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Préambule: « Pourquoi je cours… »

Go Sport Running Tour, édition 2; j’aurais presque voulu intituler cet article: « Pourquoi je cours ? …parceqqqqque ! » - et oui, cette fameuse question que l’on pose sans arrêt aux runners de tout niveau un tant soit peu motivés …et quelle question…La réponse se trouve dans le récit qui suit.

Près de 10 000 participants rassemblés sur l’ensemble des courses de la journée - la 1ère à partir étant la « course royale » de 15km

Ce 15km de « fin de saison » comme disent les pros ;) devait être une ballade, mais comme d’habitude, une fois dans la course il m’est impossible de prendre l’effort à la légère et je donne. Je donne du souffle, du coeur, de la foulée, je lutte contre les idées parasites, contre les pensées négatives provenant de contrariétés personnelles qui n’ont rien à voir avec le sport, contre les irrégularités du parcours, contre la montre ! C’est une lutte certes mais elle est agréable parcequ’il n’est pas question de vie ou de mort, il est question de se surpasser et d’avoir la chance de pouvoir le faire ! C’est donc une lutte chanceuse couronnée d’un temps idyllique et d’un décor royal mais surtout, ce fut l’occasion de rencontrer et d’interviewer la marraine de l’événement, la grande Marie-Josée Pérec - une rencontre touchante après une course trippante. Comme dirait Georges « what else?! » - Place au récit.

15 km de pavés, terre, herbe et bosses

Une mise en route difficile: des douleurs au genou inédites

Il m’arrive rarement d’avoir mal et quand c’est le cas c’est systématiquement au niveau des lombaires (contractures liées au stress et à la vie quotidienne) et/ou des quadriceps. C’est finalement assez rare et jamais bien grave. Ce week-end ci, retour de douleurs lombaires et étrangement, une descente d’escaliers, un crac au genou gauche et en quelques pas je me retrouvais bêtement avec un genou endolori à la veille de la course. Ayant un peu évolué depuis mes toutes premières courses, je me suis dit que si la douleur persistait je renoncerais à la course. Le lendemain, la douleur était présente mais acceptable. J’ai pris le risque, j’avoue, de prendre un anti-inflammatoire et d’y aller. Plutôt bornée quand même. J’arrive 15min avant le coup de pistolet, comme d’habitude et je retrouve plusieurs amis: Stephane, Audrey, Marc et son fils Tristan…Nous nous souhaitons une belle et agréable course; Marie-Josée Pérec salue la foule, il y a de l’ambiance, les pavés, la terre et la boue attendent nos foulées, top départ !

Marie-Josée Pérec encourage les coureurs qui avancent vers l’arche de départ…

Un parcours surprenant - un chrono satisfaisant

On m’avait parlé des « pavés » du parc que je connais par ailleurs plutôt bien à la base mais j’ignorais que 75% du parcours se ferait sur un sol irrégulier de bosses, de terre, d’herbe…L’expérience fut donc agréable car différente mais pas facile pour autant ! Comme d’habitude, étant arrivée très tard je suis partie en fin de peloton et j’ai dépensé une énergie considérable à remonter des centaines de coureurs tout le long. Je n’ai donc pas eu une course très régulière et du composer avec de grosses accélérations et des récups, au moins jusqu’au 10ème km. J’assume, j’aurais du mieux me placer. Par ailleurs, on m’a souvent parlé des « vagues d’énergie » pendant la course. Ces moments d’euphorie et de force qui alternent avec des baisses de régime et ainsi de suite. Je l’ai vraiment vécu sur cette course. Après 2-3 km de mise en route j’ai eu de très bonnes sensations: pas de douleurs, pas d’essoufflement, de la force dans les jambes … puis l’énergie est un peu retombée - c’est à ce moment là que j’ai pris un gel d’Aptonia (11g de sucres par gel ce qui est faible) pour assurer le reste de la course. Finalement, l’élargissement des allées et la dispersion des coureurs à partir du 10ème km m’ont permis de finir avec plus de stabilité. Je n’oublierai pas pour autant la montée finale, juste avant le finish, intéressante… ! Niveau chrono, tout s’est passé comme prévu. Ayant fait 1h24 (temps officiel) sur la même distance aux Foulées des Laveuses 2 semaines avant, sur un parcours complexe avec plusieurs montées, je savais que je pouvais viser 1h20 sur cette course versaillaise si je ne me plantais pas. Ce fut chose faite: 1h20’39 (tous les résultats: ici). La prochaine fois, en me positionnant mieux, je viserai 1h18.

