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Prélude

Fidèle à ma volonté de vous transmettre un peu du Marathon des Sables 2013 tous les soirs sur ce blog, nous voici pour le bilan d’une 2ème journée intense. Pour relire l’essentiel de la journée n°1: cliquez-ici. Place au communiqué de presse réalise par Stéphanie André de l’agence Ligne bleue et agrémenté de magnifiques photos. Chaude lecture…

Le récit du jour

Les conditions

A 8h. Hygrométrie : 14%. Température : 22,5°C
A 10h. Hygrométrie : 12%. Température : 27°C
A 12h. Hygrométrie : 10,6%. Température : 34,4°C
Nombre de partants : 1017 (-7)

Gravir le sommet

« Il est là devant eux. Le djebel el Otfal se dresse devant les 1017 coureurs de la deuxième étape du 28e SULTAN MARATHON DES SABLES. Deux kilomètres de montée avec une pente à 25% de moyenne, épilogue et point d’orgue d’une étape de 30,7km au cours de laquelle ils ont déjà gravi le djebel Hered Asfer et pu apprécier sur ses crêtes, ses formes si particulières qui donnent parfois l’impression d’apercevoir des châteaux forts.

Tous ces coureurs se sont ensuite engouffrés dans une longue vallée avant de se retrouver, là au pied de ce mur de sable. Sur la paroi, haute d’’environ 250 mètres, le sable s’est accumulé au fil des saisons, poussé par les vents du désert. Un sable qui rend chaque pas encore plus difficile, avec parfois même la sensation de reculer. Terrible quand, sous un soleil de plomb, on se bat depuis des heures pour avancer, juste avancer quelle que soit l’allure, pour rejoindre le bivouac posé au pied de la descente. L’effort est brutal, intense. Mais au sommet la récompense est là, un panorama à 360° sur l’ensemble de la région et une immense étendue, fascinante par sa platitude, où les attend le bivouac.

Si les premiers, avec comme la veille les victoires de Mohamad Ahansal et, auront mis moins de trois heures pour boucler l’étape, derrière, certains auront besoin de plus de 8 heures pour rejoindre leur tente et goûter un indispensable repos.

Avant de repartir mardi pour la 3e étape entre le djebel El Otfal et le djebel Mouchanne, longue de 38 km.« 

L’écho du bivouac

Dans la gamelle des coureurs: parlons nutrition !

« Chaque soir, c’est le même rituel. Alors que le soleil descend lentement vers les dunes, posant ses couleurs chatoyantes sur le bivouac, les coureurs s’éloignent des tentes noires pour ramasser quelques brindilles. Ici et là, des trous se creusent, des feux s’allument et l’eau commence à bouillir dans les casseroles. C’est l’heure du repas du soir. Mais que mangent donc les coureurs ? Que transportent-ils dans leur sac, jour après jour, pour atteindre les 2000 calories journalières obligatoires sans pour autant s’alourdir ? Des plats mijotés lyophilisés le plus souvent. Mais pas seulement. Au petit déjeuner, si beaucoup optent pour des céréales, du muesli et du lait en poudre, parfois parsemé de chocolat, certains préfèrent entamer la journée avec des pâtes ou du riz, voir un taboulé lyophilisé. Durant la journée d’effort, les barres de céréales, les gels énergétiques et les fruits secs sont de rigueur… Quant au soir, certains ne manquent pas d’imagination pour se faire plaisir à l’image de Stéphanie Chutry, 40 ans. « J’ai préparé tous mes repas en mélangeant mes portions de pâtes avec des soupes en poudre pour donner un peu plus de goût », raconte-t-elle. « J’ai même pris de vrais croûtons. » Certains ont carrément préparé des gâteaux énergétiques à partager avec les camarades avant d’attaquer la première étape et d’autres ont emmené leurs petites madeleines de Proust : du Nutella, des morceaux de chocolat, des figues, du sefouf (mélange de fruits secs écrasés de farine dorée et de beurre) côté marocain et même du saucisson ! C’est le cas de Patrick Yvars, 52 ans. « L’année dernière, durant la longue étape, une nana nous avait donné un bout de saucisson qu’il lui restait au moment d’abandonner. Ce n’était pas grand-chose, mais cela nous avait redonné le moral. J’en ai donc pris quelques uns pour les moments plus difficiles… » Quelques grammes de bonheur pour tenir jusqu’au bout.« 

