Bienvenue dans la zone lounge des fans de running ! Dès lors que vous découvrirez ce blog et sa communauté, les vibes divines du sport ne vous quitteront plus !

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Avant de rentrer dans le vif de l’interview…

Aujourd’hui, l’esprit du blog Hotsteppers s’exprime dans toute sa splendeur. En effet, ce site a beau être « la zone lounge des fans de running », le sport en général est une fois de plus mis à l’honneur.

Tout d’abord parceque l’esprit Hotsteppers c’est l’esprit « anti-cloisons » : on aime le running, on le pratique, on participe à des évènements et on pioche des conseils pour progresser et se faire du bien mais on sait aussi tirer le meilleur d’autres sports pour avancer et découvrir des horizons et des sensations encore plus vastes.

Aussi parceque la notion de performance est centrale dans ce blog. Centrale car relative. Qu’est-ce que la performance ? Se battre contre l’autre ? Se battre contre soi ? Dépasser ses limites ? Dépasser ses croyances ? Un peu de tout ça ?

Vous conviendrez que ce terme n’a pas de signification unique. Je vous renvoie à l’article : « Confiance et acuité psychologique : les armes du sprinteur » où le nageur américain Gary Hall à qui l’on avait peu de temps avant diagnostiqué un diabète, décrit sa joie, à la 2ème place du podium, malgré le commentaire provocateur et insensé du n°1 : « T’as encore perdu » - tentant de marquer par là une forme d’échec.

Perdu ? Echec ? Gary Hall avait tout gagné ce jour là.

Dans cette optique et en parfaite cohérence avec les valeurs Hotsteppers: envie, efforts, plaisir, équilibre, respect, découvrons aujourd’hui Sarah Mailhot, athlète paralympique canadienne de 22 ans, étudiante en traduction à l’Université Laval de Québec, qualifiée pour les Jeux 2012 à Londres et prête à défendre haut et fort les valeurs du sport.

Face à face, tête à tête, cœur à cœur avec Sarah

Bonjour Sarah, merci beaucoup de partager ton expérience et ta vision du sport avec l’ensemble des Hotsteppers ! Nous sommes heureux de vivre cet échange. Peux-tu nous dire en quelques mots, « qui est Sarah Mailhot » ?!

Je suis une fille spontanée et vraiment passionnée, j’adore ce que je fais et je ne changerai ma vie pour rien au monde!

Parle-nous de ton handicap, de son origine, de ce qu’il implique comme aménagements dans ta vie et comme contraintes dans ta pratique de la natation.

Je suis atteinte du spina-bifida, une malformation de la moelle épinière qui se développe au cours des premiers mois de la grossesse. Il y a plusieurs types de spina-bifida, et chacun possède plusieurs degrés d’atteinte. Dans mon cas, il s’agit du spina-bifida myélo-méningocèle, qui est le pire des types. Cependant, comme la lésion est au bas de ma colonne vertébrale, je suis tout de même capable de marcher et de fonctionner à peu près normalement. Mes jambes sont partiellement paralysées au niveau des mollets et des pieds, ce qui entraîne une certaine difficulté à la marche, mais je peux tout de même me déplacer sans fauteuil roulant ou béquilles. Lorsque je nage, je n’utilise pas mes jambes, je n’utilise que mes bras et mon tronc.

Depuis quand nages-tu et quel est ton rythme d’entraînement ?

Ça fait maintenant 10 ans que je nage. Dans les périodes d’entraînement les plus intenses, je nage 9 fois par semaine et je vais 3 fois en conditionnement physique. Lorsque l’horaire est un peu plus léger, je nage tout de même au moins 6 fois tout en continuant le conditionnement physique 1 ou 2 fois par semaine.

Pourquoi la natation d’ailleurs ?

J’ai toujours adoré l’eau. Que je sois assise au bord d’un lac, à bord d’un bateau ou dans une piscine, je me sens dans mon élément. C’est aussi le premier sport adapté que j’ai essayé, et c’est là que j’ai eu la piqûre pour le sport. J’ai aussi fait de la course en fauteuil roulant pendant 5 ans et du ski de fond para-nordique pendant 3 ans, mais j’ai tout arrêté en 2009 lorsque j’ai eu la chance d’être choisie dans l’équipe nationale de natation. Il est possible que je recommence à m’entraîner dans ces sports lorsque ma carrière de nageuse sera terminée, mais pour l’instant je me concentre sur la natation.

A quelles compétitions majeures as-tu déjà participé et quel a été ton cheminement jusqu’à la qualification pour les Jeux paralympiques 2012 à Londres ?