Tracé du parcours de la « course royale - 15km » sur fond de verdure…

Feedback nutritionnel

Sortant de semaines de révisions de formation de nutrition sportive je vous épargnerai les détails mais une chose est certaine: pour cette course j’avais fait attention à accumuler suffisamment de stocks de glucides dans mon foie et dans mes muscles (glycogène). Pour cela, rien de bien compliqué si ce n’est d’avaler une moyenne de 10g de glucides/kg de poids corporel/jour - soit une alternance de pâtes, de riz, de lentilles, de semoule - accompagnés de beaucoup d’eau (l’eau est indispensable au stockage de glycogène), de légumes, de fruits et de biscuits/pain d’épice/compote - 3 à 4 jours avant le jour J. Bilan: je n’ai eu aucune baisse de forme ou pire d’hypoglycémie comme celle que j’avais pu connaître aux Foulées des Laveuses (je n’avais pas assez mangé les jours précédents.)

Finalement, le gel Aptonia au 8ème km m’a permis un petit apport en sucre (11g versus les 19-20g de la plupart des gels du marché) au bon moment, sans risquer une quelconque surcharge glucidique ou problème digestif mais tout en garantissant une aide nutritionnelle adaptée pour finir la course. Idem, j’aurai bu un peu moins d’1L sur la course - l’eau de mon bidon ayant essentiellement fini sur ma tête et sur mon dos ! (ce qu’il a pu faire chaud !).

Une rencontre de choc avec Marie-Josée Pérec dont le message est fort et clair

Un petit moment de remise en marche…

Après avoir grimpé les derniers mètres, revécu une fois de plus et sans lassitude ce franchissement de la ligne d’arrivée en sprintant, eu envie de pleurer d’émotion (rhooo mais pourquoi, pourquoi, pourquoi !!) suite à l’effort fourni, mêlé au plaisir d’être arrivée malgré les douleurs du matin, j’ai récupéré ma médaille, me suis assise dans l’herbe et n’ai pas bougé pendant 15min. J’avais une mission essentielle: rejoindre Marie-Josée Pérec pour un interview à la tente presse mais je voulais m’isoler un moment. Mon portable étant quasiment déchargé je n’ai répondu à aucun ami (désolée !) souhaitant conserver les quelques % de batterie restants pour prendre en photo la reine de l’athlé ! Une fois remise j’ai rejoint la fameuse tente où j’ai eu le plaisir de croiser Greg et Emmanuelle, venue depuis Paris en ElliptiGo ainsi que Stéphane et Audrey - relativement satisfaits de leur course. Marie-Josée rejoignait alors la tente pour son rendez-vous avec les Hotsteppers, c’était le moment de jouer !

Une sportive très humaine et soucieuse de promouvoir le plaisir du sport, plus que la performance

Je fus agréablement surprise de voir que Mari-Jo m’attendait. L’interview n’était pas passé à la trappe. Quelle chance lorsque l’on n’est qu’une petite bloggeuse avec peu d’autres moyens que son envie et sa motivation, de se voir réserver un vrai temps d’échange avec une athlète de très haut niveau. Fidèle à moi même, un mélange d’impro et d’organisation, je savais parfaitement de quoi je voulais parler avec Marie-Jo mais je n’avais plus de téléphone pour enregistrer la discussion. Stéphane m’a à ce moment là sauvée, filmant de A à Z les 10 minutes d’interview (video à venir). Il n’était alors pas question d’aborder le passé mais le présent et l’avenir.

A ma question: « que fait une athlète de très haut niveau lorsqu’elle ne fait plus de compétition? » - Marie-Jo m’a répondu « rien! » en riant…j’ai souri et renchéri sur son engagement auprès de courses comme le Go sport running tour, d’associations, de causes…Bien entendu Marie-Jo a plus sérieusement décrit son envie de promouvoir le sport auprès du plus grand nombre, des petits comme des grands. Elle m’a également parlé de son rôle de présidente de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe qui lui prend beaucoup de temps même si elle peut compter sur une équipe locale performante. J’ai alors insisté sur son envie de se détacher de la performance pour ne garder que le plaisir. Point qui m’a été largement confirmé. Marie-Jo est inscrite au marathon de NYC cette année et son seul objectif m’a-t-elle dit « est de le finir« . Difficile à croire lorsque l’on connaît le palmarès de cette sportive légendaire. Pour autant, c’était sincère. Marie-Josée Pérec m’a donné l’image d’une femme sensible et affective qui a tourné la page sur ses années de gloire sportive, préférant la tranquillité et la paix aux blessures de la notoriété. Cette notoriété pourtant vous est acquise Madame Pérec ! Vous resterez une grande figure de l’athlétisme français et nous vous souhaitons, au nom du plaisir du sport, de vivre désormais avec paix et liberté tout ce qui vous plait le plus, en dehors de toutes attentes publiques.

