui m’occupe déjà sur 35 prestations soit 35 week-ends sur 52, je tiens aussi à préserver ma vie privée !

Quelle relation as-tu avec le sport en dehors des animations ? Comment « vis-tu » le sport « hors courses » ?

Je vis ma relation avec le sport en dehors de mes animations via :

Ma pratique : j’aime faire du sport, courir, badminton, natation, planche à voile, ski. Bref dès que je peux je pratique, mais malheureusement je ne trouve pas toujours le temps.

L’encadrement et l’échange : je suis toujours entraîneur sur plan d’entrainement privé pour une dizaine d’athlètes, je leur fait profiter de mes conseils et de ma connaissance de la pratique de la course à pied quel que soit le niveau.

Le suivi : j’adore regarder le sport à la télé : handball, tennis, cyclisme, biathlon, natation. Je suis parfois fou derrière mon écran pour un champion ou une équipe ! Ma femme me dit même « hey, tu n’es pas au commentaire aujourd’hui !»

As-tu, au fil des années, fini par voir et revoir les mêmes personnes régulièrement sur des courses ? Y a-t-il un lien qui se crée entre un speaker et la communauté des runners ? Les gens n’entendent-ils pas plus souvent ta voix qu’ils ne te voient vraiment ?

Oui, tu as des personnes que tu sais que tu vas voir sur tel évènement. Mais pour certains d’entre eux, ce sera seulement sur une course par an, car ils viennent de loin pour faire que cette course-là.

Les liens sont difficiles à créer en fait, parce que tel que tu le dis dans ta question les personnes m’entendent et ne me voient pas forcément et vice versa, je suis concentré sur ma prestation et je ne vois pas toujours les personnes que je connais et qui passent près de moi.

[Anecdote] : Je loupe fréquemment l’arrivée de ma femme, je ne la vois pas forcément passer la ligne d’arrivée !

Et toi Marie tu es un bel exemple aussi, on se connait bien toi et moi car nous échangeons par écrit sur Facebook, mais on se parle peu sur les évènements par ce que tu n’oses pas toujours venir me saluer, pourtant ça me ferait plaisir de vous saluer tous individuellement.

C’est pour ça aussi que j’aime ces communautés de runners naissantes, comme ton blog Hotsteppers, car ça me permet de devenir plus proche de vous, de vous inviter à venir me saluer sur les courses. La prochaine fois, ce sera un immense plaisir ! C’est pour ça aussi que je vous invite à m’ajouter à vos amis sur Facebook ! Avant une course je publie souvent un petit mot pour savoir qui sera présent et qui je peux avoir la chance de voir le jour J.

Toi qui vois tellement de profils de runners différents, tellement de visages différents, tellement d’individus chacun prêts à affronter une distance avec ses propres forces et limites…au vu de tout cela, qui y a-t-il de plus beau pour toi dans le running, peu importe le niveau ?

D’aller au bout de son effort, dans la performance de vitesse pour les plus rapides, dans l’endurance pour les derniers. Vous forcez tous mon respect, vous les coureurs, car aller vite nécessite une grosse préparation mais courir longtemps et donc avoir de l’endurance nécessite une grosse préparation aussi.

Alors, je présente les premiers car leur vitesse m’impressionne. Mais je vous attends et vous présente aussi jusqu’au dernier, car l’endurance et le courage du dernier m’impressionnent tout autant.

Tu vois, l’exemple même de l’homme qui force mon plus grand respect, que j’attends toujours sur les épreuves, et qui, je sais, sera le dernier, est Valerio PUCCHIANTI. (Si tu étais en face moi tu verrais les larmes arriver dans mes yeux et l’émotion me gagner). Ce mec a 90 ans il court encore et encore. Il met 1h30 pour faire son 10km, mais il est là et s’accroche et se bat ! Moi qui n’ai pas eu la chance de connaitre mes grands-parents très longtemps, et bien cet athlète… c’est un peu mon grand-père à moi

Quelle sont tes résolutions pour 2013 ?!