J’ai commencé à participer à des compétitions internationales en 2009, je faisais partie de l’équipe canadienne aux championnats du monde IPC (NDLR: « International Paralympic Committee ») en petit bassin à Rio de Janeiro. J’ai aussi participé aux championnats du monde IPC en grand bassin à Eindhoven en 2010 et aux championnats para pan-pacifique à Edmonton en 2011.

Qu’attends-tu de toi-même pendant ces Jeux ?

J’espère réussir à battre mes temps dans toutes mes épreuves, et idéalement j’aimerais réussir à entrer dans la finale du 400m libre. Par contre je ne veux pas me mettre trop de pression, je serai satisfaite si je réussis à baisser mon temps sans entrer en finale. Je veux surtout prendre de l’expérience et m’amuser.

Quelle est ta vision du sport : qu’est-ce que le sport apporte dans une vie, selon toi ?

Pour moi le sport est une priorité. Je n’ai pas hésité à étaler mes études pour accommoder mon horaire d’entraînement et si je dois manquer des cours pour participer à une compétition, je prends des arrangements pour être sûre de pouvoir y aller. Le sport m’a permis de vivre les moments les plus beaux et les plus intenses de ma vie tout en me permettant d’être en forme et de découvrir une partie de moi que je ne connaissais pas. Depuis que je nage, je suis beaucoup moins timide, je vis des expériences extraordinaires, je voyage partout dans le monde… c’est sûr qu’il y a aussi des sacrifices à faire, mais je crois qu’ils en valent totalement la peine.

Peux-tu dire qu’à travers ton handicap tu as pu découvrir des forces inestimables en toi ?

J’ai dû passer par certaines épreuves que d’autres n’ont pas vécu, et oui ça m’a rendu plus forte, mais je mentirais si je disais que ma vie avait été particulièrement difficile. J’ai une famille et des amis qui sont toujours là pour m’aider et m’encourager et comme je suis plutôt extravertie je n’ai pas de mal à me faire de nouveaux amis. Si certains essayaient de rire de moi à cause de mon handicap, plutôt que de les laisser m’atteindre, je leur répondais d’une manière qui leur faisait réaliser à quel point ce qu’ils disaient était stupide.

Quel est ton programme pendant ces jeux (dates et horaires de passage en heure londonienne), afin que l’on puisse te suivre ?!

31 août à 9 :44, 400m libre catégorie S8
4 septembre à 9 :37, 100m dos catégorie S8
6 septembre à 11 :07, 100m libre catégorie S8

Un dernier message à faire passer aux Hotsteppers, communauté internationale, interculturelle, en quête de défis et d’humanité à travers le sport ?

Il ne faut jamais abandonner ses rêves, parfois ils se réalisent! Et si jamais ça ne marche pas, vous aurez quand même eu la chance de vivre des expériences inoubliables.

Merci pour tes mots et ton temps, nous nous ferons un plaisir de te suivre dans les semaines à venir. Reste bien concentrée et confiante, que la force du sport soit avec toi ! Tu as déjà gagné notre soutien et notre admiration !

Sur fond de musique des « Chariots de feu« …hymne des JO 2012… que les Jeux paralympiques nous fassent aimer toujours plus le sport et la vie !

http://open.spotify.com/track/4A7vpDEIcv2OHAwRSu1aUW

Confiance en soi: une arme qui se travaille par le sport

Lumière sur le sport qui a aura fait vibrer la France à coup de 4 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze aux Jeux Olympiques 2012 : la natation.


A travers l’interview du nageur Gary Hall (carrière de 1990 à 2008), 10 fois médaillé olympique (5 en or, 3 en argent et 2 en bronze), réalisé par Jean-Baptiste Renet dans le numéro de l’Equipe du 1er août 2012, trois réflexions profondes tranférables au running nous sont offertes, au sujet de :

1. La lutte psychologique qui règne entre les athlètes durant les quelques minutes précédant une compétition
2. La beauté du sport quand se dépasser implique de devoir surmonter des fragilités jugées par tous comme insurmontables
3. L’importance majeure de la psychologie, du mental, dans la réalisation de performances hors du commun

La lutte psychologique d’avant compétition

Gary Hall nous décrit l’ambiance parfois terrible qui peut régner dans la fameuse « chambre d’appel », cette pièce qui rassemble tous les sprinteurs quelques minutes avant le top départ d’une compétition. Avant d’être appelés uns à uns à leur plongeoir comme vous avez pu le voir à la télévision ce mois-ci, lors des vibrantes compétitions de natation de l’Aquatic center de Londres, les sprinteurs déambulent sans intimité dans cette salle cruelle où l’adrénaline explose et où une lutte insidieuse s’installe parfois.