Longue vie au sport libre !

La corrida de St Germain en laye: en quelques mots

Une 3ème édition pour un concept de course différent

La corrida de St Germain en laye a lieu tous les ans depuis 3 ans et rassemble plus de 600 coureurs, de nuit (départ à 20h30) en partance du centre de la ville et sur un parcours de 3 boucles. Organisé par le club des Foulées de St Germain en Laye, cette course offre des sensations différentes de par: le nombre réduit de coureurs, le départ de nuit, la saison (froide, très froide !), le lieu: départ et arrivée sur la place du Marché neuf de St Germain en Laye avec des équipes de bénévoles extra sympathiques ! Un petit groupe de Hotsteppers hyper motivés, se sont alors donnés rendez-vous en amont de a course, sur le lieu de retrait des dossards, à quelques centaines de mètres des lignes de départ et d’arrivée, pour finalement conclure la soirée dans une crêperie gourmande du coin - entre les deux, 10km de plaisir - récit d’une soirée réussie !

Les résultats

Un vainqueur homme en 30mn28 et une gagnante femme en 35mn57 !

Tous les résultats détaillés de la 3ème édition de la Corrida de St Germain en Laye: cliquez-ici !

Différentes attentes pour le groupe des Hotsteppers rassemblé ce soir de corrida

Benjamin avait gagné son dossard sur la page des Hotsteppers et bien que motivé par la course n’avait pas de temps de référence sur 10km. Il finira la corrida en à peine plus de 50min, très légèrement déçu par son temps mais heureux de l’ambiance et de l’organisation mis en musique pour cette 3ème édition !

Yaëlle, accompagnée de son mari, avait pour contrat personnel de faire la course en moins d’1h00: mission accomplie haut la main malgré une adrénaline mesurable depuis le début de la journée, mais une adrénaline boostante et concluante ! Keep going Yaëlle !

Nathalie, aura récupéré le dossard de Michaël, blessé, qui lui même avait récupéré le dossard de Nadia. Ouf! quelle histoire pour ce dossard qui aura transité de mains en mains mais qui aura su ravir Nathalie et la suivre du début à l’arrivée en tout juste plus de 56min ! Accompagnée officieusement par Julien sans dossard, les Hotsteppers auront accueilli un runner de plus ce soir là - un joyeux imprévu !

Valter, notre ami portugais, rencontré sur le trail d’initiation aux 25 bosses, aura tracé sa route en un temps record ! 37min42 après le top départ et alors que la majorité d’entre nous entamions notre 3ème boucle, Valter franchissait la finish line ! Un vrai sportif ce Valter, motivé et motivant en plus !

Thibault, à qui je disais avant de commencer « je n’ai pas fait de compétition depuis 2 mois…(10km Paris centre/Nike) » et qui me répond « moi, pas depuis 8 ans! » finira la corrida en 48mn13. Il pensait valoir 54mn, se fiant à ses entraînements. Je pense que l’on est tous en accord sur le fait que l’émulation de course fait dépasser de loin ses perfs’ d’entraînement en solo !

Christophe, le créatif au grand humour qui parvient à vous faire exploser de rire 10sec avant le top départ, histoire de vous faire oublier que vous êtes partie pour courir 10km by night et en mode barbie congelée, l’air de rien, battera son record perso de près de 2 min avec un 46min30 final ! Christophe, rendez-vous la semaine prochaine à la corrida de Noël d’Issy les Moulineaux, je crainds le pire pour ton déguisement :)

Finalement, moi même (Marie) qui pestais contre 3 semaines de sous-entraînement dus à des contre-temps sans aucune gravité mais parfois frustrants pour qui aime courir souvent, aurai contre toute attente battu mon record personnel sur cette distance 10km. Record de 52mn20 qui reste modeste pour beaucoup, mais que j’aurai ramené, grâce à une préparation physique un peu différente (beaucoup moins de séances cardio par la force des choses mais plus de renforcement musculaire, d’étirements et de « soins » nutritionnels) à 51mn40. Au final, heureuse, très heureuse des sensations ressenties, de cette impression d’être à fond mais d’avoir encore un peu de marge.

Les points notables de cette Corrida san germanoise

Les retrouvailles des Hotsteppers dans le gymnase Poquelin avant la course et l’arrivée de Christophe, fidèle à mon annonce « Pour me repérer: j’aurai un bas de jogging bleu électrique et des ongles d’un vernis assorti », qui se sera lui même….vernis….les ongles….en bleu électrique. Il est infographiste (lien vers ses belles créas: ici), on lui pardonne !

