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C’était un dimanche matin - comme la plupart de ces matins où l’être lambda dort alors que l’être un peu dingue, comprendre: le runner, se lève hyper tôt pour aller souffrir un coup, si possible dans le froid, histoire de devoir faire preuve d’un peu plus de vaillance encore ! Ces matins où l’éternel « mais quelle idée…quelle IDEE ai-je eu en m’inscrivant à cette *%^=° »# de course ! » scande vos pensées et où vous savez pourtant que le non moins éternel « j’ai trop kiffé, c’est quand la prochaine ? » occupera votre esprit quelques heures plus tard à peine. Ces matinées types que bien des runners connaissent se reproduisent constamment et pourtant, j’aime dire que chaque course est une histoire. N’est-ce pas bien vrai ? En effet, ce dimanche matin, froid et venteux de novembre, je retrouvais 5 coureurs de tous horizons, de tous niveaux, que je n’avais jamais vus de ma vie ou presque, avec qui j’allais constituer une bien belle équipe. Une équipe inédite pour un format de course inédit. Leur point commun assuré ? Un suivi plus ou moins récent du blog Hotsteppers et une participation à un concours de dossards sur la page Facebook associée. Et oui, invités par la FFA via l‘agence Blanco Negro, l’esprit Hotsteppers pu prendre forme une fois de plus ce dimanche matin là.

A quelques heures du coup de pistolet du marathon de New York, nous avons nous aussi, ensemble: à 6, posé les briques kilométriques de cette distance mythique, successivement et surement. Nous avons découvert ce concept de course japonais consistant à courir une distance marathon en relai; nous avons couru le 1er Ekiden de Paris !

 

Prise de poste

Retrouvailles ultra ponctuelles au point pré-défini, l’équipe prend forme rapidement et Delphine distribue à la troupe dossards (deux par personne: un devant/ un derrière !), épingles, puces de chronométrage, t-shirts et autres éléments du kit runner. Ça bosse et certains sont réchauffés alors que d’autres peinent à quitter leur doudoune et envisagent même, l’espace d’un instant de déraison, de courir avec.

Autre petit jeu rigolo (j’adore les petits jeux rigolos !), nous écrivons chacun sur une belle feuille blanche, notre nom/prénom, la distance à laquelle nous allons nous attaquer et notre objectif de chrono. Les paris sont aussi éclectiques que ne l’est l’équipe, il va y avoir du sport ! Première à partir et de tendance systématique à la sous-estimation, un peu amochée par une vie personnelle mouvementée dernièrement et en rejet provisoire mais bien net de la perf’, je vise un peu plus de 5′/km (l’allure 10km de mes meilleurs jours) soit 26’40 pour 5,25km. Hippolyte qui me succèdera sur 10,5 km, prévoit un 49’59 bien précis ! Lætitia, pour les 5,25km suivants, s’excuse d’avance des 32′ qu’elle pense mettre, voire 30′ si la grâce la touche…Puis, Delphine, parée pour le 2ème 10,5km de la série, table sur un 46′ ambitieux, à l’image de ses perfs habituelles. S’en suit Julien, sur 5,25 km, qui anticipe un 26’20 puis Carole qui espère clore l’épreuve en 31 min pour une distance de 5,445 km.

Bilan de nos pronostics: un marathon relai en 3h32 ! Le plus extraordinaire dans l’histoire est que nous finirons en à peine plus de 3min, soit 3h35 ! Nos estimations n’étais pas si mauvaises compte tenu de notre diversité, des aléas meteo, de la nouveauté de l’épreuve et d’un parcours difficile…cependant, ce qui est encore plus extraordinaire est que personne n’aura réellement atteint ses objectifs personnels! In fine, le team spirit aura eu le dernier mot et notre objectif collectif aura été plus qu’atteint.

Place à quelques éléments du récit de cette course originale

La course ou plutôt, les courses !

Autant il n’est pas évident de partir la 1ère et totalement à froid, autant l’attente allant d’une demie-heure à plusieurs heures pour les derniers concurrents demande une sacrée imagination ! Carole et son mari seront même allés faire un tour à Notre-Dame de paris pendant ce temps d’attente, arrivant en plein cœur de l’habituelle messe dominicale ! On peut en faire des choses au cours d’un Ekiden ! Préparée à détaler dès 9h, je me positionnais quant à moi proche de la ligne de départ (ce qui n’arrive jamais étant donné mes retards systématiques !) et restais un minimum concentrée.

