Bienvenue dans la zone lounge des fans de running ! Dès lors que vous découvrirez ce blog et sa communauté, les vibes divines du sport ne vous quitteront plus !

All posts tagged Prendre le temps

Depuis mon intérêt avéré pour la course à pied et mes prises de plume webistiques sur ce blog, j’ai évidemment eu l’occasion de lire abondamment à ce même sujet. Si les sujets techniques sont assez redondants, les réflexions positives ou non autour du sens de la course à pied m’intéressent un peu plus. Je retiens particulièrement à ce jour cette impression de mouvement permanente voire de fuite que les non-runners attribuent avec incompréhension à « ceux qui courent ». Si je comprends parfaitement cette vision partiellement vraie des choses, je souhaite toutefois dans cet article lui apporter un autre angle de vue. Pas l’angle de vue de la runneuse qui se défend sans s’en rendre compte de son addiction, bien au contraire. L’angle de vue d’une runneuse que la course à pied guérit petit à petit de l’obsession de la performance et de l’hyperactivité. Paradoxe ? Pas nécessairement.

 

Ces malédictions qui deviennent des grâces

Adepte de la recherche d’emploi pendant plusieurs périodes assez longues de ma vie pourtant encore courte, j’ai connu une variété de phases hallucinantes. Des expériences parfois douces parfois terribles qui ont aujourd’hui énormément enrichi ma connaissance de la nature humaine et la mienne. Dans ce marasme que beaucoup de français connaissent aujourd’hui, je n’avais que des doutes, sauf à un égard. Je savais profondément, intérieurement, qu’il me fallait m’accrocher à de petits objectifs pour en atteindre un jour de grands. Le fruit du hasard (ou pas) a amené mon esprit parfois un peu trop enthousiaste à croire en l’armée française dans laquelle je m’engageais un certain temps. Si cette expérience fut la pire erreur de ma vie comme j’ai déjà pu l’aborder, elle fut la seule et unique cause de ma découverte de la course à pied. Détestant profondément ce sport insensé il y a encore peu de temps, je devais passer les épreuves de sélections sportives de l’armée et m’entraîner. Si l’armée n’a pas duré (Dieu merci), mon goût pour la course à pied, lui, était né. J’avais franchi le fameux stade où courir n’est plus un calvaire. Ce fameux stade dont les adeptes du running parlent aux néophytes incrédules avec des étoiles dans les yeux, l’air de dire « si si je te jure, ça devient bien! ». Je me retrouvais pourtant face à tous ces plans d’entraînement que je maudis, cette régularité qui nuit à ma conception rebelle de la liberté, cette assiduité qui m’exaspère, ce temps long, long, long qu’il faut accepter d’avaler pour arriver à un objectif décent, ces moments où rien ne se passe comme on le veut, tout simplement parce que la vie est tout sauf synonyme de contrôle, bref - que de barrières, de difficultés et de contraintes. Pourtant, c’est dans la contrainte que mes périodes de chômage se sont structurées, que mes réveils ont repris du goût, mes journées une consistance. Séances après séances, progrès après progrès, l’immersion dans les méandres de l’aventure running m’ont fait avancer. Pourquoi, en un argument ? Parce que courir permet de se réconcilier avec le temps, de le réorganiser, de l’accepter - nouvel ordre qui se répercute sur le corps et les idées, nouvelle philosophie, nouvelle approche …