Les 3 boucles du parcours: au début cela semble long d’envisager de faire 3 fois le même petit parcours et puis finalement, on se rend compte que chaque boucle est vécue différemment et qu’à la limite, cela permet d’anticiper sa trajectoire un peu mieux à chaque tour et de gérer sa course (zones d’accélération, zones de maintien d’allure, etc.)

Se faire doubler par le top 10 de la course ! Autant lors du semi-marathon de Boulogne, j’avais expérimenté de voir, photographier et même filmer le top départ du sas élite, puis leurs passages à différents points clés du parcours et finalement leur arrivée fulgurante. Chose que l’on expérimente rarement lorsque l’on fait partie de la course. Cette fois, le parcours étant composé de 3 boucles, j’ai pu entendre la moto balai et sa sirène retentir derrière moi et sentir des runners à grande vitesse arriver dans mon dos puis me doubler. Unique ! J’en étais aux abords de 4,5km de course (soit au 1/3 de ma 2ème boucle) quand les meneurs de la corrida abordaient le 1/3 de leur 3ème boucle. Imaginez un peu! Il leur restait un peu plus de 2km et moi 5,5km! Magique ! Après quelques « oh la vache » sortis du fond du coeur et tout fort, je me suis reconcentrée sur ma petite vitesse et dit que les champions étaient de belles sources d’inspiration.

J’ai donc inspiré, expiré et j’ai poursuivi ma propre route :)

Le chocolat chaud à l’arrivée ! Quoi de mieux qu’un mélange de protéines (lait) et de glucides (chocolat) dans la demie-heure qui suit une course pour récupérer ! L’organisation avait tout prévu ! Tous réunis à l’arrivée, nous avons debriéfé de nos sensations autour d’un (ou deux) verres réchauffants puis sommes retournés en grandes foulées au gymnase.

Le restaurant d’après course ! Les Hotsteppers se retrouvent avant, parfois pendant mais surtout après les courses, pour échanger, se découvrir, se voir, se re-voir et partager un moment en plus du « run ». Le choix de ce 8 décembre: une crêperie, le Phare St Louis, à 100m de la place du Marché Neuf. Quelques bolées de cidre et verres de vin blanc ont coloré encore un peu plus nos joues déjà bien vives et agrémenté notre fin de soirée d’une ambiance ultra conviviale ! A refaire !

Prochain rendez-vous pour cette fin d’année 2012 ? La corrida de Noël d’Issy les Moulineaux ! Rejoignez-nous (détails ici), il va y avoir du sport, du rouge et beaucoup de fun…déguisements déjantés de mise ! A très vite !

semi marathon boulogne

De la déception à la fascination : une expérience imprévue, nouvelle, réussie.

Habituée à écrire des récits de courses vécues de l’intérieur, en tant que runneuse aimant se perdre dans les vagues de participants et honorer ses objectifs de temps ou de distance, j’ai cette fois-ci vécu l’évènement « de l’autre côté de la barrière » et ainsi pu découvrir ce que l’on ne voit pas ou rarement lorsque l’on court.

En effet, grillée par un virus grippal sévissant à tour de bras ces temps-ci, de ce fait faiblement entraînée et sans grandes réserves d’énergie, j’ai fait le choix de ne pas faire ce semi-marathon, préférant une absence de performance à une contre-performance. C’est un choix décevant et rude pour quiconque, peu importe son niveau, que de devoir « abandonner » mais il me semble que l’acceptation est le cœur de la sagesse dans le sport et dans la vie !

De gauche à droite: deux meneurs d’allures X-Run - Harry Bignon, speaker sportif - sas élite au départ

Ceci étant, j’ai souhaité transformer ce contre-temps en une opportunité de partager via ce blog une autre vision de la course. Ainsi, pour la première fois, j’ai réellement entendu le « coup de pistolet » du départ, vu le plateau des élites franchir aussi bien le départ que la ligne d’arrivée, croisé la voiture balai au 17ème km, devançant le peloton de tête masculin (env. 45min au chrono à ce moment là) suivi de près par la 1ère femme : Tigsti Kiros Gebreselassie, observé le travail d’un speaker sportif, à cheval entre les différentes indications des commentateurs à motos en direct du parcours, les arrivées des premiers coureurs, les interviews flashs à réaliser…, vu de près tous ces champions majoritairement kenyans, éthiopiens, namibiens sans oublier les français d’excellent niveau, pour certains accueillis à bras ouverts dans les bras d’un coach attendri et fier, et bien d’autres choses encore.

Je n’en dis pas plus et vous laisse découvrir ce récit, un peu « différent ».