Pas de compte à rebours, coup de pistolet, plein de confettis dans le ciel et hop, le départ était lancé ! Un premier tournant pour arriver sur les quais de Seine. Complètement à la ramasse, j’étais venue sans montre (quand je vous dis que la perf’ n’est pas dans la place ces temps-ci, le comble…) - je n’avais donc que mon téléphone en guise d’indicateur temporel. J’avais également oublié mon super bidon Simple Hydration dans ma voiture et avais emprunté celui de Carole, bien utile mais bien encombrant. Un peu en mode boulette, j’étais donc munie d’un téléphone dans la main gauche et d’un bidon - que dis-je, d’une citerne dans la main droite. Bref ! Un 1er km passé en 4’48, le rythme était rapide et les concurrents totalement au taquet. J’ai malgré tout avec le temps, appris à éviter l’erreur du « départ-trop-vite » et à faire totalement abstraction du flot de coureurs me dépassant, pour rester concentrée sur mon allure, mes sensations, mes capacités du moment…Très rapidement nous arrivons sous un tunnel, empruntons un virage en épingle à cheveux et faisons demi-tour. Nous voilà repartis dans l’autre sens. En repassant sous le pont en face de l’Hôtel de ville j’entends de nombreux « allez Marie! » (je ne devais pas être la seule Marie !!) puis, à l’approche du 3ème, un encouragement discret mais sympa de Philippe Albinet (Jahom), membre de la team Runnosphère. Juste après ce fameux 3ème km, surprise: une côte avec un virage à nouveau en épingle à cheveux en haut. Demi-tour à niveau puis long passage sous un tunnel. A ce moment là je ne me souviens plus trop de grand chose à part le fait d’avoir eu envie de vomir :) Je vois le panneau 5ème, je suis contente !

Mais bien sûr, il faut amorcer un nouveau virage, une nouvelle côte pour quitter les voies sur berges et rejoindre la zone de relai - côte en haut de laquelle les photographes sont stratégiquement positionnés, dont Fred Poirier qui m’adresse un dernier encouragement salutaire !

Dernier virage avant de quitter les voies sur berges et d’atteindre la zone de relai

Je vois l’arche, je speed…mais non, la zone de relai et un peu plus loin ! Ouch, je relance la machine et vois mon relai Hippolyte à qui je flanque le bracelet relai et qui prend ma relève.

Zone de relai, quelques mètres après la zone de finish

Je sors de la zone de course et confie mon pied à un bénévole pour qu’il retire ma puce et défasse mes lacets. Je suis à l’Ouest ! 5,25km, ça va TRÈS vite ! Mais…en dépit de tout cela, mon temps de passage est de 24’55 soit 4’44/km - loin de ma sous-estimation et plutôt satisfaisant. S’en suit très rapidement une place à la récup’ et à l’encouragement de mes co-équipiers de choc: il nous reste tout de même presque 37km encore à parcourir !

 

Le fameux jus de raisin que j’emporte sur de nombreuses courses: bon pour l’attente et la récup’ quand dilué aux 3/4…

Chaque membre de l’équipe prendra tour à tour sa place au parfait timing, anticipant de quelques minutes l’arrivée de son prédécesseur, prêt à bondir dans la zone de relai, à attraper le bracelet-magique-faisant-office-de-relai et à s’élancer dans une ou deux boucles faisant ainsi grimper le quota de kilomètres abattus par l’équipe ! Les feelings post-course sont assez homogènes; la plupart des membres de l’équipe aura trouvé le parcours difficile, sans doute de par sa monotonie et ses virages serrés. En même temps, sur 5km, on n’a pas vraiment le temps de se poser des questions. Il s’agit d’un exercice intéressant et difficile. Dur pour les runners diesels ! Il faut carburer dès le départ ! Cependant, un autre « feeling post-course » émane aussi à plusieurs reprises. Les membres de l’équipe disent tous à quel point le fait de faire partie d’un groupe aura pu les pousser à ne rien lâcher; « pour ne pas décevoir » ou tout simplement, « pour les autres » !

Pour le dernier relai, nous décidons de faire une petite surprise à Carole et de franchir le finish avec elle…Ravis de notre idée, nous l’attendons tous sourires en regardant les minutes de nos téléphones défiler…

 

Une fois arrivée, nous avons happé Carole sans doute surprise par notre survenue inopinée et un énième virage plus tard avons franchi ensemble la ligne d’arrivée. J’ai adoré ce moment ! ressentir une telle joie commune chez tous mes co-équipiers que je ne connaissais pas 4h plus tôt, fiers de notre cohésion et de nos réalisations personnelles, au profit de ce que nous avons jugé comme étant une réussite collective, what else ?! D’ailleurs, nous avons poursuivi notre mouvement cohésif au sein de la tente partenaires, dotée d’un bien agréable buffet ! Une bise à Audrey de l’agence Blanco Negro, un retour d’expérience rapide sur la course, la consultation du classement et des temps officiels puis un petit apéro en guise de clôture d’une matinée pleine de soleil !

Résultats officiels de notre équipe pour un chrono final de 3h35 !

Le temps des aurevoirs ou plutôt des « à bientôt » étant venu, nous nous sommes chaleureusement embrassés.. Vous avez d’ailleurs eu la finesse de me remercier 1000 fois chacun…Certes l’initiative de courir avec vous et non « entre bloggeurs » venait de moi, mais votre réactivité au concours et votre bonne humeur sincère vous appartiennent !

Bravo et merci pour votre énergie positive, bravo à l’équipe nationale du Japon qui aura rempli son contrat en 2h15, bravo à toutes les équipes de 4 ou de 6, médias, entreprises, étudiants, familles…qui se seront réunis ce matin pour décrocher une victoire de groupe.

A très vite pour une nouvelle aventure Hotsteppers ;)

Médaillés sous le soleil !