Source: Runner’s world. com

Ce cours universitaire que l’on valide en courant un marathon

Un article original et intéressant sur Runner’s World vient étayer mon développement autour de la course et de la réorganisation du temps, bien loin de la frénésie qui lui est associée à tort. C’est l’histoire d’Andrew Johnston, enseignant en école de commerce, marathonien de surcroit, convaincu de l’efficacité du parallèle entre la préparation à un marathon et la mise en place d’un business plan. Ses élèves ont ainsi deux cours: l’un en classe, l’autre sur le terrain. Andrew a constaté à de nombreuses reprises le nombre d’échecs d’entrepreneurs ne parvenant à dérouler leurs idées et à les mettre en œuvre; le nombre de théories flambantes ne donnant rien « in real life ». Pour transmettre plus que des concepts mais de véritables valeurs doublées d’une nouvelle expérience, Andrew se concentre sur l’apprentissage de: la définition de ses objectifs, de ses forces, de ses faiblesses; la persévérance et in fine la jouissance du travail accompli. Une seule manière de se préparer de façon réaliste à l’examen final: s’entraîner. L’examen en tant que tel n’étant autre que le Rock ‘n’ Roll Marathon de Phoenix! Je trouve l’initiative de ce professeur excellente ! Il existe tellement de passerelles bilatérales entre le sport et de nombreux métiers qu’il serait trop bête de ne pas en bénéficier, sous prétexte de maintenir les compétences (donc les gens) dans des cases. La course à pied, si elle ne devient une obsession et un échappatoire ne nous plaçant plus dans le temps mais hors du temps, si elle est utilisée pour prendre le temps de se connaître, d’apprendre, d’apprécier et de progresser; si elle est transférée aux autres aspects de sa vie non sportive sans s’y substituer, alors la course à pied devient un formidable outil de réalisation de soi; une arme douce; une force tranquille.

« La vérité sur l’affaire Harry Quebert »

Dernier roman de Joël Dicker, ce pavé de 663 page qui occupe bon nombre de mes débuts de nuit ces temps-ci est une histoire policière à couper le souffle empreinte de réflexions sur la société américaine, les travers de son puritanisme et de ses codes, mais aussi sur le parcours d’un jeune écrivain, entre gloire et angoisse de la page blanche. Un matin, rongé par l’absence d’inspiration et par le doute, ce dernier: Marcus, se confit à son mentor: Harry.

Couverture du livre par Edward Hopper

« Harry, j’ai comme un doute sur ce que je suis en train d’écrire. Je ne sais pas si c’est bon. Si ça vaut la peine… »

- Enfilez votre short , Marcus. Et allez courir.

- Maintenant ? Mais il pleut des cordes.

- Épargnez-moi vos jérémiades, petite mauviette. La pluie n’a jamais tué personne. Si vous n’avez pas le courage d’aller courir sous la pluie, vous n’aurez pas le courage d’écrire un livre.

- C’est encore un de vos fameux conseils ?

- Oui. Et celui-ci est un conseil qui s’applique à tous les personnages qui vivent en vous: l’homme, le boxeur et l’écrivain. Si un jour vous avez des doutes sur ce que vous êtes en train d’entreprendre, allez-y, courez. Courez jusqu’à en perdre la tête: vous sentirez naître en vous cette rage de vaincre. Vous savez, Marcus, moi aussi, je détestais la pluie avant… »

Tout est dit.

En route pour Paris 2014……..

Le circuit des 25 bosses de Fontainebleau est bien connu des trailers en préparation, des militaires en conditionnement, des randonneurs invétérés, des amoureux de la nature et du dépaysement ou encore des curieux. Oui, car certes à Paris il est souvent difficile de s’évader mais pourtant. Plus qu’une occasion de faire pulser son cœur et travailler sa musculature, le parcours des 25 bosses comme sa variante plus courte, sont un rendez-vous avec la forêt, son calme et sa simplicité ; une réconciliation avec le temps qui s’écoule trop vite ; une rencontre avec soi même.

Une sortie trail au calendrier Hotsteppers

Prévue depuis plusieurs semaines, la sortie sur le circuit des 25 bosses, au cœur du Massif des Trois Pignons se profilait sur mon agenda. Fidèle à mon envie de convier des personnes qui ne se connaissent pas en des lieux que j’aime, je retrouvais finalement ce dimanche 01 décembre Fanny et William, prêts à consacrer une grande partie de leur journée à une sortie 100% nature. Je regrette toujours dans ces moments la réduction des personnes engagées sur les sorties proposées, souvent à la dernière minute, parfois pour des raisons parfaitement compréhensibles, parfois sans raison. Cependant, le recul et ma philosophie de vie en perpétuelle évolution me font apprécier paradoxalement de plus en plus la tournure naturelle des choses. A la déception des désistements vient alors s’ajouter un plaisir plus fort encore de partager un temps avec des inconnus volontaires et fidèles que j’apprends à connaître; je ne regrette jamais mes initiatives, in fine !