De gauche à droite: la n°1 française interviewée par Harry Bignon; une coureuse anglophone et son coach

 

Les chronos notables de cette 16ème édition du semi-marathon de Boulogne 2012 - résultats ici

Top départ, la trentaine d’élites rangés dans leur sas préférentiel, collés au bandeau de départ se ruent vers l’avant dès le retentissement du coup de pistolet. Le rush ajouté à un temps extrêmement humide et à un terrain glissant ont d’ailleurs provoqué des chutes en domino dès les 3 premières secondes.

A peine le sas élite écoulé, ce sont les sas suivants qui défilent, représentés par les meneurs d’allures d’x-run coaching, concentrés et fermement décidés à amener leurs « followers » en temps voulu jusqu’à l’arrivée. A peine les 5000 et quelques coureurs ayant franchi la ligne de départ et précautionneusement lancé leur propre chronomètre, la place de l’hôtel de ville devient soudainement vide, il ne reste que les organisateurs, le speaker sportif et quelques photographes. Ça y est, ils sont partis et dans une heure à peine, les premiers seront déjà de retour. Le temps de discuter avec quelques personnes puis de me diriger vers la zone du commentateur sportif Harry Bignon, j’entends que le peloton de tête masculin en est déjà au 4ème km. Je suis stupéfaite et regarde ma montre, cela fait 11’36 seulement que la course a commencé !

A peine plus de 5 min plus tard, j’entends à nouveau que les meneuses féminines en sont au 5ème km. Le 1/4 de la course est déjà bouclé pour elles. C’est hallucinant. Prenant alors le plan du parcours en mains je me dirige vers les bords de Seine où je sais que les coureurs doivent passer aussi bien à l’aller qu’au retour. Une fois sur place, ce sont les participants des derniers sas qui défilent et que nous sommes plusieurs à encourager autant que possible. Il y a des coureurs plus âgés qui se battent contre eux mêmes, d’autres plus jeunes qui sont venus courir à 2 ou à 3, d’autres encore à qui l’on lance quelques blagues et qui retrouvent le sourire. Les pompiers sont là en brochette, « au cas où ». Des parents sont venus encourager « leur fils », appareil photo professionnel en mains, prêts à bombarder leur progéniture en plein exploit ! Le temps passe vite, je me retourne et déjà, on parle de l’arrivée du peloton de tête, en phase de « retour » alors même que bon nombre de coureurs sont encore bien loin de la mi-parcours.

Des gyrophares clignotent à l’horizon, un velib’ perdu dans la manip’ se fait humoristiquement applaudir par le public s’attendant à voir apparaître les premiers champions - amusant ! Immédiatement après, ils arrivent. Ils en sont à leur 17ème km et la voiture balai affiche fièrement un chrono de 45 min.

Admirez un peu la vélocité de leurs foulées !

Le Top 10 masculin: juste après le passage du quatuor de tête, au 17ème km sur les bords de Seine

La première femme n’est pas encore là mais devrait bientôt arriver. Je veux absolument l’attendre avant de repartir vers la ligne d’arrivée pour capter les premiers chronos scratch. Un peu plus de 7 min après les meneurs masculins, voilà l’éthiopienne Tigsti Kiros GEBRESELASSIE qui apparaît (photo ci-dessous).

La num 1 féminine: Tigsti Kiros GEBRESELASIE, en pleine montée au 17ème km

Je ne cesse de me répéter que ces coureurs sont incroyables, chacun à leur manière, chacun avec leur détermination qui leur est propre, des premiers aux derniers. Je file alors en petites foulées vers l’arrivée, ratant de peu les premiers chronos masculins: soit l’athlète Ethiopien Tesfaalem Gebrearegawi MEHARI, le vainqueur de la course, terminant le parcours en 1h01’07″, suivi de Justus MORONGA en 1h01’11″ et d’Alfred CHEROP (3ème déjà l’année dernière) en 1h01’38″.

Le podium masculin du Semi-Marathon de Boulogne Billancourt 2012

J’aurai toutefois la chance de voir l’éthiopienne Tigsti Kiros GEBRESELASSIE, 1ere femme à franchir le « ruban de la victoire » après 1h11’11″ de course, suivie de Aynalem WOLDMICHAEL en 1h12’43″ et de MulitNewcha GEBRESILASE en 1h13’13″.

S’en suivent une série d’arrivées des tops 20 hommes et femmes. Harry Bignon annonce régulièrement les temps limites de qualification par catégorie pour les championnats de France. On en voit rater leur sélection à quelques secondes près et arriver effondrés. Certains sprintent, d’autres arrivent à peine à marcher, d’autres rient comme si cela avait été une formalité – quelle diversité ! Les interviews fusent. Parmi les noms et visages sympathiques croisés, je citerai (photos ci-dessous de gauche à droite): Vincent Rousseau, 1er français du classement en 1h09′; Olivier Gaillard : coach du site runners.fr et 3ème français avec un chrono de 1h09’07; les meneurs d’allure d’x-run coaching ayant fièrement rempli leur « contrat de temps ».