Reprendre le sport de façon très régulière ! Car « YES » j’ai changé d’emploi depuis le 1er décembre, et je devrais disposer de meilleures conditions pour pratiquer à nouveau très régulièrement.

Tu sais que j’ai encore une ambition, j’aimerais réussir à refaire 34’ sur 10km (à 33 ans j’espère que ce n’est pas encore trop tard !)

You’ll make it Harry ! Un grand merci pour cette prise de plume sincère et ce partage enrichissant. Les Hotsteppers te souhaitent le meilleur et seront ravis de connaître ta participation aux différentes courses de notre calendrier d’évènements (sur le calendrier de ce blog: lien ici ou sur son équivalent Facebook : lien ici) pour savoir quand te retrouver !

Une vie de défis

Le défi est un objectif recherché par l’humain tout au long de sa vie et se veut protéiforme. Chacun a des objectifs et des limites à dépasser ; elles ne sont pourtant les mêmes pour personne. En revanche il existe comme dans toute population des « tendances » et des « moyennes » ie des gens qui se retrouvent dans un ensemble relativement homogène malgré les variabilités individuelles – encore heureux, chaque être est unique ! Cependant, plus l’on s’éloigne de cette moyenne, plus les références de « défi » se décalent vers des extrémités semblant de plus en plus impalpables. Il y a des exploits que l’on visualise et que l’on admire et puis il y a ceux que l’on essaie d’imaginer et que l’on admire tout autant mais que l’on ne comprend pas forcément tant ils impliquent un surpassement physique et mental hors-normes.

Yves Beauchamp est un canadien de 48 ans résidant à Laval, en marge de Montréal, fait partie de cette minorité « d’hommes de fer », envahis d’endorphines en permanence et incapables de reculer voire même de s’arrêter.

Cet interview

Riche et intense alliant extrait audio et retranscriptions écrites des réponses d’Yves a pour vocation non pas de vous convaincre d’aller vers l’extrême au sens où lui l’entend, mais de vous plonger au cœur de la passion du sport, de vous sensibiliser à la puissance du mental et surtout de vous amener à croire en vos rêves aussi fous soient-ils et à tout faire pour les réaliser.

Le sport extrême en question : le triathlon ultra-distance ou « iron man »

Yves Beauchamp est un adepte du « triathlon ultra-distance », discipline bien connue en Europe et en France plus particulièrement mais plus « nébulleuse » en Amérique où Yves peut parfois être perçu comme un « extra-terrestre » tel qu’il le précise lui-même !

Un iron man: correspond à l’enchaînement des 3 épreuves suivantes : 3,8 km de natation suivies de 180 km de vélo puis d’un marathon (42,195 km de course à pieds). Mais un marathon ne constitue qu’un entraînement dominical pour Yves, donc un iron man suffit à peine à lui apporter le fond des sensations qu’il recherche. C’est pour cette raison que les challenges d’Yves Beauchamp commencent à partir du « double iron man ». Vous l’aurez compris, c’est mathématique (x2) pour ce qui est des distances : 7,6 km de natation puis 360 km de vélo puis deux marathons consécutifs soit 84,4 km, mais pas pour ce qui est du défi : « la fatigue est exponentielle » précise Yves. Incroyable pensez-vous n’est ce pas ? Certes mais nous sommes encore loin de ses limites. S’en suivent les « triple iron men », « quintuple iron-men » (c’est le français Emmanuel Conraux qui en détient le record) et « déca iron-men » ou « déca-triathlon » (le recordman est également français : Fabrice Lucas. Notons que le format du déca-triathlon a changé depuis quelques années. Il ne s’agit plus d’enchaîner 38 km à la nage, 1800 km en vélo et 10 marathons en un temps limité de 14 jours mais de réaliser un iron man par jour pendant 10 jours.