Marry versus Sandy: une pression politique plus qu’éthique ?

Marry Wittenberg, organisatrice du Marathon de NYC, s’exprimait hier en annonçant que depuis une semaine, le marathon de New York 2012 n’avait cessé d’être une simple course et était devenu une lourde polémique.

Le message de l’organisation sur le site officiel de l’évènement confirme ces paroles en proclamant qu’une telle controverse ne pouvait pas être tolérée dans le cadre d’un rendez-vous sportif de cette envergure. L’annulation tardive (moins de 48h00 avant le début de la course) du rassemblement tant attendu de près de 50 000 coureurs prévu ce 4 novembre 2012 aura ainsi fait l’effet d’un coup de théâtre au sein d’une vaste communauté de coureurs dont bon nombre venus des quatre coins du monde. Ce qui demeure toutefois discutable est le fait que les forces de police et les générateurs d’électricité mis à disposition de la course n’aient pas été déployés au détriment des centaines de milliers de new yorkais sinistrés. Techniquement, l’on peut donc dire que le marathon de New York 2012 aurait pu être mis en oeuvre. Cette annulation relève ainsi de la cession des politiques new yorkais face aux vives réactions d’une population majoritairement contre le maintien de la course dans un contexte de souffrance et non d’une incapacité logistique. Si ce choix peut être largement compris, si l’on ne peut que remettre les choses à leur place en relativisant (annulation d’une course versus souffrance humaine), il peut toutefois être reproché aux organisateurs et au maire de New York Michael Bloomberg d’avoir pris une telle décision si tard.

Du côté des participants: des investissements financiers et émotionnels sous l’eau

Rappelons le: pour participer au Marathon de New York, il faut passer par l’une des agences officielles chargée de vendre des « packages » incluant vol, taxes d’aéroport, hébergement et dossard aux futurs inscrits. Cela implique d’investir entre 2000 et 5000 euros (selon le standing) pour l’ensemble du deal et de s’y prendre jusqu’à 2 ans à l’avance. Pour la minorité des coureurs souhaitant procéder hors package d’agences, l’organisation du Marathon de New York a mis en place une loterie. Cette loterie donne chaque année l’opportunité à 20% des inscrits de se procurer un dossard par ses propres moyens (prix fixé à 290 euros cette année) et de gérer le reste de son séjour de façon indépendante. Quoiqu’il en soit, participer à un marathon représente toujours un investissement, en temps et en argent. Ce sont de longs mois de rigueur et de sacrifices pour s’astreindre à des séances régulières, parfois dures, dans le seul but de remplir ses objectifs le jour J (faire un chrono ou tout simplement « finir la course ».) Il est donc compréhensible de constater chez certains participants un « accablement » profond que ceux qui n’ont que peu d’affinités avec le sport ne doivent pas juger de but en blanc. La course à pieds est un sport exigeant, difficile, merveilleux, qui offre des expériences de vie intenses à ceux qui s’y adonnent. Certes plusieurs centaines de milliers de new yorkais sont privés d’eau, de chauffage et d’électricité; certes New York semble être une ville maudite par les airs. Cela n’empêche pas toutefois de se mettre à la place de ceux pour qui cette course représentait tant. Aujourd’hui la décision est prise, place à la suite, il faut avancer.

Gestion de crise: transition vers une démarche humanisante

Voyons ce qu’il y a de positif aujourd’hui. Il est certain qu’en 2001, après la chute effrayante des tours du World Trade Center et la mise en scène d’une agressivité si choquante envers les USA, le marathon de New York n’avait pas été annulé. Mais à l’époque, la situation était autre. Tout le monde était dans la peur, dans le deuil, dans la blessure. Le sport a cette vertu d’apporter de l’espoir, de la cohésion, de l’énergie, du bonheur. Il était nécessaire pour la ville de ne pas s’enterrer dans la tristesse et de profiter du levier de renouveau que représentait cette course pour repartir. En ce mois de novembre 2012, une grande partie de la ville de NYC est matériellement sinistrée voire privée d’hébergement, alors que plusieurs dizaines de milliers de coureurs auraient habités de beaux hôtels en vue de vivre leur défi, leur course, leur plaisir. Une telle division pour un passage de la course au coeur même de quartiers sinistrés ne pouvait décemment pas avoir lieu. La gestion de crise opérée par les organisateurs est toutefois positive et va dans le sens des valeurs du sport: avant tout altruiste et non narcissiques. Ainsi, tous les participants ayant réservé plusieurs nuits d’hôtel peuvent en faire le don sur simple appel aux new yorkais sans logement. Qui sait, par ailleurs, si les inscrits déjà sur place ne pourront pas, à leur manière, être mis à contribution de la reconstruction de la ville, le temps d’un court séjour ?

La vie est imprévisible. 50 000 coureurs ne pensaient pas être privés de leur rêve mais des centaines de milliers de new yorkais ne pensaient pas non plus voir tout ce qu’ils possèdent détruit en si peu de temps. L’avenir est au partage et à la mise en commun des volontés de chacun pour toujours construire et reconstruire, peu importe les renoncements que cela implique.

 

 
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