De gauche à droite: Vincent Rousseau - Olivier Gaillard interviewé par Harry Bignon, speaker sportif - meneurs d’allure X-run

Parceque le chrono c’est une chose mais qu’il n’y a pas que ça…

Une fois la frénésie des premiers coureurs passée, on se dit qu’une course ça n’est pas qu’un « plateau d’élites » et puis rien. Il y a près de 5000 personnes qui sont encore en chemin et qui tiennent le coup pour dépasser leurs objectifs ou déjà essayer de les tenir. Des photos prisent sur le vif à l’arrivée traduisent de nombreuses émotions : des visages expriment la douleur, d’autres sont impassibles et presque vides. Un homme franchit la ligne d’arrivée et s’écroule sur moi. Un ami et moi le retenons et l’amenons jusqu’à la barrière, il est rongé par les crampes et ne tient plus debout. Rien de grave mais c’est impressionnant ! Puis, le profil des runners change petit à petit. On voit apparaître les ambassadeurs d’associations telles que « les souffles de l’espoir » (courir contre la mucovicidose), brandissant fièrement leur drapeau. Un groupe d’homme arrive ensuite, le visage rempli de joie, poussant de toutes leurs forces et leur envie un jeune handicapé au sourire radieux, si heureux d’avoir pu vivre cette course, entouré, à sa manière ! Ça n’est pas fini, je passe progressivement de l’admiration de la performance à l’admiration de l’engagement et de l’humanité de nombreux coureurs. C’est à ce moment là que je vois deux hommes guidant un non voyant franchir la ligne d’arrivée en moins de 2h00. Je ne savais même pas que cela était possible, comme quoi, il y a moins de limites lorsque les Hommes s’allient ! Deux amis (dont le bien sympathique bloggeur Bernard : lien vers son blog et une amie Mélanie) s’étant fixé de finir la course en 1h59 remplissent leur contrat haut la main, fiers et heureux. Bernard avait pour mission d’amener Mélanie à atteindre cet objectif, lui permettant d’améliorer de plus de 10 min son record personnel. Être le meneur d’allure personnalisé d’un(e) ami(e)/proche pour l’aider à se dépasser, n’est-ce pas encore une fois quelquechose d’agréable à voir dans le sport « pas si individuel que ça » qu’est le running ?

En quelques mots : pour conclure sur une note réfléchie

Cette 16 ème édition du semi-marathon de Boulogne aura éprouvé les près de 5000 coureurs venus de France et d’ailleurs essentiellement en raison d’une météo défavorable pour le moral et pour le parcours mais sans pour autant les faire reculer !

Par ailleurs, si les records de l’épreuve n’ont pas été battus cette année, il n’en demeure pas moins qu’au delà de considérations élitistes qui certes nous tirent vers le haut et nous font rêver, force est de constater qu’à l’échelle des 5000 participants, le running est tout sauf un sport routinier et individualiste. Certes il apparaît à de nombreux « non-runners » voire à certains trailers que la course à pieds n’est qu’une succession de foulées sur route. Certes il y aura toujours des personnes pour dire que rien ne vaut un match de basket en équipe ou tout autre « sport co » plutôt qu’un long run solitaire. Certes la rigueur des entraînements et l’assiduité à la course à pieds peuvent être vues comme une contrainte. Toutefois, c’est en s’immisçant dans des évènements comme ce semi-marathon de Boulogne que toutes les phrases précédentes prennent un tout autre sens. C’est en plongeant quelques heures dans les méandres de courses que l’on constate la diversité des runners en terme de profil physique, d’expression, d’émotions véhiculées ou pas, d’objectifs fixés, de valeurs défendues. Chaque personne court avec son histoire, son présent et son avenir. Lorsque l’on est 5000 à courir en même temps (et parfois bien plus sur d’autres courses) on n’est pas seul. Lorsque l’on court pour amener un non voyant ou une personne handicapée jusqu’au bout du parcours, on est tout sauf seul. Lorsque l’on s’entraîne plusieurs fois par semaine pour pouvoir tout donner le jour d’une course, on ne subit pas une contrainte, on vit les joies et les engagements qu’exigent les défis - ces instants de vie qui pimentent tellement notre quotidien ! A chaque course on en apprend un peu plus sur soi, même lorsqu’on ne la fait finalement pas !