Passons concrètement aux performances d’Yves, où se situe-t-il dans ce pool d’épreuves humaines démentes et presque surréalistes ?

Les records d’Yves Beauchamp

2 DECA-TRIATHLONS…: le 1er en 11jours et 15h, le 2e en 11jours et 6h et un 3ème à venir au Mexique fin octobre.

2 TRIPLES « IRON MAN »

10 DOUBLES « IRON MAN » dont 2 cet été (Slovénie et Suisse à 2 semaines d’intervalle) et un 11ème à venir aux USA en ce début octobre.

3 RECORDS DU MONDE :

…2012 : 12 h de course sur tapis roulant pour une distance totale de 161,04 km (vitesse moyenne : 13,4 km/h).

…2008 : 48 h de course sur tapis roulant avec 12 autres coureurs pour une distance totale de 637 km (vitesse moyenne : 13 km/h).

…2005 : 77 h 22 min de vélo stationnaire sans interruption excepté 10 min toutes les 8 min.)

YVES BEAUCHAMP est 3ème au CLASSEMENT MONDIAL DU TRIATHLON D’ENDURANCE actuellement et compte bien consolider sa place voire l’améliorer au cours des deux épreuves à venir aux USA et au Mexique.

Le cœur des questions : Yves nous livre tout de vive voix

Yves, dis-moi vraiment ce qu’il y a au fond de toi, ce qui te motive au point de relever des défis toujours plus extrêmes et exigeants pour ton corps, ton esprit… ?

LE PLUS IMPORTANT…d’après moi, de prime abord est d’aller chercher dans le sport des sensations qu’on ne peut pas vivre au quotidien. Comme tu le sais, lors d’activités physiques le cerveau sécrète des drogues très fortes qui se rapprochent de la morphine. Une fois que tu as goûté à ces drogues là par l’effort physique, tu ne peux pas t’en passer. Deuxième point, je suis un être très sensible, dérangé au quotidien par des aberrations que j’observe dans la société et le sport est m’a façon de composer avec ça, de trouver un équilibre, de faire avancer les choses. Ce sont les choses extrêmes qui permettent aux gens de regarder ailleurs et plus loin que ce qu’ils ont l’habitude de voir tous les jours. Quelque soit la tangente que prend ma vie, quand je m’accroche au sport j’ai toujours plus de facilité à continuer et à avancer, c’est essentiel à mon bien-être.

Peut-on dire que la performance est un sujet central de ta vie où est-ce un concept à nuancer ?

LA PERFORMANCE... je nuancerais ce point. Je donnerai une importance de 30 à 40 sur une échelle de 100 à la performance. Le plus important est surtout d’aller jusqu’au bout : chose qu’on ne fait pas toujours au quotidien. Les gens parlent beaucoup, notamment dans le milieu politique, mais aller au bout de l’épreuve, au bout de soi n’est pas forcément quelque chose de courant dans la vie. Il y a d’ailleurs un vrai respect entre les athlètes lors de compétitions de type « iron man » qui dépasse largement la performance et qui est exceptionnelle à vivre. Ce type d’épreuves sportives relève d’un véritable engagement. D’ailleurs, lors de mon premier triple iron man en 2001 près de Grenoble, on ne parlait pas des inscrits mais des « engagés » !

C’est une question que j’aime poser aux athlètes car je la trouve intéressante et même fondamentale : comment gères-tu mentalement l’avant compétition, depuis la préparation jusqu’aux quelques secondes précédant le coup d’envoi des épreuves ?