Tête de la course

Après avoir pris le lead, Mohamad Ahansal creuse l’écart

« Jouer dans son propre terrain de jeu a toujours des avantages. Le Marocain Mohamad Ahansal ne dira pas le contraire. Lundi, l’enfant du pays a en effet creusé l’écart sur ses adversaires directs en déjouant les pièges de la 2e étape de la 28eédition du Sultan MARATHON DES SABLES, longue de 30,7 km. Vainqueur en 2 h 38’48’’, il a en effet réussi à revenir sur son grand rival, le Jordanien Salameh Al Aqra, dans l’ascension du 2e djebel pour le devancer au final de 4 minutes et 31 secondes supplémentaires. « Cette étape est sans aucun doute l’une des plus difficiles et des plus techniques que j’ai eu à courir ici, avouait-il à son arrivée. Salameh a imposé un gros rythme dès le début et j’ai du mettre un coup d’accélérateur dans la montagne pour revenir sur lui et réussir à le distancer. » Deuxième derrière lui, mais suivi de près par un autre Marocain El Akad Aziz (3e en 2h44’02), le vainqueur de l’édition 2012 profite cependant de cette belle deuxième étape pour remonter à la 5e place du classement général après sa 9e place de la veille. Premier Français pour la deuxième étape d’affilée, Vincent Delebarre a, quant à lui, franchi la ligne d’arrivée en 8e position. « J’ai bien récupéré de la première étape et je me sentais bien aujourd’hui. C’est encourageant pour la suite, même si je sais qu’il faut rester humble… Je n’ai participé à cette course qu’une fois, en 2005 (il avait terminé 9e), et il faut que je réapprenne à courir dans de telles conditions », avoua-t-il avant de rejoindre le bivouac alors que sa compatriote, Laurence Klein pointait à l’horizon. Première féminine, la Française, déjà 3 fois victorieuse sur le MARATHON DES SABLES (2007, 2011 et 2012), semble déjà en route pour un quatrième titre après avoir remporté haut la main la 2e étape en 3h44’27.  »

Pour le classement temporaire intégral: cliquez ici !

L’équipe Transavia Sportera Handi Cap en forme !

Rappel de la 1ère journée - Dimanche 07 avril

Classement de la 2ème journée - Lundi 08 avril: +39 places!

Statistiques de Jérôme Cazade, membre de l’équipe Transavia Sportera Handi Cap

A demain pour un J3 marqué par 38km de transfert entre 2 djebels…du sable, des degrés et des sensations inédites au programme - restez connectés !

Confiance en soi: une arme qui se travaille par le sport

Lumière sur le sport qui a aura fait vibrer la France à coup de 4 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze aux Jeux Olympiques 2012 : la natation.


A travers l’interview du nageur Gary Hall (carrière de 1990 à 2008), 10 fois médaillé olympique (5 en or, 3 en argent et 2 en bronze), réalisé par Jean-Baptiste Renet dans le numéro de l’Equipe du 1er août 2012, trois réflexions profondes tranférables au running nous sont offertes, au sujet de :

1. La lutte psychologique qui règne entre les athlètes durant les quelques minutes précédant une compétition
2. La beauté du sport quand se dépasser implique de devoir surmonter des fragilités jugées par tous comme insurmontables
3. L’importance majeure de la psychologie, du mental, dans la réalisation de performances hors du commun

La lutte psychologique d’avant compétition

Gary Hall nous décrit l’ambiance parfois terrible qui peut régner dans la fameuse « chambre d’appel », cette pièce qui rassemble tous les sprinteurs quelques minutes avant le top départ d’une compétition. Avant d’être appelés uns à uns à leur plongeoir comme vous avez pu le voir à la télévision ce mois-ci, lors des vibrantes compétitions de natation de l’Aquatic center de Londres, les sprinteurs déambulent sans intimité dans cette salle cruelle où l’adrénaline explose et où une lutte insidieuse s’installe parfois.

