J’ai eu l’occasion de tester la 3ème génération du Theragun en attendant de prendre en mains la toute nouvelle 4ème génération qui vient de sortir sur le marché ! Entre expérience et contexte personnel, revendications de la marque, études publiées ou en cours, je partage avec vous ma compréhension du principe de l’action thérapeutique de cet appareil (via le phénomène de percussion), mon avis et mes recommandations !

Les fondements du Theragun et de son action thérapeutique
Une médecine fondée sur les preuves
Quand on parle « d’Evidence Based Medecine » ou « Médecine fondée sur les preuves », on parle : « d‘utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient. »
Cette application de la médecine est critiquée quand les recommandations issues de travaux de recherche deviennent des dogmes que l’on applique à tous les patients, sans tenir compte de leur profil, de leur contexte, de leur histoire et même, du feeling du soignant ou thérapeute. Un article abordant l’evidence based medecine dans le milieu du sport, dit par exemple que :
Beaucoup de techniques ou pratiques paramédicales manquent cruellement de secteur de recherche pour donner quelques preuves solides. Citons quelques exemples, on ne sait toujours pas si :
– l’acupuncture a un quelconque intérêt dans une entorse aiguë de cheville
– la semelle orthopédique est utile ou non dans un syndrome de l’essuie glace du genou
– si un acte d’ostéopathie est efficace ou non dans une pubalgie.
Dans le cas du Theragun, appliquer le principe de « l’evidence based medecine » implique de tirer parti des preuves thérapeutiques de la combinaison entre : PRESSION et VIBRATION et d’en faire une machine qui reproduit ces effets.
Des travaux de recherche nécessaires pour aller plus loin
Se baser sur les preuves thérapeutiques d’un mouvement de PRESSION et de VIBRATION combinées est un bon début mais reste un peu insuffisant. Pour aller plus loin, la société Therabody et son fondateur, le Dr. Jason Werslans annoncent le déploiement actuel de 20 travaux de recherches répartis entre 11 chercheurs universitaires distincts. Les résultats de ces études ne sont à ce jour pas encore disponibles.
En attendant des résultats plus pointus, qui y a-t-il de si efficace pour le corps dans cette association entre pression et vibration, résumée en un mot par Therabody : « percussion » ?
Therabody et le principe de la thérapie par la percussion ou « science of percussive therapy »
Vous l’aurez compris depuis le début de l’article, la technologie utilisée dans le Theragun est basée sur les bénéfices thérapeutiques prouvés de la combinaison entre pression et vibration sur le corps. La société Therabody et le Dr. Jason Werslans, fondent donc leur existence sur l’action thérapeutique de la « percussion » (« science of percussive therapy »).
D’un point de vue scientifique, l’action thérapeutique du Theragun se définit par :
L’application rapide et répétée d’une certaine pression, sur un axe perpendiculaire au corps. Le stimulus engendré permet aux tissus de ressentir aussi bien de la pression que de la vibration ce qui induit une réponse neurologique possiblement bénéfique. » (énoncé par la marque)
En attendant de tester les nouveaux Théragun PRO 4ème génération (G4), j’ai pris en main et utilisé pendant 1 mois son prédécesseur : le G3.
Quelles différences majeures PRO vs G3 :
- le G4 peut se connecter à l’application Theragun par Bluetooth et l’axe percussif de l’appareil change d’inclinaison en LIVE, en fonction du programme choisi dans l’app.
- La vitesse est aussi entièrement modulable plutôt que par simples paliers.
- La force appliquée sur les muscles et tissus est quantifiée instantanément.
- etc.
En gros, l’appareil évolue encore plus vers sa mission de « thérapeute à domicile », actionnable facilement par un utilisateur 100% autonome dans la prise en charge de son bien-être et de sa récupération.
Pour ne pas sortir le test de son contexte, je tiens à préciser 2 choses essentielles qui me caractérisent !