Le running est une école de vie et cela n’est pas près de changer. A bientôt sur les pistes…


C’était un Dimanche 30 septembre de l’année 2012, un matin ensoleillé et sec, au pieds de la grande dame de fer…nous étions 24 809 au départ…

Le départ par vagues: entre anticipation et excitation

Premier « coup de pistolet » à 10h00 pour les élites: ceux qui visent la traversée fulgurante du parcours en moins d’1h ou à peine plus.

Puis, il y avait les 24 000 autres, répartis en vagues de 350, lâchés comme des fauves toutes les 30 secondes à peine sur les quais de Seine pour entamer les premières foulées d’un parcours connu pour être ardu de par ses passages à fort dénivelé et son faux plat final.

La phase d’attente constitue quasiment la 1ère difficulté de la course. La sono résonne parfois un peu trop fort dans les oreilles, on a le temps de se demander si l’on a assez bu, assez mangé, si on va vraiment y arriver et on ne voit la ligne de départ se rapprocher que lentement mais surement. C’est le jeu.

Une fois le moment tant attendu arrivé, les coureurs sont désormais maîtres de leur prochaines heures, de leur gestion de course, de leur effort, de leur plaisir. Dans la course à pieds il faut toujours mieux se connaître et sans cesse faire des choix en conséquence: choisir le bon moment pour appuyer sur l’accélérateur, le bon moment pour récupérer, le bon moment pour se ravitailler, c’est tout un art !

Les quais de Seine: le calme avant la tempête

Un début de parcours plat et même parfois en descente pour les 6 premiers km de cette course Paris Versailles avec un passage un peu surprenant dans un tunnel extrêmement bruyant (ventilateur ?) rendant ces quelques minutes souterraines un peu surréalistes. Le retour à l’air libre est bien appréciable et la météo parfaite. Les UV sont suffisants pour nous dynamiser et la chaleur pas trop élevée ce qui limite la déshydratation et la fatigue - rien à dire. Les kilomètres défilent et le début de course associé à l’absence de dénivelé permettent de dérouler une vitesse encourageante mais qui ne fait que rapprocher les coureurs de la difficulté mythique de la Paris Versailles: la fameuse et tant redoutée côte des Gardes.

La côte des Gardes: épreuve sur la durée

Plus de 2km de côte pour un dénivelé équivalent à la moitié de la Tour Eiffel (sans antennes). Lorsque l’on entame cette étape du parcours Paris Versailles, on n’en voit bien sûr pas le bout. Il faut donc débrancher son cerveau et enfouir toutes les petites questions parasites qui pourraient éventuellement s’immiscer dans votre esprit en pleine surcharge d’effort et être tenté par le découragement. Une côte c’est juste un plat qui a décidé d’en faire autrement !! Et puis, avec un entraînement adapté, il suffit d’y aller. C’est dur oui, mais la course à pieds pratiquée avec passion et motivation n’a jamais été vendue comme un sport facile. Ce qui est le plus incroyable cependant, c’est que finalement si vous voulez ralentir personne ne vous en empêchera. Si vous voulez accélérer: allez-y, accélérez. C’est à vous de juger, de choisir: vous êtes libres. C’est votre course et celle de personne d’autre. Alors, on fait face à soi même dans cette portion ardue du parcours Paris Versailles, on profite d’un ravitaillement à l’arrivée (ou pas si l’on a les éléments nécessaires sur soi) et on repart. Ça y est c’est fait ! La forêt s’offre alors à vous…

La forêt de Vélizy puis de Chaville: air pur et chlorophylle pour des runners à mi parcours

La moitié du parcours est derrière vous. Vous consultez votre chrono tout en vous disant que la côte des Gardes vous a nécessairement fait perdre du temps et vous essayez de vous projeter sur votre objectif final.

Selon l’état de forme du matin vous vous sentez plus qu’échauffé et prêt à accélérer ou au contraire, plutôt entamé par ces 8 premiers km pas vraiment tendres. C’est alors le moment de se dire que le corps a un pouvoir de surpassement et d’adaptation que l’on n’imagine même pas et que toute votre résistance tient à votre mental. Le physique ne doit pas avoir la parole à ce moment même (bien qu’il faille l’écouter régulièrement pour ne pas vous blesser inconsidérément et vous voir privés de pratique sportive un long moment…). C’est vous qui décidez que vous continuez, et pas qu’un peu. Sauf qu’au moment même ou vous vous assénez ce petit discours, vous voyez dans le fossé: la Croix-Rouge et quelques coureurs anéantis, sur des brancards. Vous vous dites alors que quand même, tout cela n’est pas une petite sortie détente et que les efforts fournis ont de la valeur. Vous tracez toutefois votre route et tentez de ne pas vous laisser influencer par l’environnement extérieur Vous le vous le redites encore une fois: c’est votre course !