LE STRESS NE M’ATTEINT PAS TELLEMENT... Je suis plutôt zen et j’ai même un côté ludique très développé de ma personnalité. Je trouve toujours une façon de m’amuser, de tout prendre en riant, même quand ça va mal. Par exemple là j’ai un double iron man en fin de semaine et je ne suis pas stressé du tout. Le plus important est de ne rien appréhender. Les gens ont souvent « peur » mais il faut y aller, ne pas se poser de questions et le faire tout simplement. Avant les compétitions je mène ma vie normalement, je m’alimente comme d’habitude, je m’amuse et puis quand je suis sur la ligne de départ je blague avec les autres athlètes et une foi le coup d’envoi donné, là on y va ! Je t’avoue que je suis même un peu indiscipliné par certains côtés parceque je suis mes propres plans d’entraînements et c’est comme ça que ça fonctionne le mieux.

Dis-moi quel est le Top 3 des « règles » ou plutôt des devises que tu t’imposes et respectes pour avancer sereinement dans ta pratique sportive ?

n°1 - L’alimentation : je suis végétarien mais si on me propose des plats non végétariens délicieux, notamment quand je suis invité, je ne refuse pas ce que l’on me propose.

n°2 - Le sommeil est aussi très important, je fais une sieste toutes les après-midi, il me fait à peu près 7h pour être bien.

n°3 - Soigner sa vision du monde : toujours voir le positif dans toutes les situations. J’essaie toujours de relativiser et de changer le négatif en positif. Le négatif prend des dimensions exponentielles quand on l’amplifie alors que ce serait tellement plus simple de mettre en avant ce qui va bien.

Aujourd’hui, là, tout de suite, à cet instant, quel est ton plus grand rêve Yves, tous domaines confondus de la vie ?

JE T’EN DONNERAI MÊME DEUX !...L’année prochaine en Italie j’ai été invité à participer au triple déca-iron man qui va avoir lieu pour la 1ère fois dans l’histoire (record Guiness) soit 30 iron men en 30 jours ! On est déjà 25 engagés et l’équipe italienne n’est même pas sure qu’un seul athlète va finir.

Par ailleurs, j’aimerais être une forme de missionnaire du sport pour propager la nécessité d’avoir une vie saine via une pratique régulière. Je voudrais être une référence dans le domaine du sport en ce qui a trait à l’endurance extrême.

De façon assez pragmatique, recommandes-tu la pratique de plusieurs sports pour créer des synergies ? Si oui, lesquels ?

OUI, ABSOLUMENT… et je dirai premièrement qu’il faut vraiment s’amuser et sortir des paramètres que l’on suit systématiquement. Je suis persuadé que nager est très utile pour la course à pieds, le vélo aide pour la natation, courir aide pour le vélo, jouer au badminton aide en matière d’équilibre et de maintien, les Pilates, le yoga, l’alpinisme, la randonnée sont autant de sports qui permettent de sortir de ses habitudes pour développer une « forme physique générale ». Cela développe en quelque-sortes de multiples « tentacules » sportives » !

Est-ce que n’importe qui pourrait faire un iron man ?

OUI, JE PENSE QU’UN IRON MAN EST ACCESSIBLE A TOUT LE MONDE… Je pense que tous les gens dans la société devrait faire un marathon dans leur vie pour connaître cette sensation quand tu termines avec tous ces gens qui t’applaudissent, ce sentiment du devoir accompli. Je pense qu’une personne en bonne santé qui a deux bras et deux jambes est capable de s’entraîner pour faire au moins un iron man. Après, le temps importe peu, même si cela prend 17 h (temps maxi), c’est accessible à quiconque est prêt à aller jusqu’au bout.

Pour finir, je vous invite non pas lire mais écouter le mot de la fin…:

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

…et vous laisse en compagnie d’Yves, l’iron man au coeur tendre et de sa fille qui l’a soutenu, suivi et aidé tout le long du double iron man de Slovénie cet été, à bientôt pour un prochain interview !

Le site officiel d’Yves Beauchamp: ici !

En exclusivité - téléchargez votre plan d’entraînement Marathon élaboré par Thierry Guibault pour les Hotsteppers: cliquez ici !