CONTEXTE INFLAMMATOIRE – J’ai une endométriose, très symptomatique depuis 5 ans. C’est une maladie inflammatoire gynécologique qui touche aujourd’hui 1 femme sur 10 voire plus et qui engendre des réactions inflammatoires (donc des contractures musculaires et souvent des compressions nerveuses) un peu partout dans le bassin.
Chaque femme a un corps et une endométriose différente. Dans mon cas, toute la sphère digestive est épargnée et c’est le côté droit de mon bassin qui est le plus atteint : psoas tranchant comme une lame de couteau, tensions au niveau sacro-iliaque, contractures récurrentes dans les fessiers et douleurs projetées dans l’aine, dans les ischios et parfois même jusque dans l’épaule droite. Raisons pour lesquelles je ne peux plus courir; chaque impact provoquant des douleurs qui sont démesurées par rapport au plaisir de l’effort (en revanche, je me suis « reconvertie » dans le VTT !) [UPDATE : au moment de la publication de cet article, j’ai subi une intervention chirurgicale pour éliminer les lésions et adhérences visibles.]
EXPERIENCE – Je connais très bien mon corps et mes sensations. Des années de sport, de danse et cette endométriose (beaucoup de consultations kinés et osteos, de pratiques douces en tous genres) m’ont permis d’avoir une bien meilleure connexion entre mon mental et mon corps. De mieux connaître mes limites. De savoir quand une douleur est acceptable ou quand j’ai dépassé mon seuil d’effort. De sentir les liens qui se font à l’intérieur de mon corps; si la douleur est plus musculaire, nerveuse ou inflammatoire, etc.
A quoi sert le Theragun ? Quelques applications
Domaines de recherche en cours
Les domaines de recherche en cours d’exploration par Therabody autour de son « pistolet de massage » Theragun sont :
- l’échauffement
- la récupération
- l’oxygénation musculaire
- la vascularisation des tissus
- l’activation musculaire
- la performance
- le mouvement (la mobilité)
- le traitement des « points gachette » (« trigger points »)
Avant de passer à mon retour d’expérience, je vous propose quelques données publiées (ou non) par Therabody au sujet de l’effet de cet engin surprenant (j’ai un peu l’impression d’avoir un batteur pour blanc en neiges quand je le prends en mains !)
Comment agit le Theragun, concrètement ?
- Amélioration de la circulation sanguine [Macaulay, T.R., Ramirez, J.E., Choi, J., Jones, M., Schroeder, E.T. (2019). Blood flow response and changes in fluid distributions after percussive massage therapy. Medicine and Science in Sports and Exercise. S226 Vol. 49 No. 5 Supplement.]
- Effet analgésique, notamment sur les noeuds musculaires ou « points gâchettes myofasciaux » (trigger points !) [étude en cours, références indisponibles au moment de la publication de l’article]
- Amélioration de l’oxygénation musculaire [étude préliminaire effectuée sur des gros muscles comme le quadriceps. Mesures faites juste après l’application du Theragun puis 5min après. Les résultats communiqués par la marque montrent une augmentation de l’oxygénation musculaire et de la concentration en globules rouges. Cela ne nous dit pas combien de temps cet effet dure et l’impact réel qu’il a sur les muscles ?]
- Amélioration de la récupération musculaire jusqu’à 24h après l’effort [cette étude toujours en cours elle aussi, montre l’impact d’un protocole Theragun de 2min versus un protocole manuel (massage) de 15 min et versus l’utilisation d’un foam roller sur le retour à la normale des muscles du mollet. Les effets du Theragun seraient similaires à ceux d’un protocole manuel (pour un temps 7 x inférieur) mais supérieurs à ceux du foam roller (qui d’après l’étude aurait malgré tout un effet positif sur la récupération)
THERAGUN: mon retour d’expérience
Prise en mains
La prise en mains du Theragun est ultra simple. Le packaging et la présentation du produit et de ses accessoires me font penser à un iPhone dans son écrin ! Tout est simplifié et épuré à l’extrême. A tel point que je n’ai pas tout de suite compris comment changer les têtes de percussion (têtes rondes, plus volumineuses, plus petites, plus pointues, selon l’effet recherché et la zone traitée).