Le passage dans la forêt est plutôt agréable, vous êtes au frais et les arbres vous insufflent leur apaisement naturel qui vous permet de continuer en sentant l’arrivée se rapprocher. Une descente incroyable de plusieurs centaines de mètres vous tend alors les bras. Vous savez qu’il ne faut pas résister dans ce cas là et freiner votre élan mais tout simplement y aller, tout en maîtrisant votre foulée pour ne pas tomber. Dans votre lancée vous jetez un oeil à votre montre/podomètre qui vous indique une vitesse plutôt sympathique compensant quelquepeu les minutes « perdues » dans la côte des Gardes. Tout va bien, vous approchez le 13 ème km.

L’arrivée approche: les langues se délient

Un coureur vous effleure et s’excuse avec une politesse que l’on n’est pas prêts de voir dans le métro parisien. L’expérience se répète et vous vous dites que malgré certains récits de course insistant sur le manque de politesse de coureurs obnubilés par leur chrono, aujourd’hui, à la Paris Versailles, les gens sont vraiment sympas !

Vous vous rapprochez de deux américaines qui ne cessent de discuter et là un homme leur lance gentiment: « you can run and talk at the same time ?! » - les américaines hilares lui renvoient avec humour « if I don’t talk, I just can’t run! » - l’homme rit, vous riez avec lui, le 14 ème km approche, le moral remonte.

On vous a dit peu de temps avant le départ que le parcours Paris Versailles faisait 16,3 km. Toutes les communications sur la distance officielle de cette course ont toujours jusqu’ici vendu du 16 km, alors pourquoi soudainement ce petit bonus de 300 m? Peu importe, vous y êtes et c’est comme ça ! En revanche, vous savez que le faux plat de l’avenue de Paris fait 1,3 km, vous attendez donc avec un mélange inexplicable de fatigue et de hâte, le 15 ème km…

Cela tombe bien, le voilà.

15ème km du parcours Paris Versailles ou les derniers 1300m avant l’arrivée

C’est la fin et ça n’est pas le moment de lâcher - si ce n’est le fauve qui est en vous et qui se dit que quitte à s’effondrer, ce sera après la ligne d’arrivée ! On vous avait prévenu que l’avenue était large et longue, reproduisant un peu cet effet étrange d’un tapis de course où l’on a la sensation de courir mais de ne pas avancer.

De toutes manières vous n’êtes pas seuls et ça c’est plus que motivant. D’ailleurs vous croisez une personne un peu de votre profil qui semble mettre ses derniers efforts dans la centaine de mètres qui vous sépare de l’arrivée. Elle ne parle pas français elle non plus (que d’anglophones à cette course, extra !) mais elle vous fait un « thumbs up » et un grand sourire - la communauté des coureurs est trop forte: du défi, de la passion, du plaisir, de l’envie et du partage ! Vous êtes officiellement boosté, mais vous ne voyez toujours pas le finish. Quoique. Un tournant et…l’arche bleu apparaît à l’horizon, pas si lointain d’ailleurs. cette fois l’effet « tapis qui n’avance pas » s’estompe et vous sentez qu’il n’est plus question que de quelques centaines de mètres. C’est le moment, vous donnez tout, vous sprintez. Vous ne savez pas d’où vient cette énergie mais elle est là.

Bip. Ligne d’arrivée franchie.

Vous êtes un peu sonné mais heureux.

Vous suivez le mouvement. Quelqu’un vous donne un sac de ravitaillement…vous continuez: on vous enlève votre puce (elle a intérêt à avoir bien fonctionné celle-là d’ailleurs !)…un peu plus loin: une bouteille de Contrex (84 mg/L de Magnésium pour un apport journalier recommandé d’environs 300 mg et 403 mg/L de bicarbonates ce qui atténue l’acidité de l’estomac et facilitent la digestion), une médaille, les félicitations des scouts de France bénévoles sur tout le long du parcours et toujours plus encourageants les uns que les autres.

Vous respirez.

Vous l’avez fait.

Les résultats

Le top 10 chez les hommes

Classement élite masculin - Paris Versailles 2012

 

 

 

 

 

 

 

Notons que Thierry Guibault, double vainqueur du Marathon du Médoc interviewé sur ce blog a fini en 18ème position avec un temps de 51min56.

Le top 10 chez les femmes

Classement élite femmes - Paris Versailles 2012

Et vous ?!

Tous les résultats sont ici: site de la course Paris Versailles

Toutes vos photos (disponibles dès le 2 octobre) sont là.

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A l’année prochaine pour la 36ème édition, d’ici là: récupérez bien et prenez soin de votre corps aux 1001 ressources !

 
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