 

Thierry Guibault: bienvenue chez les Hotsteppers !

Merci de t’installer un petit moment dans la zone lounge des fans de running et de nous offrir cet interview running passion !

Ce blog des Hotsteppers a pour vocation de rallier tous ceux que la course à pieds attire ou anime, à travers des évènements stimulants, des conseils simples et sains, des retours d’expérience de courses en tous genres et surtout, de chercher de l’inspiration et de la motivation auprès de grands sportifs comme toi !

Avant d’entamer une rafale de questions, je tiens tout d’abord à préciser à nos lecteurs qui ne le sauraient pas encore: qui tu es…

Thierry Guibault, tu as 39 ans, tu viens de remporter pour la 3ème année consécutive la 29ème édition du Marathon du Médoc qui a eu lieu le 7 septembre dernier en 2:26:40, dans la catégorie Senior Homme - Bravo !

 

Tes records personnels jusqu’à maintenant sont de :

    • 14’09’’16 sur 5000m piste
      • 29’42 sur 10 km route
        • 1 :04 :15 sur 20 km route
          • 2 :24 :20 au marathon de Cannes en 2010.
            • 10 ème au championnat de France de cross country 2012

Passons à l’interview à proprement parler, nous voulons en savoir plus sur toi et ton énergie sportive !

Dans le vif du sujet en 12 questions:

1ère question: A quel âge as-tu commencé à courir régulièrement et avec une vraie envie ?

Depuis le début en 1991 (à 17ans NDLR), toujours avec grand plaisir.

2ème question: Quand as-tu compris que la course à pieds serait plus qu’un passe-temps occasionnel pour toi ? D’après toi, s’agit-il d’un déclic ou d’une évolution naturelle ?

Dès la première année, avec des victoires et des qualifications aux différents championnats de France. Il s’agit d’un déclic, je venais du basket, pratiqué pendant 8 ans.

3ème question: Quelles sont les qualités essentielles qu’il faut d’après toi avoir ou développer pour être un bon coureur ?

Ne rien lâcher dans les bons et les mauvais moments, parce qu’une carrière se gère forcément avec des hauts et des bas. S’entraîner au quotidien également.

4ème question: A quel âge as-tu fait ton tout premier marathon et en combien de temps ?

A 30 ans: défi que je m’étais donné quand j’ai commencé l’athlé. Résultat: 3ème du médoc en 2h31, pas si mal non!!! (NDLR: je te le confirme, pas si mal !!)

5ème question: Aujourd’hui, pourquoi cours-tu ? Qu’est ce qui te motive le plus au point de pratiquer le running à haut niveau ?

C’est mon boulot (NDLR: moniteur sportif dans l’armée de l’air) et en plus je continue à gagner et à découvrir de nouvelles personnes et des nouveaux pays. Surtout sans se prendre la tête, le plaisir encore et toujours.

6ème question: Quels sont ton rythme et ton style d’entraînement hebdomadaires (type de séances et fréquence) ?

Entre 6 et 7 séances:

- Lundi: footing,

- Mardi: VMA longue (NDLR: séquences alternées de course à allure proche de la VMA sur une durée > 1min - et de temps de récup’ idéalement inférieur ou égal au temps d’effort - répétition de ces séquences plusieurs fois) ou seuil,

- Mercredi: footing,

- Jeudi: VMA courte (NDLR: séquences alternées de course à allure proche de la VMA sur une durée < 1 min - et de temps de récup’ idéalement inférieur ou égal au temps d’effort - répétition de ces séquences plusieurs fois)

- Samedi: côtes ou footing,

- Dimanche: sortie longue (NDLR: course de durée supérieure à 1H30 pour habituer le corps aux efforts prolongés) ou allures spécifiques (NDLR: allures ciblées de compétition: 10km, semi, marathon, …)

7ème question: Est-ce que la course te contraint à une certaine hygiène de vie ou est-ce que finalement, si tu cours aussi bien, c’est parce que ton hygiène de vie est déjà à la base favorable au sport ?