Utilisation avant l’effort : activation
J’ai toujours fait attention à la détente musculaire AVANT l’effort avec cette idée que partir pour une séance de renfo ou de cardio avec des muscles étirés n’était pas judicieux.
Le Theragun n’étire pas les muscles à proprement parler mais les active en les oxygénant.
Il n’y aurait a priori aucune contre-indication à effectuer une séance courte de Theragun avant un effort.
Je reconnais que le Theragun provoque un effet de réveil musculaire, un peu comme un échauffement. Réveiller ses quadriceps et ses ischios avant une séance de VTT pour enchaîner sur un échauffement cardio est pertinent et passe bien en termes de sensations.
Utilisation après l’effort : récupération
En récupération, l’effet du Theragun était encore plus évident pour moi puisque j’ai régulièrement l’habitude d’allègrement détendre mes muscles qui ont travaillé avec mon foam roller, en permanence sorti sur mon tapis de yoga (lui aussi en permanence sorti !).
Dé-contracter les muscles en les massant manuellement, avec un foam roller ou à l’aide d’un Theragun est de toute évidence agréable. Effet « feel good » post effort garanti !
Mon avis : les + et les – du Theragun G3
Je suis toujours un peu gênée de conclure sur l’utilité d’un produit quand je n’ai pas eu l’occasion d’effectuer un protocole précis (c’est mon côté scientifique).
Je peux vous donner un avis basé sur mes ressentis qui est que le Theragun provoque un relâchement musculaire et une sensation de détente physique assez évidente. Pour autant, la sensation est de courte durée et comme diraient certains détenteurs de cet appareil ou d’un appareil concurrent que j’ai interrogées : cela ne dispense pas des courbatures du lendemain.
Par ailleurs, j’ai vraiment un corps soumis à une épreuve particulière à cause de l’endométriose et j’ai développé pas mal de tensions myo-faciales notamment sur la zone du petit bassin. Donc, dans cette partie de mon corps, clairement, le Theragun réactivait mes douleurs plus qu’autre chose. La percussion n’est pas une blague, ça secoue ! En gros, si vous avez une légère tension c’est bien, si vous avez une douleur voire une zone inflammatoire : utiliser le Theragun n’est à mon sens pas une bonne idée.
Sur les parties sans douleur chronique de mon corps en revanche (et heureusement il y en a) : les cuisses, les mollets, les pieds, les bras, le haut du dos, les épaules, etc. le Theragun n’a déclenché aucune douleur particulière mais n’a pas eu d’effet longue durée non plus.

Alors on fait quoi ?!
Investir dans un Theragun n’est pas un faible mot, il vous faudra débourser entre 300 à 600€ selon les appareils. Si vous êtes un athlète régulier sans aucune douleur, que vous manquez de temps et que vous avez le budget : allez-y.
Si le temps n’est pas un problème et qu’au contraire, vous aimez vous offrir un moment de cool down après vos séances de sport ou tout simplement que le Theragun est absolument hors budget pour vous : achetez-vous un bon foam roller et tout ira bien !
Mais surtout, n’oubliez pas que la récupération est comme toujours un TOUT, fait de sommeil de qualité, d’alimentation et d’hydratation de qualité, de vie équilibrée et dépolluée de stress comme de toxicité (chimiques et relationnelles). Le Theragun peut être un bon coup de pouce, mais rien ne vaut la qualité de vie, jour après jour.
Découvrir l’univers Theragun et ses différentes gammes d’appareils : https://www.theragun.com/eu/fr-fr/4th-generation-devices/