Gary Hall témoigne : « Quand vous y entrez, vous pouvez déjà éliminer trois adversaires. Pas parcequ’ils sont de moins bons nageurs, mais parceque vous voyez sur leur visage qu’ils ne sont pas prêts à gagner ».

Gary Hall décrit également les tactiques mises en places par certains athlètes pour déstabiliser leurs concurrents, qu’il s’agisse de gestes ostensibles comme les tapes pectorales gonflées de testostérone qu’affichent entre autres Michael Phelps et Cesar Cielo ou les phrases a priori anodines mais in fine perturbantes d’autres sportifs plus subversifs.


Vous êtes vous visualisés une seule seconde à la place de ces champions ?

Quelques secondes avant le coup de sifflet fatal qui déclenche le chronomètre roi, parfois assassin, parfois réalisateur de leurs rêves les plus fous, vous êtes vous imaginé l’explosion de peur et d’excitation mélangées qui habite ces hommes et ces femmes quelques instants avant leur heure de vérité ?

Vous savez encore plus maintenant à quel point la pression de ces sportifs ne se limite pas à la simple réalisation de leurs propres objectifs de réussite mais également à leur rage de vaincre l’autre. L’autre : ce champion gênant du plongeoir d’à côté (ou du couloir en athlétisme) qui pourrait nuire à l’aboutissement de tant de sacrifices, de tant d’efforts.


C’est en quelquesorte la face sombre de la compétition, inhérente à la nature humaine dans sa recherche de performance ! N’oublions pas pour autant sa face lumineuse comme en ont témoigné par exemple les félicitations de Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l’histoire olympique avec ses 19 titres, envers notre Yannick Agnel national (deux fois médaille d’or et une fois médaille d’argent aux JO de Londres- nageur le plus commenté online) :

« Il m’a félicité pour mon 200m, me disant qu’il était fier et impressionné ».

La compétition révèle parfois de grandes faiblesses humaines mais aussi de magnifiques témoignages d’humilité et de respect.

Le sport: levier de dépassement de vos fragilités et source de confiance

L’interview de Gary Hall nous apporte une autre pierre à notre édifice de Hotsteppers en recherche de plaisir sportif et d’intensité physique et mentale. Un an avant les JO de Sydney en 2000, les médecins diagnostiquent au nageur un diabète ; maladie particulièrement dure à vivre et handicapante au quotidien. Moins bien entraîné que ce qu’une préparation idéale à des JO aurait requis, Gary Hall tient tête à sa maladie et termine en 2ème position derrière Pieter Van den Hoogenband, battant d’un centième le recordman mondial du 4x100m : Michael Klim. Gary Hall raconte les propos du n°1 quelques minutes avant la cérémonie protocolaire de remise des médailles, en quatre mots : « T’as encore perdu… ».
Le plus beau dans ce récit se résume dans l’attitude de Gary Hall sur son podium, rayonnant de joie face à sa réussite personnelle, sa victoire contre cette maladie si fragilisante qu’est le diabète et dont Pieter Van den Hoogenband ne pouvait imaginer une seule seconde les implications et les conséquences.

La part prédominante de la composante psychologique dans la réalisation de performances

Finalement, Gary Hall insiste sur la part essentielle que joue la psychologie dans la recherche du dépassement de soi. Bien entendu il est question de psychologie dans cette chambre d’appel où les sprinteurs s’analysent, se scrutent, se déstabilisent, mais il est aussi question de psychologie positive entre un coach et son athlète au cours de ces interminables séances de préparation physique où le facteur « Foi » prend toute sa teneur et tout son sens. En effet, à la question « finalement, y a-t-il une recette pour résister à cette pression ? » Gary Hall répond en deux mots : « la confiance ». Gary Hall insiste également sur le travail que chaque sportif peut faire dans ce domaine, jour après jour, pour avancer.

Gary Hall: « C’est une composante sous-estimée du succès ».


N’oublions pas à ce sujet l’arrivée imminente des Jeux paralympiques, du 29 août au 9 septembre 2012 qui feront l’objet d’un prochain article et qui illustrent pleinement l’importance de la confiance en soi, du mental qui dépasse tous les préjugés et de la nécessité du soutien psychologique que nos athlètes français méritent – eux qui savent transformer un handicap en talent doré.