Évasion, toujours plus…

Nous évoquions précédemment la notion d’évasion. Ce terme à la mode et à juste titre, compte tenu du confinement et de la pression ambiants, peut cependant être un piège auquel, je vous rassure, je me fais régulièrement prendre, toute humaine et faible que je suis. L’évasion n’est-elle pas en effet avant tout une capacité à cultiver, développer puis déployer – indépendamment du lieu dans lequel on se trouve ? Pour avoir ressenti un ennui profond sur à une plage paradisiaque, un jour, en Asie et un sentiment de liberté intense, seule dans ma chambre à ne rien faire – je pense sincèrement que pour se sentir libre il faut le vouloir, vraiment. Toutefois, s’il est une chose à respecter dans cette quête, c’est bel et bien le temps. L’attente, la patience, la construction lente et sûre d’un édifice solide, celui de la force intérieure. Pas cet erzatz de liberté, synonyme de « tout ce que l’on veut, quand on veut, où l’on veut », mais cette plénitude, cette capacité à vivre l’instant sans subir le poids du passé ou l’appréhension de l’avenir. Cette capacité à Être et prendre le temps de devenir.

Pourquoi, mais pourquoi tant de philosophie ?! Pourquoi ne vous ai-je pas encore décrit le profil de notre sortie, le dénivelé affronté, la distance parcourue et surtout, le chrono ! Pourquoi ne vous ai-je pas raconté tout ce qui s’est passé, à chaque kilomètre, nos ressentis, nos élans, nos ralentissements ? Pourquoi ne pas avoir encore quantifié notre sortie, donné de résultats ? Et bien, parce qu’en cette époque de l’année et à cette époque de ma vie, je suis las des « résultats ». De nature vive et passionnée, tout doit toujours aller vite autour de moi, pour donner de la consistence au temps. Du moins, ça, c’était avant. Je ressens de plus en plus l’envie d’élargir le temps, en le prenant. Quel lien avec cette sortie aux 25 bosses ? Le fait d’avoir plus marché que couru et de ne pas avoir voulu que ce soit autrement. Le fait d’avoir apprécié m’arrêter pour prendre des photos, discuter avec Fanny, William ou d’autres marcheurs/trailers de tous âges, sentir le vent souffler, regarder les traces de pas dans le sable. Le fait d’avoir senti que la forme n’était pas à la course et de l’avoir respecté.

Une sortie réussie

Malgré tout, je vais m’extraire quelque peu de l’abstraction et vous offrir un peu de concret car je ne suis pas non plus planante à ce point :)

  • Nous avons marché/trotté 3h22
  • Nous avons parcouru une distance de 12,9km (variante du Diplodocus)
  • Nous avons grimpé 500m de D+ et descendu tout autant de D-
  • Nous avons dessiné une magnifique carte sur Google Maps !
  • Nous avons terminé par un restaurant à Milly la Forêt où nous avons trinqué et discuté de plein de choses avec une envie résolue de reproduire l’expérience (déjà la 2ème fois pour William, toujours fidèle !)

Les 25 bosses: testées et recommandées

Cela fait la 3ème fois que je me rends sur le site des 25 bosses et je n’ai jamais encore fait le circuit complet. Que ce soit en courant ou en marchant, j’ai toujours emprunté la variante du diplodocus et compte résolument m’attaquer à la boucle complète au printemps. Cela viendra à point nommé. Et si la prochaine fois, vous voulez prendre votre temps avec nous pour vivre l’expérience intéressante de la (relative) lenteur, vous serez les bienvenus. Pour l’heure, bonnes courses de fin d’année et chaque chose en son temps !

 

 
Fermer
Tous vos réseaux Hotsteppers !
Ne ratez aucune actu:
Courses, entraînements, infos flash, concours, débats, tests produits, conseils nutritionnels, motivation...