Gary Hall témoigne : « Quand vous y entrez, vous pouvez déjà éliminer trois adversaires. Pas parcequ’ils sont de moins bons nageurs, mais parceque vous voyez sur leur visage qu’ils ne sont pas prêts à gagner ».

Gary Hall décrit également les tactiques mises en places par certains athlètes pour déstabiliser leurs concurrents, qu’il s’agisse de gestes ostensibles comme les tapes pectorales gonflées de testostérone qu’affichent entre autres Michael Phelps et Cesar Cielo ou les phrases a priori anodines mais in fine perturbantes d’autres sportifs plus subversifs.


Vous êtes vous visualisés une seule seconde à la place de ces champions ?

Quelques secondes avant le coup de sifflet fatal qui déclenche le chronomètre roi, parfois assassin, parfois réalisateur de leurs rêves les plus fous, vous êtes vous imaginé l’explosion de peur et d’excitation mélangées qui habite ces hommes et ces femmes quelques instants avant leur heure de vérité ?

Vous savez encore plus maintenant à quel point la pression de ces sportifs ne se limite pas à la simple réalisation de leurs propres objectifs de réussite mais également à leur rage de vaincre l’autre. L’autre : ce champion gênant du plongeoir d’à côté (ou du couloir en athlétisme) qui pourrait nuire à l’aboutissement de tant de sacrifices, de tant d’efforts.


C’est en quelquesorte la face sombre de la compétition, inhérente à la nature humaine dans sa recherche de performance ! N’oublions pas pour autant sa face lumineuse comme en ont témoigné par exemple les félicitations de Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l’histoire olympique avec ses 19 titres, envers notre Yannick Agnel national (deux fois médaille d’or et une fois médaille d’argent aux JO de Londres- nageur le plus commenté online) :

« Il m’a félicité pour mon 200m, me disant qu’il était fier et impressionné ».

La compétition révèle parfois de grandes faiblesses humaines mais aussi de magnifiques témoignages d’humilité et de respect.

Le sport: levier de dépassement de vos fragilités et source de confiance

L’interview de Gary Hall nous apporte une autre pierre à notre édifice de Hotsteppers en recherche de plaisir sportif et d’intensité physique et mentale. Un an avant les JO de Sydney en 2000, les médecins diagnostiquent au nageur un diabète ; maladie particulièrement dure à vivre et handicapante au quotidien. Moins bien entraîné que ce qu’une préparation idéale à des JO aurait requis, Gary Hall tient tête à sa maladie et termine en 2ème position derrière Pieter Van den Hoogenband, battant d’un centième le recordman mondial du 4x100m : Michael Klim. Gary Hall raconte les propos du n°1 quelques minutes avant la cérémonie protocolaire de remise des médailles, en quatre mots : « T’as encore perdu… ».
Le plus beau dans ce récit se résume dans l’attitude de Gary Hall sur son podium, rayonnant de joie face à sa réussite personnelle, sa victoire contre cette maladie si fragilisante qu’est le diabète et dont Pieter Van den Hoogenband ne pouvait imaginer une seule seconde les implications et les conséquences.

La part prédominante de la composante psychologique dans la réalisation de performances

Finalement, Gary Hall insiste sur la part essentielle que joue la psychologie dans la recherche du dépassement de soi. Bien entendu il est question de psychologie dans cette chambre d’appel où les sprinteurs s’analysent, se scrutent, se déstabilisent, mais il est aussi question de psychologie positive entre un coach et son athlète au cours de ces interminables séances de préparation physique où le facteur « Foi » prend toute sa teneur et tout son sens. En effet, à la question « finalement, y a-t-il une recette pour résister à cette pression ? » Gary Hall répond en deux mots : « la confiance ». Gary Hall insiste également sur le travail que chaque sportif peut faire dans ce domaine, jour après jour, pour avancer.

Gary Hall: « C’est une composante sous-estimée du succès ».


N’oublions pas à ce sujet l’arrivée imminente des Jeux paralympiques, du 29 août au 9 septembre 2012 qui feront l’objet d’un prochain article et qui illustrent pleinement l’importance de la confiance en soi, du mental qui dépasse tous les préjugés et de la nécessité du soutien psychologique que nos athlètes français méritent – eux qui savent transformer un handicap en talent doré.

 
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