Oui exactement: pas de sacrifice, juste faire attention et bien s’équilibrer avec des moments de plaisirs, un bon vin du médoc, un repas avec des amis etc…

8ème question: Comment gères-tu psychologiquement l’avant compétition: les semaines, jours, heures, secondes d’attente avant le « coup de pistolet » ? Es-tu quelqu’un de « stressé » par la performance ou est-ce que tu arrives à prendre du recul par rapport à tes résultats ?

Je gère généralement bien l’avant course. Pas trop de stress négatif, j’arrive à rigoler avant le départ d’une course avec mes adversaires, j’aime bien chambrer. Mon partenaire Adidas aime que je montre cet état d’esprit qui est vraiment naturel chez moi, demande à mes collègues de boulot !

9ème question: Comment gères-tu les moments où ta forme n’est pas à la hauteur de ce que tu voudrais qu’elle soit: les blessures par exemple ou les baisses d’envie ? T’arrives-t-il de pratiquer d’autres sports complémentaires pour faire un break ou tout simplement créer des synergies entre différentes activités physiques ?

J’arrive maintenant à bien gérer mes phases de fatigue, plus de grosses blessures depuis 2002. Quant aux sports complémentaires, oui bien-sur de part mon métier avant tout. J’aime pratiquer le vtt, tennis, badminton, football et depuis cette année le biking ! (NDLR: je comptais vous faire prochainement un article en faveur des sports complémentaires au running et créateurs de synergie, merci Thierry pour cette mise en bouche !)

10ème question: Parlons d’avenir, si tu devais citer un objectif à atteindre en course à pieds avant de passer en catégorie Vétéran 1, donc dans 2 ans, quel serait-il ?

Remporter un maximum de courses pour ma dernière année senior.

11ème question: Quel est ton top 3 en souvenir de courses, toutes distances, surfaces, lieux et types de courses confondues ?

Bien-sûr mes 3 victoires au marathon du Médoc et ma 10ème place aux France de cross 2012 devant Driss el Himer, 9 fois champion de France. Généralement je ne vis pas trop dans le passé donc pour moi cette année reste la plus accomplie.

12ème question - le finish: Pour finir, après des années d’expérience dans la course à pieds, une connaissance de toi-même affinée et un vrai recul sur ce sport, qu’aurais-tu envie que tous ces gens qui pratiquent la course à pieds de plus en plus, même à un niveau amateur mais non sans assiduité et passion, retiennent ?

Je crois qu’il faut vraiment insister sur le mot plaisir, ce sport est tellement exigeant que si tu te forces à t’entrainer forcément tu vas au clash. Il faut aussi absolument avoir des phases de coupures et de récupérations pour ne pas penser à la compétition tous les jours. Même l’amateur doit chercher à améliorer ses performances, à son niveau certes mais si il veut persévérer il doit progresser, finir une compétition doit être un objectif puis l’année suivante gagner quelques minutes ou perdre quelques kilos etc etc…
J’entraine et je conseille beaucoup d’amateurs, ils arrivent à se procurer autant de plaisir que moi, même sans monter sur un podium. C’est ces gens là, qui me poussent aussi à m’entrainer tous les jours parce que sans eux, la masse dirait-on, pas de compétition pour les élites.

Chers Hotsteppers, je crois que tout a été dit.

Merci beaucoup pour ton temps et ton partage Thierry, la « zone lounge des fans de running » se veut être un grand espace de rencontres où certains inspirent ceux qui un jour peut être, inspireront à leur tour et à leur manière, d’autres néophytes de l’univers du running ! A bientôt !

 
Close
Tous vos réseaux Hotsteppers !
Ne ratez aucune news sportives:
Courses, entraînements, interviews, tests produits, débats, conseils nutritionnels, motivation...